Byron Katie
Le travail

Fondatrice d’un « Travail » semblable par son questionnement autant aux koans zen qu’à la maïeutique socratique, Byron Katie ne s’inspire au préalable d’aucune tradition, ni orientale ni occidentale. En préalable à l’Éveil, elle traversa une douloureuse période de dépression et de paranoïa. Le Travail vit le jour un matin de février en 1986, alors […]

Fondatrice d’un « Travail » semblable par son questionnement autant aux koans zen qu’à la maïeutique socratique, Byron Katie ne s’inspire au préalable d’aucune tradition, ni orientale ni occidentale. En préalable à l’Éveil, elle traversa une douloureuse période de dépression et de paranoïa.

Le Travail vit le jour un matin de février en 1986, alors que Byron Kathleen Reid, une femme de quarante-trois ans originaire d’une petite ville dans le désert de la Californie du Sud, se réveilla sur le plancher d’un centre de réadaptation.

Au beau milieu d’une existence banale – deux mariages, trois enfants, carrière réussie –, Katie avait effectué une descente infernale de dix ans dans un état de rage, de paranoïa et de désespoir. Pendant deux ans, son état dépressif s’était avéré si grave qu’elle avait à peine quitté la maison. Elle restait au lit durant des semaines, menant ses affaires depuis le téléphone de sa chambre à coucher, incapable même de se brosser les dents ou de se laver. Ses enfants passaient devant la porte de sa chambre sur la pointe des pieds, de crainte de déchaîner sa fureur. Pour finir, elle élit résidence dans un centre de réadaptation pour femmes souffrant de troubles de l’alimentation, le seul type de traitement remboursé par son assurance. Les autres résidents la craignaient tellement qu’on l’installa dans une pièce au grenier, seule.

Environ une semaine plus tard, un matin, alors qu’elle gisait sur le sol, ne s’étant pas sentie digne de dormir dans le lit, Katie s’éveilla dépourvue de toute notion de son identité ou de ce qu’elle était. « Il n’y avait plus “moi” », explique-t-elle.

« Toute la rage, toutes les idées qui m’avaient tant perturbée, mon univers, le monde entier, avaient disparu. Simultanément, un grand rire s’éleva du tréfonds de mon Être et déferla au dehors. Tout était méconnaissable. Comme si autre chose s’était éveillé. Cette chose a ouvert les yeux, regardant par les yeux de Katie. Elle était ravie ! Ivre de joie. Rien n’était séparé ; rien n’était inadmissible à cette chose ; tout n’était que son propre soi. »