Frédéric Lionel
Etre vrai n'est pas simple

Dans notre vie quotidienne il est, pour ainsi dire, impossible de ne pas mentir. Un citoyen paraîtrait aussitôt suspect aux agents de l’État, en s’avisant d’agir en stricte conformité des lois. Le législateur prévoit que leur application sous-entend une certaine élasticité. Dès lors, il s’agit d’en fixer les limites. Peut-on admettre que le comportement du citoyen soit différent du comportement souhaitable pour un homme, qui place les notions de droiture au premier plan de ses préoccupations? Pour y voir clair, jetons un regard sur notre monde, en nous situant au sommet de l’Olympe, demeure des dieux.

(Extrait de l’énigme que nous sommes, édition R. Laffont 1979)

La voix d’Odile vibrait, anxieuse, au bout du fil.

— J’ai menti pour le convaincre de partir. Je devenais folle à le voir rôder dans l’appartement. Il m’inspire une peur panique. L’enfer n’a que trop duré. Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que furent ces derniers mois.

Je les imaginais fort bien, car j’avais rencontré Gopal quelque deux années auparavant. Gopal était le nom qu’un gourou des Indes avait attribué à Georges, un jeune Hollandais ayant longtemps vécu aux Etats-Unis.

Naturalisé américain, il déserta pendant la guerre d’Indochine, poussé, affirmait-il, par une voix intérieure. Il se rendit aux Indes en quête d’un maître spirituel et s’installa dans un ashram non loin de l’Himalaya, pour parfaire sa vocation mystique. Celle-ci se résumait, à vrai dire, en une philosophie primaire : se laisser porter, s’abandonner aux forces d’en haut et chercher son salut en attendant que, par la volonté divine, le nécessaire se fasse.

Après un temps, il vint à Paris traîner sa misère, en vendant à des étrangers des toiles de sa facture. Ses couleurs criardes, ses thèmes pseudo-spirituels, ses vêtements orientaux lui conféraient un certain prestige à Saint-Germain-des-Prés, ce qui n’était pas pour lui déplaire.

Il ceignait son front d’un bandeau pour maintenir ses cheveux mal peignés, la propreté n’étant pas son fort, pour parfaire un accoutrement pseudo-mystique qui le rendait intéressant aux yeux d’une certaine jeunesse en quête d’un orientalisme imprécis.

Je le rencontrai, la première fois, dans un camp installé dans les Alpes. Un maître instructeur oriental y réunissait des disciples de toutes nationalités, pour leur enseigner la méditation et la sagesse indoue.

Chaque année se groupaient dans ce camp des étudiants, des médecins, des représentants de commerce et pêle-mêle une jeunesse à la recherche d’elle-même, et surtout d’une raison d’exister.

Certains s’abandonnaient à la méditation, d’autres organisaient des danses folkloriques, tandis que d’autres encore effectuaient de longues retraites dans les recoins isolés de la montagne, abrités par un simple toit en planche et nourris, une fois par jour, par les volontaires du « karma-yoga », terme qu’on pourrait traduire par « travail rédempteur ».

Des farfelus, attirés par les joies du camping mixte, y cherchaient des satisfactions d’un ordre moins spirituel, sans pour autant l’avouer.

Parfois, des drogués plongés dans une demi-transe, s’efforçaient, en murmurant des « mantras », d’oublier les affres du « manque », dans la louable intention d’échapper à l’emprise de leur vice.

J’assistais aux multiples activités du camp, m’efforçant d’aider ceux qui venaient m’exposer leurs problèmes et je condamnais, à part moi, les simulacres de rituels organisés périodiquement pour célébrer des mariages fictifs ou le passage d’un degré initiatique à un autre, prétendument plus élevé.

Un jour, m’entretenant avec le gourou, un vénérable vieillard à la barbe fleurie, je lui demandais la raison qui le poussait à se prêter à ce genre de comédie. Il admit sans peine que les rituels pratiqués ne ressemblaient que de loin à des rituels initiatiques, mais qu’ils avaient l’avantage d’attirer, par leur aspect pseudo-religieux, des disciples qui, privés de cette satisfaction, iraient chercher des compensations autrement plus dangereuses ailleurs.

