(Revue Panharmonie. No 167. Mai 1977)
Le titre est de 3e Millénaire
Compte rendu de la réunion du 7.2.1977
Cette réunion tourna autour du problème particulier d’une des participantes, à savoir l’agressivité dont elle dit souffrir et qui pense-t-elle, provoque en elle une diminution vitale. Les gens, dit-elle, se déchaînent contre elle dès qu’ils s’aperçoivent qu’elle est différente d’eux et que les mobiles auxquels elle obéit sortent de leur compréhension.
M. Monod-Herzen : Ce n’est pas la peine de donner une telle importance à l’agressivité des autres, la seule réponse, c’est l’indifférence, le sentiment que cela ne vous intéresse pas. Quant au détachement, s’il s’exerce contre l’agressivité des autres, c’est très bien, si c’est vis-à-vis de quelque chose qu’il faut faire et qu’on ne veut pas assumer, c’est une autre question.
Un participant trouve qu’il y a plusieurs formes d’agressivité et que le fait d’ouvrir une porte en est une, de même que le fait de manger.
M. Monod-Herzen : Le mot renoncement qu’on prononce si souvent, m’a fait remarquer qu’on ne peut renoncer qu’à ce qu’on possède. Quant à l’agressivité, certains gestes ne sont pas répréhensibles. Les animaux en grande partie ne peuvent se nourrir qu’en tuant d’autres animaux.
La participante : L’agressivité est une manifestation psychologique d’une future violence.
M. Monod-Herzen : Ouvrir une porte n’est pas une agression, c’est une initiative, le fait de soulever un poids n’est pas une agressivité contre la loi de la pesanteur. On peut être agressif envers un être, pas envers un objet. Tout dépend d’ailleurs du sentiment qu’on a quand on agit. Nous sommes tellement imprégnés de l’idée de lutte et de guerre, que dans notre langage courant on parle de victoire, de stratégie, d’organisation, etc. Nous sommes intoxiqués par l’idée de la lutte et du combat à propos de n’importe quoi. Les gens pensent avec des mots qui sont agressifs parce qu’ils ont cela en eux-mêmes. Si on veut arriver à ne pas en souffrir, il faut développer en soi ce qu’on appelle d’un mot extrêmement vague : « l’égalité d’âme ».
On en revient à l’agressivité envers les objets. Le participant pense que tout ce que fait l’homme répond à un besoin et que tout ce qu’il fait est donc égoïste, donc agressif.
M. Monod-Herzen : S’il en était toujours ainsi personne n’éprouverait le besoin de se sacrifier ou tout au moins de ne pas avoir une attitude égoïste vis-à-vis des autres, cela existe. Vous parlez de l’animal, non de l’homme, nous ne sommes pas que des animaux pensants, nous avons des aspirations d’une autre nature, qui nous poussent à nous dépasser nous-mêmes. Regardez à quel point les gens actuellement mécontents cherchent à sortir d’eux-mêmes pour arriver trouver quelque chose de vraiment nouveau. Chaque être a le besoin d’évoluer, ce n’est pas de l’égoïsme, pas plus que de manger tous les jours. L’égoïsme est de tout ramener à soi.
Mme Forget préconise deux attitudes pour faire face l’agressivité. L’une consiste à voir dans l’autre le meilleur du meilleur et d’aller vers lui les mains tendues. L’autre, c’est de jouer la comédie de la violence tout en ne l’étant pas.
M. Monod-Herzen : La violence est toujours une marque de faiblesse et de crainte. C’est nous qui sommes responsables de la réaction de l’extérieur. Les animaux y sont très sensibles : si vous avez peur d’eux, ils vous attaquent. Votre peur est alors une agressivité qui suscite celle des autres. L’attitude que nous aurons vis-à-vis des événements transformera leurs conséquences. Je crois en la sincérité et en l’extraordinaire puissance non de l’indifférence, mais de la tranquillité, de la sérénité. Quand vous donnez prise, vous n’êtes plus libre.
Mme Forget amène la question de l’importance de la respiration. Une mauvaise respiration entraîne une baisse de vitalité.
M. Monod-Herzen : Le physique joue un rôle très important. C’est dommage que vous ne fassiez pas de sport. Vous avez laissé en friche un champ qu’on vous a offert. C’est là une chose très importante et non une plaisanterie.
Mme Forget : C’est très important, votre respiration et votre nourriture conditionnent votre psyché.
M. Monod-Herzen : Vous êtes comme la personne qui dit : « J’ai horreur des épinards, je n’y ai jamais goûté ! »
La participante : Ce qui a trait au corps ne m’intéresse pas.
M. Monod-Herzen : C’est un grand tort parce que vous êtes dedans et que vous ne pouvez vous en passer.
Un participant parle de l’anorexie qui est souvent due, même chez des enfants en très bas âge, à une cause émotive.
M. Monod-Herzen : Nous avons dans une réunion antérieure, constaté que le domaine de l’affectivité était le lien entre l’organisme et les réactions mentales. Si vous négligez un des deux, vous allez avoir une mauvaise transmission. Il faut arriver à un certain contrôle, ne pas laisser le corps faire n’importe quoi sous peine de réactions sur notre sensibilité. Il est important que le physique ait ce dont il a besoin, c’est-à-dire de trois choses essentielles : suffisamment de mouvement, de nourriture et d’air à respirer. Pourquoi le bébé dont il a été question refuse-t-il de manger ? Ce n’est pas pour une question de santé, ce qui serait normal. C’est probablement parce qu’il a fait une expérience, même peut-être à travers sa mère avant de naître, qui a laissé une trace dans sa sensibilité et que, par conséquent, il refuse tout ce qui lui rappelle la nourriture.
Le manque de vitalité dont vous parlez, c’est vous qui le provoquez, vous faites tout ce qu’il faut pour cela. Vous êtes bien équilibrée au point de vue mental, mais pas au point de vue physique. D’où voulez-vous que vienne la vitalité, si ce n’est de votre nourriture ? Peut-être dans des temps futurs arriverons-nous à capter notre vitalité directement du milieu extérieur, mais pour le moment, non. Votre baisse de vitalité peut aussi être due à votre sensibilité, à votre peur d’être blessée par le monde extérieur. On pourrait dire que vous êtes une maison dont les fondations ne sont pas faites comme elles devraient l’être.
M. Monod-Herzen alors analyse avec la participante lesquels des cinq sens présentent un intérêt pour elle et arrive à la conclusion qu’il n’y en a que deux sur cinq : Cela ne suffit pas, vous êtes quelqu’un à qui on a confié un tas de belles choses et qui ne s’en sert pas. C’est votre droit, mais ne vous en plaignez pas ensuite. Votre jeunesse vous rend possible de développer en vous ce qui ne l’est pas. Je crois que cela vous rendrait très heureuse.
Mme Forget aborde la question du champ énergétique que nous sommes, qui est coloré et qu’en Inde on appelle le corps subtil.
M. Monod-Herzen : Les couleurs n’existent que pour les gens qui ont cette sensibilité particulière qu’on nomme clairvoyance. Ce qui a pu être photographié, c’est le champ électrique qui entoure notre corps et qui en effet est très important, mais qui est physique. Les Indiens disent qu’il est la liaison entre le physique « gros » et le physique subtil.
Mme Forget : Dans les photos, les points d’acupuncture apparaissent comme des points lumineux.
M. Monod-Herzen : La médecine indienne comme la médecine chinoise, sous des formes différentes, est basée sur une même idée centrale : les états de santé et les états de maladie sont des états d’équilibre ou de déséquilibre entre deux forces qu’on peut appeler positive et négative. L’une n’est pas meilleure que l’autre, les deux sont indispensables. Le but du médecin est d’établir l’équilibre entre les deux. La maladie commence toujours dans le corps subtil, c’est-à-dire par un déséquilibre énergétique qu’on ne voit pas, mais qui a des conséquences physiques. Si on séparait le corps subtil du corps grossier, l’individu ne pourrait pas vivre. Et pourtant il aurait tout, la mécanique serait intacte, mais il n’y aurait plus d’énergie pour la faire marcher.
Pour la participante le fait d’avoir « choisi » cette vie, c’est parce qu’elle correspond à ce qu’on est et qu’elle est une résultante de notre état d’évolution. Ceci dit les bijoux, les vêtements et tout cela, n’ont pas d’importance, ce sont des choses sociales.
M. Monod-Herzen : Mais de quel droit opposeriez-vous aux gens queque chose de laid à voir ? La Mère disait que la coquetterie était un devoir, car on n’a aucun droit d’opposer aux gens quelque chose de laid. L’essentiel est de ne pas mentir.
Puis on parle de l’influence des couleurs et des expériences qui ont été faites d’éliminer le rouge en faveur du bleu ou du vert, ce qui a eu pour effet de supprimer les accès de violence.
Compte rendu de la réunion du 7.3.1977
Au sujet d’une personne dont l’état dépressif a été guéri par le yoga : Les exercices de yoga indien sont des redressements des mauvaises habitudes prises tous les jours dans la vie extérieure. On ne risque absolument rien avec les postures. Par contre, si on n’est pas dirigé par quelqu’un de compétent, les exercices respiratoires peuvent agir sur le cœur et les poumons. Lorsque vous arrivez à aller jusqu’au bout de la technique respiratoire, vous êtes à même de maîtriser et de diriger ce que les Indiens appellent l’énergie vitale. Le professeur Von Durckheim demandait à un Moine Japonais quels étaient les exercices respiratoires qu’il pratiquait, et celui-ci lui répondit non sans humour : « Le premier qu’on n’a jamais appris, c’est-à-dire la respiration naturelle. » Et, en effet, il n’y en a pas de plus difficile. La vraie maîtrise est de respirer sans aucun effort, avec un rythme toujours régulier, ne variant pas suivant votre pensée, et qui correspond au rythme du cœur. La respiration est le seul élément vital qui dépende dans une certaine mesure de notre volonté. La vraie rétention est celle qui se produit quand on n’y pense pas. Dans le calme de la méditation le rythme respiratoire baisse et le rythme cardiaque aussi. Se remplir d’air volontairement et rester gonflé est extrêmement mauvais, parce que tout le reste de l’organisme doit être parfaitement calme, pour entraîner au point de vue de la conscience, un calme de la pensée. Dans la méditation le calme intérieur, le calme complet, peut aller jusqu’au silence mental total. C’est une expérience très curieuse. On est parfaitement conscient et il n’y a aucune pensée, aucun sentiment. C’est une impression de repos extraordinaire.
Puis on passe au sujet prévu : L’influence du physique sur le psychique et inversement celle du psychique sur le physique.
Le mot psychique n’ayant pas le même sens pour tout le monde, M Monod-Herzen préfère parler de conscience. D’après Sri Aurobindo, la psyché est la partie de nous-mêmes qui, ayant perdu le Ciel, essaye de le retrouver. C’est ce qu’on appelle l’âme, mais ce terme aussi suscite des controverses.
Une participante se préoccupe du phénomène de la vie : y a-t-il un moment déterminé où la matière va s’animer, provoquée par un élément extérieur ?
M. Monod-Herzen : Ce que vous dites là est extrêmement important. C’est un sujet très vaste. Il y a peu de chance pour que, en dehors de vous-même, l’esprit agisse sur la matière, quoique je ne prétende pas que ce soit absolument impossible. Je n’en ai pas l’expérience. Intérieurement incontestablement, mais pas n’importe quand. Il s’agit finalement de savoir à quel moment la matière devient vivante. Il y a une interaction continue. Le cas soulevé est celui de la naissance, mais au risque de vous paraître affreusement matérialiste, je vais vous parler d’un cas beaucoup trop simple pour que vous y pensiez, c’est celui de l’alimentation. Prenez une matière physique et elle devient vivante par assimilation dans votre corps. Vous faites tous les jours ce petit miracle de transformer quelque chose qui n’est pas vivant en quelque chose de vivant. Nous ne savons pas comme cela se passe. Les Alchimistes de la Renaissance et du Moyen Age y avaient pensé. Ils parlaient de certaines transmutations. Mais voyez ce qui se passe dans le corps d’un être vivant : mon cheval mange de l’avoine et c’est un cheval ! Il y a une destruction raisonnée de la matière. Elle est démontée et l’organisme a la possibilité de choisir dans ces éléments et de les réintégrer dans une construction nouvelle qui est un muscle, un os, une autre partie de l’organisme qui est vivant, non pas à cause de son origine, mais du fait qu’il est dans un système qui possède cette propriété. Les Indiens parlent de l’énergie vitale comme d’une énergie particulière qui a cette possibilité de rendre vivante une nouvelle combinaison des éléments qui ont été séparés. La conscience peut être mise dans la partie. On commence par se nourrir après quoi le corps qui, à la suite d’une longue évolution, a son plan de travail, fait le reste. Il est évident que si des états plus ou moins pathologiques interviennent, les choses sont différentes. Mère disait qu’il ne fallait jamais ni manger, ni s’endormir lorsqu’on est fatigué, parce qu’on a alors de mauvais rêves ou une mauvaise digestion. Mieux vaut se détendre avant.
Le processus de la gestation est le même, sauf qu’il est déplacé ; c’est-à-dire que l’assimilation se fait en deux fois, la mère prend ce dont elle a besoin et il y a une voie parallèle qui va construire l’enfant à partir de ces éléments. Le choix est différent. La membrane qui sépare le sang de la mère de celui de l’enfant dans le placenta, fait un filtrage en laissant passer certaines choses et pas d’autres. C’est tout un mécanisme nouveau qui se déclenche. Mais la liaison entre le psychique et le physique existe aussi entre la mère et l’enfant. Une émotion violente de la mère peut tuer l’enfant.
Un participant pense qu’il y a une instance au-delà du psychisme et du physique qui est la plus intéressante et, qui ne peut s’exprimer qu’à travers eux et dont le développement se fait en même temps dans le domaine de la vie. Pour lui le psychique est une instance physique subtile par rapport au corps qui est grossier. Si on prend une croix, nous avons un centre et deux points, l’un en haut, l’autre en bas. Le psychique serait cette instance intermédiaire qui comporterait une partie du haut dite spirituelle et une partie du bas, dite physique.
M. Monod-Herzen : Dans la métaphysique indienne le quatrième plan, celui du mental est divisé en deux parties : le mental inférieur et le mental supérieur qui tend vers l’abstraction. Et puis, il y a le supramental qui ne nous est pas accessible. Alors, où mettez-vous la sensibilité ?
Le participant : Incontestablement dans à la fois les deux aspects du psychique, la partie physiologique qui donne naissance à la partie psychique va donner la vie à une sensibilité. On ne peut pas dissocier la partie mentale du psychisme qui, pour moi, est une instance physiologique au même titre que le physique, mais beaucoup plus subtil.
M. Monod-Herzen : Le psychique serait-il pour vous ce groupement du côté sensibilité, du côté vitalité et du côté mental ?
Le participant : C’est le groupement de tout cela. Dans un certain sens ce serait l’essence, une substance plus subtile que la matière. Et au-delà de ces deux instances il y a la Réalité qui englobe tout.
M. Monod-Herzen : Les Indiens distinguent le physique ordinaire du physique subtil, qu’ils distinguent du vital, des sensations et surtout du sentiment qui est autre chose. Et ils mettent le mental encore au-dessus — si on peut dire — ou au-delà, ce qui fait qu’ils ont une série de gradations. En fait ce n’est pas séparé, ce sont les marches d’un même escalier.
Les Indiens ne croient pas qu’il y ait une séparation dans ces domaines. Nous formons un ensemble et nous sommes en interaction les uns avec les autres, même si nous ne parlons pas.
Et M. Monod-Herzen cite l’exemple de Von Durckheim qui médita pendant une demi-heure en présence d’Ananda mayee Ma, dans le silence le plus complet et en sortit émerveillé et transformé, et celui du Père Jean-Marie, Supérieur des Carmes, qui médita en présence du Swami Ramdas et qui, pour la première fois après l’avoir tant désiré, eut la conviction à ce moment de la présence du Christ.
Voici, ajoute M. Monod-Herzen, des exemples de l’action du psychique sur le psychique, grâce au calme du physique.
Une participante : Si le physique agit sur le psychique, les individus partent au départ avec des données différentes, il y a inégalité de chances.
M. Monod-Herzen : Il est certain que l’individu sédentaire et celui qui fait du sport n’arrivent pas au même point et n’ont pas les mêmes activités psychiques. L’inverse est vrai également. Selon la naissance et la caractérologie de chacun, certains auront tendance à faire du sport, d’autres à une activité psychologique, d’autres ni à l’un, ni à l’autre. Les gens ne peuvent pas être rangés dans une même catégorie. En morphologie il y a quatre types humains chez lesquels domine soit le système musculaire, le système digestif, le système respiratoire ou le système cérébral. Nous pouvons naturellement avoir les quatre à peu près équivalents, mais cela n’est pas favorable à la résistance physique. Il faut avoir une dominante et plus elle sera dominante, plus l’individu aura de résistance.
Un participant : Par sa naissance même, sa physiologie, sa caractérologie, sa morphologie, un individu aura des tendances particulières, il n’y a donc pas égalité au niveau physiologique.
M. Monod-Herzen : Ce n’est pas une question de chance, il ne sera pas pire qu’un autre. Il aura simplement besoin d’une vie qui soit conforme à son tempérament. Le problème des handicapés est un problème extrême, ils sont des victimes.
Ce n’est pas une différence de chances que d’avoir des tendances parfaitement déterminées, c’est une différence du mode de vie et l’individu a toutes les chances de se réaliser dans son domaine.
Un participant : C’est en quelque sorte le sens même de notre existence que d’avoir au départ des caractérologies différentes.
M. Monod-Herzen : En conséquence chacun de nous a son destin particulier qu’il doit découvrir et suivre. Si nous avons des aspirations à nous dépasser, le chemin pour y arriver n’est pas le même pour chacun de nous.
Une participante : Si tout était équilibré, ce serait la mort, l’immobilité complète.
M. Monod-Herzen : Exactement et c’est ce qui fait que j’ai horreur des programmes. Il n’y a pas de privilégiés. Chacun de nous à sa naissance a le maximum de ce qu’il peut avoir, mais il est libre d’en faire ce qu’il veut. Il y a toute une technique pour arriver à la connaissance de soi, le type de méditation du Rajayoga en est une. C’est une connaissance en partie double : d’une part vous prenez connaissance de votre passé, c’est l’héritage avec lequel vous arrivez et, en même temps vous prenez connaissance des aspirations que vous avez à dépasser. L’expérience de tous les jours peut vous la faire acquérir, mais se servir de la médiation est plus direct ; à une condition, c’est qu’elle corresponde à la vie et qu’elle soit appliquée à la vie courante.
Se retirer du monde, ne plus avoir de vie sociale, c’est pour des êtres exceptionnels. Ce à quoi il faut arriver, c’est à l’harmonie entre la vie extérieure et la vie intérieure. Il faut — et c’est là un point plus délicat — perdre l’idée qu’on fait quelque chose, que je fais quelque chose, mais accepter que « je » n’ait pas d’importance si ce n’est de servir librement au passage d’une énergie qui va harmonieusement se manifester à l’extérieur, à la place où se trouve ce corps, et cela s’arrête là. Ce que j’appelle « moi » à l’état ordinaire, n’est qu’un reflet de la partie supérieure qui fait la dignité de l’être.