(Revue Énergie Vitale. No 12. Juillet-Août 1982)
La dépense énergétique est le critère de vie. Un être vivant reçoit de l’énergie et l’utilise pour entretenir son corps terrestre.
Pour dépenser cette énergie, il doit la puiser quelque part. En physiologie élémentaire, la source d’énergie d’un être vivant est l’énergie potentielle fournie par les aliments. Quels sont-ils ?
Pour les herbivores, l’aliment est végétal. Pour les carnivores, l’aliment est le tissu d’autres animaux nourris de plantes.
Donc directement ou indirectement, les apports énergétiques alimentaires proviennent des végétaux. Or les plantes présentent deux modes de transformation de l’énergie :
- à l’obscurité, la nuit, comme les animaux, elles absorbent l’oxygène et la combustion de certaines substances de leur organisme dégage du gaz carbonique ;
- par contre, le jour, un phénomène biologique essentiel va avoir lieu : la plante va capter l’énergie radiante de la lumière solaire grâce à sa chlorophylle. L’organisme végétal est alors le siège d’échanges gazeux inverses d’une combustion :
- fixation d’acide carbonique pour édifier des produits énergétiques ;
- rejet d’oxygène.
C’est la fonction chlorophyllienne. Elle permet, ainsi, la synthèse de corps énergétique (par exemple l’amidon), dont l’énergie potentielle sera libérée ultérieurement par les animaux qui auront ingéré la plante sous forme d’énergie calorifique ou métabolique ou cinétique, ou même, pourquoi pas, sexuelle ou intellectuelle ?
Ainsi, l’origine des manifestations énergétiques de tous les êtres vivants, sur notre planète, se trouve dans le soleil.
Qu’est-ce que l’ÉNERGIE ?
En langage courant, ce mot suggère : MOUVEMENT, VITALITÉ, FORCE.
Sur le plan scientifique, l’énergie est considérée comme : une équivalence de la Matière ; la matière étant, en quelque sorte, une forme condensée, comme congelée de l’ÉNERGIE. La matière elle-même n’est pas un élément opaque, inerte. Nous l’avons découverte petit à petit, en partant du cristal vers la molécule, puis de la molécule à l’atome, puis au noyau de l’atome qui nous a fait découvrir les particules, électrons, protons, neutrons et bien d’autres encore.
L’être vivant est donc une forme de cette SUBSTANCE : MATIÈRE-ÉNERGIE. La même substance, sous d’autres formes, constitue la plante, le caillou, le son, la lumière, car tout mouvement vibratoire est encore de la matière en mouvement donc de l’énergie.
Quelles sont les principales formes de l’énergie ?
On décrit 6 formes d’énergie manifestée :
— énergie calorique,
— énergie lumineuse,
— énergie mécanique,
— énergie chimique,
— énergie électrique,
— énergie nucléaire.
Mais l’énergie existe aussi à l’état non manifesté comme « en réserve » ; c’est l’énergie potentielle.
A. — Sources de l’énergie
Nous décrirons, un peu artificiellement, 3 sources :
- La première (E1), purement somatique d’origine alimentaire. Cette énergie potentielle sera utilisée par l’organisme, pour l’entretien de sa machine = ses métabolismes, qui comprennent une grande quantité de transformations : les unes fabriquent, c’est l’anabolisme ; les autres détruisent les excès d’apport, c’est le catabolisme.
- La deuxième source, plus élaborée, l’énergie E2, est fournie par l’oxygène inhalé par notre système respiratoire.
- La troisième source (E3) représente pour le matérialiste l’élément inexpliqué. Cette énergie dite cosmique, encore mystérieuse, est le facteur métaphysique qui permet à un ensemble biochimique, de devenir une cellule vivante.
La science découvre, chaque jour, des phénomènes biologiques plus précis, ainsi nous sommes déjà loin des découvertes, bouleversantes pourtant, de l’existence d’êtres vivants monocellulaires : une amibe est une cellule et c’est déjà un être vivant mais une cellule c’est un nombre immense de molécules, et nous savons, maintenant qu’il existe des êtres mono-moléculaires ; ainsi le virus de la mosaïque du tabac, qui est, comme tous les virus, un être vivant, est constitué par une seule molécule d’acide désoxyribonucléique (A.D.N.).
Cette molécule d’A.D.N. représente donc l’unité élémentaire de l’être vivant. Elle est aussi le support des caractères héréditaires chez les êtres vivants évolués.