Une telle argumentation ne m’était pas inconnue, ayant eu plus d’une fois l’occasion de l’entendre.

Il n’empêche qu’elle est discutable, ouvrant la porte à bien des abus. Ainsi est-il courant, au sein de certains groupes ou sectes, de donner aux disciples méritants des prénoms prétendument authentiques. Le sont-ils vraiment ? Correspondent-ils « authentiquement » au rythme intérieur particulier, que répercute le prénom.

Si tel est le cas, la vague sonore agit sur des facultés ataviques et favorise le travail du cerveau. Dans le cas contraire, n’est fortifiée qu’une illusion, à moins, et certains pseudo-instructeurs ou chefs de sectes ne l’ignorent pas, de favoriser la rupture de liens héréditaires.

Quoique souvent ignorée, l’importance du prénom s’impose de façon subconsciente. Nombreux sont les parents qui, ayant longuement réfléchi au nom à donner à leur enfant, le modifient spontanément et sans bien savoir pourquoi, au moment de l’inscrire sur le registre de l’état civil.

Lorsqu’un prénom est mal aimé, l’intéressé en adopte un autre qu’il sent mieux convenir à son caractère. Abuser de ces vérités premières est, cependant, une pratique inadmissible dans un domaine qui touche au sacré, même dans une intention louable.

C’est donc à flanc de montagne que je rencontrai Gopal, âgé alors d’une trentaine d’années; il passait de l’exaltation à la dépression, jouant par moments les prophètes d’une religion universelle et, à d’autres, la victime bafouée par une société décadente incapable de comprendre sa valeur.

Sujet à des colères violentes, il imposait sa volonté en laissant entendre aux récalcitrants qu’il avait conclu un pacte avec des entités puissantes, dont il était le porte-parole, nanti, dès lors, de pouvoirs non négligeables.

A l’écouter, il avait, lors d’un séjour à Katmandou, fait la connaissance de zélateurs d’un ordre mystico-occulte, qui l’initièrent à leurs pratiques démoniaques et magiques.

— Pour sceller mon adhésion, avoua-t-il, nous avons enterré une poignée de mes cheveux dans un endroit propice. Le maître de l’Ordre conjura les esprits qui, depuis, me servent. Tout me réussit. Je possède les femmes que je convoite et mes besoins matériels sont satisfaits par miracle.

« Mes toiles se vendent, même si elles ne plaisent pas, et ceux qui me veulent du bien deviennent, à leur tour, les bénéficiaires de mes pouvoirs.

Comment Odile fut-elle dupe de ces rodomontades ? Je l’ignore.

D’un milieu très supérieur à celui de Gopal, jolie femme par surcroît, soignée, coquette et tirée à quatre épingles, elle eut la faiblesse de tomber dans les bras de cet homme, succombant à un attrait douteux. Elle tomba dans ses bras et sous sa coupe.

Ses pratiques amoureuses étaient, à ce que je compris plus tard, un élément puissant de domination. Néanmoins, sa « Magie » sexuelle mise à part, les relations qui unissaient le couple défiaient toute logique.

Je me demande si le seul fait de croire à ses pouvoirs démoniaques suffisait pour lui assurer un ascendant, ne correspondant nullement au personnage douteux qu’il était.

Quoi qu’il en soit, son ascendant sur Odile était grand. Au cours de deux années, elle vint me voir plusieurs fois pour me parler de son calvaire. Fortunée, elle avait ouvert son appartement à Gopal et l’enfer se déchaîna.

Les épreuves physiques furent pénibles. Il la malmenait, lors de ses crises de colère et elle fut obligée, un jour, d’appeler police secours pour calmer l’énergumène qui menaçait de la précipiter par la fenêtre, si elle s’obstinait à ne pas se plier sur-le-champ à ses caprices.

