Claudine Brelet
La contraception douce

La contraception douce n’est pas que la simple remise en question d’une technologie. Comme l’écologie, elle impose d’ouvrir un regard neuf sur « nous-dans-la-nature », sur ce que nous voudrions que soient nos vies et l’avenir de cette planète.

(Revue CoÉvolution. No 12. Printemps 1983)

Voici à peine quelques générations, deux ou trois peut-être que nous, femmes occidentales, avons émergé de la chemise recommandée par l’Église pour éviter aux époux le contact direct des corps pendant le coït : cette chemise était juste ouverte pour ne laisser que l’orifice nécessaire !

Ce vêtement symbolise bien toute la différence surgie dans le comportement sexuel des Occidentaux depuis quelques dizaines d’années. Lorsqu’on parle de contraception, de contrôle des naissances, il est important de soulever aussi la question du comportement sexuel, de l’Éros. Dans l’histoire de la grande famille humaine, l’Éros a pris (et prend encore) valeur de symbole cosmique, sacré… partout, sauf dans les cultures façonnées par la doctrine chrétienne. Dans l’avant-propos de mon livre « Les médecines traditionnelles sacrées » (Ed. Retz), j’ai défini ce que nous, écologistes, pouvons entendre par « le sacré » : « par sacré, nous entendons toute recherche visant à établir une harmonie, un équilibre entre « le dedans » et « le dehors », entre l’intérieur et « l’extérieur », entre l’individuel et le collectif… Apprendre à étudier les interactions qui unissent l’Homme et l’Univers (avec son village ou sa cité, son pays, sa planète puis le cosmos) vers un devenir commun ». Si nous les Femmes partons aujourd’hui à la recherche d’une contraception douce, il faut reconnaître aussi que c’est grâce à la pilule qui, nous permettant de distinguer à nouveau l’extase érotique de la reproduction, nous a libérées du sentiment de culpabilité qui pesait encore sur nos mères. « L’ascèse chrétienne a tari la source sacrée de l’Éros en le condamnant à n’être qu’un pis-aller prosaïque pour assouvir un besoin instinctuel ou perpétuer l’espèce. Pendant des siècles, elle allait obliger des millions d’individus à vivre dans la haine de soi, à enfermer leur noyau sexuel dans un cercle de honte, de dégoût et de névrose collective » a écrit le docteur Gilbert Tordjman, célèbre sexologue français dans son ouvrage « Clés pour la sexologie ».

Le « Mouvement pour la santé des femmes » est né vers la fin des années soixante, sur les côtes ouest et est des Etats-Unis dans le même temps où surgissaient les mouvements écologistes et de « conscience planétaire ». La législation française sur le contrôle des naissances, très en retard sur celle de la plupart des autres pays technologiquement avancés, fait que ce n’est qu’aujourd’hui qu’apparaît chez nous l’idée d’une contraception douce et celle d’un « mouvement pour la santé des femmes » : ce n’est pas un hasard non plus si les femmes françaises n’ont eu leur Ministère que très récemment.

La contraception douce n’est pas que la simple remise en question d’une technologie. Comme l’écologie, elle impose d’ouvrir un regard neuf sur « nous-dans-la-nature », sur ce que nous voudrions que soient nos vies et l’avenir de cette planète.

Les contraceptions « sauvages »

Diverses enquêtes ethnographiques m’ont conduite dans un territoire où commence l’Occident et où finit l’Orient : la Bulgarie. Ce pays est le foyer de l’Hérésie connue là-bas sous le nom de Bogomilisme et, en France, sous celui de Catharisme. Non ! je ne m’écarte pas du sujet : Bogomiles et Cathares sont les seuls chrétiens qui aient prôné de « faire l’amour mais pas d’enfants »… La longévité (et la santé) des Bulgares est devenue proverbiale. Elle n’est sans doute pas due seulement au yaourt ! On sait que la santé est synonyme d’équilibre psychosomatique, d’harmonie entre le psychisme et le corps. Et les Bulgares n’ont pas attendu la pilule pour distinguer l’extase de la conception. Les pratiques sexuelles auxquelles ils et elles ont eu recours « sans pilule » présentent à elles seules la plupart de celles utilisées par d’autres populations en d’autres lieux et en d’autres époques et c’est pourquoi il me paraît intéressant d’en faire avec vous le recensement.

