Maud Cousin
La science de l’occulte de Steiner 5

Dans les temps lointains dont il est question, l’être révélait encore dans une très large mesure les qualités de son âme. La matière dont il était fait était plus subtile, plus molle. Ses membres n’étaient pas rigides, mais mous, flexibles, malléables. Sa structure était délicate, souple et expressive. Mais celui dont la spiritualité était moins développée avait des formes grossières, lourdes. Le progrès psychique contractait les membres et rapetissait la taille. Au contraire, un être psychiquement en retard et enfoncé dans la matière possédait une enveloppe gigantesque. Pendant la croissance, le corps se développait selon sa nature psychique.

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Le titre est de 3e Millénaire

(Revue Panharmonie. No 187. Juillet 1981)

Compte rendu de la rencontre du 8.1.1981

La Terre, durcissant de plus en plus sous l’influence des Forces lunaires, les âmes n’avaient plus la possibilité de se réincarner, les rejetons de germes n’étant plus aptes à les recevoir. Seules les plus mûres, les plus vigoureuses furent de taille à transformer leurs corps pendant sa croissance, afin qu’il pût reprendre forme humaine. Les autres germes, trop épais, se contentèrent d’abriter des êtres d’un niveau inférieur.

Les âmes humaines, incapables de s’incarner dans leurs germes terrestres, pour pouvoir se développer, furent « déportées » sur une planète qui, sous la direction d’Entités spirituelles, se détacha de la masses cosmique. Pour la science actuelle, cette planète s’appelle « Jupiter », mais telles toutes les autres planètes dont il est question ici, pour la science ancienne, elles ne sont que les manifestations physiques d’organismes psycho-spirituels.

La Terre, continuant à se solidifier, un nouveau processus semblable fit se détacher Mars de la masse cosmique, afin d’y recevoir les nouvelles âmes incapables de se réincarner dans les germes de plus en plus durs.

Auparavant, lorsque la Terre, encore unie au Soleil, s’était assimilé l’élément « Air », ce contact d’un corps terrestre avait été trop rude pour certaines âmes qui ne purent dès ce temps supporter l’action des forces solaires que de l’extérieur. « Saturne » fut l’astre qu’elles allaient occuper.

Lorsque l’élément « Air » s’était incorporé à la Terre, certains êtres astraux, tels les survivants de l’ancienne Lune, étaient restés plus en arrière dans leur évolution que les âmes humaines les plus imparfaites. Ces êtres animèrent les formes qui avaient dû être abandonnées par l’homme dès avant le départ du Soleil. Ce sont les ancêtres du monde animal. Ils n’ont pas d’âme individuelle, mais une âme-espèce, une âme-groupe. Ce n’est que lorsque, sous certaines influences, leurs descendants diffèrent de leur structure originelle, qu’une nouvelle âme s’incarne.

Le monde végétal prend son origine lors de la séparation du Soleil de la Terre. Des formes surgirent du monde liquide qui n’étaient pas plus avancées que l’homme avant l’évolution lunaire. A chaque saison solaire, le corps astral du Soleil les stimulant, elles puisaient dans l’élément éthérique de la Terre les éléments de leurs propres corps éthériques qui retournaient à la masse terrestre lorsque la saison solaire était achevée.

Docteur Cousin : « Le Soleil » stimulant l’éthérique, nous nous trouvons là en présence des saisons.

PROGRESSION DE L’HOMME VERS L’INDIVIDUALITÉ

Sur la Terre, l’homme est devenu une âme individualisée. Son corps astral qui lui avait été donné sur l’ancienne Lune par les Esprits du Mouvement (les Dominations) se divise en trois fonctions : sensibilité, entendement, conscience. Lorsque l’âme de conscience est assez développée, les Esprits de la Forme (Vertus) allument dans l’homme une étincelle de leur propre feu. Son « Moi », s’embrase tout entier. Dorénavant, lorsqu’il quitte son corps, il retrouve tous les Êtres supérieurs qui ont présidé à son évolution. Mais, tandis qu’autrefois, il se sentait n’être qu’une cellule de l’organisme sublime, l’étincelle du Moi lui confère une individualité jusque dans le monde spirituel auquel, malgré tout, il se sent indissolublement lié.

Docteur Cousin : Toutes ces hiérarchies célestes interviennent à chaque niveau de notre évolution, chacune ayant son domaine particulier. L’homme à présent devient conscient aussi bien dans sa vie corporelle que dans sa vie incorporelle.