Pire que ses débordements furent les épreuves morales. Gopal suspendait de hideuses figures peintes en couleurs rouges et noires sur les murs de l’appartement et les faciès grimaçants rendirent Odile pratiquement folle de terreur, d’autant plus qu’il leur attribuait des pouvoirs maléfiques.

Soumise par une force qu’elle ne s’expliquait pas, elle consentit à partir avec lui pour les Indes.

— Je pensais, expliqua-t-elle, pouvoir l’exorciser, déterrer les cheveux pour rompre l’envoûtement. Que sais-je ? Je ne raisonnais plus. J’étais possédée.

Le voyage fut un cauchemar. Les amis de l’ordre mystico-occulte dont Gopal avait parlé la contraignirent à des excès de tous genres et la forcèrent à partager la couche de ceux qui en montraient le désir ; bref, elle eut beaucoup de mal de se remettre de ces sévices.

Aussitôt revenue en France, elle se décida à rompre une fois pour toutes. Il s’incrustait pourtant, en menaçant Odile de représailles, affirmant que les tenants des ramifications européennes du groupe auquel il appartenait sauraient la retrouver pour l’anéantir, où qu’elle soit, si elle persévérait dans sa décision.

La seule façon imaginée par Odile pour se débarrasser de Gopal fut de lui acheter un billet pour Lima au Pérou, invoquant, comme prétexte, le soulagement qu’elle éprouverait s’il participait aux cérémonies de la fête du Soleil, célébrée en ce pays, le libérant d’un envoûtement démoniaque.

— Les forces noires te dévorent, affirma-t-elle. Libère-toi et je t’épouserai. Au Pérou tu y parviendras !

Chose curieuse, Gopal ne fut pas insensible à ce raisonnement. Dans son for intérieur il craignait les forces démoniaques qui l’habitaient. Aussi accepta-t-il.

— J’ai des obligations de famille et je te rejoindrai un peu plus tard, avait-elle ajouté.

Il partit donc, lui ayant fait jurer de ne pas tarder à le suivre. C’est à ce moment-là qu’elle me téléphona.

— J’ai juré de le rejoindre sachant que je mentais. Je ne veux plus le revoir. Il y va de mon salut, mais mon mensonge m’obsède. De deux choses l’une, ou je le laisse tomber financièrement afin qu’il ne puisse plus revenir, mais alors, démuni de ressources il crèvera de faim, ou alors, je lui envoie de l’argent et dare-dare il rappliquera. Que dois-je faire ? Aidez-moi.

Je la sentais au bord de la crise de nerfs. La légitime défense d’un être sain en face d’un déséquilibré justifie bien des choses, pourrait-on affirmer ! Certes, mais le cas de ce couple se complique d’éléments insolites. Une atmosphère malsaine l’enveloppe. Il est peu commun en ce siècle de raison d’être persuadé d’avoir vendu son âme au diable. S’agit-il de folie ? S’agit-il d’autre chose ?

Sans doute possible, la misère morale d’Odile et son désespoir étaient à leur comble, et il était tout aussi évident que le comportement quasi démoniaque de Gopal dépassait les limites du supportable.

Cela dit, être catapulté sous de faux prétextes dans un pays lointain peut, pour des raisons tant matérielles que morales, conduire à des actes imprévisibles, surtout de la part d’un individu aussi instable que vindicatif.

Après tout, tant pis pour lui ! fut ma première réaction. A la réflexion, néanmoins, j’infléchissais mon point de vue initial.

— Je n’ai pas le droit, répondis-je à Odile, d’oublier la situation dans laquelle se débattra Gopal. Vous objecterez qu’il l’aura voulue et que l’expérience pourrait, à la limite, lui être profitable. Vous auriez sans doute raison, mais regardons les choses en face pour découvrir, qui sait, un moyen terme.

« Gopal a ses parents aux Etats-Unis. Alertez-les par téléphone. Dites-leur qu’il s’agit d’un sauvetage. Demandez-leur de prendre leur fils en charge, s’agissant d’un être manifestement irresponsable.

