(Revue 3e Millénaire. Ancienne Série. No 1. Mars-Avril 1982)
Il y a quelques années, le professeur Etienne Guillé, spécialiste de la biologie moléculaire végétale (université de Paris-Sud Orsay) a découvert que notre ADN n’entrait en activité que lorsqu’il était porteur de métaux. Ensuite, et ce fut un vrai choc pour ce savant peu familier de rêveries ésotériques, il s’aperçut que ces métaux correspondaient aux définitions alchimiques et étaient en relations concrètes avec la Tradition qui a attribué à chacune de nos planètes un métal. De plus, ce sont ces métaux qui provoquent les variations les plus caractéristiques et les plus fortes de la molécule d’ADN. Entrons avec lui dans le monde féerique de nos molécules les plus intelligentes, ce monde des ADN, véritables signatures de notre personnalité, de notre moi unique. Transformons-nous en alchimistes, en radiesthésistes, en astrologues, allons-y sans crainte, Etienne Guillé nous gardera de toute extravagance et nous resterons, grâce à lui, dans le cadre de la science vraie.
L’ALCHIMIE revient à l’honneur toute une littérature en est imprégnée. Et pourtant que de querelles n’a-t-elle pas soulevées au cours des siècles écoulés !
Considérés parfois comme des précurseurs des chimistes, les alchimistes sont souvent pris pour des charlatans et dans le meilleur des cas pour de doux rêveurs. Et pourtant nous avons en nous des images qui de l’œuvre au noir à l’œuvre au rouge imprègnent notre inconscient collectif. Nous n’avons aucune preuve matérielle que les « souffleurs » aient réussi à transformer le plomb en or, mais nous restons attachés au concept de pierre philosophale comme si elle avait toutes les vertus pour expliquer des processus que nous ne comprenons pas clairement.
L’intuition des alchimistes n’était-elle pas juste ? La radioactivité est due à une rupture violente de certains atomes dont les fragments sont eux-mêmes des atomes d’autres corps. La radioactivité est donc une transmutation naturelle. En 1919, Rutherford réalisa la première transmutation artificielle provoquée en laboratoire. Ainsi en frappant le béryllium par les particules émises par le polonium, nous obtenons des neutrons qui ont toutes les propriétés matérielles attribuées à la pierre philosophale. Donc les alchimistes ont imaginé des théories mais ils n’avaient pas, semble-t-il, les moyens matériels pour les vérifier.
Une autre interprétation des données alchimiques a été fournie plus récemment par C.G. Jung. Il proposa que ce que l’alchimiste voit dans la matière ou croit qu’il peut y voir, est en fait l’ensemble de son propre inconscient qu’il projette. Dans cette conception, Jung admet implicitement que l’alchimie forme un tout qui a très peu varié au cours des siècles.
Entre cette alchimie matérielle imaginée et cette alchimie spirituelle, nous proposons une troisième voie que nous baptiserons l’alchimie énergétique. Elle découle de la découverte de métaux dans les chromosomes des cellules vivantes et surtout à l’intérieur même de la molécule d’ADN. Ces métaux provoquent des variations caractéristiques de la conformation de la molécule en des sites spécifiques entraînant des variations énergétiques permettant l’ouverture ou la fermeture de la double hélice. Les métaux qui provoquent les variations les plus caractéristiques et les plus extrêmes de la conformation de la molécule d’ADN sont ceux qui ont été attribués par les alchimistes aux planètes et luminaires connus à cette époque : l’or au Soleil, le fer à Mars, l’étain à Jupiter et le plomb à Saturne d’une part, l’argent à la Lune, mercure à Mercure et le cuivre à Vénus, d’autre part.