Mais une conséquence du « refuge » des forces formatrices de la Terre sur la Lune, fut qu’il fut à nouveau possible de continuer à façonner les formes humaines capables de servir de réceptacles aux individualités humaines. Celles-ci tombèrent ainsi, dans une certaine mesure, sous l’empire des Êtres lunaires. Le résultat en fut que dans son état incorporel, l’être humain ne put garder le souvenir de son individualité terrestre que si, même dans cet état, elle restait sous l’influence, des puissants Esprits qui avait provoqué le départ de la Lune. Dès lors elle ne peut après avoir quitté son corps, percevoir la splendeur des Grands Esprits Solaires que reflétée par les Esprits Lunaires.

Le règne minéral terrestre est né, lui aussi, des déchets durcis de l’évolution humaine après l’élimination de la Lune. Ses formations n’attiraient que l’essence psychique demeurée au niveau saturnien, c’est-à-dire uniquement capable de mouler les corps physiques.

Tous ces événements se déroulent sur d’immenses périodes.

ASPECT SPIRITUEL DE CETTE ÉVOLUTION

Empêchés de suivre le Soleil lors de sa séparation d’avec la Terre, certaines entités également exclues des influences des Êtres de la Lune actuelle, se trouvaient dans un état de développement anormal. Ils avaient encore dans leur nature lunaire ce qui les avait fait se révolter contre les Êtres Solaires au temps de l’ancienne Lune. Cette révolte avait conféré à l’homme un état de conscience plus libre, plus indépendant. Ces êtres, pendant l’ère terrestre devinrent les adversaires des entités qui, agissant de la Lune, voulaient faire de la conscience humaine un miroir passif de l’univers et, ayant le pouvoir d’agir sur le corps astral, ils donnèrent à celui-ci une certaine indépendance au lieu d’une conscience soumise à la nécessité et déterminée par les Êtres de la Lune actuelle.

Il est difficile d’exprimer par notre langage actuel ce qu’étaient ces différentes influences auxquelles l’homme était soumis. Elles sont tout à fait différentes de ce que nous appelons des influences naturelles et de celles exercées par la parole d’un homme sur un autre. Cette action était d’ordre spirituel, passant des Êtres en question à la conscience humaine telle qu’elle était alors.

L’action des êtres demeurés au stade lunaire eut deux conséquences : 1. La conscience humaine perdit le caractère d’un simple miroir de l’univers, parce que, dans son corps astral, s’éveilla la capacité de régler et de maîtriser les images de cette conscience. Le corps astral devint maître de sa connaissance. 2. Le corps astral, siège de cette maîtrise, devint le maître du « Moi » qui, pourtant, devait lui être supérieur. Il fut aussi exposé en permanence aux influences d’un élément inférieur de sa nature et cette influence se prolongea dans la suite des temps. L’homme eut ainsi la possibilité d’agir peu à peu plus librement, mais aussi celle de l’erreur et du mal.

Docteur Cousin : Si l’évolution avait suivi son cours normal, on aurait sans doute évité beaucoup de problèmes. Nous avons peut-être plus de mérite à les dominer. On aurait été passif et on n’aurait fait que recevoir.

Ces événements ont faussé les rapports de l’homme avec les Esprits Solaires, tels que l’avaient décidé les Esprits de notre Lune actuelle. Ces derniers voulaient modeler le miroir de la conscience humaine de manière à ce que l’âme toute entière fut remplie par l’influence dominatrice des Esprits Solaires. Une hostilité fut créée entre l’influence d’Esprits, appelés lucifériens et les Esprits Solaires. L’homme devint incapable de reconnaître pour ce qu’elles étaient les influences physiques émanant du Soleil qui restèrent cachées pour lui derrières les impressions du monde terrestre. L’astral humain, rempli de ces impressions terrestres fut attiré dans l’orbite du Moi qui, sans cela n’aurait perçu que l’étincelle allumée en lui par les Esprits de la Forme. Le Moi réagit aux vibrations caloriques de l’extérieur. Un lien se créa entre le Moi et le feu terrestre, ce qui enfonça l’être humain dans la matière, plus profondément qu’il n’était destiné à l’être. Son corps devint plus dense, plus terrestre et ne pouvait plus, comme lorsqu’il était doué d’un organisme peu compact, se déplacer au-dessus du sol par un mouvement tenant et du vol et de la natation. Mais il eut à descendre dans l’atmosphère terrestre sur les parties du globe déjà plus ou moins solides.