Elle m’interrompit :

— J’ai essayé de le faire avant même de vous appeler au téléphone. Ils ne veulent plus le connaître et refusent catégoriquement de s’occuper de lui. Que dois-je faire ?

J’hésitais. Il n’est pas facile de se référer à la Sagesse pour trancher dans le vif des problèmes du moment, et pourtant, me taire aurait profondément déçu Odile. Aussi conseillai-je, après un moment de réflexion, d’adopter une solution me paraissant la moins mauvaise :

— Vous avez des amis au Canada. Partez-y sans laisser d’adresse. Envoyez à Gopal une somme rondelette en même temps qu’une lettre lui signifiant la rupture définitive, et laissez faire le temps pour le reste.

Odile, soulagée, suivit mon conseil. Elle est au Canada, tout au moins je le suppose, car je n’ai pas de nouvelles récentes, mais le problème du mensonge reste posé. Peut-il, sous certaines conditions, devenir légitime, et si oui, lesquelles ?

Nous vivons dans un monde dans lequel le mensonge est quotidien, cela est un fait. Le cas dramatique évoqué par Odile n’est que l’illustration, poussée à l’extrême, d’une situation qui, à des niveaux moindres, nous confronte constamment. Peut-on, doit-on mentir, ne serait-ce que par charité ?

Dans notre vie quotidienne il est, pour ainsi dire, impossible de ne pas mentir. Un citoyen paraîtrait aussitôt suspect aux agents de l’État, en s’avisant d’agir en stricte conformité des lois. Le législateur prévoit que leur application sous-entend une certaine élasticité. Dès lors, il s’agit d’en fixer les limites.

Peut-on admettre que le comportement du citoyen soit différent du comportement souhaitable pour un homme, qui place les notions de droiture au premier plan de ses préoccupations ? Pour y voir clair, jetons un regard sur notre monde, en nous situant au sommet de l’Olympe, demeure des dieux.

Observons les hommes en observant d’en haut ce qui apparaît être le cap d’un immense continent, un cap aux contours ciselés, autrement dit, l’Europe.

Prenons conscience qu’au-delà des drames, des souffrances et des mensonges qui affectent les habitants de ce continent, se cache une vivante tradition spirituelle et humaniste qui cherche l’occasion de retrouver les conditions favorables à une nouvelle éclosion.

Comprenons qu’il nous incombe de la favoriser en décelant les causes d’une immense confusion qui pousse les hommes au mensonge, en attisant leurs désirs, surtout ceux qui touchent aux prétendus plaisirs de l’existence.

La soif de mieux exister, lorsqu’elle devient soif de puissance, débouche sur des pratiques aberrantes. Gopal en est un exemple.

Cette soif de puissance est, en effet, en elle-même une maladie. Celui qui en est victime troque son âme contre une promesse fallacieuse de voir sa soif étanchée. Il fait un marché de dupes dont il ne mesure pas les conséquences, même si ces efforts s’inscrivent dans le cadre de ce qu’on est convenu d’appeler le succès. L’accumulation exagérée de ce qui peut être accaparé est, sans nul doute, le résultat d’une maîtrise, mais d’une maîtrise redoutable.

Elle constitue une justification des moyens employés pour écarter les obstacles, et postule des efforts toujours renouvelés et, en conséquence, l’abandon de toutes les valeurs enrichissantes, sacrifiées sur l’autel de la puissance convoitée pour elle-même.

La soif inextinguible domine l’homme, et il n’est plus qu’un robot sur l’échiquier de son destin, obéissant à un instinct imperméable aux impératifs de la Sagesse, mais réceptif aux visions oniriques, fussent-elles magiques ou pseudo-magiques.

Le mensonge devient la règle du jeu. On ment par intérêt, par autodéfense ou par charité. En ce dernier cas, il s’agit d’un sentiment noble, mais si la charité s’exerce dans un milieu égocentrique, voire désaxé par de fausses notions, elle se dégrade pour n’être, en fin de compte, qu’une commode justification.

