(Revue Question De. No 33. Novembre-Décembre 1979)
Il est très possible que l’iridologie soit l’une des plus anciennes méthodes de diagnostic du monde. Il faut cependant attendre le XIXe siècle pour que l’iridologie prenne sa place dans l’histoire écrite (et donc exotérique et publique) de la médecine. C’est un médecin hongrois, Ignace Peczely (né en 1826) qui développe et expose pour la première fois « officiellement » cette méthode, le diagnostic des malades par les yeux.
Jusqu’à nos jours, ce sont surtout les homéopathes, les acupuncteurs et les naturopathes qui ont utilisé l’iridologie. Aujourd’hui où la technologie médicale occidentale paraît de plus en plus dangereuse à la fois sur le plan économique (beaucoup trop chère, surtout dans les pays en voie de développement) et social (iatrogène, c’est-à-dire produisant des effets secondaires), une population sans cesse croissante se tourne vers ce que j’ai baptisé, il y a maintenant quelques années, « les médecines douces ».
Non polluante, non agressive, très bon marché (puisque l’équipement nécessaire peut se résumer à une bonne lampe de poche et une loupe !), l’iridologie présente de multiples avantages, tant du point de vue de la médecine curative que de celui de la médecine préventive. Nous allons voir pourquoi et comment.
Qu’observe-t-on dans ce miroir ? De la même façon que toute empreinte digitale diffère d’un individu à l’autre, il n’existe pas deux iris qui soient semblables. Pour pratiquer l’iridologie, il faut savoir reconnaître trois choses :
— la topographie de l’iris,
— sa texture,
— sa coloration.
1° La topographie irienne :
L’iris est divisé en cercles concentriques et en quartiers. Une « carte » de l’iris permet de distinguer les métabolismes, les systèmes et fonctions perturbés, ainsi que les organes atteints de troubles ou lésions.
Les cercles concentriques : sept zones concentriques de largeur variables vont de la pupille vers le bord extérieur de l’iris :
1° un cercle très fin, encerclant la pupille, correspond au système nerveux parasympathique et au métabolisme ;
2° un cercle plus large correspond à l’estomac ;
3° un cercle central, dans une zone un peu plus foncée, à l’estomac et aux intestins ;
4° et 5° ces deux cercles très fins, souvent déformés par la maladie, présentent des excroissances orientées vers tel ou tel quartier du sixième cercle et indiquent ainsi une certaine pathologie ;
6° c’est le cercle le plus large, il « contient » les organes ;
7° ce dernier cercle, à l’extérieur, est le plus étroit et le plus foncé. Il correspond à la circulation capillaire et lymphatique, ainsi qu’aux liquides interstitiels.
Les quartiers : l’iris est divisé en douze quartiers rayonnants à partir de la pupille, formant chacun un angle de 30° dont le secteur correspond à un organe ou à un groupe d’organes. Certains lecteurs familiarisés avec l’astrologie ne manqueront de faire le rapprochement… un chercheur, Jausas, l’a déjà fait et, ayant communiqué le résultat de sa recherche à André Barbault, tous deux ont pu constater qu’il existe une concordance à 70% entre la position des planètes et la localisation des signes iriens ! (Une fois encore, microcosme et macrocosme coïncident…)
2° La texture de l’iris :
Maintenant, même sans vous armer d’une loupe et d’une lampe, observez attentivement votre iris dans un miroir. Vous y remarquerez des sortes de fibres rayonnantes de la pupille vers l’extérieur. C’est ce que l’on appelle la texture ou la densité de la trame irienne. Léon Vannier en a distingué six grandes catégories auxquelles Bernard Jensen a donné une nomenclature plus imagée et donc plus facile à se rappeler par analogie car cette trame irienne permet de déterminer la résistance générale du terrain d’un individu, sa vitalité ou, au contraire, ses déficiences. Ce sont :
selon Léon Vannier selon Bernard Jensen
iris très fin et solide soie
iris fin bois dur
iris ordinaire mousseline
iris grossier (ou lâche) bois moyen
iris vacuolaire tarlatane
iris lacunaire bois tendre
3° La coloration des iris :
A travers les âges et les étapes de la vie, la coloration naturelle de l’iris peut subir quelques modifications mais, basiquement, elle appartient toujours à l’une des trois grandes classes de couleur : bleu, brun ou mixte, qui fournissent l’information concernant la nature du terrain chez le sujet observé.