LA MALADIE ET LE MORT

La maladie devint possible, parce que l’homme s’exposait aux influences extérieures selon ses propres représentations sujettes à erreur, ses passions et ses désirs. D’autre part les influences lucifériennes l’empêchaient d’avoir conscience de ce que sa vie terrestre individuelle était la suite de son existence incorporelle. A travers son astralité il accueillait des impressions qui lui venaient de la Terre, unies à des forces destructives de son corps physique. Il sentait que sa vie allait en s’éteignant et la mort, causée par la nature humaine, apparut de ce fait.

Quant au corps éthérique, il fut pris entre le corps astral et le corps physique et privé des facultés acquises sous l’influence luciférienne. Une partie du corps éthérique resta en dehors du corps physique et ne pouvait être dirigé par le Moi humain. Ce furent les Êtres Supérieurs qui avaient élu domicile sur le Soleil sous la conduite du plus fort d’entre eux, lors de sa séparation de la Terre, qui agirent sur lui. Grâce au corps éthérique extérieur l’homme resta en contact étroit avec les Êtres Solaires, ce qui eut été impossible si ce corps éthérique était resté intérieur à lui-même. Dans ce dernier cas, il se serait détaché peu à peu des Entités Solaires et son Moi serait devenu purement terrestre. A sa mort physique et même dès son déclin, le Moi terrestre aurait habité un autre corps humain sans avoir passé par l’état incorporel où il s’unissait aux Grands Êtres. Grâce à l’action sur le corps éthérique des Êtres de la Lune actuelle, le véritable Moi individuel fut ainsi détaché du Moi terrestre. Il s’en suivit que l’homme n’avait que partiellement conscience d’être un Moi personnel, il avait le sentiment que son Moi terrestre était le prolongement de celui de ses ascendants à travers les générations, par une sorte de Moi-groupe. Ce n’est que dans son état incorporel que le Moi pouvait avoir conscience de lui-même, en tant qu’individu. Mais cette individualisation était atténuée par sa conscience terrestre qui pesait sur le Moi. Sa vision du monde spirituel commença à se voiler entre sa mort et sa nouvelle naissance, de même que son regard physique lors de ses séjours terrestres.

Docteur Cousin : Dans la Bible aussi on voit cette notion de continuité, par exemple pour la dynastie des Maccabées qui était une génération constituée par l’évolution d’une même entité. Maintenant c’est devenu tout à fait individuel, nous n’avons plus la notion de ce qui se passe entre la mort et la nouvelle naissance.

ROTATION DE LA TERRE

Pendant cette évolution décrite plus haut des changements se produisirent dans le monde spirituel qui se manifestèrent extérieurement par une régularisation graduelle des rapports réciproques de la Terre, du Soleil, de la Lune et des autres astres. Il y eut l’alternance du jour et de la nuit, provoquée par certaines variations dans les rapports entre les Esprits supérieurs et les hommes, les mouvements des astres étant réglés par les êtres qui les habitent. De même la rotation de la Lune autour de la Terre permit aux Esprits de la Forme d’agir selon certains rythmes sur le corps humain. Pendant le jour le Moi et le corps astral s’activaient dans le corps physique et éthérique, et la nuit cette action s’interrompait, le Moi et le Corps astral quittant le corps physique et le corps éthérique et passant entièrement non seulement dans le domaine des Fils de la Vie (Anges), des Esprits du Feu (Archanges), des Esprits de la Personnalité (Archées) et des Esprits de la Forme (Vertus) ; mais il évoluaient aussi dans le champ d’action des Esprits du Mouvement (Dominations), des Esprits de la Sagesse (Principautés) et des Esprits du Vouloir (Trônes), qui compensaient les effets nocifs des erreurs du corps astral.

