Étienne Guillé
De la matière à l'esprit ou les lois de l'énergie à travers les données biologiques

En poussant notre raisonnement à l’extrême, nous pourrions dire que c’est l’énergie qui prend conscience d’elle-même dans la prise de conscience du moi, que nous devenons l’énergie qui nous anime à toutes sortes d’échelles. Un gain dans l’échelle des niveaux de conscience se traduit finalement par un progrès dans l’intégration et la compréhension des différents niveaux d’énergies qui nous animent. Pour revenir à l’image de la partition et du chef d’orchestre, par la maîtrise des niveaux élevés de conscience, l’esprit nous paraît capable de déchiffrer la partition, de devenir le chef d’orchestre et même, d’écrire lui-même la partition…

(Revue 3e Millénaire. Ancienne Série. No 2. Mai-Juin 1982)

Dans son premier article, Etienne Guillé montrait que, pour qu’une molécule d’ADN soit opérationnelle — c’est-à-dire active — elle doit être pénétrée par les métaux que la Tradition alchimique a attribués aux planètes de notre système solaire. Pour ce deuxième numéro, Etienne Guillé va plus loin encore dans ses explications et indique que l’on peut penser que l’ADN est peut-être l’un des supports vibratoires de l’âme et que c’est l’esprit qui en est le facteur structurant.

La présence des métaux à l’intérieur de la molécule d’ADN a permis de mieux comprendre comment s’effectuent les variations d’énergie nécessaires pour le fonctionnement de cette molécule. Cette entrée des métaux se produit notamment lorsque la molécule d’ADN s’ouvre, soit pour se répliquer, s’amplifier, ou se transcrire.

Les métaux susceptibles d’ouvrir la molécule sont ceux qui ont été attribués par les alchimistes aux planètes connues du système solaire. Cette corrélation nous a permis de relier les rythmes biologiques aux rythmes cosmiques. Cette relation est claire pour les plantes dont la nutrition minérale est totalement dépendante des métaux présents dans le sol ; elle est plus difficile à établir pour les animaux et l’homme dans la mesure où il existe dans leurs cellules des sites de séquestration des métaux où ils peuvent puiser à volonté, suivant leurs besoins.

Les propriétés des complexes ADN-métaux et des autres molécules impliquées dans le transfert des métaux de la membrane plasmique à leurs sites d’action nous ont permis de confronter les données moléculaires récentes aux données traditionnelles et d’aboutir à l’analyse des concepts de corps éthérique et de corps astral des ésotéristes [1].

En poursuivant cette analyse des lois de l’énergie, des particules subatomiques au système solaire et même aux galaxies, nous allons progressivement aboutir à une vision cohérente du monde où s’imbriquent harmonieusement, en plus du corps physique conçu comme un système ouvert, l’âme et l’esprit décrits par les différentes religions et les différentes philosophies.

L’ADN transmet des signaux à distance : il est un support vibratoire

Nous avons environ un mètre d’ADN par cellule ce qui veut dire, que si nous mettions bout à bout toutes nos molécules d’ADN présentes dans toutes nos cellules, nous obtiendrions une distance plus grande que celle de la terre au soleil. Dans ce mètre conçu comme un livre, est écrit avec un alphabet à quatre lettres A, T, G et C, tout ce qui a été vécu par les êtres vivants et tout ce qu’ils sont susceptibles de vivre. Ce livre n’est pas facile à déchiffrer car nous ne connaissons pas encore tous les signaux utilisés, et s’il existe des pages blanches correspondant à celles que nous pourrions écrire donc à nos éventuelles évolutions, nous ne maîtrisons pas actuellement les méthodes pour les écrire. Le code génétique à base trois qui est constitué à partir des 4 lettres de l’alphabet prises 3 à 3 (les 69 codons) est relativement bien exploré que ce soit en génétique ou en biologie moléculaire. Il sert notamment à déterminer la nature et l’ordre des acides aminés qui sont les briques élémentaires des protéines constitutrices à la fois de la charpente de nos cellules (les protéines de structure) et de leur machinerie énergétique (les protéines-enzymes). Mais il existe un deuxième code génétique qui est lié à la propriété de la molécule d’ADN de transmettre à distance des perturbations ou des signaux. Cette propriété a été baptisée la Téléaction [2]. Lorsqu’une séquence d’ADN est ouverte à un endroit déterminé, la perturbation ainsi créée pourra être transmise à distance, par exemple jusqu’à un gène déterminé, s’il y a au voisinage de la séquence ouverte (séquence de réception du signal) les bonnes séquences de transmission de ce signal. Ces séquences de transmission d’un signal sont généralement constituées par des alternances de blocs riches en Guanine et Cytosine et riches en Adénine et Thymine, et elles sont préférentiellement localisées à la périphérie du noyau dans des zones de chromatine qui ont été baptisées hétérochromatine constitutive car elles sont caractéristiques de l’espèce considérée. La molécule d’ADN pourra transmettre à distance différents types de signaux qui iront jusqu’à tel ou tel gène représentant un chapitre du livre de l’ADN. La transmission du signal dépendra de la nature des séquences de réception et de transmission, de l’ordre et du nombre de ces séquences c’est-à-dire de l’organisation topologique de la région considérée et aussi de l’état du micro-environnement : pH, force ionique, potentiel transmembranaire, etc.

