Bojo Pinek
Psycho-synergie

Les niveaux de synergie ne présentent pas une progression continue de la « matière animée » à la « matière inanimée ». Il faut considérer chaque phénomène en soi et établir les taux d’interactions entre les éléments, la valeur synergétique des éléments et le niveau de synergie global. Si la synergie est stable, il faut considérer la cohérence et la cohésion de l’ensemble, ainsi que sa capacité à tolérer le déséquilibre et la désorganisation tout en se maintenant et en se stabilisant sur un autre équilibre et une autre organisation.

(Revue CoÉvolution. No 6. Automne 1981)

Communiquer met en jeu un ensemble d’interactions au sein d’un groupe, plus ou moins grand. La dynamique de ces groupes a besoin de s’appuyer sur des modèles généraux, valables pour n’importe quel système, et qui trouvent ensuite une application concrète sur les plans psychologique et sociologique. Le concept général de psycho-synergie présenté ici a une grande portée pratique ; souple et efficace, il devrait fréquemment servir d’outil de travail dans le futur.

G.B.

Les hommes vivent groupés. L’espèce humaine est une espèce sociale. Les fondements de la vie sociale se trouvent dans les interactions entre les individus et dans la communication qu’ils établissent entre eux. Au sein de l’espèce humaine existe une tendance générale à la communication entre les individus, qui leur permet de modifier leur champ de conscience et leur vie psychique.

Dès que des êtres humains sont réunis, ils se mettent à inter-agir et à établir des rapports. Un groupe émerge ainsi et peut se développer, se stabiliser ou se transformer. Un groupe est formé d’individus qui occupent chacun une place. Il ne se réduit pas bien sûr à une simple somme, mais possède une dynamique propre. A partir d’un certain stade son existence devient aisément indépendante d’individus particuliers. La durée d’un groupe peut être très brève ou bien s’étendre même sur plusieurs générations.

Psycho-synergie et groupes

Il faut distinguer les petits groupes des grands. Dans les premiers une relation est possible entre chaque membre ; dans les seconds ce n’est plus possible à cause du nombre. Ces deux types de groupes fonctionnent différemment. Nous envisagerons ici les petits groupes (jusqu’à une trentaine d’individus particulièrement). La place de l’individu n’est pas la même selon le type de groupe.

Dans les grands groupes, les individualités tendent à se dissoudre. Dans les petits groupes, bien que ce phénomène existe aussi, le trait majeur est plutôt l’inverse, les individualités tendent à se révéler les unes aux autres et à occuper des polarités spécifiques qui déterminent la structure et l’organisation du groupe. Dans un groupe une polarité peut être formée de plusieurs personnes ayant des affinités particulières. Les polarités apparaissent simultanément en liaison avec des objectifs pratiques pour le groupe et en fonction des besoins et des désirs des membres.

Les petits groupes aussi bien que les grands sont des ensembles humains. Un observateur peut y voir des corps en interaction et en mouvement réciproques, d’où s’élèvent par intermittence des vibrations sonores. Il est possible à partir d’indices de cet ordre d’estimer le niveau de synergie dans le groupe. Il est toujours élevé comparé à d’autres phénomènes. La psycho-synergie ne se déploie pourtant pas de la même manière dans chaque groupe. Son niveau varie d’un groupe à l’autre et au fur et à mesure de l’évolution d’un même groupe.

La communication est un processus psychosynergétique. Elle peut se canaliser, s’amplifier ou se bloquer. On parle de flot de communication, qui est une variante du taux d’interactions. Dans un groupe, ce flot entraîne l’émergence ponctuelle de phénomènes synergétiques instables, par exemple les relations ou émotions au sein du groupe, ou ses réalisations pratiques. Ces phénomènes ponctuels se dégagent d’un ensemble relativement stable. Ils ne se produisent pas au hasard, mais sont déterminés par la structure et l’organisation du groupe, ainsi que par des contingences du milieu, incontrôlables par le groupe et donc aléatoires pour lui. Il est possible de les superposer à des synergies verticales.