Les biologistes connaissent exactement la structure de cette molécule d’A.D.N. qui représente une spirale et dont les constituants principaux sont un sucre : Ribose, et un complexe ou nucléotide (formé de phosphore et de protides).
La synthèse de l’A.D.N. ne pose pas de problème au biologiste mais à cette molécule, élaborée par l’homme, va manquer le facteur mystérieux qui, de cet agencement d’atomes, devrait faire un être vivant.
Ce facteur, d’ordre métaphysique, est indispensable pour que la matière statique devienne dynamique, en un mot, pour que le corps terrestre devienne un être humain.
Il est permis de penser que cette énergie cosmique intervient dans la fusion des 2 chromosomes : 1 cellule mâle et 1 cellule femelle pour donner un complexe qui sera un embryon puis un être vivant : la naissance de l’œuf ne peut avoir lieu sans cette intervention métaphysique, et lorsque l’énergie cosmique quittera le corps terrestre, ce sera la mort du corps vivant.
Il semble que cette énergie cosmique soit indispensable à la transformation de matière en être vivant et que son départ du corps au moment de la mort, libère les processus biochimiques élémentaires qui vont ramener la dépouille du corps au niveau de la cellule, de la molécule, de l’élément.
Tout cela reviendra au carbone, à l’azote, à l’oxygène, à l’hydrogène et rien d’autre… Que deviendra par contre cette énergie cosmique en abandonnant ce corps sans importance ? Toutes les hypothèses sont permises, mais ce n’est plus dans le cadre de la médecine.
B. — Récepteurs et utilisation de l’énergie
1. Énergie alimentaire (potentielle) (El)
- Les récepteurs : ce sont les organes digestifs.
- Les agents d’utilisation sont d’ordre sécrétoire ; ce sont les diastases et enzymes digestives : ptyaline de la salive, suc gastrique, bile, suc pancréatique, diastases produites par les glandes intestinales.
Les agents d’utilisation vont transformer l’aliment brut en substance nutritive assimilable.
L’énergie alimentaire, uniquement potentielle, sera donc transformée, en partie, en énergie chimique nécessaire aux transformations et en partie en énergie calorique et il en restera une énergie potentielle importante dans les substances nutritives assimilables.
C’est le sang qui recevra et distribuera les substances nutritives dans l’organisme.
2. Énergie d’origine respiratoire dont l’élément essentiel est l’oxygène
L’oxygène inhalé arrive dans les alvéoles pulmonaires et le récepteur immédiat est le sang; il va recevoir cette énergie et il va la distribuer.
Agents d’utilisation : ce sont les facteurs assurant la dynamique circulatoire.
Le sang artériel, à la sortie des poumons, pur, riche en oxygène, sera conduit dans tout l’organisme par les artères puis les artérioles, puis les capillaires artériels.
Le sang impur reviendra au poumon par un chemin inverse, capillaires veineux, puis veinules, puis veines, et le purifiera de nouveau, par l’oxygène pulmonaire.
L’énergie potentielle respiratoire va donc être transformée en énergie chimique, au niveau de chaque cellule, qui recevra l’oxygène nourricier.
En outre, une partie de cette énergie potentielle sera transformée et dépensée sous forme d’énergie mécanique à des niveaux différents :
Au niveau du cœur, qui est un muscle puissant de la qualité duquel dépend le bon fonctionnement de la « pompe aspirante et foulante » ; si le myocarde est faible, la pression du sang dans les artères va diminuer, il y aura hypotension.
Au niveau périphérique, la pression osmotique du sang, au niveau des capillaires, permet les échanges artério-veineux. Elle dépend de la dynamique générale circulatoire qui, elle-même est modulée par le jeu des petits nerfs qui conditionnent la vasoconstriction ou la vasodilatation.
Ainsi, pour l’énergie respiratoire E2, le sang est le récepteur primaire, alors que pour l’énergie E1 alimentaire, le premier récepteur est le tube digestif qui transforme les ingesta en substances assimilables et le sang, 2ème récepteur, les reçoit pour les distribuer. Ainsi les mécanismes de réception et d’utilisation des énergies alimentaires et respiratoires sont connus.