Les métaux « alchimiques » jouent un très grand rôle dans la mise en œuvre de ce code de réception et de transmission des signaux de l’environnement. Nous avons comparé les complexes ADN-métaux aux complexes-signes du zodiaque-planètes régissant les échanges d’énergie dans le système solaire. Ce deuxième code va nous définir les différents types de signaux et d’énergies vibratoires susceptibles d’être reçues et transmises dans une cellule déterminée. Ce code n’est pas figé. Il est évolutif et nous pourrions même dire qu’il est programmé à évoluer.

Il va changer au cours des différentes phases de programme de développement et au cours de certaines phases pathologiques telles que l’induction du cancer, c’est-à-dire que le nombre, la nature et l’organisation topologique de la molécule d’ADN sont susceptibles d’évoluer en fonction des variations de l’environnement. Ces événements se déroulent notamment lors des étapes d’embryogenèse, lors des phases de dédifférenciation et de différenciation telles que la floraison chez les plantes et lors de la tumorisation. Ces vibrations transmises par les molécules d’ADN vont se retrouver à toutes sortes d’autres échelles. Elles sont une des composantes du champ des forces qui nous structure. Ainsi elles vont rendre compte de la forme de chaque cellule, de chaque tissu, de chaque organe et de chaque organisme. Il faut insister sur le fait que ce champ de forces n’existe pas qu’au niveau de l’ADN : par exemple le champ électrique du LSD est semblable à celui de la sérotonine, molécule qui se trouve naturellement dans notre cerveau et qui contrôle la transmission des signaux nerveux notamment lors des rêves.

L’ADN est-il un des supports vibratoires de l’âme ?

Nous voyons que les vibrations que nous venons de décrire brièvement ont de nombreuses caractéristiques de l’âme. L’âme serait donc d’essence vibratoire : elle serait liée aux métaux « alchimiques » qui peuvent ainsi « animer » les structures vibratoires, constitutives de la matière vivante. Toutes sortes de recherches dans différents domaines montrent que les métaux sont directement impliqués dans la définition structurelle de l’âme telle qu’elle a été décrite par les différentes traditions. Ainsi les métaux « alchimiques » quittent les cellules dans les trois jours qui suivent la mort physique : ce fait est à rapprocher de la perte concomitante des vibrations décrites ci-dessus et aussi de la résurrection du Christ. La momification telle que la pratiquaient les Egyptiens empêchait cette sortie des métaux des cellules et il en résultait que les momies continuaient à émettre des vibrations des métaux seuls ou d’un support vibratoire subsistant dans la momie et « animé » par ces mêmes métaux. Ce sont aussi ces mêmes faits qui ont conduit au concept de réincarnation.

Il existe plusieurs méthodes pour mesurer l’amplitude et la fréquence des énergies vibratoires émises dans la matière vivante. Citons notamment la radiesthésie, les cristallisations sensibles et l’électrobiophotographie ou effet Kirlian. Nous avons choisi une représentation sous forme de roue ou de cercle qui décrit les différents modes de réception et de transmission des signaux de l’environnement : ils décrivent comment un être est harmonisé au niveau énergétique (fig. 1). Cette roue énergétique va se refléter à toutes sortes d’échelles : la séquence d’ADN, la synthèse protéique mais aussi, la physiologie, la morphologie et les différents rythmes biologiques de l’être considéré.

Nous avons défini sept grands types vibratoires que nous avons baptisés Saturnien, Jupitérien, Solaire, Martien, Vénusien, Mercurien et lunaire, en liaison avec les données traditionnelles. En plus de ces caractéristiques énergétiques, nous pouvons en effet leur attribuer respectivement une planète, un métal, une couleur, une note de musique, un parfum, etc. Nous retrouvons là la loi des correspondances qui est en fait une loi énergétique portant sur les correspondances de fréquences de vibrations à différentes échelles de niveau d’énergie.

