N°15 - Ecologie et société

Printemps 1990 - comprend un dossier Ecologie et société - Et aussi : Le XIVe DALAI LAMA (Prix Nobel de la Paix), Brion D. JOSEPHSON (Prix Nobel de Physique)

NUM15
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N° 15   -   Printemps 1990

Sommaire

Charles ABOT : Editorial.
Le XIVe DALAI LAMA (Prix Nobel de la Paix) : Rencontres entre Science et Spiritualité.
Brion D. JOSEPHSON (Prix Nobel de Physique) : Physique et Spiritualité, la prochaine grande unification ?
Entretien avec Jean KLEIN.
Entretien avec Stephen JOURDAIN.
Georges R. LESTANG : De la difficulté de comprendre.
Georges BRUNON : Art sacré et modernité.
Hommage à René FOUÉRÉ.
Paul Du BREUIL : Oecuménisme et religions orientales.
Louis-Marie VINCENT : L'information, second composant
de l'Univers.

François de SARRE : La théorie de la bipédie initiale.
Jean STAUNE : La Révolution quantique.
Mireille DELACROIX : Georges Simenon.
Expositions : Annie LAURO.
DOSSIER : Ecologie et société.
François TERRASSON : Nature - Univers - Émotion.
Guy BÉNEY : La citoyenneté au risque de l'âge planétaire.
Ida RABINOVITCH : L'humanité en danger.
Jean-Pierre GAREL : Le vivant manipulé, Chimères ou illusion ?

 

N°15 - Editorial    -   Printemps 1990

 

 

A nos fidèles ami(e)s abonné(e)s, compagnes et compagnons en pélerinage intérieur vers la compréhension de la recherche fondamentale : celle de l'être (l'« être-étant », Martin Heidegger, voir 3e millénaire n°8), (depuis l'énoncé par Heisenberg du Principe d'incertitude [voir article de Jean Staune] qui confirmerait, ce me semble, le principe de la « Loi de Ti-ois » émise par Gurdjieff [voir- 3e millénaire n°4] - en l'occurence : l'acte d'observer, l'objet observé, l'observateur -, la recherche fondamentale, dorénavant, aurait à connaître la qualité d'être de l'observateur et à l'unisson de
l'an de grâce 1990 de la chrétienté,
l'année 5571 (au 20.09.90), au calendrier des descendants d'Abraham,
l'année 1410 (au 23.07.90) de l'hégire, pour les héritiers du Prophète Mahomet,
je vous confie qu'une impulsion m'anime d'adresser à chacun de vous le voeu qui m'habite et me presse, en écho à vos voeux fraternels.

Au préalable, un contexte me paraît souhaitable; quelques lignes, en complément de mes textes précédents, vous le colorera.

En Europe du Centre, la soudaineté des vagues déferlantes de démocratisation - non prévue par le mental rationnel et technique des experts en affaires internationales - constitue, me semble-t-il, la manifestation visible, géographiquement déterminée (voir Etienne Guillé n°1) d'une étape accélérée du cycle évolutif de notre planète mère-nourricière, Gaïa [en grec] (reconnue comme un « organisme vivant » par des scientifiques de pointe), en évolution avec ses soeurs de notre système solaire.

Transmetteur d'une ancienne Connaissance cosmogonique tenant compte du problème des relations de l'homme à l'univers et de la place déterminante de l'Homme dans une perspective de mutation biologique et psychologique, Gurdjieff établit cette interdépendance sous la forme schématique du « rayon de création ».

Rappelons très succinctement ses propos cueillis dans « Fragments d'un enseignement inconnu » (P. D. Ouspensky, Edit. Stock). Considérons le « rayon de création » et sa croissance dans la séquence simplifiée qui nous concerne en tant que Terriens l'Univers ->Notre soleil Les planètes Notre Terre La Lune

Le processus de création, à travers les espaces stellaires et interplanétaires, ne s'arrête jamais. Et de l'Univers, les radiations cosmiques influencent tous « les soleils » et notre soleil qui les répercute au niveau des planètes, lesquelles à leur tour agissent sur la Terre qui nourrit la Lune - planète naissante - de matière vibratoire; processus qui engendre à son tour une influence électromagnétique évidente de la lune sur la terre, (marées, vie animale et végétale, santé...).