Il n’en est pas de même pour l’énergie dite « cosmique » : elle correspond au K’i hiue des Chinois : « les souffles et le sang ». Elle est le souffle vital, le principe de vie de tout l’univers où l’homme n’est qu’une forme manifestée entre la terre où il a les pieds et le ciel où il a la tête.
L’énergie générale est faite de deux mouvements complémentaires, le Yang et le Yin, le + et le – , le positif et le négatif, l’électron et le proton, le céleste et le terrestre.
C. — Régulation
Au niveau le plus bas, le plus somatique, nous avons des auxiliaires des transformations physicochimiques ; ce sont : les enzymes ; les catalyseurs.
1. Les enzymes ou ferments président à tous les processus métaboliques cellulaires, qu’il s’agisse de réaction de synthèse ou anabolisme ou de réaction de dégradation ou catabolisme.
2. Les catalyseurs, ce sont des corps chimiques indispensables, comme les enzymes, au déroulement d’une réaction chimique. Les catalyseurs biologiques les plus connus sont représentés par :
- LES VITAMINES : leur présence, même à dose infinitésimale, est indispensable pour l’assimilation des apports alimentaires ; les vitamines sont d’ailleurs étroitement liées à d’autres catalyseurs.
- LES OLIGOELEMENTS : leur présence est souvent indispensable pour activer ou inhiber une action enzymatique ; ainsi le fer joue un rôle essentiel dans la formation de l’hémoglobine, le cuivre dans les réactions concernant l’acide ascorbique.
Dans un organisme en bonne santé, la régulation métabolique élémentaire est donc assurée par le bon fonctionnement des organes digestifs et des catalyseurs.
Le budget énergétique sera équilibré si les apports correspondent aux dépenses et aux mises en réserve.
Les dépenses énergétiques dues aux combustions organiques peuvent être appréciées par la mesure du métabolisme basal ; on apprécie cette activité en mesurant l’oxygène inhalé et le gaz carbonique exhalé chez un individu à jeun, depuis plusieurs heures, et au repos ; c’est en somme la mesure des dépenses minimales d’un organisme au repos.
Certains individus brûlent plus que la normale : ils ont un métabolisme augmenté. D’autres, au contraire, ont un ralentissement des combustions : ils ne brûlent pas assez leurs apports et, pour une même ration alimentaire, ils développeront une obésité.
Les troubles de l’assimilation par insuffisance ou excès des combustions organiques sont sous la dépendance de la glande thyroïde et du système nerveux. On a comparé l’action de la glande thyroïde à celle d’un soufflet sur le feu.
Le métabolisme des hydrates de carbone dépend de facteurs énergétiques très spéciaux. A partir des hydrates de carbone, l’organisme va effectuer 3 opérations :
— une combustion avec production d’énergie ; c’est le cycle de Kreps, qui nécessite un facteur énergétique l’A.T.P. ;
— une transformation en graisse de réserve ;
— un stockage, dans le foie, sous forme de glycogène.
En dehors de ces facteurs, de régulation purement métabolique, de nombreux éléments jouent un rôle important dans l’équilibre énergétique du corps :
- les rythmes biologiques : vitesse circulatoire, rythme du cœur, rythme respiratoire, péristaltismes viscéraux,
- les constantes hémodynamiques : pression artérielle, pression veineuse, équilibre hydro-électrolytique.
- les sécrétions endocrines
- la transmission de l’influx nerveux.
Les neurones ou cellules nerveuses vont assurer trois fonctions essentielles :
— réception et intégration des signaux
— conduction de l’influx,
— transmission de l’influx d’une cellule à l’autre.
C’est grâce à la libération d’un transmetteur chimique spécifique que l’influx nerveux sera transmis d’un neurone à l’autre : acétylcholine, noradrénaline, sérotonine, acide gamma aminobutyrique.
Ces substances appelées médiateurs chimiques influencent les rythmes des organes, modifient la pression artérielle, accélèrent ou ralentissent les fonctions digestives. Elles sont les facteurs responsables de notre vie végétative vasculaire ou viscérale. Elles répondent aux agressions, aux « stress », qu’ils soient infectieux, traumatiques, ou psychiques.
Si cette régulation est perturbée, une pathologie spéciale va s’installer : les maladies dues à une mauvaise défense devant les stress.
Un organisme sain doit être en mesure de supporter les agressions de toutes sortes sans manifestations somatiques, sinon c’est l’état pathologique de non adaptation, et c’est hélas, une pathologie de plus en plus fréquente actuellement.