Il existe des cas intermédiaires et nous n’avons pas jusqu’à maintenant trouvé des plantes, des animaux ou des hommes vibrant suivant un modèle à l0, 11 ou 12 énergies (d’Uranien à Plutonien), ce qui laisse supposer que nous n’arrivons pas encore actuellement à harmoniser ces énergies vibratoires. Ces types vibratoires décrivent le mode de circulation de l’énergie qui se déroule suivant une spirale que l’on peut représenter sur une structure ovoïde telle que l’œuf cosmique (fig. 2). Lorsque nous nous servons du pendule de radiesthésie nous nous plaçons dans un plan perpendiculaire à l’axe de la spirale. Chaque fois que la spirale coupera ce plan, nous aurons une déviation du pendule : ainsi un modèle lunaire coupera neuf fois le plan alors que le modèle Saturnien ne le coupera que trois fois.

Toutes ces spirales ne sont pas indépendantes : dans certaines conditions nous pouvons passer de l’une à l’autre. Nous allons maintenant en donner quelques exemples :

Le lierre a quatre énergies vibratoires : il est Jupitérien. Si nous pratiquons des lésions avec un scalpel sur une feuille de lierre, l’énergie vibratoire va baisser instantanément et va devenir pratiquement indécelable pendant deux jours, ce qui correspond à une baisse importante de la vitalité. C’est pendant ces deux jours que les cellules voisines des cellules blessées changent leur ordre topologique au niveau de certaines séquences d’ADN, peuvent se dédifférencier et devenir transitoirement sensibles à la transformation par la bactérie virulente Agrobacterium tumefaciens, agent du cancer végétal. Au bout de trois à quatre jours, la feuille de lierre a récupéré sa vitalité (amplitude vibratoire) mais elle ne vibre plus que dans trois directions de l’espace, au lieu de quatre comme précédemment. Elle est devenue Saturnienne. Si un agent tumoral est présent et réussit à transformer les cellules végétales, la tumeur vibre dans les quatre directions du soufre. Nous voyons donc qu’il est possible de corréler un ordre topologique dans la molécule d’ADN à un type vibratoire déterminé.

Des événements du même ordre se déroulent au cours des étapes de l’embryogenèse et de différenciation telles que l’induction de la floraison. Ainsi l’azalée est Solaire alors que sa fleur est Martienne. Lorsque la fleur perd une énergie primordiale par rapport à la feuille ou à la tige, elle acquiert en contrepartie, la possibilité de synthétiser des pigments et de produire des essences, c’est-à-dire finalement d’avoir accès à un niveau de fréquences plus élevées.

L’ADN garde donc l’empreinte sous forme d’un ordre topologique déterminé des différents événements que l’être a subis. Mais qu’arrive-t-il pendant la reproduction sexuée ?

Le spermatozoïde vibre dans les quatre directions du soufre, l’ovule vibre dans les huit directions du mercure, de sorte qu’au cours de la spermatogenèse et de l’ovogenèse, les cellules peuvent ré-extraire, restructurer et séparer les énergies primordiales. Les alchimistes ont là aussi raison à l’échelle vibratoire et nous comprenons mieux maintenant pourquoi ils cherchaient et cherchent encore à transférer les douze énergies de base au bon support vibratoire. A l’échelle moléculaire il faut maintenant comprendre ce qui permet aux ADN des spermatozoïdes ou des ovules de vibrer de la même façon, ce qui veut dire qu’il y a un arrangement topologique de séquences d’ADN qui d’une part vibrent comme le soufre dans le spermatozoïde et d’autre part comme le mercure dans l’ovule.

La spirale cosmique, structure des supports vibratoires

La spirale que nous trouvons dans de nombreuses formations naturelles animales (escargots, coquillages…) et végétales (vigne, volubilis…) évoque l’évolution d’un système de forces, d’un état. Sachant que les formes d’un objet ou d’un être rendent compte du système de forces qui a contribué à le façonner et à le modeler, il est très significatif que le champ de forces contribuant à créer des formes spirales soit très fréquent à toutes sortes d’échelles de la réalité. De l’électron aux molécules à structure hélicoïdale comme l’ADN ou les protéines, aux hélices foliaires des plantes, nous arrivons par sauts successifs aux nébuleuses spirales. Les énergies mises en jeu dans la spirale hélicoïdale ou même dans la spirale plane participent donc à structurer les supports vibratoires du microcosme au macrocosme.