La structure et la forme d’organisation des groupes ne sont pas uniques. Elles peuvent varier énormément car les êtres humains ont une haute valeur synergétique, ils inter-agissent de multiples manières. Nous pouvons néanmoins définir un cadre dans lequel placer un groupe, cadre qui portera sur un ou plusieurs indices particuliers, par exemple le pouvoir dans le groupe, la répartition des bénéfices et des satisfactions entre les membres, le degré de mobilité relationnelle ou expressive, ou encore l’efficacité pratique du groupe. Chaque indice fournit une vue partielle qui nous permettra de situer comment le groupe oscille entre quatre grands pôles : efficacité pratique et satisfaction relationnelle ; efficacité pratique et insatisfaction relationnelle ; inefficacité pratique et satisfaction relationnelle ; inefficacité pratique et insatisfaction relationnelle. A partir de là nous pouvons nous faire une idée, un peu plus précise mais toujours partielle, du niveau de psycho-synergie. Les variations de structure et d’organisation font varier le niveau de psycho-synergie et l’écoulement du flot de communication en les orientant dans un sens plutôt que dans un autre. Certains phénomènes psychosynergétiques instables ont plus de chance de se produire dans un type de structure que dans un autre. Enfin un groupe fluctue toujours entre perpétuation et dissipation selon un complexe jeu de forces. Il a tendance à se maintenir dans un état relativement stable quelque soit le niveau de psycho-synergie ou le taux d’interactions.

Les phénomènes synergétiques transitoires et instables qui émergent d’un groupe sur le plan des relations ou des émotions mais aussi sur le plan pratique ne sont compréhensibles que si l’on tient compte de la vie psychique qui n’est pas directement observable. Pour chaque membre du groupe celle-ci se reflète dans son champ de conscience. C’est à la fois le degré de vigilance, l’ensemble des motivations et le passé de l’individu, tels qu’ils se projettent dans le présent, les représentations qu’il se fait de son environnement, de ses interactions avec ce dernier et des interactions au sein de celui-ci et les directions qu’il se donne.

Synergie

La notion de synergie s’applique lorsque des forces inter-agissent pour réaliser ou intensifier un potentiel ou un vecteur commun. Une agglomération ou association d’éléments tendent à s’organiser en un tout cohérent et distinct. Par exemple on peut parler de synergie pour l’action conjointe d’organes du corps qui effectuent une fonction qui les dépasserait chacun isolément.

La synergie se réfère à l’action ou à la réaction coopérative, convergente et souvent récurrente d’éléments entre eux. Ceux-ci ne sont pas indifférents à leur présence réciproque. Une interaction se produit et aboutit à l’émergence et éventuellement à la perpétuation de phénomènes souvent peu soupçonnables à partir de la simple addition de leurs composantes. Un moteur à explosion est le résultat d’une synergie de ses composantes, organisées spécifiquement ; c’est ce qui permet le déploiement de son fonctionnement.

Un phénomène synergétique peut être transitoire et furtif. Il émerge d’un substrat pour se dissiper aussitôt. La synergie est alors instable. Si le phénomène se perpétue, la synergie est stable, c’est un asservissement mutuel et auto-générateur d’éléments entre eux.

Tout phénomène ou fonction qui se manifeste dans notre univers peut être considéré comme une synergie, que ce soit des galaxies ou des particules physiques, des cellules ou des êtres pluricellulaires, ou encore des groupes humains. La synergie est la manifestation d’une tendance organisationnelle, universellement observable quel que soit le niveau où l’on se place. On est en droit de se demander s’il ne s’agit pas d’un facteur universel.

Vie psychique et psycho-synergie

Primitivement, la vie psychique est probablement issue de la séparation entre intérieur et extérieur par une membrane fermée sur elle-même.

Au niveau embryologique, le système nerveux provient de la partie externe des feuillets de l’embryon. C’est par la surface de tension entre intérieur et extérieur que la vie psychique fait irruption dans le monde.

Chez l’homme, les représentations elles-mêmes (voir l’encadré plus haut) s’organisent en systèmes ce qui aboutit au développement d’un univers intérieur qui est le domaine de la vie psychique. L’univers intérieur est en retrait par rapport à l’univers extérieur, tout en y participant.

La vie psychique s’inscrit dans le décalage temporel entre une stimulation et une réaction. Elle se situe dans un temps différent de celui du milieu immédiat. L’homme est capable de recréer un univers multidimensionnel dans son esprit. Un isomorphisme partiel et relatif entre l’univers intérieur et l’univers extérieur peut s’établir ; c’est le processus de la perception de l’environnement. Mais avec l’imaginaire l’univers intérieur se déploie considérablement, devient créatif et anticipatoire. C’est le champ de conscience imaginatif qui est la source d’une partie des activités humaines. L’intérieur agit ainsi sur l’extérieur et l’homme devient capable de modifier les écoulements énergétiques, les interactions et les organisations entre les éléments de son environnement et entre lui-même et son milieu. Il s’agit d’une forme de psycho-synergie liée aux capacités de l’esprit.