LES AMES REVIENNENT S’INCARNER SUR LA TERRE

Grâce à l’action exercée sur eux par les Esprits de la Lune actuelle, les âmes qui avaient émigré autrefois sur Jupiter, Mars, etc., purent réintégrer les corps humains mûrs pour les recevoir. Il y eut une âme pour chaque descendant d’homme jusqu’à ce que l’afflux des âmes vers la Terre corresponde à la multiplication des corps humains. Les âmes qui à la mort abandonnaient les corps, conservaient dans leur état incorporel une réminiscence de leur individualité terrestre et choisissaient, lorsqu’elles naissaient, un corps leur convenant. Par la suite, certaines âmes, venant du dehors, s’incarnaient pour la première fois depuis le début de la Terre, tandis que d’autres se réincarnaient. Le nombre de ces derniers s’augmenta peu à peu, tandis que les autres diminuaient, formant ainsi deux catégories d’hommes. Les âmes qui arrivaient de l’espace céleste, n’apportaient avec elles que leurs expériences faites dans le monde spirituel, leur destinée était déterminée par des événements étrangers à l’évolution terrestre. Les âmes qui avaient déjà vécu une ou plusieurs existences terrestres, avaient créé une causalité interne dans leurs vies antérieures, leurs destinées dépendaient de ce qu’elles avaient fait dans leurs vies précédentes. Leur réincarnation était donc le produit de leur karma.

Du fait que le corps éthérique avait été soustrait à l’influence du corps physique le processus de reproduction n’entra pas dans le champ de la conscience humaine, mais resta sous la direction spirituelle. Lorsqu’une âme devait descendre sur Terre, l’instinct de reproduction s’éveillait dans l’homme, mais il était encore enveloppé de mystère et d’obscurité.

Une autre conséquence de la séparation partielle entre l’éthérique et le physique dans la vie terrestre, fut le développement exceptionnel d’une mémoire presqu’illimitée, tandis que la pensée logique, indépendante, n’en était qu’à ses débuts. Dans le monde extérieur l’homme avait une connaissance innée des forces qui animaient tout être vivant et savaient les utiliser à son profit. Il savait, par exemple, extraire de la plante ce qui stimulait sa croissance. L’influence luciférienne transforma aussi la vie intérieure de l’homme. Jusqu’alors le plan de tout ce qui devait se faire était tracé d’avance par les Entités spirituelles supérieures et pouvait être prévu par la conscience humaine. Cette conscience prophétique se perdit, un voile s’éleva entre les perceptions humaines et la révélation des Entités spirituelles. L’avenir devint incertain pour l’homme et la peur s’implanta dans son âme, la peur était une conséquence directe de l’erreur.

L’INFLUENCE D’AHRIMANE

Certaines Puissances avaient dévié dans leur évolution bien avant les Esprits lucifériens. Ce sont elles qui, pénétrant dans la nature humaine, imprimèrent le caractère de la peur à des sentiments qui sans cela auraient eu un effet tout différent. Ces entités peuvent être appelées ahrimaniennes. Goethe les désigne sous le nom de Méphistophélès.

L’influence luciférienne s’étendit aux deux catégories d’hommes, à ceux qui s’incarnaient et à ceux qui se réincarnaient. Les descendants des hommes plus avancés se mélangeaient à ceux qui l’étaient moins, laissant le champ libre aux influences lucifériennes.

Afin d’aider le corps éthérique des âmes venant des planètes, plus vulnérables que celui des êtres humains restés sur terre, un Grand Être en assuma la protection. Ce Grand Être est comme le régent du monde solaire. Il avait la haute direction du cosmos à l’époque où le Soleil se sépara de la Terre et il entraîna les Esprits Sublimes, ayant suffisamment de maturité, à émigrer avec lui sur le Soleil. Il était le Moi supérieur dont l’action s’exerçait sur le corps éthérique des descendants des humains restés sur la Terre.

Mais certains êtres, au moment de cette séparation ne s’étaient pas élevés à cette hauteur et n’avaient pas atteint le niveau solaire. Ce sont ceux-là qui élurent domicile sur Jupiter. Le plus avancé d’entre eux devint le régent de cette planète, son Moi supérieur qui passa comme une conscience collective à travers les hommes qui avaient émigré sur Jupiter. Ces âmes étaient intermédiaires entre les âmes humaines et les âmes animales.

Toutes les planètes du système solaire sont nées du fait des différents degrés de maturité de leurs habitants.

Les Hommes solaires sont ceux qui perçoivent comme un Moi supérieur dans leur corps éthérique la présence du Grand Être Solaire. Les hommes, par la suite, lui ont donné différents noms. C’est lui qui révèle à l’homme d’aujourd’hui le rapport du Christ avec le cosmos.