La découverte des métaux dans la molécule d’ADN :
Entre 1965 et 1970, de nombreux laboratoires décrivaient dans de nombreux tissus des molécules d’ADN qu’ils qualifiaient d’« anormales ». Étudiant le mécanisme du cancer, notre équipe s’est rendu compte que ces molécules anormales étaient présentes en proportions relatives importantes dans les ADN isolés de divers tissus tumoraux. De manière générale, ces molécules subissaient des variations qualitatives et quantitatives dans différentes circonstances physiologiques et pathologiques qui correspondent aux changements de programme de développement tels que les étapes de l’embryogénèse, de différenciation, de dédifférenciation et de tumorisation. Par rapport à de l’ADN nu, ces molécules se comportent comme si des ligands les déstabilisaient. Nous avons émis l’hypothèse que ces propriétés soient dues à la présence de métaux fixés aux bases de la molécule et contribuant ainsi à modifier sa conformation en solution et probablement in situ.
Nous avons montré la validité de notre hypothèse en dosant les métaux présents dans les différentes fractions d’ADN par une technique très sensible, dérivée de la polarographie : la voltamétrie avec redissolution anodique. Les métaux qui ont pu ainsi être mis en évidence dans la molécule d’ADN sont le cuivre, le plomb, le fer, le zinc, le cadmium, le manganèse, le mercure, l’argent, l’or, le nickel, le cobalt, l’étain, l’aluminium, le platine, etc…
Ces métaux sont soit liés aux bases, soit aux bases et aux phosphates sur des séquences spécifiques qui s’appellent des séquences répétées ou itératives. Ces liaisons métal-base vont changer la conformation de la molécule sur toute une longueur de celle-ci. Il en résulte généralement un abaissement de la quantité d’énergie nécessaire pour ouvrir ces séquences d’ADN. Pour donner un exemple, alors qu’un ADN standard n’est pas ouvert à 90° C dans des conditions de force ionique comparables à celles des cellules, avec un atome de cuivre pour 50 paires de bases, il est ouvert à la température moyenne de notre corps : 37° C. Le métal arrive à l’ADN porté par une molécule transporteur spécifique appelé chélatant. En fait, dans les cellules, il existe de véritables chaînes de transporteurs de métaux constitués par des acides aminés, des peptides, des protéines, des polyamines, des facteurs de croissance et des hormones. Remarquons d’ailleurs qu’au cours de ces mêmes phases de changement de programme de développement où nous avons vu que les teneurs en métaux se modifient, des variations de même type se produisent au niveau des transporteurs. Ainsi, dans le cas de cellules cancéreuses, de nouveaux transporteurs apparaissent, d’autant plus chélatants que les cellules sont plus cancéreuses.
La quantité des métaux liés à des transporteurs circulant dans les cellules est soumise à un processus de régulation. Lorsque le taux de métaux essentiels est trop grand ou lorsqu’un métal toxique pénètre dans les cellules, il y a induction de la synthèse protéique. Il se forme ainsi des thionéines — protéines très riches en acides aminés soufrés — qui sont des sites de séquestration des métaux en excès. Ces protéines qui constituent de véritables réservoirs à métaux pourront à la demande les libérer en fonction des besoins de la cellule.
Lorsqu’un métal se lie aux bases de l’ADN, il va généralement contribuer à déstabiliser toute une séquence de la molécule d’ADN considérée. Cette déstabilisation se traduira par une perturbation locale de la conformation de la molécule d’ADN pouvant contribuer au déclenchement de l’activité génétique de la région du génome ainsi mise en jeu, c’est ainsi que la transcription et la réplication de l’ADN sont induites en fonction de l’état du métabolisme du système étudié. Cette perturbation locale qui est donc liée à la réception des signaux de l’environnement pourra avoir des conséquences sur l’ensemble du génome ; si elle peut être transmise à distance par une propriété de la molécule d’ADN qui a été baptisée téléaction. A notre connaissance, il semble que seuls deux types de séquences d’ADN respectivement inclus en Adénine – Thymine et en Quinine et Cytosine soient capables de transmettre un signal le long d’une molécule d’ADN[1]. Ces séquences dites alternées subissent aussi des modifications corrélées à l’entrée dans l’ADN de tel ou tel métal et à la présence de tel ou tel type de transporteur.