La charité est un mot lourd de sens, mais l’usage, en ces circonstances, l’a déformé en l’avilissant à la notion d’aumône.

« La Charité, dit saint Paul, ne se réjouit point de l’injustice, car elle aime la vérité. Elle tolère tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. »

Elle se situe donc sur les cimes lumineuses inaccessibles aux hommes empêtrés dans leurs contradictions. Nous ne savons pas que nous avons oublié ce qu’est la charité. Elle est impuissante lorsque les passions empêchent l’épanouissement de sa qualité transcendantale. On admet le mensonge charitable et les paroles de Don Quichotte prennent un sens amer : « Tout ce monde n’est que trames et machinations contraires les unes aux autres, je n’en peux mais. »

Oui, mais…

C’est dans nos contradictions que se nichent trames et machinations !

Le drame qui risquait d’entraîner le couple Odile-Gopal dans un gouffre est, lui aussi, la conséquence d’une double contradiction, celle d’une jeune femme succombant à des pratiques magico-sexuelles, en s’y prêtant, tout au moins au début ; pratiques foncièrement opposées à ses aspirations vraies. Celle, d’autre part, de Gopal, individu déraciné et instable, mais non foncièrement pervers. Son départ pour le Pérou le prouve.

Gopal devenant le zélateur d’une puissance démoniaque, trompe, en fait, sa véritable nature plutôt timorée. Personne ne saurait à la longue tromper sa nature.

Se plaindre est vain. La contradiction entraînant le mensonge découle d’un mauvais choix. Lorsqu’on a mal choisi, quelques défauts de nous-mêmes nous ont entraînés. Il y a malfaçon de notre caractère, de nos sentiments, de nos élans brutaux dus à notre nature animale. Il y a malfaçon de nos infantiles agitations, nées de rêves entretenus dans le brouillard de vagues désirs et de nos broderies conceptuelles juchées au sommet de nos orgueilleuses prétentions.

Les observer sans jugement, sans condamnation ni approbation, est plus difficile qu’il n’y paraît, mais comporte la seule façon de découvrir la Voie qui débouche sur la Vérité. Inaccessible en elle-même, la Vérité se reflète dans un comportement qu’il est possible de nommer chevaleresque, à défaut d’autre mot.

Seul un comportement chevaleresque peut révéler une nouvelle élite sans qu’il soit pour cela nécessaire de faire étalage de titres, de grades ou de diplômes. Seule cette nouvelle élite saura dégager une civilisation adaptée à l’âge nouveau qui, au dire des astrologues, doit être celui de la Justice des dieux.

L’organisation robotique de notre monde se situe aux antipodes de cette vision. Nous nous jalousons pour mieux nous combattre, oublieux que le combat ne devrait jamais être une affaire personnelle.

Le monde est UN. S’opposer au monde engendre la souffrance. Pour l’éviter, il faut s’identifier au monde.

S’identifier veut dire communier avec tout ce qui existe pour évoluer.

Donc, pour nous identifier avec les êtres et les choses, seule voie conduisant à la paix, il faut pouvoir devenir l’autre, que ce soit un être ou une chose.

Ainsi, on découvre la Loi en l’accomplissant. Jésus ne disait-il pas :

« Ne cherchez pas la Loi dans les Ecritures, car la Loi est « Vie », alors que les Ecritures sont « Mort ». Dans toute chose qui est vie se trouve la Loi. Vous la retrouverez dans l’herbe, dans la rivière, dans la montagne, dans les oiseaux du ciel, dans les poissons des lacs et des mers. Mais cherchez-la surtout en vous-même. »

Cherchez la Vie, percevoir la Vie en tout et partout, sans interposer d’écran mental, en pénétrant l’apparence qui la dissimule, c’est dissoudre les illusions qui nous forcent à mentir, illusion pernicieuse, puisqu’elle nous laisse éternellement affamés et altérés.

La réponse à donner au problème du mensonge est donc simple : Etre vrai, mais être vrai n’est pas si simple !