Le coïtus interruptus semble être utilisé surtout en milieu urbain et y avoir été très répandu jusqu’à l’apparition de la pilule. Les Bulgares que j’ai pu interroger m’ont avancé (contrairement à ce que pensent la plupart des sexologues occidentaux) que cette pratique ne diminue pas le plaisir, qu’au contraire, elle permet une meilleure maîtrise de la sexualité et du plaisir puisque l’homme attend que la femme ait connu l’orgasme pour se retirer. C’est d’ailleurs la technique préconisée par les Taoïstes : « conserver l’essence » est d’ailleurs la meilleure façon d’assurer sa longévité, pour un homme.

Les lavements vaginaux à l’eau vinaigrée après le coït sont préconisés tant en milieu urbain que rural. Il s’agit donc là non seulement d’enlever le sperme mais aussi de modifier en l’acidifiant le milieu qui permettrait à l’un des spermatozoïdes de vivre et que l’un d’entre eux féconde l’ovule…

Certaines plantes vendues autrefois par les herboristes sur les marchés et dont chacun avait le secret, dont celle connue sous le nom populaire de « zakoum », prises en décoction ou en infusion. Mais ceci soulève la difficulté de pouvoir distinguer s’il s’agit de vraie prévention ou si elle provoque un avortement dit spontané…

Les bains chauds (suivis ou non de sauts et secousses pour « faire tomber ») qui permettent peut-être de modifier le pH (coefficient d’acidité ou de basicité d’un milieu) du milieu vaginal, le rendant donc favorable ou non à la survie des spermatozoïdes.

Les comprimés de quinine utilisés comme des ovules et qui semblent « bien marcher » bien que les sexologues aujourd’hui mettent en garde contre des effets secondaires tels que des risques de troubles oculaires et/ou rénaux.

La sodomie qui, considérée comme une « pratique turque » est donc désapprouvée et ne s’avoue que fort rarement (la Bulgarie a été occupée pendant cinq siècles par les Turcs). On sait que les Turcs pratiquaient la sodomie pour préserver la virginité des jeunes filles tout en satisfaisant leurs besoins sexuels.

Les couples qui admettent pratiquer la sodomie avouent aussi la pratiquer « autant pour le plaisir que pour son utilité contraceptive »… Ici, il convient de souligner que ce contrôle des naissances est pratiqué par consentement mutuel (ce qui n’est pas de moindre importance !).

— Du point de vue chrétien, on peut voir aussi près de Tirnovo, les fresques du monastère d’Arbanassi, représentant la création d’Ève… apparaissant assise sur le sexe d’Adam étendu et lui tournant le dos, — ce qui n’est pas sans rappeler certaines figurations tantriques et n’est pas dépourvu d’intérêt du point de vue de notre connaissance de l’Humain quand on sait que le Tantrisme est aussi une hérésie, celle des bouddhistes… Ève serait donc la « femme révélée »

L’allaitement. Bien que les croyances populaires soutiennent encore parfois que « tant qu’on allaite, on ne risque pas d’avoir d’enfants », la biologie moderne nous permet de savoir aujourd’hui que l’allaitement n’empêche pas l’ovulation de se produire, parfois même à partir de la quatrième ou de la cinquième semaine suivant l’accouchement et sans pour autant être suivie de l’apparition de saignements ou « règles ».

Le boyau de chèvre, remplacé depuis la dernière guerre jusqu’au fond des montagnes par la capote anglaise (française pour les Anglais !) ou « condom » (le nom d’un médecin de la cour de Charles II d’Angleterre qui contribua, dit-on, à la diffusion de ce contraceptif masculin connu des Romains et remis en honneur comme préservatif de la syphilis par Fallope, médecin italien de l’époque de la Renaissance).

Grosso modo, cet inventaire ethnographique nous permet de commencer à distinguer deux grands types de méthodes de « contraception douce », sans risque iatrogène :

— les méthodes « mécaniques » (condom, sodomie…),

— les méthodes entraînant une modification biochimique du milieu d’accueil des spermatozoïdes.