Or, l'impact sur la terre de la substance cosmique vibratoire, descendante et ascendante, se réalise grâce à la présence de « la vie organique sur la terre » qui agit à la fois comme « l'organe de perception de la terre » et comme organe de radiation. Cette fine pellicule sensible couvrant tout le globe terrestre représente un chaînon d'énergie indispensable dans la chaîne des mondes. L'évolution de la planète et de la lune, en conscience et en réceptivité, dépendent de l'évolution de la vie organique sur la terre. En précisant que, la partie de la vie organique qui évolue est l'humanité, laquelle, elle aussi, comporte une partie qui évolue (les « Elus » en terme chrétien. Et Rabbi Jésus ne disait-il pas : nul ne peut venir à moi à moins qu'il ne lui soit donné du Père, Jean 6.65; vérité occultée par la hiérarchie vaticane alors que les Jésuites l'enseignent en cercle fermé [« Exercices Spirituels », Ignace de Loyola, Edit. De l'Orante 1956, 366-367]) et une partie qui lui sert de nourriture et de milieu (ce qui n'implique pas au niveau où nous nous plaçons une situation sur une échelle inférieure de l'économie de la planète, mais traduit, pour l'humain qui en émarge, l'éloignement de son être fondamental). Il en est de même d'ailleurs pour tous tissus cellulaires : quelques cellules deviennent peu à peu conscientes, elles se groupent et en attirent d'autres, aussi bien dans une échelle évolutive qu'involutive.

Ainsi donc, dans la vision de Gurdjieff, l'humanité prise comme un tout est contrainte d'évoluer pour répondre aux fins en vue desquelles elle avait été créée. L'arrêt de son évolution pourrait signifier sa destruction sous une forme conforme aux lois naturelles. (Ce sont là quelques extraits des propos reçus par le mathématicien Ouspensky, à St Pétersbourg, dans les années 1915.)

Fort heureusement, l'intercession inespérée de l'Intelligence de la planète créatrice du bouleversement politique inattendu chez les peuples d'Europe Centrale - les plus aptes à en bénéficier avec diligence - nous conforte dans l'espérance d'une possible réalisation du destin cosmique du Terrien. En effet, l'accession, pour des peuples opprimés dans la globalité de leur existence ordinaire, à la reconnaissance officielle des libertés démocratiques et à leur mise en application - malgré quelques fermentations émancipatrices de surface - est porteuse de conditions extérieures propices (principalement l'extinction d'une insécurité permanente) pour la floraison de libres investigations individuelles, dans des voies de recherche précédemment proscrites et prohibées par des arbitraires politiques et religieux, historiquement dramatiques quant à l'émergence des virtualités essentielles, biologique, psychologique et spirituelle du Terrien.

Les générations du prochain millénaire verront se fondre l'identité politique de l'Europe des Douze dans celle de l'Occident. La Commission Européenne de Bruxelles (sous l'impulsion de Jacques Delors), tête de pont pour des opérations de commando au travers de la souveraineté jalouse (l'ego du groupe) des Etats membres, préfigure le foetus d'un gouvernement européen, d'une Europe des citoyens, ensemble fédératif d'Etats ou fractions d'Etat (annulant dans cette dernière éventualité les conflits récents à couteaux tirés entre minorités inter-ethniques Arménie, Azerbaïdjan, Kosovo, Beyrouth...).

A propos de Beyrouth et des combats dont elle est le point de mire, et à titre de réflexion éliminatrice d'idées toutes faites, avez-vous, comme votre serviteur, applaudi, aux interventions de Jean Paul II adjurant les chrétiens fratricides à cesser leurs hostilités ? Cependant ne trouvez vous pas matière à perplexité le fait que les fabricants et fournisseurs d'armes ne soient jamais anathématisés ? Confirmant une fois de plus sa politique séculairement constante, la papauté accorde la « priorité de raison » au stratégique sur le spirituel.

Cet avènement, d'un gouvernement européen, ne sera pas exempt de tribulations (résistances et oppositions nationales, économiques, financières, militaires...), ce n'est pas une utopie. N'avons nous pas comme pays voisin la Suisse, avec son particularisme exemplaire, sa forte assise communale, ses cantons fédérés et son gouvernement collégial où les quatre partis politiques sont représentés ?

L'Europe, enfin continentale (de l'Atlantique à l'Oural), donne mission aux Européens de l'Ouest, sous l'aile adulte de nos institutions démocratiques, d'aller plus avant dans la voie de la marche ascensionnelle de l'humanité, au diapason de celle de notre planète, c'est-à-dire : promouvoir chez nos concitoyens l'Idée (émanant de l'être, dans le silence de la pensée associative, « L'Éveil de L'Intelligence » Krishnamurti) d'une prise de conscience européenne, par toutes voies et moyens, telles entre autres : sensibilisation européenne dès l'école maternelle, révision des manuels scolaires, action spécifique de l'audio-visuel pour des émissions fréquentes de programmes culturels européens. Car, sachons-le, l'Europe ne doit pas représenter pour chacun de nous une belle image d'Épinal, nous avons la tâche de l'édifier, et ce sont des noyaux de femmes et d'hommes en mutation consciente (auxquels vous appartenez chers amis) qui en auront la charge. Krishnamurti, je vous le rappelle encore une fois, réitère maintes fois qu'un changement fondamental, qu'une révolution totale, dans le monde procède de l'évolution de noyaux conscients d'eux-mêmes et de leurs rapports avec leurs prochains.

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