La thérapie par les sons : cristal et vibra-sons... par Peter Guy Manners

A partir de ces prémices nous pouvons présumer que l’organisme humain est entouré d’un bruit fonction de l’agitation moléculaire des organes du corps. Nous pouvons voir aisément que chaque organe aura son propre champ sonique — son propre son, ou bruit, si vous préférez. Détecté convenablement, celui-ci devrait nous fournir des informations sur les processus qui se déroulent dans un organe donné. Nous devons aussi garder à l’esprit que puisque les cellules et les molécules du corps humain sont constamment détruites et renouvelées, ce qui maintient leur identité — quoi que ce soit — ne doit pas changer et s’il change, une déformation ou un changement de ses constituants chimiques doit en résulter.

(Revue CoÉvolution. No 6. Automne 1981)

Au commencement était le Verbe… et bien sûr, c’était un son, un son qui mit en forme l’univers, comme le OM de la tradition hindoue.

De tous temps le pouvoir qu’exerce le son sur notre vie a été reconnu par les civilisations du monde entier. Il est des sons qui apaisent et guérissent, d’autres qui excitent et font souffrir. Les légendes, les traditions, la littérature et l’histoire nous rapportent de multiples cas de guérison du corps ou de l’âme grâce à la musique. Mais sur quels fondements s’appuie cette forme de thérapie ? N’est-elle qu’une série de recettes empiriques ou peut-elle devenir la médecine de l’avenir ?

Le Dr Peter Manners (http://www.drpeterguymanners.com/ ), naturopathe et ostéopathe anglais, était directeur du Centre de Recherche Scientifique et Naturopathique de Bretforton. Il possédait une longue pratique de l’utilisation des fréquences audibles, ainsi que de la lumière et des couleurs, dans le traitement des maladies. Il a montré que cette science existe déjà depuis un bon nombre d’années et qu’elle repose sur des bases que nous commençons à connaître de mieux en mieux.

G. B.

On peut affirmer sans exagérer que périodicité et rythme sont des phénomènes universels. Pour l’illustrer un seul exemple suffira : l’action d’un muscle strié du squelette. Les contractions du muscle mettent en jeu de réelles vibrations sonores qu’un micro suffisamment sensible et précis peut rendre audibles à un observateur. Même lorsque la contraction est la plus intense, ces vibrations sont toujours présentes et leurs fréquences restent dans le spectre audible. Ainsi tous les processus qui se déroulent dans les muscles striés (actifs) sont organisés comme des vibrations. Les processus chimiques, diélectriques, structurels suivent des schémas réguliers imposés par les vibrations.

La nature des sons

Avant d’aller plus loin sur ce sujet, examinons la nature fondamentale du son. Nous l’associons aux objets que nous voyons et nous dépendons d’une sorte de carte du monde extérieur basée sur les perturbations qui atteignent nos oreilles à travers l’air, à partir d’événements se produisant à quelque distance de nous. Ainsi le son implique la création d’une sorte de perturbation, d’une énergie qui s’étend dans toutes les directions et perd de la puissance en s’éloignant de sa source. L’expérience nous a aussi appris que les objets en vibration produisent un son. Nous pouvons sentir, palper l’effet vibratoire d’un son suffisamment puissant sans utiliser nos oreilles : une voix forte, une corde d’un instrument de musique feront trembler ou vibrer tables et chaises à leur contact.

Le son est-il un flot d’atomes comme l’imaginait le philosophe latin Lucrèce ? Si oui, nous pourrions occasionnellement constater que des sons différents se combinent, ou qu’un son en déplace ou en dévie un autre. Mais ce n’est pas le cas. Des perturbations très violentes de l’atmosphère, comme les ondes de choc d’une explosion ou d’un avion se modifient effectivement et interfèrent les unes avec les autres. Mais si l’on reste dans la gamme générale d’intensité des sons audibles, ceux-ci passent librement l’un à travers l’autre et n’interfèrent jamais entre eux.

Le son est par conséquent une forme d’énergie, un transport d’énergie comme les vagues qui se déplacent sur un champ de blé sous l’effet du vent ; c’est un mouvement, tantôt ici, tantôt là-bas plus loin, mais les tiges restent enracinées dans le sol.

Le son est un agrégat de l’air, qui se déplace à travers l’air ; l’air ne bouge pas corporellement d’un lieu à l’autre, mais il peut servir de support à n’importe quelle onde sonore indépendante.