Confrontation des données moléculaires et des données techniques :
Il est très significatif de constater que les métaux qui provoquent les variations de conformation les plus spécifiques de la molécule d’ADN, sont ceux qui ont été attribués par les alchimistes aux luminaires et aux planètes connues à cette époque. Depuis cette époque, le zinc, le manganèse et le cobalt ont été attribués aux trois dernières planètes découvertes : Uranus, Neptune et Pluton. Même si nous disposons de peu d’informations scientifiques pour l’étain et le fer alors que ce dernier métal est le plus concentré in vivo dans la molécule d’ADN, nous pensons que cette correspondance ne constitue pas une pure coïncidence. D’autres métaux que ceux attribués aux planètes sont susceptibles de se fixer aux bases de la molécule d’ADN, mais les variations de conformation qu’ils provoquent sont moins typiques que celles des sept métaux de la tradition et peuvent être qualitativement rattachées aux variations induites par l’un des sept précédents.
Le tableau 1 montre la correspondance entre les planètes, les organes végétaux, animaux et humains et les métaux. Sur la circonférence, les métaux sont classés en fonction de leur poids atomique et de manière à illustrer la polarité qui les lie, impossible à mettre en évidence dans le tableau de Mendeleïev. Par exemple, le fer et le cuivre sont liés dans la fonction de respiration et dans l’induction du processus de floraison. L’étain et le mercure jouent des rôles très différents dans le potentiel hydrique. La polarité de l’argent et du plomb est difficile à mettre en évidence dans les données physiologiques mais est tout à fait démontrable dans leur action thérapeutique (Pélikan, 1952)[2]. Cette correspondance ne signifie pas que la lune par exemple agisse seulement à des moments précis de ses phases ascendantes ou descendantes sur les ions argent liés à des endroits spécifiques de l’ADN nucléaire à des concentrations généralement extrêmement faibles. En fait, il est possible que les variations du champ électromagnétique de la lune soient plus efficaces sur les ions argent que sur les ions cuivre ou cadmium qui peuvent aussi se fixer sur les mêmes sites de l’ADN que les ions argent mais avec une constante d’affinité plus faible.
Dans chacune de nos cellules, nous avons donc une sorte de mini-zodiaque, à la périphérie du noyau, dans les séquences répétées de l’ADN présent dans l’hétérochromatine constitutive. Les séquences d’ADN par leur nature et leur place jouent le rôle énergétique des signes du zodiaque, c’est-à-dire de milieux actifs qui en fonction du microenvironnement pourront prendre telle ou telle conformation dans l’espace. Les métaux jouent le rôle des planètes qui peuvent être considérées comme des sources indifférenciées de l’énergie. La fixation d’un métal sur une base de l’ADN va modifier la conformation de toute une séquence de l’ADN : il en résultera la spécification d’une forme déterminée d’énergie qui pourra être transmise à distance jusqu’aux gènes en fonction de la nature et de l’organisation des séquences voisines. Nous pouvons dire que le métal et la séquence d’ADN définissent la qualité de l’énergie susceptible d’être transmise à distance. Une des conséquences fondamentales de ce fait est qu’il n’existe qu’un nombre fini de qualités de l’énergie susceptible d’être induite dans une molécule d’ADN. Ces qualités de l’énergie ont été décrites par la tradition à une autre échelle que celle du patrimoine génétique : les descriptions que nous fournissent l’astrologie et la radiesthésie nous paraissent les plus signifiantes.
Ainsi cette citation de C. Suarès[3] empruntée à une description des énergies du zodiaque s’applique tout à fait aux énergies élémentaires mises en jeu dans la réception et la transmission des signaux de l’environnement par la molécule d’ADN. « L’astrologie est l’examen des énergies cosmiques balayant continuellement le Zodiaque et les sept planètes sont des agents qui imposent à chaque signe leur teinture. Grands teinturiers de l’espace, les planètes organisent et désorganisent, elles participent activement au battement vie et mort. »
L’énergie vibratoire des éléments : de l’alchimie à la parapsychologie
Nous avons montré qu’il existait des métaux à l’intérieur de la molécule d’ADN et que ces métaux créaient des perturbations énergétiques dans des séquences déterminées du génome, perturbations qui pouvaient être transmises à distance. Les métaux qui provoquent les variations de conformation les plus typiques sont justement ceux qui ont été attribués par les alchimistes aux planètes[4].