a) la coloration bleue (clair, moyen ou foncé) est le signe d’un terrain acide, où les déchets acides sont difficilement éliminés. Ceci permet de détecter des indications pathologiques telles qu’une tendance tuberculinique, une prédisposition aux dermatoses, à l’arthrose, ainsi qu’un risque d’artériosclérose accompagné d’une tendance inflammatoire du cœur et des artères générés par divers dépôts acides.
Il est intéressant également de savoir pourquoi l’on répète souvent que désormais, les yeux bleus vont disparaissant. Les raisons en sont multiples, mais celle-ci paraît tout à fait logique. Bien des parents observent chez leurs nouveau-nés une coloration bleue de l’iris qui disparaît après les premiers mois, pour laisser place à une coloration brune plus ou moins foncée. Selon les observations des biothérapeutes (homéopathes, acupuncteurs, etc.), cette coloration brune d’un œil génétiquement bleu provient, d’une part, des vaccinations qui provoquent dans l’organisme un mouvement d’intoxination et, d’autre part, de l’absorption répétée de médicaments chimiques, allopathiques, pendant les maladies de l’enfance (du simple rhume soigné aux antibiotiques aux « calmants ») ainsi que d’une nourriture polluée par différents produits tels que colorants, conservateurs, etc.
b) la coloration brune (brun clair, moyen ou foncé) indique un terrain alcalin, une tendance à l’encrassement de l’organisme — ou encore à « l’épaississement du sang et des humeurs » par une concentration des toxines. Il s’agit d’une prédisposition aux affections de l’appareil digestif qui peuvent évoluer vers l’obésité, le diabète, la cholestérolémie, voire la diathèse psorique et une tendance cancérinique.
Il existe, en fait, deux types de pigmentation brune de l’iris :
— la pigmentation brune génétique observée chez des sujets bien portants et robustes ;
— celle qui provient d’un mouvement d’intoxination chez des sujets à œil génétiquement bleu, tel que nous l’avons mentionné plus haut.
c) la coloration mixte est le résultat de la combinaison des deux premières. Le grand homéopathe français, Léon Vannier, l’a définie de la manière suivante : « les yeux mélangés se rencontrent chez des sujets issus de parents, dont l’un avait des yeux bleus, l’autre des yeux bruns. La constitution la plus faible donne la couleur brune de son iris à la partie médiane de l’iris de l’enfant, tandis que le bleu de la constitution la plus forte se communique à la partie extérieure de l’iris. Ce n’est pas un bleu pur, mais une nuance verdâtre, en raison de la coloration brun clair-jaunâtre, apparaissant dans la partie médiane ».
Les variations de la coloration irienne :
Aucune variation de la coloration irienne génétique n’apparaîtra chez un sujet sain. Hélas ! les sujets sains, c’est-à-dire ne présentant aucune maladie ou n’absorbant aucun médicament ou autre produit chimiques sont de plus en plus rares !