Que se passe-t-il quand le son n’a plus ce support de l’air pour se déplacer ? Que se passe-t-il dans un matériau auquel on impose une vibration et un son ? Pour résoudre ces questions, il a fallu développer et appliquer des méthodes très précises. L’emploi des oscillateurs en cristal en est un exemple. Quand le cristal est excité par des impulsions électriques, il subit une déformation. Si les impulsions sont appliquées l’une après l’autre le cristal vibre réellement et ses vibrations peuvent être communiquées à n’importe quel objet. Grâce à ce dispositif nous connaissons les conditions précises de réalisation de l’expérience : la fréquence exacte, l’amplitude, la phase des vibrations. Par conséquent nous connaissons les impulsions précises transmises à l’objet. Plusieurs impulsions peuvent être transmises ensemble, ou une par une. L’expérience peut être continuée aussi longtemps que nécessaire. Et elle peut être répétée n’importe quand.

De cette manière, il est possible de découvrir et de visualiser une phonologie d’effets vibratoires et ondulatoires que nous avons appelée « cymatique »[1]. Des phénomènes caractéristiques peuvent être observés : recroquevillement, flot, circulation, rotation, turbulence, interférences, harmoniques, etc. Ces catégories de phénomènes, cependant, ne sont pas isolées, mais s’associent entre elles de diverses manières et elles sont, en fait, organisées en une structure unitaire complexe. Il est extrêmement important de conserver à l’esprit cette complexité et de ne pas analyser les phénomènes, car c’est l’unité même de ces processus qui constitue leur réalité. L’observation attentive des structures excitées par des vibrations et des sons montre qu’elles bougent invariablement comme un tout. Elles ne se désagrègent ni ne se fragmentent, mais bougent de façon collective. Il est donc légitime de parler d’un processus total, holistique. De nouveau, nous voyons une unité dans la façon dont les schémas structurels et les processus dynamiques apparaissent dans une seule et même configuration. Tous sont soutenus par les processus vibratoires sous-jacents.

Une médecine de l’avenir : la cymatique

La cymatique ou l’emploi des sons en médecine sera certainement une science très importante dans l’avenir. Mais il faut d’abord comprendre le fondement de ce concept. Par conséquent, j’aimerais citer quelques lignes du physicien Sir Oliver Lodge[2] à propos de la nature et des propriétés des molécules :

« Une particule ne peut pas frémir ni bouger sans perturber le milieu dans lequel elle se trouve. Un bateau ne peut pas osciller d’un côté sur l’autre sans perturber l’eau sur laquelle il flotte, sous forme de rides ou de vagues. Un électron ne peut pas vibrer dans l’espace sans en même temps faire vibrer celui-ci par des ondes électromagnétiques. »

Et peut-être au même moment où il écrivait ces lignes un grand médecin et chercheur américain le Dr Abrams précisait :

« En tant que médecins, nous n’osons pas nous tenir à l’écart des progrès récents et stupéfiants des sciences physiques, et séparer l’entité humaine des autres entités de l’univers physique, que l’objet de nos différentes sensations soit un homme sain ou une simple masse de tissus malades. Dans les deux cas, nous sommes en présence d’un agrégat d’atomes en vibrations qui, en se combinant, constituent tout ce qui existe. »

Par ces mots, écrits il y a une cinquantaine d’années, Abrams proclamait qu’il acceptait un fait qu’il n’est plus possible de nier actuellement : les molécules qui forment nos tissus sont des entités électriques, et une grande proportion des maux dont souffre l’humanité est d’origine énergétique, ce sont des déviations électriques par rapport à la normale dans la structure moléculaire des tissus et des cellules qui forment la substance de notre corps.

Les ondes sonores transmises à travers l’air par des cloches de structure différente auront des caractères différents ; de même les ondes électroniques transmises par des molécules en vibrations différentes seront différentes. Ainsi sommes-nous quasiment sûrs que les vibrations, ondes ou radiations émises par une cellule cancéreuse doivent être disposées différemment de celles d’une cellule tuberculeuse ou affectée d’une autre maladie. On aura l’onde de la tuberculose, l’onde du cancer, l’onde de la malaria, l’onde du streptocoque et si vous voulez aussi l’onde du soufre ou de la quinine.

Notre corps ressemble à un cristal

A partir de ces prémices nous pouvons présumer que l’organisme humain est entouré d’un bruit fonction de l’agitation moléculaire des organes du corps. Nous pouvons voir aisément que chaque organe aura son propre champ sonique — son propre son, ou bruit, si vous préférez. Détecté convenablement, celui-ci devrait nous fournir des informations sur les processus qui se déroulent dans un organe donné. Nous devons aussi garder à l’esprit que puisque les cellules et les molécules du corps humain sont constamment détruites et renouvelées, ce qui maintient leur identité — quoi que ce soit — ne doit pas changer et s’il change, une déformation ou un changement de ses constituants chimiques doit en résulter. Le corps humain, comme tout organe, n’est pas un tas de matière accumulée au hasard, mais une entité soigneusement organisée, et par conséquent possède certaines analogies avec un cristal.