Les Hommes saturniens : Chez ceux-ci une partie de leur corps éthérique et de leur corps physique a échappé aux influences lucifériennes. En tant que Moi supérieur se révéla pour eux un Être qui, avec ses compagnons, avait dû quitter la masse principale de l’univers avant le départ du Soleil.

Docteur Cousin : On se rend compte de la difficulté de l’évolution. Certains êtres ont émigré sur d’autres astres et ont en quelque sorte réintégré maintenant notre Terre. Ils n’ont pas la même ancienneté ayant subi des influences différentes, ils n’ont pas le même karma.

Nous, on nous a donné l’élément luciférien, ce qu’on appelle « la chute », la connaissance du bien et du mal, donc la responsabilité de nos actes aussi bien pour nous que pour l’ensemble de notre monde.

(Revue Panharmonie. No 188. Octobre 1981)

Compte rendu de la rencontre du 05.02.1981

Nous abordons aujourd’hui la période Atlantéenne. L’évolution des êtres étant très inégale, le corps éthérique, encore très peu protégé chez certains, résiste mal aux forces lucifériennes et donne ainsi à l’étincelle du Moi résidant en eux la possibilité de se livrer à des dérèglements assez puissants pour créer dans leur entourage des phénomènes volcaniques extrêmement violents. Il s’ensuit une immense catastrophe terrestre, engloutissant dans l’abîme une grande partie du continent habité et avec eux des hommes soumis à l’erreur. Néanmoins, un petit groupe resté à l’abri du mal put se réfugier dans une contrée qui avait été protégée contre les influences corruptrices de l’homme. Cette contrée, appelée Atlantide, est celle qui actuellement est recouverte par l’Océan Atlantique, située entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique.

La littérature théosophique divise l’évolution terrestre en périodes et nomme « lémurienne » celle qui précède l’atlantéenne, tandis que la période « hyperboréenne » est celle où les forces lunaires n’avaient pas encore exercé leur influence essentielle. Elle est encore précédée par ce que la tradition biblique désigne sous le nom de période « paradisiaque », c’est-à-dire le temps antérieur à l’intrusion luciférienne et l’on appelle « expulsion du paradis » la descente de l’être humain sur la terre et son enfoncement dans le monde sensible.

Sur l’Atlantide, les hommes se divisèrent en Saturniens, Solaires, Jupitériens et Martiens. Pendant la nuit leur corps astral et le Moi s’élevaient dans le monde jusqu’aux Esprits de la Personnalité (Archées), tandis que la partie de leur corps éthérique qui n’était pas liée à son corps physique percevait les Fils de la Vie (Anges) et les Esprits du Feu (Archanges). Ceux-ci ne pouvaient se manifester que dans la partie du corps éthérique non imprégnée de physique. Néanmoins, la connaissance des Esprits de la Personnalité était trouble à cause de l’action luciférienne. Outre les Anges et les Archanges, d’autres êtres résidant dans le monde de l’âme et de l’esprit devenaient visibles pendant le sommeil, ceux qui n’avaient pas pris de retard sur le Soleil et sur la Lune et qui ne pouvaient aborder l’existence terrestre. Mais Lucifer fit en sorte que l’homme attira ces êtres dans la partie de son âme séparée du corps. Ils la soumirent à de dangereuses tentations et renforcèrent son penchant à l’erreur, notamment à l’abus des forces de croissance et de reproduction que l’indépendance de son corps éthérique lui permettait d’utiliser.

Certains hommes firent exception à cet état de choses et ne s’enfoncèrent pas dans la matière. L’action luciférienne, loin d’être une entrave à leur évolution, devint auxiliaire de progrès supérieurs, leur permettant de développer leur connaissance des choses terrestres et de découvrir les intentions des Êtres supérieurs. Ils se libérèrent des penchants et des convoitises du corps astral qui sollicitait seul le monde sensible et acquirent un mode de conscience où la perception se concentrait sur la partie du corps éthérique séparée du corps physique. Dans cet état, la perception du corps physique était comme éteinte et ce corps physique lui-même était comme mort. Par leur corps éthérique ils étaient entièrement plongés dans le domaine des Esprits de la Forme (Vertus) qui leur dévoilaient comment ils étaient guidés par le Grand Être qui dirigeait le cosmos lors de la scission entre la Terre et le Soleil. Ces hommes étaient des « Initiés ». Mais ces hommes initiés, à l’instar de l’humanité, subissaient l’emprise des êtres lunaires, ils ne pouvaient entrer en contact avec le Grand Être Solaire, l’essence du Christ, que réfléchie par les Êtres lunaires. Ils devinrent les guides du reste de l’humanité à qui ils purent communiquer les mystères qu’ils avaient contemplé. Seuls les Hommes Solaires pouvaient avoir la connaissance du Christ en pratiquant les exercices qui y donnaient accès dans les lieux appelés « l’Oracle du Christ ».

