Gabriel Monod-Herzen
Maitrise ou harmonie?

Dans le domaine du vital, celui des sentiments sous toutes ses formes, depuis la simple douleur jusqu’à l’intuition artistique, vous avez des expériences à faire. Il est inévitable que vous vous trompiez un certain nombre de fois. L’avenir vous le montrera. Le vital a ce qu’il doit avoir. Ce qui devrait être le fond de l’éducation, mais comment l’enseigner ? — c’est d’apprendre à l’utiliser. En Europe c’est dans le domaine artistique que l’on trouve la réponse le plus souvent. Vous avez des êtres qui ont un vital très puissant, ils peuvent avoir des tas de défauts, mais ce sont de véritables artistes. Ils auront un point où le vital chez eux, atteindra un niveau supérieur. Ce n’est pas la manifestation du vital qui est mauvaise, c’est l’usage qu’on en fait.

Le titre est de 3e Millénaire

(Revue Panharmonie. No 182. Mai 1980)

Compte rendu de la rencontre du 27.2.1980

La dernière fois que je suis venu, il y a un certain temps, ma santé m’ayant immobilisé à la maison, dit le Professeur, une dame m’a posé la question « Quel rapport y a-t-il entre l’égo de chacun de nous et notre être vital ? » C’est une grande question.

La deuxième question venait de quelqu’un qui me disait que la pratique du yoga permettait d’avoir sur soi-même une maîtrise physique plus grande, maîtrise qui peut dépasser le physique — et cette personne ajoutait : « je n’aime pas beaucoup le mot « maîtrise », que pensez-vous du mot « harmonie » ? » C’est un point qui est important parce que nous avons l’habitude de donner au mot « maîtrise » la signification de quelque chose qui vient de l’extérieur. La maîtrise de soi-même consiste à s’imposer un certain nombre de choses que l’on juge nécessaires. Mais on ne peut arriver à une maîtrise complète sans harmonie.

Dans le domaine artistique il y a une technique, une pratique, mais il est bien certain qu’une œuvre musicale, par exemple, doit tenir compte de l’harmonie et, par l’harmonie, elle a une puissance de suggestion.

Ce qui explique la difficulté d’être maître de soi, c’est parce qu’il s’agit de mettre en harmonie des éléments qui, généralement, ne sont pas d’accord. C’est un grand travail qui vaut la peine d’être fait, parce qu’il donne une sérénité qu’il est difficile d’acquérir autrement.

J’ai rencontré en Inde des êtres qui avaient vraiment accompli cette transformation d’eux-mêmes aussi complète que l’on peut imaginer. Pour ces êtres qui étaient comme vous et moi, chaque événement, même le moindre, était une source de joie, parce qu’ils avaient la sensation de faire ce pour quoi ils étaient là.

Une fille d’un Président d’Amérique était venue un jour à l’Ashram. Elle était très troublée et ne savait que faire. A ce moment-là la nourriture de l’Ashram était exclusivement végétarienne. Mais son médecin lui avait dit que si elle ne mangeait pas de viande, elle allait avoir des faiblesses. Elle a posé la question à la Mère qui lui a répondu : « Si tu es persuadée, si tu crois vraiment que l’absence de viande va te faire du mal, manges-en, parce que cela sera vrai, tu auras des faiblesses. Elles ne seront pas dues à l’absence de viande, elles seront dues à ta croyance. Mais elles ne seront pas moins réelles. Naturellement, si tu pratiques certains types de méditation, ne t’étonnes pas si tu as du mal à réaliser ce que tu cherches. Tu fais un choix, je n’ai rien contre ! »

Cette notion d’harmonie est l’harmonie de la vie entière. Et la principale question, c’est là que nous allons toucher celle de l’égo, c’est le métier. Dans l’Ashram tout le monde travaille, chacun participe à quelque chose selon ses possibilités. A vous de choisir votre activité. Il ne s’agit pas d’avoir une bonne ou une mauvaise situation, car les travailleurs de l’Ashram ne sont pas payés. C’est déjà une coupure avec le monde extérieur. Mais en même temps il faut savoir si le travail que vous allez faire, sera en harmonie avec le développement de votre vie intérieure puisque vous êtes venu pour atteindre cela. On vous donnera tout ce qui est utile pour exercer votre métier et, si votre choix est sincère, vous serez considéré de la même manière, que vous soyez professeur de sanscrit ou que vous ressemeliez des chaussures. Et si vous avez été sincère, vous serez heureux, vous vous sentirez libre. Le métier que l’on fait ne compte pas, mais la perfection avec lequel on le fait à une immense importance. J’ai connu un officier qui sortait de l’armée et qui a demandé à être agriculteur et un paysan qui a demandé à faire de l’aquarelle. Il avait besoin de s’exprimer de cette manière. Au bout de quelques années il a compris que la peinture n’était pas pour lui le moyen artistique qui lui répondait le mieux et il est devenu un excellent accompagnateur de chants indiens.

Alors on oublie toutes les distinctions sociales, tout le monde est habillé à peu près de la même façon et, ce qui est plus difficile à comprendre, quand on a vécu en Inde, on ne sait plus à quelle caste on appartient : Car en Inde les contraintes sociales sont très fortes, non pas qu’un brahmane qui est de la caste la plus haute, soit plus heureux qu’un paria. Celui-ci est libre, il peut s’il le veut, avoir un harem, il peut manger tout ce qu’il veut, etc. Tandis que le brahmane a environ deux cents observations à suivre, tous les jours, il ne peut avoir qu’une femme et ne peut en changer s’il en avait envie, et ainsi de suite.

En Europe il y avait au Moyen Age trois castes très séparées : l’Église, la chevalerie et le tiers état et aucune d’elle ne voulait frayer avec la caste inférieure. Cela renforce terriblement l’égo, cette espèce de coquille dans laquelle nous sommes aussi confortables que possible et qui nous sépare radicalement des autres.

Que devient ce fameux égo ? Dans les vies que vous avez vécues jusqu’ici vous avez travaillé à le renforcer. