Chacun d’entre nous, un jour, peut être mis en présence du Mystère de l’existence.
Si cette Présence est soutenue, nous serons peut-être amenés à entreprendre une démarche spirituelle, à chercher la Vérité, le sens de notre présence en ce monde, etc.
Quel que soit notre ‘‘choix’’, nous aboutirons ‘‘quelque part’’ : Nous préférerons une religion ; nous adopterons telles ou telles autres croyances ; nous donnerons de notre temps à l’étude et la pratique de certaines disciplines et, en fonction de nos mentalités, nous nous dirigerons plutôt vers les sciences, les philosophies, les disciplines spirituelles ; peut-être envisagerons nous de tirer le ‘‘meilleur’’ d’un certain nombre de ces disciplines afin d’obtenir un système d’ensemble d’où émerge l’idée d’une unité fondamentale. Cette liste n’est heureusement pas limitative, de nombreuses ‘‘voies’’ s’offrent à tous ceux et celles qui cherchent à comprendre la nature de l’univers et donc leur propre nature.
Si, un jour, le Mystère est circonscrit et localisé dans un des domaines évoqué précédemment, le ‘‘chemin’’ emprunté n’a pas été initiatique et révélateur d’une Présence se suffisant à elle-même. Dans ces conditions, le Mystère est oublié et trahi ; il reste les ornières rigides d’une croyance qui a eu les faveurs de notre intellect et de notre mentalité affective, c’est-à-dire les faveurs de notre moi individuel.
Mais aussi, un autre jour, le mental peut cesser définitivement de poser son regard sur le Mystère, et s’éloigner franchement du besoin de s’attacher aux explications. Le ‘‘chemin’’ emprunté a été alors initiatique : toutes les tentatives en vue de saisir le Mystère ont subi l’humiliation de la défaite. La Présence silencieuse se déclare comme une ode à la nature de Cela qui est, et qui se manifeste de mille façons dans la totalité du monde, car toute création est un témoignage de la Présence du Mystère accepté sans condition. Alors le besoin de savoir, de trouver, d’expliquer, est définitivement sans importance car le mental, ayant fait son chemin jusqu’au bout de lui-même, connaît ses limites et ne s’impose plus la prison de l’ignorance. L’humilité à fait son œuvre, nous sommes désormais libérés de l’arrogance d’un moi qui, par orgueil, se refusait au Mystère.