La première question que l’on peut se poser est de savoir s’il est possible de démontrer la validité de notre présumé champ sonique du corps humain ? Quelles expériences pourraient en apporter la preuve ? Remarquons d’abord que ces sons doivent être extrêmement faibles, sinon nos oreilles les détecteraient. Il faut donc utiliser un détecteur très sensible. Toutes sortes d’appareils ont été inventées pour détecter de tels sons, et on peut affirmer maintenant d’une façon générale que tous les objets, y compris le corps humain, émettent des ondes sonores et possèdent un champ sonique ou cymatique.

Bien sûr, chaque individu possède ses traits particuliers, une configuration propre de tons ou de formes, dépendant de sa position géographique, de son état de santé. Cette radiation sonique se heurte aux objets environnants qui la réfléchissent partiellement et par conséquent, selon l’environnement, une onde stationnaire peut nous entourer, avec ses nœuds et ses ventres. Quand nous nous déplaçons, le champ sonore qui nous entoure se modifie en conséquence tout en conservant sa configuration fondamentale. On peut énoncer la loi générale suivante :

« Cette radiation, et sa configuration, est due à la distribution de la matière et à sa mutuelle co-relation pour chaque individu. La nature chimique réelle de la matière, sa température, sa position, sa forme, etc. sont impliquées par cette définition. »

Vibrations, tout est vibrations

Nous voyons ainsi que l’harmonie est le secret de la santé parfaite. A l’intérieur du corps humain, tout écart par rapport à cette harmonie se traduira par un mauvais état de santé. Pour que cette harmonie subsiste, il faut que chaque molécule du corps joue son rôle dans le tout. Toute déviation, tout déplacement quelconque renversera la configuration générale des harmonies du corps. Si une molécule bouge, les autres réarrangeront immédiatement leurs mouvements en fonction de ce déplacement, et l’ensemble sera modifié. La matière s’accumulera donc selon les forces agissant dans la configuration qui interfère sur l’ensemble.

Ainsi par exemple la croissance du foie sera en harmonie avec sa configuration vibratoire et celles des organes voisins. Si une impulsion étrangère ou parasite pénètre ce champ, et vibre en dissonance avec le foie, elle produira un désaccord qui influencera par ses propres vibrations celles des molécules du foie, leur imposant une sorte de vibration forcée qui décalera leur phase, diminuera ou augmentera le rôle de telle ou telle composante.

Si le foie est assez fort, c’est-à-dire s’il fonctionne à sa pleine capacité et s’il n’est pas entravé par des perturbations étrangères antérieures, il résistera et finalement forcera l’impulsion parasite, ou la matière étrangère, à vibrer à son propre rythme et selon sa propre configuration. Le parasite n’aura fait qu’atténuer légèrement la vibration des molécules. Mais au contraire, s’il se trouve en résonance avec une des composantes du mouvement vibratoire du foie ce parasite acquerra une certaine force et pourra imposer sa propre vibration à cet organe. Habituellement il se produira une réorganisation moléculaire au détriment de l’organe et du corps entier, la santé ou l’état d’équilibre seront perturbés.

Le sang, pensons-nous, possède une très forte capacité pour absorber de telles configurations vibratoires parasites qu’il véhicule à travers tout l’organisme. Cependant en général les autres organes ne sont pas en résonance avec cette fréquence particulière. Néanmoins, lorsque ceci se produit, une des composantes de sa configuration vibratoire se trouve amplifiée, provocant de la fièvre ou un état inflammatoire. Si l’onde malsaine n’est pas exactement en phase avec la vibration amplifiée chez l’organe concerné, des battements se produiront, avec leur pulsation. Lorsque l’amplitude du signal de l’organe en résonance dépassera la normale et que sa configuration changera, les signaux se heurteront aux tissus nerveux et seront transmis au cerveau qui les recevra probablement sous forme d’une douleur lancinante.

Si l’envahisseur est assez fort pour surmonter l’harmonie inhérente au champ de cet organe, il en prendra plus ou moins complètement le contrôle mais étant en disharmonie avec le résultat, il se disjoindra et ses tissus finiront par se décomposer. De la même manière que lorsqu’on chante dans un verre et que les vibrations créées sont en divergence avec la structure moléculaire, ou l’harmonie, du verre, celui-ci se brise et éclate en mille morceaux. D’un autre côté, il peut se produire le phénomène contraire : le tissu, au lieu de se décomposer, grandira (comme la graine sous l’influence des vibrations qu’elle reçoit) et une excroissance apparaîtra.