Autres méthodes traditionnelles

Parfois, dans le monde des humains, ces deux méthodes sont mêlées en une seule. Ce sont :

— chez les, anciens Égyptiens, des ovules de miel mêlé de levure,

— chez les Romains et d’autres populations, des boules de persil séché (le persil est considéré comme l’une des plantes abortives),

— des boulettes d’algues hydroscopiques, comme le fucus par exemple qui gonfle lorsqu’il est humide et permet sans doute certaines modifications du pH vaginal,

— de petites éponges imprégnées d’eau citronnée ou vinaigrée chez les Kabyles et les Arabes, huilées et citronnées en Extrême-Orient.

Les douches vaginales à l’eau très froide ou à l’eau très chaude sont connues dans le monde entier. Elles permettent aussi de modifier le pH du milieu vaginal mais ne sont fiables que dans les quelques minutes suivant le coït et encore, pas totalement, car elles n’empêchent pas qu’un spermatozoïde plus « actif » que les autres atteignent le fond de la cavité au moment où l’utérus s’ouvre dans le spasme de l’orgasme.

Un autre moyen mécanique, très agréable de l’avis de ceux qui l’ont pratiqué, mais peu connu en Europe, est l’usage du foulard ou du mouchoir de soie chez les femmes arabes, pour coït inter-fessier, qui n’empêche pas le plaisir de la chair contre chair : le pénis passe contre les grandes lèvres, mais le sperme est recueilli par l’étoffe de soie.

Parmi les plantes, des amis ethnologues m’ont signalé :

— chez les Indiens (d’Inde !), l’usage d’une liane-réglisse, Arbus precatorius, prise en décoction ou en teinture-mère mais on ne connaît pas encore d’expérimentation de cette plante utilisée par la pharmacopée ayurvédique qui semble inhiber la fécondité pendant plusieurs cycles

— chez les Américains, en Amazonie, certaines tribus utilisent la « Huacapurana » (nous en ignorons encore l’identification botanique), écorce rapée d’un arbre mélangée au « gang » (ou sève) de « camalong » broyée (une liane). Cette préparation semble inhiber la fécondité des femmes aussi longtemps qu’elles le désirent, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’elles prennent une préparation à base d’une autre plante.

Voici donc de quoi intéresser nos chercheurs ! Mais, avant de passer à la vieille médecine chinoise, voici encore un « secret » venu d’Amérique, de l’Amérique des « Peaux-Rouges » : il demande une assez grande maîtrise de soi et une bonne connaissance réciproque chez les deux partenaires. La femme doit exercer une pression assez forte de ses doigts en arrière du scrotum de son partenaire : ceci bouche l’urètre et empêche l’éjaculation du sperme qui sera évacué plus tard, dans les urines.

La médecine énergétique chinoise, vieille de cinq mille ans, n’est pas que recours aux aiguilles, à l’acupuncture : elle utilise aussi les massages. Commençons cependant par les aiguilles : certains médecins japonais ont préconisé la contraception par implantation d’une aiguille maintenue par un sparadrap pendant une certaine période sur un certain point du méridien de la vessie qui favorise l’accouchement. En ce cas, il ne s’agirait plus de contraception mais d’une sorte d’avortement « instantané », volontaire quand même ! D’autres préconisent un autre point réputé pour régulariser le cycle menstruel. Ces techniques sont extrêmement délicates à maîtriser et demandent une longue initiation à la pensée conceptuelle de l’énergétique chinoise : il peut nous paraître difficile de comprendre, par exemple, que si les règles sont abondantes, il faille « tonifier » et qu’au contraire, si elles le sont peu, il faille disperser l’énergie…

L’auriculothérapie est l’un des champs d’action de l’énergétique chinoise. La « thérapie par l’oreille » a été préconisée en Occident par le docteur Nogier ; elle fait appel aux aiguilles ou au massage. L’oreille est une projection du corps tout entier et un certain point, pressé du bout de l’auriculaire ou de la pointe arrondie d’un crayon, permet dans un sens de stimuler et dans l’autre d’inhiber l’ovulation.

Toutes ces méthodes restent, malgré tout, très empiriques. Comme me l’a souligné le docteur Gilbert Tordjamnn « quand on a 10 à 15 % d’échec, on ne peut plus parler de contraception ! ». Avec elles, il est aussi difficile souvent de distinguer entre « contraception » et avortement dit « spontané ». Alors ?