Nous retrouvons cette spirale cosmique dans de nombreux symbolismes où elle représente les rythmes répétés de la vie, le caractère cyclique de l’évolution : ainsi, la double spirale est le tracé de la ligne médiane du Yin-Yang : cette figure rend bien compte du rythme alternatif du mouvement mettant en jeu des forces antagonistes et complémentaires.

Cette double spirale est présente dans le double enroulement des serpents autour du caducée, la double hélice autour du bâton brahmanique, le double mouvement des nâdi autour de l’artère centrale sushûmna.

La spirale est ainsi présente dans toutes les cultures. La spirale logarithmique possède la propriété de croître d’une manière terminale sans modifier la forme de la figure totale. Ainsi la forme hélicoïdale de la coquille d’escargot constitue un symbole de la permanence de l’être à travers les fluctuations du changement.

Devant tant de convergences, l’hypothèse qui paraît la plus cohérente est que ces forces opposées, ont structuré notre conscient et notre inconscient et qu’elles ont déterminé la structure de nombreux mythes et de nombreux rites. Il n’est pas étonnant que ces mêmes forces se retrouvent structurant la molécule à la croisée des chemins, l’ADN, elle, qui dotée de mémoire moléculaire et vibratoire, garde l’empreinte de tout ce qui est arrivé que ce soit à l’échelle individuelle ou collective.

L’esprit en tant que facteur structurant de l’âme

Nous venons de voir que quelle que soit leur échelle, la circulation des énergies vibratoires est soumise à une loi universelle que l’on peut décrire simplement par celle qui anime et structure une spirale. En fonction des niveaux de fréquence d’énergie, nous avons une série de spirales qui s’emboîtent entre elles comme des poupées russes. Le problème qui subsiste est de savoir s’il est possible de passer d’une spirale à l’autre et si oui quelle(s) méthode(s) est-il possible d’utiliser ?

Dans cette optique, les alchimistes cherchaient — spirituellement et matériellement — à augmenter le niveau d’énergie vibratoire. Cette augmentation ne doit pas se faire au hasard : nous devons respecter les règles strictes que l’on peut rapprocher de celles de la loi d’octave décrite notamment par Gurdjieff [3].

Il expliquait que dans la tradition ésotérique de l’alchimie, il existe douze types différents d’hydrogène (au sens de « substance »), auxquels il attribue des numéros multiples de six : de 6 à 6144. 6144 est la substance la plus dense, la plus grossière ; les quatre extrêmes à l’autre but de l’échelle 48, 24, 12 et 6, constitueraient les énergies requises pour faire travailler nos différents « centres » : l’hydrogène serait nécessaire au centre supérieur de la pensée mais nous n’avons pas conscience de ce centre ; l’hydrogène 12 serait nécessaire au centre émotionnel supérieur. Pour Gurdjieff, le problème de l’évolution pour l’homme est d’apprendre à transformer les hydrogènes inférieurs en hydrogènes supérieurs. Gurdjieff a bien su ménager un pont entre l’alchimie transcendantale de Jung et celle, matérialiste, des anciens alchimistes.

L’homme comme tout être vivant est soumis à la loi du ralentissement des vibrations. Ce ralentissement se produit par exemple, lorsque nous subissons un stress ou lorsque des lésions sont effectuées sur une plante. Il en résulte un changement d’ordre topologique dans la molécule d’ADN et c’est au cours de cette phase correspondant à une baisse de la vitalité que l’induction tumorale pourra se développer si un agent cancérigène est présent. Ce ralentissement des vibrations peut être évité si nous infligeons un choc ou un brusque effort vital au bon moment. Nous pensons que c’est au cours de cette étape que l’esprit intervient en tant que prise de conscience d’un niveau déterminé de réalité, ce qui lui permet de le structurer. Dans ce sens, chaque spirale enveloppante, a un « droit de regard » organisateur sur la spirale enveloppée mais est aussi « structurellement » dépendante des énergies constitutives de celle-ci. A une autre échelle nous pouvons dire que la matière impose des limitations que l’esprit structure, c’est-à-dire qu’en fait on ne peut pas faire n’importe quoi avec la matière. A l’échelle moléculaire, il est possible d’imaginer que par notre esprit nous apprenions à écrire les pages blanches issues des spirales inférieures et qu’il faudra ordonner pour amener l’énergie à nos centres supérieurs.