D’autres Oracles furent fondés par les Saturniens, les Jupitériens et les Martiens. Leurs initiés ne purent contempler que des entités qui se dévoilaient dans leurs corps éthériques sous forme de Moi supérieur. Ainsi, il y eut des adeptes de la sagesse saturnienne, de la religion jupitérienne et de l’occultisme martien. D’autres initiations étaient données aux hommes qui avaient intégré trop d’essence luciférienne et dont le corps éthérique ne dépassait que de peu le corps physique. Ils ne pouvaient s’élever aux états de conscience qui rendent possible la révélation du Christ. Il leur fallait passer par une discipline plus rude pour pouvoir découvrir non pas le Christ, mais d’autres Grands Êtres, ceux qui lors de la séparation du Soleil avaient abandonné la Terre, mais qui ne s’étaient pas élevés assez haut pour suivre longtemps l’évolution solaire. Ils détachèrent alors du Soleil, pour y habiter, la planète Vénus. Et c’est précisément leur Chef qui joua le rôle de Moi supérieur des initiés, dont il vient d’être question, et pour leurs disciples.

Il en fut de même de l’Esprit Gouverneur de Mercure pour une autre catégorie d’hommes. Ainsi naquirent les Oracles de Vénus et de Mercure.

D’autres êtres, davantage encore atteints par l’influence luciférienne, ne purent s’élever que jusqu’à un Esprit qui avait été le premier à être éliminé de l’évolution solaire. Cet être ne se situe pas dans l’espace cosmique, mais il vit maintenant encore dans l’atmosphère de la Terre où il était revenu en quittant le Soleil. Ses disciples, auxquels il se révélait comme le Moi supérieur, peuvent être appelés les adeptes de Vulcain. Leur regard est essentiellement tourné vers les phénomènes terrestres. Ils forment les premières bases de ce qui plus tard devint l’art et les sciences. Les initiés de Mercure fondèrent une connaissance d’un caractère plus suprasensible et ceux de Vénus les dépassèrent encore.

Les initiés de Saturne, Jupiter et Mars reçurent les mystères dans la forme déjà parfaite d’une révélation d’en-haut, qu’ils exprimaient par des symboles. Les initiés de Vénus et de Mercure reçurent leurs connaissances sous l’apparence d’idées et de pensées personnelles. Entre ces deux groupes se trouvent les initiés du Christ qui participent à la fois à la révélation directe et qui ont la possibilité de la transmettre à l’entendement humain par des concepts intelligibles.

Tout ce qui échut à l’humanité passa par le canal des initiés. Mais l’intrusion luciférienne lui apporta des capacités spéciales provenant de puissantes entités cosmiques qui firent tourner en bien ce qui, sans elles, eût été un grand mal. Une de ces facultés fut le langage rendu possible par la condensation du corps physique et par l’autonomie d’une partie du corps éthérique.

La conscience collective, qui se manifesta au moment de l’élimination lunaire et qui permettait à l’homme de se sentir relié à ses ancêtres grâce au Moi-Groupe, s’effaça graduellement. La mémoire ne pouvait plus remonter qu’à un ancêtre assez rapproché, les ancêtres lointains tombant dans l’oubli. Ce n’est que dans des états semblables au sommeil que l’homme entrait en contact avec le monde spirituel, sentant surgir en lui le souvenir de tel ou tel aïeul qu’il croyait renaître en lui-même. Cette conception erronée de la réincarnation est apparue notamment à la fin de l’ère atlantéenne. La véritable doctrine de la réincarnation fut réservée aux seuls initiés qui pouvaient percevoir le stade incorporel où l’âme humaine voyage d’incarnation en incarnation.

