N°118 - Vivre l’instant présent - au format PDF

N°118 - Hiver 2015 - Vivre l'instant présent - David Ciussi, Dominique Schmidt, José Leroy, Patrick Vigneau, Suyin Lamour, Catherine Pépin, David Dubois, Xavier Cornette de Saint Cyr, Stéphane Dugowson, Man-Yan Hor, Patrick Lanquetin, Welleda Muller, Andreas K. Freund, Louis Lavelle, Eckhart Tolle - FORMAT PDF

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N° 118   -   Hiver 2015

Thème :  Vivre l'instant présent

 

Sommaire

 

3e millénaire : Le fil d’Ariane
David Ciussi : L'instant du penseur pensant... l'instant du glorieux présent et l'instant éternel...
Dominique Schmidt : Vivre dans le Présent authentique par la Connaissance de Soi
José Leroy : Sortie du temps et retour à l'éternel Soi
Patrick Vigneau : Rencontre sur l'instant présent
Suyin Lamour : L'instant présent
Catherine Pépin : Le temps et l'observateur : un lien indicible
David Dubois : La conscience au présent existe-t-elle ?
Xavier Cornette de Saint Cyr : Faut-il vivre l'instant présent ?
Stéphane Dugowson : Libres réflexions mathématiques sur l'instant présent
Man-Yan Hor : L'unification corps-esprit
Patrick Lanquetin : Pratiquer l'instant
Welleda Muller : Le présent atemporel dans l'art
Andreas K. Freund : Un instant s'il vous plait
Documents       
Louis Lavelle : L'expérience de la présence de l'être
Eckhart Tolle : Plonger dans le moment présent
Portfolio
Peintures de Stéphane Dubois
BD       
Anna Guégan : Jeu d'Eveil
N. Céliolisa : Les présents du présent

Fil d'ariane : Vivre l'instant présent

 

Dans ce numéro, nous aborderons sous plusieurs aspects la question du présent. Sujet essentiel qui devrait concerner chaque être humain “présent” sur la planète, si tant est que chacun d'entre nous soit réellement Présent – ce que la revue 3e millénaire, en accord avec les spiritualités religieuses et philosophiques, ne cesse de souligner. Les drames humains, les conflits, les guerres, sont le résultat direct d'un manque de Présence chez l'ensemble des “décideurs” politiques autant que chez la très grande majorité des consommateurs planétaires que nous sommes.
L'instant présent, ou la présence, est le sujet d'une “éternelle” actualité qui devrait justement concerner le plus grand nombre. Car de plus en plus de personnes s'interrogent sur le bien-fondé des vraies valeurs humaines et des moyens permettant de les réaliser, au-delà des vœux pieux qui n'ont jamais fait avancer l'humanité ; au-delà du fait que « nous vivons dans un monde fait de symboles et de généralités, utiles sans doute pour agir sur le monde, nous dit le philosophe José Leroy, mais incapables de nous faire toucher le présent ».
La connaissance de soi, dans une approche méditative, est alors le chemin le plus sûr vers la véritable humanité.


Le rien de l'instant présent

“Vivre l'instant présent” est l'objectif du nouveau mode de vie intérieure, tel « un nouveau mot d'ordre, très souvent plébiscité, d'une “philosophie” du vrai vivre », souligne Xavier Cornette de Saint Cyr. Peut-on, en effet, se contenter d'envisager le passé comme n'existant plus et le futur pas encore, alors que nos vies, enracinées dans le passé, tendent invariablement vers le futur ?
Pour Bergson, l'instant présent ne serait rien, car « Rien n'est moins que le moment présent, si vous entendez par là cette limite indivisible qui sépare le passé de l'avenir ». Sous ce judicieux point de vue, l'instant présent, moins que rien disparaîtrait sous l'écrasante réalité du passé qui le traverse pour le devenir du futur vers lequel tendent tous les esprits.
David Dubois dénonce alors la supercherie qu'il y aurait à vivre dans l'instant. Pour ce philosophe, une conscience, qui « se centre sur le présent, se rapproche de l'inconscience... Au contraire, plus nous unifions en nous du passé avec du présent et/ou de l'avenir, plus notre conscience est intense ». La « conscience du passé » pointerait vers « la nature intemporelle de la conscience, notre Soi, Source de tout et de tous ».
Toutefois, si l'instant n'est rien, c'est peut-être, comme le fait remarquer Dominique Schmidt, parce que « l'homme court après un présent qui lui échappe chaque fois qu'il pense l'avoir saisi ».

