(Extrait de Le Corps énergétique de l’homme. L’espace bleu 1992)
Que sont les rayonnements colorés ? Nous savons que la lumière colorée fait partie des rayonnements électromagnétiques dont la longueur d’onde se trouve comprise entre 400 et 800 nanomètres du spectre solaire. De 10 à 400 nanomètres on trouve les rayons ultra-violets, sous les ultra-violets, les rayons X; au-delà de 800 nanomètres se situe le domaine des rayons infrarouges, souvent utilisés en médecine.
L’homme perçoit les couleurs d’abord au niveau de la rétine qui transmet le message par les voies optiques, puis au niveau du cortex cérébral qui interprète les longueurs d’onde captées. Il est bien certain que chacun perçoit la couleur à sa façon et il est probable qu’il y a de grosses différences de perception d’un individu à l’autre. C’est souvent là un argument que l’on oppose. En réalité, nous ne parlons de couleurs que pour simplifier, mais il ne s’agit que de longueurs d’onde et l’action de la chromothérapie est universelle parce que physiologique.
Il faut différencier le rayonnement coloré polychromatique que nous utilisons, du rayonnement laser. Nous avons choisi pour une couleur donnée une largeur de bande de l’ordre de 10 nanomètres: Ce n’est pas la seule longueur d’onde que nous utilisons. Selon l’effet désiré, nous pouvons choisir parmi plusieurs longueurs d’onde.
Le rayonnement que nous utilisons est incohérent, ce qui le distingue aussi du rayonnement laser. A cause de l’absence de mécanisme d’amplification, ces rayonnements ne sont pas en accord de phase. Enfin, du point de vue de la directivité, il faut savoir que les rayons lumineux émis sont initialement divergents et que c’est un système optique qui rend la plage colorée convergente, tandis que dans le cas d’un rayonnement laser les rayons lumineux se trouvent parfaitement parallèles.
Avant d’utiliser des rayonnements colorés, nous avons commencé par formuler des hypothèses. La première hypothèse était de considérer que l’homme était constitué à la fois de matière et d’énergie. C’est une banalité pour les sciences physiques, mais pas en médecine. La deuxième hypothèse était de considérer que le corps humain n’était pas du tout imperméable à l’environnement, mais bien au contraire qu’il absorbait tous les rayonnements environnants.
A l’époque j’avais comparé l’absorption au niveau du tube digestif — qui concerne ce que l’on pourrait appeler le terrestre, c’est-à-dire l’alimentation et les radiations de l’alimentation — avec l’absorption par la peau de tous les rayonnements environnants. J’avais considéré qu’il y avait une absorption toute aussi importante au niveau de la peau qu’au niveau du tube digestif.
Nous avons pu faire un grand pas en avant lorsque nous avons réussi à formuler toutes ces hypothèses en langage mathématique. Nous avons simplement considéré qu’il y avait des charges terrestres positives, négatives et neutres, ainsi que des charges célestes positives, négatives et neutres. Nous avons pu intégrer tous ces éléments grâce à une écriture mathématique ancienne, qui est celle des trigrammes.
Ces trigrammes nous ont permis de prendre en compte à la fois les énergies fondamentales de l’homme, dont on parle dans les traditions, et les couleurs. Que sont ces énergies fondamentales décrites dans la tradition chinoise ? En général elles s’accouplent, c’est-à-dire, par exemple, que la sécheresse va avec l’humidité. Pour qu’il y ait un équilibre parfait au niveau du corps, il faut qu’il y ait des proportions d’énergies équivalentes correspondant à l’humidité et à la sécheresse. Quand l’une d’entre elles est en insuffisance, l’autre finit par apparaître. Le traitement consiste non pas à éliminer l’énergie qui se trouve en excès, mais à relever la proportion de celle qui est insuffisante.
C’est ce que disent les anciens textes traditionnels chinois : les excès sont en fait des insuffisances.
Nous admettons qu’il y a des climats autour de nous : le froid, la chaleur, l’humidité et la sécheresse… La tradition chinoise nous dit qu’il y a exactement les mêmes énergies à l’intérieur de l’homme. On y trouve des énergies froides, chaudes, humides et sèches, et une pathologie apparaît à chaque fois que l’une d’entre elles se trouve en excès. Ce sont des notions bien connues des acupuncteurs.
Il y avait cependant encore un problème : avec nos trigrammes nous ne retrouvions pas les couleurs que donne la tradition. La tradition chinoise nous dit par exemple qu’aux poumons correspond le blanc, aux reins le noir, à la rate le jaune, au foie le vert… Nous n’avions donc plus qu’une chose à faire : vérifier ces données par l’expérimentation.
Nous avons découvert que le rouge correspondait au froid, l’orange à la chaleur, le vert à l’humidité et le bleu à la sécheresse.