Dans les temps lointains dont il est question, l’être révélait encore dans une très large mesure les qualités de son âme. La matière dont il était fait était plus subtile, plus molle. Ses membres n’étaient pas rigides, mais mous, flexibles, malléables. Sa structure était délicate, souple et expressive. Mais celui dont la spiritualité était moins développée avait des formes grossières, lourdes. Le progrès psychique contractait les membres et rapetissait la taille. Au contraire, un être psychiquement en retard et enfoncé dans la matière possédait une enveloppe gigantesque. Pendant la croissance, le corps se développait selon sa nature psychique.

Vers le milieu de l’époque atlantéenne, un grand mal se répandit dans l’humanité du fait que des hommes qui n’y étaient pas préparés eurent accès aux secrets des Initiés qu’ils mirent au service de leurs propres besoins et de leurs passions impures. Des entités inférieures exerçaient leur action en éveillant dans l’homme des désirs contraires à son bien. Un certain nombre d’Entités et même des Initiés succombèrent à ces tentations et s’adjoignirent, dans des opérations magiques, des affiliés qui n’étaient pas initiés et qui employaient ces forces à des usages tout-à-fait bas. Ce fut la ruine et la corruption de l’humanité.

Or, lorsqu’on extrait les forces de la croissance et de la reproduction, liées de manière occulte à certaines énergies de l’air et de l’eau, du sol nourricier, pour les employer séparément, les actions humaines déchaînent des puissances naturelles redoutables, des cataclysmes aériens et océaniques. Ceux-ci détruisirent le continent de l’Atlantide. Les débris de l’humanité épargnés par la catastrophe durent émigrer. La Terre elle-même prit un autre aspect. D’un côté l’Europe, l’Asie et l’Afrique, de l’autre côté l’Amérique, tels qu’ils sont actuellement. De grands courants humains se dirigèrent vers ces pays, l’Europe, l’Asie, l’Afrique furent progressivement occupés par les descendants des Atlantes, de même que par différents peuples inégalement développés. Les Indiens gardèrent ces mystères et fondèrent en différents endroits des sanctuaires dans lesquels étaient célébrés dans un bon, mais aussi dans un mauvais sens, les cultes de Jupiter, Vénus, etc. La divulgation des mystères de Vulcain fut particulièrement néfaste, mettant l’humanité sous la dépendance d’êtres hostiles à tout ce qui venait du monde spirituel. Ils eurent une grande influence sur de nombreux habitants de la Terre, ce qui eut pour première conséquence de faire perdre à l’homme de plus en plus le sentiment du spirituel. Du fait de l’influence des qualités de l’âme sur la formation du corps physique, la divulgation des mystères de Vulcain provoqua certaines transformations dans le corps humain. Des corps informes et grotesques apparurent là où les forces supra-sensorielles étaient au service d’instincts, de désirs et de passions inférieures. Mais ceux-ci ne purent survivre à l’ère atlantéenne et disparurent. L’humanité post-atlantéenne est issue de ceux des Atlantes dont le corps avait pu résister aux forces perverties et contre nature.

Petit à petit disparurent des races dont les formes humaines s’étaient trop durcies, les âmes ne pouvant plus s’y incarner. De même les races qui étaient restées malléables se perpétuèrent encore longtemps sous une autre forme. Elles servirent de support à des âmes qui avaient très fortement subi la mauvaise influence des mystères de Vulcain. Elles aussi disparurent.

A partir du milieu de l’ère atlantéenne, certains êtres intervenant dans l’évolution de l’humanité tendirent sous l’influence d’Ahriman à faire vivre l’homme dans un monde physique sensible, sans tenir compte de l’esprit. A la place du véritable aspect du monde, ces hommes en firent des représentations illusoires et mensongères qui les suivaient même après leur mort et qui les retranchèrent de la communauté des êtres supérieurs.

Tout particulièrement important était un sanctuaire qui avait su garder dans sa forme la plus pure le culte ancien. Ce sanctuaire appartenait à l’Oracle du Christ dont il avait non seulement gardé les mystères particuliers, mais aussi ceux des autres Oracles. Les Initiés Solaires connaissaient le secret de conférer à tels ou tels hommes des corps éthériques semblables à ceux qu’avaient possédés les meilleurs parmi les Initiés de Jupiter, Mercure, etc. On conservait par des méthodes spéciales les copies des corps éthériques les plus parfaits qui avaient appartenu aux anciens Initiés et l’on en dotait plus tard des hommes choisis à cet effet. Les Initiés de Vénus, Mercure et Vulcain savaient faire la même opération pour les corps astrals.