Or, ce sont aussi ces mêmes métaux qui provoquent les variations caractéristiques du pendule de radiesthésie de 3 à 9 (plomb à argent) et de 10 à 12 (zinc à cobalt). (cf. fig. 1). Ainsi l’ordre énergétique que nous détectons à l’aide d’un pendule est donc le reflet fidèle de l’ordre moléculaire présent notamment à la périphérie du noyau dans des séquences d’ADN qui ont été baptisées séquences itératives de l’hétérochromatine constitutive.
Nous venons de décrire l’aspect matériel du problème, en insistant sur la spécificité de reconnaissance entre un atome d’une base et un métal qui à son tour va entraîner des variations de conformation spécifiques de toute une séquence d’ADN, variations qui vont dépendre en plus des deux composants du complexe, de toutes les caractéristiques de l’environnement : pH, force ionique, potentiel transmembranaire, etc…
L’ensemble de ces faits ne constitue qu’un des aspects du problème posé : en fonction de la nature du métal et de la substance chélatante (l’ADN, les protéines, etc…) et des conditions de l’environnement, des énergies vibratoires de fréquences et d’amplitude données vont être transférées à la matière organique qui va être en quelque sorte, « animée ».
Dans certaines conditions, ces énergies pourront subsister un certain temps dans la matière organique. Par contre, dans la majorité des cas, il est possible d’échanger et de transférer ces énergies soit par l’intermédiaire du métal, soit de molécule organique à molécule organique.
Dans le premier cas, le métal qui cède ses énergies vibratoires de molécule à molécule, va acquérir des propriétés nouvelles au cours de chaque transfert et il finira par devenir comparable à un autre métal, du moins à cette échelle énergétique. (cf. plomb/étain, fer/or). Nous pensons que c’est l’une des phases les plus révélatrices de la transformation alchimique et les données scientifiques récentes apportent des arguments solides pour proposer que la matière vivante soit capable de réaliser de telles opérations comparables à des transmutations alchimiques.
Dans le second cas, la molécule organique se retrouve énergétisée — ou dynamisée — et acquiert aussi des propriétés nouvelles notamment au niveau de ses caractéristiques physico-chimiques et de ses constantes d’affinités pour différentes substances.
D’une manière générale, les énergies mises en jeu sont antagonistes et complémentaires. Pour une fréquence donnée, la relation dynamique qui les lie, va dépendre de l’évolution respective de leur amplitude en fonction du temps. Il résultera de cette polarité, un rythme caractéristique qui influencera à différents niveaux les structures et les fonctions de toutes les entités constituant le système susceptible de varier au cours de l’expérimentation. (Fig. 2).
Nous allons voir une illustration de cette polarité dans les concepts de corps éthérique et de corps astral décrits par la tradition.
Le corps éthérique et le corps astral
Les concepts de corps éthérique et de corps astral trouvent une interprétation rationnelle à l’échelle des échanges d’énergie en utilisant les données du potentiel cellulaire, des chaînes de transfert des métaux dans la cellule et des sites de séquestration de ces mêmes métaux. Ainsi les forces éthériques sont couramment considérées comme des forces constructives que l’on peut égaler au potentiel cellulaire considéré comme un système de forces rendant compte des capacités du système considéré à faire un travail.
Dans le cas des cellules, nous pouvons schématiser ce potentiel par un vecteur quittant la cellule et rendant compte des tendances des cellules à se diviser (croissance végétative) et à s’agrandir (croissance en largeur et en épaisseur). Il est clair que ces forces jouent un rôle décisif dans les processus de croissance et de développement de chaque type de cellule.