Il y a quand même des éléments troublants qui confirment ces résultats si nous considérons l’usage que l’on fait de ces couleurs dans différents pays, en fonction des caractéristiques climatiques. Ainsi la couleur orange est très souvent présente dans les régions chaudes, le vert dans les régions humides, le bleu dans les régions sèches et désertiques (certaines expériences réalisées au Sahel montrent que des tribus auxquelles on avait donné de la peinture de différentes couleurs, ayant gardé le sens de la nature, avaient tout naturellement peint des murs entiers en bleu).
Ces éléments, bien qu’extrêmement intéressants, ne permettaient pas d’avancer en médecine. Nous avons donc pris le cas d’une personne qui s’était brûlée. Qu’est-ce qu’un brûlé ? C’est quelqu’un qui a été agressé, pénétré par la chaleur. Nous avons alors utilisé un rayonnement orange. Cette couleur, étant par l’organisme assimilée à de la chaleur, devait logiquement entraîner une réponse « froid ». C’est effectivement ce qui se produisit. Lorsque quelqu’un a été brûlé, vous le soumettez à un rayonnement orange et vous constatez que la douleur disparaît dans les 20 minutes qui suivent. Dans certains cas, nos résultats ont été tels que les services hospitaliers ont été très étonnés. Ils m’ont avoué que cela leur faisait pratiquement gagner un an par rapport à un traitement classique.
Cette méthode de traitement par les couleurs a beau s’avérer très efficace contre les brûlures et les douleurs, elle agit aussi sur le plan anatomique.
Nous avons pareillement essayé de découvrir quelle était l’action de la couleur rouge. Les engelures sont un bon exemple d’atteinte par le froid. Si vous envoyez un rayonnement rouge sur la zone atteinte, l’organisme qui assimile le rouge à du froid réagit en émettant de la chaleur. Vous constatez que la sensation douloureuse disparaît dans les 20 minutes qui suivent. Ces résultats confirment notre hypothèse de départ.
Nous avons trouvé que c’était le vert qui correspondait à l’humidité. J’ai soigné quelqu’un qui travaillait toute la journée les pieds dans l’eau et qui souffrait d’œdèmes. Ses pieds étaient gonflés, leur peau était blanche et il y avait une sorte de suintement continuel. Cet homme présentait également des troubles du sommeil — ce détail pour vous dire que lorsqu’on applique un traitement local on obtient à chaque fois un résultat général. L’état de cet homme s’est amélioré globalement quand je l’ai traité au niveau des pieds par un rayonnement vert qui a éliminé l’humidité. Ses pieds ont tellement suinté pendant les premières minutes qu’ils se sont presque mis à couler, ils sont ensuite restés secs et ont repris une coloration normale.
On constate une même efficacité en ce qui concerne la couleur bleue qui a une action hydratante. Enfin, pour le jaune et le violet qui sont des couleurs d’équilibration, il faut travailler de façon plus spécifique.
Ayant acquis la certitude expérimentale de nos découvertes, nous avons élargi les notions de froid, de chaleur, d’humidité et de sécheresse en classant les pathologies suivant ces quatre critères.
Nous nous sommes ainsi demandé qu’elles étaient les maladies de la catégorie du froid. Un exemple simple est le traumatisme crânien où il y a sidération, refroidissement. Nous avons alors traité avec la couleur rouge des traumatismes crâniens, et nous avons eu des résultats extraordinaires avec des patients qui n’avaient apparemment plus aucun signe de lésion, dont l’électro-encéphalogramme était normal, mais qui continuaient à se plaindre de douleurs à l’endroit du choc, ou de la perte d’une partie de leurs capacités intellectuelles, de leur mémoire, ce qui les rendait dépressifs ou irritables. Nous avons pu classer beaucoup d’affections dans cette catégorie du froid.
Dans la catégorie des maladies de la chaleur, il y a tout ce qui est inflammation, immobilisation. On a pu constater que certains abcès pouvaient « fondre » en une nuit quand ils étaient éclairés par une lumière orange. Nous avons ainsi classé les maladies selon nos quatre catégories. Évidemment nous sommes peu à peu arrivés à des notions de plus en plus complexes, telles que les plans de symétrie.
L’homme est constitué de plans de symétrie. Il y a une symétrie entre le côté droit et le côté gauche, un axe médian traversant entièrement le corps humain. Lorsque nous subissons une agression d’un côté du corps, disons par exemple de la catégorie du froid, l’organisme réagit en s’adaptant du côté opposé, en créant de la chaleur. C’est un système d’adaptation extrêmement mobile. Aussi, lorsque l’on emploie la couleur, il faut savoir utiliser les plans de symétrie. Quand vous appliquez un rayonnement rouge d’un côté, il faut dans certains cas penser à appliquer un rayonnement orange de l’autre côté.
Il y a aussi un plan de symétrie entre le haut et le bas du corps. Lorsque vous avez par exemple une affection grave au niveau de l’épaule, vous pouvez avoir de sérieuses répercussions au niveau de la hanche. De plus, il peut y avoir des répercussions selon un plan de symétrie entre l’avant et l’arrière du corps. Si vous avez une affection sur la face antérieure du corps, la face postérieure peut elle aussi être concernée.