Retrouver l’harmonie

Ces considérations devraient permettre de justifier notre hypothèse : s’il est possible de projeter à l’intérieur du corps une résonance, ou un harmonique, sur lequel il peut s’accorder — autrement dit une configuration d’ondes corrigées — il aura de grandes chances de se réajuster lui-même selon cette configuration, et de surmonter l’intrusion. C’est le principe sur lequel est bâtie la thérapie cymatique. Les configurations de fréquences utilisées sont en quelque sorte en sympathie avec les vibrations créées par le corps lui-même ; transmises dans la structure des cellules, elles créent une harmonie intérieure.

Le son traverse le corps humain en y perdant une partie de son énergie. C’est celle-ci qui a une valeur thérapeutique. En maintenant les fréquences dans une gamme bien déterminée, le son ne risque pas d’être une source de danger lors de son passage à travers les structures du corps, et les tissus et les cellules ne craignent rien. Le corps rejette ce dont il n’a pas besoin qui le traverse immédiatement et est expulsé du côté opposé.

Quelques rapports récents confirment ce qui précède :

« … l’oscillation sonore appliquée au corps humain effectue un micro-massage des tissus et des cellules qui influe sur leur équilibre et améliore la circulation du sang, le métabolisme, les impulsions nerveuses et les glandes endocrines » (Institut Fédéral de Recherches d’URSS).

« On a constaté que les blessures guérissent un tiers plus vite quand elles sont bombardées d’ondes sonores » (Hôpital Guy, Londres).

La santé ? Une mémoire primordiale

Il est évident de tout ceci que le son va jouer un rôle important dans la médecine de l’avenir. Le diagnostic a pour but d’observer et de mesurer toute pathologie ou condition particulière du corps afin de déterminer une série de remèdes qui rétabliront une condition typique d’un bon fonctionnement général.

C’est dans les tentatives pour restaurer cet équilibre que les écoles de médecine diffèrent. La médecine orthodoxe tente d’y parvenir en administrant des enzymes, des préparations endocrines, des minéraux, des médicaments de synthèse, etc. Mais nous ne sommes que trop conscients des effets secondaires de ces produits chimiques et des dommages qu’ils causent, remplaçant parfois un état pathologique par plusieurs autres. En même temps ces actions chimiques et physiques perturbent certains électrons et certaines structures atomiques. Il est essentiel par conséquent, spécialement dans l’usage de la cymatique, que l’onde induite ne distorde pas les conditions présentes du système. Sinon, la mesure sera fausse. Par conséquent, nous devons l’accorder sur l’ordre et les fonctions naturelles, autrement dit, les sons et les vibrations existant à l’intérieur du corps. Nous voulons souligner qu’il s’agit là d’une science ou d’une médecine naturelle ; les procédés employés sont en accord avec la nature, et non pas antinaturels, ou contre les processus naturels du corps. Ce qui est induit dans le corps y est déjà présent à l’intérieur, et le corps peut donc l’absorber et le comprendre.

Un grand scientifique a affirmé que chaque cellule possède une forme de mémoire, et qu’aussi longtemps que cette mémoire est intacte, la cellule fonctionnera normalement ; inversement, si pour une raison ou une autre, cette mémoire est perturbée ou perdue, la cellule se détériorera et finira par cesser de se former. En accord avec lui nous insistons sur le fait que le traitement cymatique réinduit ces « souvenirs » dans la structure de la cellule et des tissus, réallume et réactive la mémoire originale de la cellule pour qu’elle joue correctement son rôle normal.

Quelle que soit la direction que prendront les progrès futurs, nous sommes sûrs que le terrain défriché par des hommes comme le Dr Abrams ou le Dr Hans Jenny[3] et bien d’autres après eux concernant l’emploi du son continuera de s’étendre. Mais nous serons préparés à renoncer aux vieilles théories chéries de notre enfance à mesure que de nouvelles perspectives se feront jour et que de nouvelles relations seront découvertes.


[1] Cymatique : du grec kyma = flot, vague, onde.

[2] Sir Oliver Lodge, L’évolution biologique et spirituelle de l’homme, J. Meyer, 1925.

[3] Le Dr Hans Jenny a repris les travaux du physicien allemand Ernst Chladi qui découvrit au XVIIIe siècle les magnifiques formes géométriques, variées et changeantes, que produisaient différentes notes du violon jouées à côté d’un disque recouvert de poudre. Jenny consacra une dizaine d’années à l’étude de ces formes résultant de l’interaction entre la matière et les ondes, qui donnent une forme physique aux vibrations. Utilisant un cristal comme oscillateur, il put mesurer et classer scientifiquement un grand nombre de ces effets.