L'instant réel... et éternel

Le physicien Andreas Freund pose la question de « la durée de “l'instant” dans notre vie quotidienne ? », car « Selon la situation, elle peut être variable, courte, longue, même interminable ». L'instant, le moment, est ici plus qu'un point zéro de la ligne du temps, c'est un vecteur sur l'axe d'une dimension précisément intemporelle.
Ainsi, nous dit le mathématicien Stéphane Dugowson, « l'instant présent, c'est d'abord et toujours l'instant réel, où se retrouvent, chacun à sa manière, mathématiciens, scientifiques, psychanalystes et analysants, éveillés et chercheurs spirituels mais aussi, bien entendu, en acte, les poètes, les créateurs, les artistes et, que nous le voulions ou non, chacun de nous ».
L'instant présent incarnerait une réalité paradoxale, ce que soulève Stéphane Dugowson en le définissant à la fois comme « éternellement changeant » et « invariablement neuf ». C'est « entre ces pôles de l'invariabilité et de la nouveauté absolue, précise-t-il, que toutes les modalités de l'instant trouvent à se déployer dans la présence ».

Au-delà du temps

La physicienne Catherine Pépin considère que « notre compréhension du temps et de l'Observateur n'est pas complètement intégrée dans nos théories physiques ». A savoir, que pour elle « une théorie physique est une façon de parler à Dieu »... Et donc de “se tourner”, par une aperception, vers cet Observateur ultime qu'est la Conscience.
Pour vraiment comprendre le Temps, nous fait remarquer Andreas Freund, « il faut s'extraire de l'emprise du temps, s'élever au-dessus de cette structure spatio-temporelle rassurante connue, si chère à notre confort, s'affranchir du connu qui conditionne ... »
José Leroy indique que « la sortie du temps est une rentrée en soi-même, un retour de la périphérie du devenir vers le centre immobile de la roue du temps ».
Pour Andreas Freund, « Au bout de cet effort et de ce saut de conscience au risque prometteur, se trouve ce qu'on appelle l'éternité ou l'immortalité. Ici, dans le silence du non-lieu et du non-temps, existe le Grand Temps, la force et le maître rythmeur de la création ».

Le retour à l'évidence

“Être présent” est une telle évidence intellectuelle, que tout le monde est persuadé d'être présent ; autant l'homme de bien, le passant, que le tyran ou le terroriste. Mais la pensée commune se laisse abuser par l'illusion d'avoir la capacité d'être présente ou de le devenir. Suyin Lamour expose ainsi la situation : « Plutôt que d'essayer d'être dans l'instant présent, il est plus juste et plus efficace de prendre conscience que nous y sommes déjà, en permanence. Car à l'idée “d'être dans l'instant présent”, le mental habitué à projeter en fait un objet à obtenir, un état à atteindre, échafaude des stratégies pour y parvenir, nourrissant toujours la même attitude qui consiste à se projeter vers autre chose que ce qui est et qui détourne l'attention de ce qui précisément est recherché et qui est déjà là. »
Ce retour à l'évidence d'Être « dans le vrai présent », n'est possible que quand « le “processus du moi” est dépisté par chacun de nous et libéré de notre conscience », précise Dominique Schmidt. Car « si nous sommes vraiment attentifs et ouverts au présent, dit José Leroy, le moi disparaît du champ de la conscience. En effet, le moi ne peut jamais vivre au présent, car il est construit de mémoires et de projets, de souvenirs et d'attentes ».
« Lorsque nous pensons à partir de notre mémoire, ajoute David Ciussi, nous sommes en réaction face à notre propre créativité, à notre capacité à nous adapter et face à la possibilité que nous avons de découvrir qui nous sommes. C'est pourquoi nous sommes invités à la découverte du voyage immobile conscient au cœur d'un instant présent stabilisé... »

Se préparer à la Présence

Les paradoxes étant au rendez-vous lorsque l'on aborde la nature du temps ou de l'instant, il n'est alors peut-être pas incongru d'envisager la nécessité d'une préparation à la Présence. C'est, par exemple, ce que préconise Patrick Vigneau qui nous dit qu'« il est nécessaire d'être relaxé pour être totalement disponible au présent ... Quand vous utilisez pleinement vos sens, vous êtes présent à ce que vous ressentez ».
Man-Yan Hor nous invite à constater que « quand le corps et l'esprit s'unifient, nos sens perçoivent plus directement, plus clairement. Le ressenti corporel est donc plus large et ouvert. C'est à partir de cette présence que tout peut se développer ». Mais « ce savoir ne permet pas de changer mon fonctionnement, souligne-t-il. C'est pourquoi un entraînement est nécessaire, et il devient de plus en plus intégré en profondeur ».
Patrick Vigneau nous fait remarquer que « la Sadhana ou le travail sur soi » nous amène à comprendre qu'« une illumination ne détruit pas les racines égotiques, mais au contraire elle risque de les renforcer si l'on attache le moindre intérêt à cette expérience, et surtout si on se met à raconter cette expérience d'illumination autour de soi. L'Éveil est autre chose, totalement autre chose... C'est le fruit d'une maturité. Ne croyez pas atteindre l'Eveil sans une préparation ».
L'historienne d'art Welleda Muller propose la contemplation des œuvres d'art comme initiation à la « présence attentive » et au double jeu de l'attention et de la projection.
Pour Patrick Lanquetin, « nous ne pouvons que nous abandonner à ce paradoxe du faire et laisser faire. Le feu du temps et l'être que nous sommes ont chacun leur vie propre. Nous ne

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