Alors, pour commencer, il serait intéressant de voir plus précisément comment « l’ancien peut servir le nouveau ». Certes, ce ne sont sûrement pas les grands trusts de l’industrie pharmaceutique chimique qui financeront les recherches des ethnologues, sur le terrain ou dans les bibliothèques où se conservent toutes les monographies recueillies depuis le siècle dernier. De plus, on ne trouve souvent que ce que l’on recherche : d’une part, les ethnologues ne sont motivés que depuis une époque toute récente à recueillir de telles informations et, d’autre part, des pans entiers de la culture des peuples sans écriture disparaissent chaque jour. « Chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui disparaît. » Ce n’est pas un hasard si le docteur Mahler, directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé a jeté un cri d’alarme au sujet de la disparition des anciens guérisseurs, médecine-men, « sages-hommes » et sages-femmes des pays du Tiers-Monde… Pendant des millénaires, des hommes ont été malades, souffrants et se sont soignés, ont été guéris et il serait temps de devenir d’authentiques scientifiques et de dire non au scientisme à œillère qui ne croit qu’aux vertus de la science industrialisée, de la science occidentale au service de l’industrie.

L’histoire de la contraception est étroitement liée à celle des mouvements féministes. Elle doit l’être à celle de la pensée écologique. Ce n’est pas un hasard si l’écologie est née dans les pays nantis et sur-industrialisés. Ce n’est pas un hasard non plus si la contestation de la pilule, de la technologie contraceptive lourde est née chez les femmes qui ont été les premières nanties de la pilule avec toutes les garanties d’une loi nationale. Les jeunes femmes d’aujourd’hui en France se plaignent du phallocentrisme de leurs concitoyens. Celles qui ont connu une certaine liberté sexuelle avant la pilule se rappellent aussi que les hommes, alors, participaient un peu ! plus à leur souci contraceptif… Elles se plaignent qu’aujourd’hui, lorsqu’un homme apprend qu’une femme ne prend pas la pilule, il la traite de « non libérée » ou même de « sous-développée », de « débile ». Oui !

Aujourd’hui où la tendresse psychique a souvent trop été dissociée de la sensualité depuis que la pilule a libéré la sexualité, il nous faut repenser une nouvelle philosophie de la vie, une nouvelle conception des relations dans le couple et de nos rapports avec le monde. Nous entendons encore trop souvent : « la contraception, c’est une affaire de bonne femme ! ». La contraception devrait être une affaire à deux, un choix à deux, une responsabilité à deux. Et ce serait peut-être même mieux encore que cette pilule « longue durée » qu’on nous promet bientôt pour les hommes, ou que la vasectomie (section du canal déférent qui conduit les spermatozoïdes) proscrite par la loi en France mais très répandue en Inde (car très simple), en Scandinavie, aux U.S.A. et pratiquée par de jeunes couples avec enfants en Suisse grâce au Dispensaire des Femmes, à Genève par exemple.

Une nouvelle sorte d’ovule vient d’être mise au point. Ces ovules spermicides ont été expérimentées sur quelques centaines de femmes et donnent des résultats positifs à presque 100 %. Elles sont à base d’une molécule chimique complexe récemment découverte. L’ovule doit être introduit en position allongée sept à huit heures avant le coït. « Pharmatex », puisque c’est son nom, est le seul contraceptif qui, avec le condom, puisse être modulé selon les nécessités. On est loin du chlorydrate de quinine mélangé au beurre de cacao des pessaires coloniaux, mais on ne peut se procurer ces ovules que sur prescription médicale…

Pour celles qui se méfient de la chimiothérapie, reste la lunaception, méthode mise au point par une Californienne, Louise Lacey, « la première femme qui ait eu le courage de dire non à toutes les pilules et à toutes les inventions des contrôleurs de naissance, qui ait effectué sans lui faire violence, une recherche personnelle sur son propre corps et qui ait découvert une méthode contraceptive qui lui convenait »… dixit Barbara Seaman dans son introduction au magnifique livre où Louise Lacey expose la « Lunaception ». Certes, Barbara Seaman nous prévient : « la lunaception ne s’adresse pas à n’importe qui, elle demande beaucoup de discipline et d’engagement ».

La Lunaception

Louise Lacey nous rappelle que « en fait, on ne « contrôle » réellement jamais rien. On manipule, c’est tout. Et quelquefois on détruit ». La lunaception nous rappelle, comme l’écologie, notre insertion dans le vaste univers. La lunaception fait appel à une connaissance des rythmes cosmiques. Cycles, périodicités, rythmes, pulsations déterminent toute vie.