Conclusion

Des idées voisines de celles que nous venons de développer sont décrites dans La Superposition Cosmique [4], en particulier dans ce que Reich appelle le potentiel organomique. Il écrit notamment : « en essayant de comprendre sa propre nature et le courant de sa propre énergie, l’homme en a dérangé les structures ce qui s’est traduit par la formation de la cuirasse et sa dérive par rapport à sa nature. »

Nous trouvons probablement là l’origine de la peur de l’homme à étudier ses propres émotions — que nous rapprochons des différentes spirales emboîtées les unes dans les autres et dépendantes de l’ordre des énergies vitales — et pourquoi aussi les religions défendent aussi fanatiquement l’inaccessibilité et l’inconnaissabilité de Dieu, alors qu’originellement Dieu représente de manière évidente la nature dans l’homme.

Toute cette cohérence du microcosme au macrocosme montre l’unité du monde, son Ordre qui régente tout. Nous pouvons ainsi nous demander où réside effectivement notre liberté de « manœuvre ».

L’unité est bien la loi dominante de l’univers : unité de l’énergie, unité de la matière, matière et énergie étant elles-mêmes liées par des lois définitives. L’essence de notre univers serait alors la loi conçue comme l’ensemble des règles qui régissent les actions et les réactions des unités douées de vie. Tout n’est donc que nombres, rapports de nombres, partition harmonieuse mais quel est le chef d’orchestre ?

Il est clair que le chef d’orchestre change de partition au cours des phases de développement que nous avons décrites mais l’harmonie générale reste la même. Par contre, lorsque la cellule s’oriente vers l’état tumoral au cours d’une série d’étapes, la partition semble complètement changer. De plus, si nous comparons les états tumoraux de différentes espèces conçues comme différents orchestres avec différentes partitions nous constatons que les nouvelles partitions deviennent très semblables. Ne serait-ce pas le chef d’orchestre qui a changé ?

Et pourtant devant ces faits qui pourraient nous enfermer dans un carcan infranchissable, nous continuons à penser que notre liberté existe et qu’elle réside au niveau de l’esprit. En effet celui-ci peut diriger les vibrations de l’âme, les maîtriser et les ordonner en toute conscience. A l’échelle de nos molécules d’ADN, cette liberté se traduirait par la possibilité d’écrire ce que nous voulons sur les pages blanches et de ne pas laisser écrire n’importe quoi par les circonstances.

En poussant notre raisonnement à l’extrême, nous pourrions dire que c’est l’énergie qui prend conscience d’elle-même dans la prise de conscience du moi, que nous devenons l’énergie qui nous anime à toutes sortes d’échelles. Un gain dans l’échelle des niveaux de conscience se traduit finalement par un progrès dans l’intégration et la compréhension des différents niveaux d’énergies qui nous animent. Pour revenir à l’image de la partition et du chef d’orchestre, par la maîtrise des niveaux élevés de conscience, l’esprit nous paraît capable de déchiffrer la partition, de devenir le chef d’orchestre et même, d’écrire lui-même la partition. C’est peut-être cela notre humble liberté : tâtonner, griffonner des pages de brouillon, les déchirer, recommencer inlassablement… jusqu’à ce que la partition soit bonne… à l’échelle du cosmos.

Au niveau moléculaire nous avons comparé les séquences d’ADN susceptibles de vibrer en fonction de la qualité des signaux de l’environnement aux structures de l’inconscient. Dans cette optique, lorsque l’esprit acquiert la maîtrise des énergies animant les différentes spirales, il peut écrire et placer les pages blanches des spirales de niveaux inférieurs. En maîtrisant nos structures « inconscientes », nous leur donnons le pouvoir de structures « surconscientes ». C’est finalement à l’interphase inconscient/conscient que se déroulent les changements de programmes de lecture des multiples chapitres de notre ADN. La plaque tournante du développement et de l’évolution se situe là, celle du cancer aussi et la solution pour changer de spirale énergétique en est dépendante. De spirale en spirale n’arrivons-nous pas à nos moments privilégiés, à l’illumination des poètes, à l’idée de génie et à cette harmonie tant recherchée avec le cosmos ?


[1] E. Guillé. 3e millénaire. La Grande Mutation, Mars 1982.

[2] R.D. Wells et al. CRC, Critical Review in Biochemistery, 4 1977, p. 305.

[3] Gurdjieff, dans In Search of the Miraculous, cité par Ouspensky. Fragment d’un enseignement inconnu.

[4] W. Reich. La Superposition Cosmique. Payot, Paris, 1974.