Le problème se complique encore si vous faites intervenir ensemble tous les plans de symétrie, qui divisent le corps en huit zones. Vous devez alors agir avec beaucoup de précision sur un ensemble complexe, surtout quand il y a des répercussions en cascade.
Pour schématiser, disons que si vous avez une affection importante de type froid à la partie postérieure de l’épaule droite, vous risquez au bout d’un certain temps d’avoir des répercussions de type chaleur à la hanche antérieure gauche.
Il est aussi intéressant de constater que tout ce qui se passe au niveau du corps se passe au niveau de la tête. Il n’est pas rare de traiter des affections de la tête en traitant uniquement le corps.
Il y a encore des notions plus complexes qui interviennent, comme celles de superficie et de profondeur (le rayonnement coloré n’agit pas de la même façon au niveau superficiel qu’au niveau profond), ou celles d’action et de réaction.
Prenez une affection virale bien connue, le zona par exemple, classée dans la catégorie des affections de type chaleur et qui provoque une sensation de brûlure intense. Vous pouvez la traiter par la couleur orange avec de grandes chances de succès. Mais une fois le zona guéri, il peut subsister des douleurs résiduelles parfois intenables qui sont encore plus difficiles à soigner. Elles ne sont pas dues au virus, mais à la réaction de l’organisme.
A ce moment-là vous ne devez plus adopter un traitement par la chaleur, mais un traitement par le froid puisque la réaction de l’organisme à la chaleur est le froid. Si vous traitez alors la douleur résiduelle du zona par le froid, vous allez obtenir un pourcentage de réussite considérable.
Prenons l’exemple simple de la foulure où il y a arrêt brutal de circulation d’énergie. Lorsque vous venez de vous faire une foulure vous vous massez pour essayer de mobiliser de l’énergie. Ce geste, qui ne correspond à rien du point de vue anatomique, prend un sens si vous vous situez au niveau énergétique. Si vous regardez l’articulation le lendemain, elle est gonflée, rouge, douloureuse à la pression : c’est la chaleur qui se manifeste. Vous n’allez pas directement soigner l’articulation, vous allez soigner la cause première, c’est-à-dire le phénomène de type froid. C’est parce qu’il y a eu un arrêt énergétique qu’il y a eu ensuite un phénomène inflammatoire, et soigner l’inflammation serait s’attaquer au symptôme et aggraver la maladie, au risque de prédisposer les gens traités de la sorte à souffrir d’arthrose dans quelques années. Une pathologie simple comme celle-ci est facile à soigner, mais ce n’est pas toujours si évident.
Je donne des exemples simples, mais ils peuvent aussi s’appliquer au niveau psychologique. Cette propriété a été d’un grand intérêt dans le domaine de la psychiatrie : il y a dans le psychisme des accumulations de chaleur, de froid, d’humidité et de sécheresse, et l’on va appliquer des traitements oculaires pour les traiter.
Il existe des liaisons étroites entre les affections du corps et les affections du psychisme. Pour reprendre le cas d’un brûlé, nous savons que si la brûlure est très étendue elle va envahir tout l’organisme qui arrivera de moins en moins à se défendre. La chaleur va finir par envahir la tête. Tous les grands brûlés sont énervés, instables. Si vous les soignez avec un rayonnement orange appliqué au niveau oculaire, vous constatez un important soulagement du système nerveux et un retour du sommeil.
La chromatothérapie s’utilise de trois façons : elle s’applique au niveau oculaire, au niveau de la zone malade ou au niveau des points d’acupuncture (on lui donne alors le nom de chromopuncture).
On pourrait s’étonner de n’avoir pas songé plus tôt à employer les rayonnements colorés, dont le maniement s’avère d’une simplicité enfantine. En fait, il y a une difficulté majeure au départ, qui est celle d’établir un diagnostic. Une fois le diagnostic établi, on peut utiliser les couleurs sans problème, avec des résultats constants et très positifs.
Docteur Christian AGRAPART qualifié en médecine générale, CES de Neuropsychiatrie. Ancien vice-président et enseignant du collège d’acupuncture de Paris. Président Fondateur du CEREC (Centre Européen de Recherche sur l’Énergétique et la Couleur.).
Enseignement, recherches universitaires et cliniques. Présentation à L’ONU.
Enseignement à la faculté de médecine de Bobigny ainsi qu’en Suisse, Espagne, Belgique, Canada et en Chine à l’occasion du premier Symposium Franco-chinois d’acupuncture.
Bibliographie :
Docteur Christian AGRAPART : Le Guide thérapeutique des couleurs, Ed. Dangles
La Chromothérapie et ses applications, Ed. Interligne Bulletins du CEREC (Centre d’Études et de Recherche sur l’Énergétique et la Couleur)