Il peut exister aussi une intoxication héréditaire qui se signale par la présence d’un cercle noir bien dessiné tout autour de l’iris. L’intoxication acquise au cours de la vie d’un sujet se présente, elle, sous l’aspect de taches aux bords bien dessinés également, de couleur brune allant du rouge au noir et que l’on nomme des « taches toxiniques ». Bien… essayez maintenant de passer à l’action ! Observez votre propre iris dans un miroir à l’aide d’une loupe et d’un bon éclairage. Vraisemblablement, vous allez y découvrir d’autres types de taches, de traces bizarres… Non ! elles ne sont pas « bizarres » : chacune a sa propre signification et vous permettra de reconstituer l’histoire de vos pollutions personnelles, de vos petites et grandes misères… C’est un suédois cette fois-ci, Nuls Liljequist, qui, après une intoxication par la quinine et par l’iode puis au cours de sa désintoxication et de sa guérison par l’homéopathie, découvrit (en 1871) et étudia les modifications qu’introduisent certaines substances dans la trame irienne. Depuis, ses travaux ont été complétés et étendus par divers chercheurs dont, notamment, le docteur Bernard Jensen, un américain à qui l’on doit l’ouvrage qui, pour l’instant, fait autorité en la matière : « Science and Practice of Iridology ».
La liste suivante n’est pas, bien entendu, exhaustive mais elle donne la description des dépôts pigmentaires les plus généralement répandus de nos jours et les substances qui les provoquent :
— acide salicylique (dans l’aspirine !) : voile gris sale couvrant toute la surface de l’iris et surtout la région supérieure ;
— antipyrine (contre la fièvre et la douleur) : petits points ou traces jaune pâle situés dans la région correspondant au système nerveux sympathique ;
— arsenicaux : petits points blanchâtres, en groupe ou isolé, dans la région du système lymphatique ;
— bismuthiques : cercle irrégulier, gris métallique foncé, au niveau qui correspond à la zone intestinale ou au cercle gastrique ;
— bromures : croissant bleu délavé dans la zone cérébrale ;
— créosite : voile blanc sale sur l’œil ;
— fer : larges taches brunes ;
— glycérine : flocons blanchâtres dans les régions cutanée, pulmonaire et rénale ;
— goudron et ses sous-produits : nuages gris foncé dans les régions cérébrales et nerveuses ;
— iode et dérivés : taches de couleur rouille clair et foncé autour de la pupille et dans la moitié supérieure de l’iris ;
— mercure et dérivés : petits flocons blancs dans la région cérébrale et/ou cercle gris tout au bord externe de l’iris, avec reflet métallique accentué sur les iris bruns ;
— plomb : cercle gris plombé tout autour de la pupille ;
— quinine : coloration jaune soufre pouvant se situer un peu partout, s’étendre même à l’iris tout entier qui devient verdâtre s’il était bleu et orangé s’il était brun ;
— strychnine : filaments ou cercle autour de la pupille, blanc jaunâtre ;
— térébenthine : flocons denses et blanchâtres avec, en plus, la zone génito-urinaire blanchâtre et décolorée ;
— vaccins : taches noires ou brunes cernées de blanc.
Ainsi, la coloration de l’iris et la texture de sa trame permettent d’observer de manière extraordinairement personnalisée et détaillée :
— les déficiences et les carences d’un individu,
— ses déséquilibres,
— son hérédité,
— son potentiel vital,
— son tempérament.
Il apparaît très clairement que l’iridologie permet de diminuer de manière très spectaculaire le nombre des examens et analyses de dépistage qui grèvent si lourdement le budget de la Sécurité sociale… et même portent parfois atteinte à la santé des sujets (comme ceux qui les soumettent aux risques des radiations ionisantes, pour ne citer que cet exemple). De plus, cette méthode de dépistage semble parfois être plus fiable que certaines méthodes bien outillées par la technologie moderne. Un exemple ? Il peut arriver qu’un shake-up ne donne aucun signe d’alarme mais que l’iridologue détecte un problème cardio-vasculaire chez un sujet dont les désordres arythmiques n’ont lieu qu’à certaines heures et qui, pas de chance, ne correspondent pas au moment où est fait l’électrocardiogramme. Le sujet en question écoute le shake-up, oublie les conseils de l’iridologue… et meurt d’un infarctus ! Imaginez qu’il s’agisse d’un pilote, vous avez donc intérêt à souscrire une assurance-vie lors de votre prochain voyage !
Oui pratique l’iridologie ?