Mais ces forces éthériques ne sont pas seules : leur action va être contrecarrée par des forces opposées représentant l’état dynamique de l’environnement à ce moment-là. Nous retrouvons ainsi cette double polarité de forces opposées rencontrée dans l’alchimie et l’astrologie. Les forces astrales sont de type déconstructif : elles dépendent de l’entrée des métaux dans certains compartiments cellulaires tels que l’ADN, ces métaux venant soit de l’environnement, soit des sites cellulaires de séquestration des métaux tels que les thionéines. Dans tous les cas, les déplacements de ces métaux seront au moins partiellement dépendants des forces gravitationnelles et électromagnétiques d’origine cosmique.
Nous pouvons aussi représenter ces forces par un vecteur de sens opposé à celui qui décrit le corps éthérique.
De l’interaction de ces deux types de forces opposées, il va résulter un équilibre dynamique, évolutif qui, intégré aux différents niveaux de la plante ou de l’animal, sera responsable de la forme typique de chaque organe si ces deux systèmes de forces ne rencontrent pas trop de contraintes artificielles. A plus grande échelle, ces forces rendront compte de la forme de chaque organisme, de la structure dynamique des écosystèmes et finalement de l’harmonie du cosmos.
Pour illustrer les concepts de corps éthérique et de corps astral et leur confrontation avec les données scientifiques, je donnerai deux exemples choisis, pour l’un dans le monde végétal : l’induction de la floraison, et pour l’autre un processus dit morbide : l’induction du cancer.
L’induction de la floraison
Selon la tradition, les plantes n’ont pas de corps astral. Si nous supposons que le corps astral est constitué par les sites de séquestration des métaux, nous vérifions en effet qu’il n’y a pratiquement pas de travaux décrivant la présence ou la synthèse de théonines chez les plantes supérieures. Par contre, il y a dans ces mêmes plantes une grande gamme de transporteurs de métaux dont certains sont manifestement des essences. Au moment des phases de changement de programme de développement telles que l’induction de la floraison, nous avons observé une corrélation entre l’aptitude à synthétiser des séquences particulières d’ADN (processus appelé amplification), l’aptitude à produire des essences et ce que Pelikan a baptisé : l’astralité de l’environnement. Cette corrélation est particulièrement claire pour les Labiées telles que la Mélisse ou la Menthe et pour l’Aristoloche. Cette astralité de l’environnement peut être égalée à un champ de forces subissant des variations caractéristiques à un moment donné et qui vont influer sur l’entrée du fer et la sortie du cuivre dans tel ou tel compartiment de la cellule (cf. fig. 2). Cette synthèse d’ADN par amplification est justement dépendante de cet échange Fe/Cu au niveau de séquences spécifiques d’ADN soumises au processus de téléaction.
L’induction du cancer
R. Steiner écrivait en 1924 : « Il n’est pas possible de comprendre le cancer tant que l’on ne sait pas qu’il s’agit d’une prédominance du corps éthérique insuffisamment refoulé, insuffisamment déconstruit par un effet correspondant du corps astral… »
Or qu’observe-t-on lorsque nous comparons les cellules tumorales aux cellules saines en ce qui concerne leurs sites dépendant des métaux ? La cellule tumorale contient beaucoup plus de métaux et de transporteurs de métaux que la cellule saine correspondante.
De l’ADN à l’ordre alchimique
Il y a un ordre strict, évolutif et non figé, qui me parait très comparable à l’ordre alchimique. Dès 1970, dans ma thèse, je décrivais avec un certain émerveillement, le ballet des séquences hétérochromatiques constitutives qui s’inversent, s’échangent, se disloquent, se transposent…
Je pense que ce mode inversé d’appréhension de la réalité dans sa double polarité, constitue un phénomène général qui se révèle valable dans toutes sortes de domaines. Pour la maladie et notamment le cancer, le même phénomène se déroule. Le cancer a été décrit comme une anarchie parce qu’il se présente comme anarchique par rapport aux cellules dites normales. En fait, il est la manifestation d’un autre ordre à toutes sortes d’échelles : du niveau moléculaire ou topologique au niveau énergétique et physiologique.