Il fut un moment où le Chef des Initiés christiques n’eut plus autour de lui que des compagnons dont la séparation entre le corps physique et le corps éthérique était réduite au minimum et auxquels il n’était plus possible de communiquer les secrets de l’Univers. Peu à peu le monde spirituel se fermait pour eux. L’union du corps physique et du corps éthérique devint de plus en plus fréquente. De ce fait, la pensée humaine se développait au détriment de la mémoire, donnant à l’homme la conscience de son Moi dans son corps physique. La conscience personnelle fut ainsi éveillée.

LES PÉRIODES POST-ATLANTÉENNES

Ces progrès n’apparurent que chez un petit nombre d’hommes et notamment chez ceux dont l’intelligence était hautement développée, mais qui avaient le moins d’expérience dans le domaine suprasensible. Quant aux autres populations répandues sur l’Asie, l’Afrique et l’Europe, elles conservèrent à des degrés très divers les restes de l’ancienne conscience. Elles avaient une expérience directe du monde suprasensible.

L’Initié qui guidait les hommes de l’entourage des Oracles christiques, voulant les préserver de tout contact avec des êtres dont l’entendement était moins avancé, les conduisit de l’ouest à l’est. Il les instruisit, ainsi que leurs descendants, conformément aux mystères qu’il connaissait. Il choisit dans ce groupe les sept meilleurs qu’il estimait dignes de recevoir les copies des corps éthériques et astrals ayant appartenu autrefois aux sept plus grands Initiés de l’Atlantide, donnant ainsi un successeur à chacun des Initiés de Jupiter, Vénus, Saturne, du Christ, de Mercure, de Mars et de Vulcain. Ces sept Initiés furent les guides des instructeurs des hommes qui s’étaient établis dans le sud de l’Asie et notamment en Inde. Comme ces Grands Maîtres étaient porteurs des copies des corps éthériques de leurs ancêtres spirituels, ce que contenait leur corps astral, c’est-à-dire la connaissance qu’ils avaient acquise par eux-mêmes, n’égalait pas en étendue celles qu’ils devaient aux perceptions de leurs corps éthériques. Quand ces derniers se révélaient à eux, il leur fallait imposer silence à leur propre savoir. Alors par leur bouche et à travers eux s’exprimaient les Grands Êtres qui avaient autrefois parlé à leurs ancêtres spirituels. Tandis qu’en-dehors de ces moments, ils restaient des hommes simples, dont l’intelligence n’allait pas au-delà de ce qu’ils avaient eux-mêmes élaboré.

L’Inde était alors habitée par une race où persistait encore le souvenir vivant de son expérience du monde spirituel. D’autres groupements humains y avaient émigré à d’autres époques. C’est à ces populations que l’Initié du Christ donna comme instructeurs les sept Grands Maîtres. Une brève préparation ranimait chez les habitants de l’Inde, ayant gardé la nostalgie du monde spirituel, les facultés de clairvoyance à peine affaiblies. Pour l’Hindou, le monde suprasensible était le seul réel, celui des sens n’étant qu’illusion, Maya, il est un voile qui cache le monde de l’esprit. Les Grands Instructeurs pouvaient aussi agir sur leurs élèves de façon magique. Ainsi naquit une civilisation toute imprégnée de connaissance spirituelle, dont les Védas ne sont qu’un faible écho. Leur grande sagesse se traduisait par l’harmonie qui régnait entre les différentes doctrines issues des oracles atlantéens qu’enseignait chacun des Grands Instructeurs, car elles reposaient sur la doctrine fondamentale de l’initiation prophétique du Christ. Certes, le Maître qui était le successeur du Grand Initié christique ne donnait pas un enseignement aussi complet que son prédécesseur. Celui-ci était resté à l’arrière-plan de l’évolution. Il avait pu lui, exprimer en concepts toute sa vision du mystère christique, tandis que l’Initié du Christ incarné en Inde ne pouvait en dévoiler qu’un reflet sous forme de symboles. Mais de l’entente entre les sept Instructeurs résultait une grandiose image du monde spirituel, jamais révélé en totalité par les anciens Oracles atlantéens. On y faisait même une discrète allusion au Grand Esprit Solaire qui trône au-dessus de tous ceux dont parlaient les Sept Instructeurs.

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