Quelques centaines de médecins en France, pour la plupart des homéopathes et acupuncteurs, ainsi que les naturopathes, hygiénistes-diététiciens et certains guérisseurs… tandis qu’aux Etats-Unis, on dénombre à présent plus de 18000 médecins iridologues (sans compter les praticiens de santé non médecins de plus en plus nombreux) et, en Allemagne, environ 7000. Pourtant, on ne peut arguer que ces deux nations soient sous-développées scientifiquement, technologiquement et économiquement !
L’un des piliers (pour ne pas dire le seul et le vétéran !) de l’iridologie française est Boris de Bardo. Les cartes iriennes qu’il a établies se rencontrent maintenant dans de nombreux cabinets de médecins acupuncteurs et autres praticiens de la biothérapie. La simplicité et la gaieté profonde de ce sage qui vit dans son « ashram » de Rueil-Malmaison représentent pour moi le meilleur garant d’une connaissance totalement intégrée. Dans le sens noble du terme, Boris de Bardo est un visionnaire et, comme il le répète souvent depuis les longues années que je le connais, « je défriche, j’indique, j’observe… aux scientifiques d’expliquer ». C’est effectivement ce qui se produit : les géniales intuitions de Boris sont vérifiées maintenant les unes après les autres par les scientifiques. Ces derniers n’ont toujours pas élaboré une explication de la résonnance corps/iris. Pour Boris de Bardo, « l’iris est un réflecteur du cerveau, avec programmation et messages… tout comme lorsque je parlais de chronobiologie il y a quelques années et qui est maintenant reconnue, cela peut soulever un certain scepticisme. Mais mon hypothèse ne tardera pas à être démontrée ! »
Boris de Bardo a pu localiser plus de 900 points d’acupuncture (sur les méridiens et hors méridiens) dans l’iris… car ce n’est pas seulement le corps « matériel » qui est projeté dans l’iris, mais aussi le corps énergétique. Et, selon lui, c’est vraisemblablement au niveau de la bioénergie et de la bioélectronique que l’on trouvera un jour la réponse selon les critères scientifiques occidentaux modernes au pourquoi de l’iridologie. En attendant, il a créé un terme, concis et pratique : l’iridonévraxologie. Le nevrax ? c’est le système nerveux central ou cérébro-spinal qui comprend, schématiquement la moelle épinière, le tronc cérébral, le cerveau et le cervelet. Selon les observations de Boris de Bardo, « lorsque des troubles psychosomatiques se manifestent dans la circulation bioénergétique, la cellule envoie un radio-message transmis par l’intermédiaire de la formation réticulée… mais voici que nous entrons bien vite dans le domaine de la bioénergie, celui de l’ovoïde de lumière (ou aura) propre à chaque individu et il nous faudrait parler aussi des chakras ou rosaces, ou encore véritables centrales énergétiques qui sont en relation avec le parasympathique… et ceci nous conduira à l’étude de la psychologie de la Lumière ».
Boris de Bardo nous propose donc plus que la simple iridologie des naturopathes. Avec lui, nous passons d’un simple moyen de diagnostic par l’iris à la science initiatique telle qu’elle était enseignée dans les centres où la médecine était sacrée et non un commerce.
Pour conclure de manière plus prosaïque, nous pensons que l’iridologie devrait faire partie de tous les examens de dépistage, tant en médecine du travail que dans les écoles ou les universités. Mais, d’ores et déjà, il est relativement facile de s’y mettre chacun…
Claudine Brelet
BIBLIOGRAPHIE
Précis d’iriscopie, Léon Vannier, Paris, Doin éd.
L’Irido-Diagnostic en Acupuncture, Boris de Bardo et M. Guillaume, Paris, Maloine.
Traité d’Irido-Diagnostic, R.J. Bourdiol, Paris, Maisonneuve.
Science and Practice of Iridology, Bernard Jensen.
La Biothérapie ou les médecines de la Vie, Claudine Brelet, Paris, Albin Michel.