Nous retrouvons donc une nouvelle fois ce problème de base qu’est l’anormalité qui est souvent invoquée pour tenter de fournir une explication aux maladies et de manière générale aux processus dits morbides. En fait, les processus morbides sont des processus aussi naturels que les processus dits normaux. Et je citerais pour exemple pour illustrer cet aspect naturel les hypothèses du professeur Troxler qui enseignait à Berne dans la première moitié du XIXe siècle et qui suggérait que la maladie soit tout à fait « normale » et appartienne en fait à un autre monde lié au nôtre dans lequel il ne pourrait s’introduire que par des passages défendus. Ainsi, dans le cas de la cellule cancéreuse, imaginons un monde à l’arrière-plan du notre dont les lois seraient tout à fait cohérentes mais différentes de celles de notre monde. Lorsque par certains trous de communication ce monde s’introduirait dans le nôtre, ses lois, valables dans l’autre, provoqueraient des ravages chez nous.
Dans le cas de la tradition, nous n’avons pas les mêmes problèmes car en fait nous la connaissons mal. Elle offre une telle variété de types d’interprétations qu’elle est d’une part difficile à tester dans l’état actuel d’avancement des disciplines scientifiques, et d’autre part dans le cas rarissime où une telle discipline a atteint un développement suffisant pour être confrontée aux données de la tradition, nous pouvons pratiquement justifier n’importe quelle interprétation.
Pour tenter d’expliquer ces difficultés à confronter les données traditionnelles et les données scientifiques, nous pouvons sincèrement nous demander si les scientifiques ne manquent finalement pas d’imagination. Notre culture, notre éducation, notre mode de vie, ne nous empêcheraient-ils pas d’ouvrir certains chapitres de ce merveilleux livre de l’ADN. Un livre que les alchimistes ne connaissaient pas consciemment mais qu’ils savaient peut-être mieux décrypter que nous, en s’abandonnant aux délicates harmonies de ce véritable conte de Fées — inscrit en chacune de nos cellules depuis le début des temps.
Nous nous rendons cependant compte que la pensée scientifique contemporaine, riche des nouvelles acquisitions de la recherche est en train de rejoindre — inconsciemment — le mode de pensée des sciences de structuration de l’énergie que sont l’astrologie et la radiesthésie.
Toutes les théories scientifiques sont un jour battues en brèche par des faits qu’elles n’arrivent pas à expliquer et à intégrer dans une vision cohérente du monde. Et une nouvelle théorie s’élabore un peu mieux que la précédente. Mais parfois, une théorie exerce une telle emprise sur la communauté scientifique de l’époque qu’elle semble ligoter la créativité des chercheurs. Et nous arrivons à des situations de conflit où une véritable autocensure s’exerce.
Au cours de ces dernières années, nous sommes en train de vivre une telle situation pour l’ADN où je citerai pour mémoire : les introns, les extrons, les transposons, les réarrangements, l’ADN Z, etc… Des journalistes scientifiques invoquent la pagaille des gènes et de l’ADN. Mais il y a vingt ou trente ans, des auteurs avaient montré que l’ADN pouvait varier entre deux divisions notamment à la suite d’étapes d’amplification. Leurs collègues les avaient alors qualifiés d’hérétiques !…
Ainsi, en analysant plus soigneusement les faits, nous nous rendons compte, que la pagaille n’est qu’apparente. Si au lieu de s’obnubiler sur les gènes (le conscient) qui changent de place comme s’ils étaient égoïstes et se débattaient en quelque sorte pour leur propre compte, nous analysons le comportement des séquences d’ADN présentes entre les gènes (l’inconscient), nous nous rendons compte que cela n’a rien à voir avec l’anarchie.
[1] Guillé, E., Grisvard, J. and Sissoëff I. Metallo DNA : structure and function in the living cell. In Williams D. R, Ed. Biocompatibility CRC Press, Palm Beach, 1981.
[2] Pélikan W, l’homme, les plantes médicinales et les êtres élémentaires, Ed. Triades, 1976.
[3] Suarès C., Sephar Yetsirah.
[4] E. Guillé, Metallo DNAS as possible components of the biological clock present in lining cells, in J. of Interdisciplinary cycle Research, 1982.