Les êtres humains ont une vie psychique complexe qu’ils sont capables de reconnaître dans les expressions des autres comme dans leurs productions utilitaires ou les œuvres artistiques. Les vies psychiques des individus ne sont pas identiques, néanmoins des similitudes existent, certaines fondamentales et communes à toute l’espèce, d’autres spécifiques de groupes ou d’individus particuliers. Les similitudes sont des terrains communs à partir desquels la communication peut se déployer. Elles mettent en place des cadres de référence représentatifs, qui peuvent résonner les uns avec les autres. Lorsque la résonance, qui est une forme de psycho-synergie atteint un niveau suffisant, émerge un psycho-système. Le langage affine la résonance, l’information circule dans le groupe qui devient un ensemble cohérent. Ces processus peuvent bien sûr aller dans un sens synergétique comme dans un sens anti-synergétique.

La vie psychique est un phénomène collectif. Les psycho-systèmes collectifs sont relativement indépendants des individus particuliers. L’imaginaire fonctionne lui aussi à un niveau collectif. Il est réparti à la fois dans l’ensemble des psychismes du système, mais dans aucun totalement. On peut dire qu’il est à l’extérieur des champs de conscience individuels. Néanmoins il se projette en eux. Il joue un rôle très important dans les relations, les interactions, la structure et l’organisation du groupe.

Quand on se penche sur les phénomènes de groupe, on ne peut pas laisser de côté la vie psychique. Elle est cruciale dans le fonctionnement des psycho-systèmes. De tout groupe se dégage instantanément un champ psychique collectif, quelle que soit la durée des interactions.

Interactions, niveau synergétique et valeur synergétique

Des cailloux placés côte à côte sur la lune ont un faible taux d’interactions. Le niveau de synergie est minime entre eux, la valeur synergétique d’un caillou lunaire est faible.

Les constituants d’un moteur à explosion ont aussi une valeur synergétique faible. C’est l’action de l’homme qui permet l’élévation du niveau de synergie et du taux d’interactions en organisant la relation adéquate des éléments entre eux. Les cellules ont une valeur synergétique élevée ; placées ensemble, leur taux d’interactions est important et le niveau de synergie peut s’élever de lui-même. Beaucoup de cellules se groupent en colonies, et elles sont à la base des êtres pluricellulaires.

Les êtres humains dégagent un fort niveau de synergie. Leurs interactions sont très importantes et la tendance à s’organiser se manifeste quasi-instantanément lorsque nous sommes ensemble.

Au niveau microphysique, les particules ont une grande valeur synergétique leurs taux d’interactions sont importants et essentiels pour que la matière se manifeste aux autres niveaux.

Les niveaux de synergie ne présentent pas une progression continue de la « matière animée » à la « matière inanimée ». Il faut considérer chaque phénomène en soi et établir les taux d’interactions entre les éléments, la valeur synergétique des éléments et le niveau de synergie global. Si la synergie est stable, il faut considérer la cohérence et la cohésion de l’ensemble, ainsi que sa capacité à tolérer le déséquilibre et la désorganisation tout en se maintenant et en se stabilisant sur un autre équilibre et une autre organisation.

Introduction aux applications pratiques de la psycho-synergie

Un groupe est un psycho-système ayant un certain niveau de synergie interne, qui dépend de facteurs relatifs aux membres du groupe, de facteurs relatifs au groupe en tant qu’ensemble, ainsi que de facteurs extérieurs a priori indéterminés.

Un individu peut se situer sur une échelle de modes de fonctionnement au sein du groupe et un groupe peut à son tour se situer sur une échelle de type de fonctionnement des groupes. Le groupe agit sur l’individu et peut transformer son mode. L’individu peut lui aussi changer le type du groupe. Les interactions agissent dans les deux sens, mais privilégient le sens groupe-individu.