En 1925, un zoologue canadien, William Rowan, découvrait que « les transformations des glandes sexuelles étaient produites par la lumière, plus précisément par l’augmentation progressive de la durée du jour ». De la glande pinéale ou épiphyse diminuant son poids en fonction de l’affaiblissement de la lumière et sa production d’hormone, du fait que de nos jours, certaines personnes vivent presque toujours dans un éclairage artificiel, Louise Lacey en est venue à s’interroger sur une autre lumière, disons sur l’aspect vibratoire d’une certaine qualité de lumière : celle de la lune. — « Et si la lune, donc sa lumière, ses cycles, avait une influence significative sur les cycles de reproduction ? », s’est-elle demandé tout en se rappelant les vieux mythes qui tous affirment l’existence d’une relation entre la lune et la féminité, la fécondité. La poursuite de sa recherche l’amena à trouver une autre confirmation : les femmes qui résident au-dessus du cercle polaire ont des menstruations irrégulières, cessant d’être menstruées plusieurs mois pendant l’hiver ou, au contraire, ovulant plus d’une fois par mois pendant l’été…

Puis notre Californienne découvrit qu’en 1963, un physicien américain, Edmond M. Dewan, avait eu l’idée de régulariser l’horloge biologique, le cycle d’ovulation de sa femme, par un cycle d’alternance de lumière et d’obscurité semblable à celui de la lune, à l’aide d’une ampoule incandescente ordinaire de 100 watts placés sur le plancher, au pied du lit. Louise Lacey décida alors d’expérimenter sur elle la méthode de Dewan. Puis elle la perfectionna, l’affina en observant sa température, en établissant son graphique thermique (attention ! tous les thermomètres ne marquent pas la même température…)… Finalement, non seulement Louise Lacey a retrouvé, dit-elle, « le temps de son corps et le plaisir de l’Éros sans avoir à faire violence à son corps… ». « Penser à tout ce que j’avais appris sur mon corps et sur sa place dans l’univers me rendait humble… ». Oui, elle avait sans doute retrouvé dans la pratique ce que j’appelle « le sens du Sacré », c’est-à-dire une certaine conscience des relations qui unissent notre « petit moi », comme dirait le Docteur Jacques Donnars, au grand Tout, à la Vie, à l’Univers…

Dans son livre, vous trouverez sa démarche, bien sûr, mais aussi tous les « trucs », les recommandations (par exemple, éviter de prendre de l’aspirine) et la manière de pratiquer au mieux la lunaception qui est sans doute, aujourd’hui, la meilleure des contraceptions de ce qu’on appelle désormais, avec son initiateur en France, le docteur de Tymowski, une « écomédecine ».

Dans sa préface « Cancer et écomédecine », au livre de Monique Couderc « J’ai vaincu mon cancer », le docteur Jean-Claude de Tymowski nous rappelle que l’écomédecine doit tenir compte de l’environnement tant physique que psychologique, c’est-à-dire :

— des contraintes matérielles liées aux biotopes, à l’environnement, au terrain, au lieu d’habitation, à l’alimentation de l’individu,

— des facteurs énergétiques et électromagnétiques : l’ensoleillement et les radiations hertziennes, les modifications de l’atmosphère et climatiques,

— des contraintes psychoaffectives,

— des facteurs d’ambiance et d’entourage social,

— des facteurs intrinsèques, héréditaires, personnels de l’individu…

Ecomédecine, éco-éducation… regard neuf sur la nature et sur soi-même, contraception sans risque…

Oui, mais à la condition que, nous les femmes et les hommes, nous voulions bien prendre le temps de retrouver « le temps de notre corps » et comprendre avec tendresse quelle est notre place parmi les grandes marées de l’Univers.

Bibliographie :

Gilbert Tordjman, « Clefs pour la sexologie », Paris, 1972, éditions Seghers.

Monique Couderc, « J’ai vaincu mon cancer », Paris, 1977, éditions Belfond.

Louise Lacey, « Lunaception », Montréal, 1976, éditions L’Etincelle.

Philip Rawson, « Tantra, le culte indien de l’extase », Paris, 1973, éditions Le Seuil.

Omraam Mikhael Aivanhov, « L’Amour et la Sexualité », œuvres complètes, T. XIV et XV, Fréjus, 1976, éditions Provesta.