Les champs de conscience individuels et le champ psychique du groupe s’élargissent et se rétrécissent suivant les variations du niveau de synergie. Les élargissements et les rétrécissements peuvent élever ou abaisser ce niveau de synergie ; cependant si le niveau de synergie augmente, la tendance est à l’élargissement, même si celui-ci se fait de manière détournée.

Les modes de fonctionnement individuels

1) Mode conditionné : l’individu réagit sans discernement toujours dans le sens de ce qui lui est suggéré.

2) Mode réactionnel bi-modal : l’individu réagit par blanc ou noir sans discernement affiné et toujours dans le sens de ses besoins, désirs et intérêts immédiats.

3) Mode réactionnel multi-modal : l’individu réagit en fonction d’une situation de manière discriminative en fonction de ses besoins, de ses désirs et de ses intérêts avec des certaines stratégies à moyen terme et parfois des convergences assez instables avec quelqu’un d’autre.

4) Mode réactionnel multi-modal empathique : l’individu réagit de manière fine et discriminative. Il est capable de se mettre à la place de quelqu’un d’autre, mais toujours en fonction de ses propres besoins, désirs et intérêts. Il est capable de reconnaître des convergences et de partager des objectifs.

5) Mode perspectif unidimensionnel : l’individu est capable d’appréhender une situation sous plusieurs perspectives différentes. Il se met à la place des autres dont il comprend les intérêts, les besoins et les désirs. Il synthétise les informations à son profit mais il est souvent en situation de convergence et de partage.

6) Mode perspectif multi-dimensionnel : l’individu se met à la place des autres. Il entrevoit toutes les perspectives et il a accès aux champs psychiques des groupes dans lesquels il se trouve. Il détermine des intérêts préférentiels et globaux contingents qui ne vont pas à l’encontre des siens propres.

Selon son mode de fonctionnement la valeur psycho-synergique d’une personne est plus ou moins grande au sein d’un groupe. Il faudra noter que ces modes ne sont pas stables et qu’une même personne peut fluctuer du premier au dernier. Il existe aussi une multitude de variantes intermédiaires qui présentent des caractéristiques de modes différents.

Processus synergétiques


On ne peut pas isoler un phénomène du contexte dans lequel il se situe ; c’est toujours dans une perspective de relation et d’interdépendance avec d’autres phénomènes. Un même phénomène à la fois résulte d’une synergie et participe d’une synergie dont il est une composante ou une fonction. Tout phénomène peut être considéré à partir d’un ensemble qui l’englobe ou dans l’autre sens comme un ensemble englobant. On définit ainsi des niveaux successifs englobant/englobé.

Toutes les interactions à un niveau spécifique entre des éléments qui tendent à élever le niveau de synergie entre ces éléments relèvent de la synergie horizontale. Toutes les interactions qui se produisent entre des niveaux et qui agissent, directement ou indirectement, sur la manifestation d’un phénomène relèvent de la synergie verticale.

Les interactions entre niveaux peuvent apparaître sur un mode hiérarchique d’un niveau au suivant. Elles peuvent tout aussi bien se produire entre n’importe quels niveaux. Les phénomènes de synergie horizontale sont généralement plus faciles à appréhender que les phénomènes de synergie verticale néanmoins les deux sont toujours étroitement imbriqués. Une automobile est un phénomène de synergie horizontale stable ; elle pourra permettre de rendre les contacts plus aisés entre des gens et éventuellement d’élever le niveau de synergie du groupe qu’ils forment, une synergie verticale dans ce cas.

L’émergence de tout phénomène est le résultat d’une synergie. S’il se stabilise, il acquiert une temporalité propre et on peut alors le considérer comme un système. Si le taux d’interactions baisse, le phénomène peut tendre à se dissiper et à disparaître. Dans le cas d’une synergie stable, l’ensemble perd sa cohérence et sa cohésion. De la même manière, si le taux d’interactions augmente, l’ensemble peut perdre sa cohérence et sa cohésion parce qu’il ne peut pas tolérer un tel taux. Le niveau de synergie, qui était élevé entre les éléments dans la portion d’univers où se manifestait le phénomène, revient à un niveau indifférencié entre ces éléments. Aussi bien une élévation qu’une baisse du niveau de synergie ou du taux d’interactions ou les deux peut transformer un phénomène, qui passe alors par une phase transitoire d’instabilité. Les éléments peuvent changer d’état, de nouveaux éléments peuvent apparaître et d’anciens disparaître. Le phénomène peut s’intégrer dans un nouveau contexte ou bien s’évanouir complètement, auquel cas les éléments seront dispersés, parfois violemment.

Tout phénomène a une tendance à se perpétuer et une tendance à se dissiper : l’organisation suit ces deux tendances, synergie et anti-synergie, qui nous renvoient à l’attraction et à la répulsion des éléments entre eux, et à la stabilité de ces jeux de forces au sein des ensembles. Les notions qu’elles couvrent s’appliquent à des procédés analogues, à différents niveaux d’organisation de l’univers. Superficiellement on pourrait être tenté d’assimiler la synergie à la néguentropie et l’anti-synergie à l’entropie : ce serait une erreur car des processus synergétiques peuvent fort bien entraîner une croissance de l’entropie tandis que des processus anti-synergétiques peuvent aboutir à une croissance de la néguentropie.

Dans un système, une configuration interne est une réaction qui se présente sous forme d’un agencement organisé entre ses composantes. Cette réaction répond à une configuration externe ou à une configuration interne précédente du système et le plus souvent à un mélange des deux. La configuration interne est toujours en changement, même si c’est de manière imperceptible, par micro-mouvements et transformations. Sinon il s’arrête et si c’est un système vivant, il meurt.

Une configuration interne est en relation avec une représentation qui n’est plus du domaine de l’agencement physique, mais se situe au-delà. Dans un système simple, configuration et représentation sont étroitement liées. Les représentations relèvent de l’aspect information du phénomène : ce sont les significations qui se dégagent de l’ensemble et de la circulation d’informations entre les constituants de l’ensemble afin de maintenir celui-ci.

Plus les systèmes deviennent complexes, plus les représentations s’écartent petit à petit des configurations. Avec la mémorisation, elles entrent en interaction et des représentations indépendantes des configurations apparaissent.

Les types de fonctionnement de groupes

1) Polarisation diffuse : les membres sont dans les modes individuels 1 et 2.

2) Polarisation unidimensionnelle : les membres sont principalement dans les modes individuels 1, 2, 3 et parfois 4, 5 ou 6.

3) Polarisation unidimensionnelle conflictuelle : les membres sont principalement dans les modes individuels 2, 3 ou 4.

4) Polarisation multiple conflictuelle : les membres ont principalement les modes 2, 3, 4 ou 5.

5) Polarisation multiple stable : les membres sont principalement dans les modes individuels 3, 4, 5 et 6 parfois.

6) Polarisation multiple à haute convergence : les membres sont principalement dans les modes 4, 5 ou 6.

7) Optimalisation psycho-synergétique. Tous les membres sont dans les modes 5 et 6.

Selon le type de fonctionnement le taux d’interactions est plus ou moins élevé. Il augmente du type 1 au type 7. Le niveau de synergie peut s’élever conjointement, mais il peut basculer aussi dans l’anti-synergie. Les groupes fluctuent entre ces catégories. Les niveaux de synergie et d’anti-synergie oscillent alors mais pour se maintenir, le groupe doit se stabiliser entre des seuils critiques.

Aucune de ces échelles n’est exhaustive. D’autre part, il ne s’agit absolument pas d’objectif à atteindre, mais d’un outil d’analyse et de travail très partiel qui ne tient pas beaucoup compte de facteurs agissant aussi bien sur les taux d’interactions que sur les niveaux de synergie. D’autre part les groupes comme les individus vont du repos à l’hyper-activité et c’est un facteur important d’oscillation.

Un grand nombre de psycho-techniques existent actuellement. Elles tendent à élever ou abaisser les niveaux de synergie et agissent aussi bien sur les modes individuels que sur les types de fonctionnement du groupe.

La psycho-synergie n’est pas une technique. C’est un modèle pour faciliter la compréhension des phénomènes. N’importe quelles techniques peuvent être utilisées dans un cadre psychosynergétique. D’autre part ce modèle est applicable de manière fragmentaire ou globale afin de l’adapter à des contextes spécifiques : au travail en équipe, au développement personnel à la pédagogie ou à la psychothérapie. Dans ce travail, deux principes pratiques me semblent essentiels : l’auto-évaluation et l’auto-orientation. C’est-à-dire que seul le groupe dispose réellement des éléments nécessaires pour se situer. C’est la même chose pour l’individu.

Bojo Pinek, chercheur indépendant, anime des groupes de développement personnel.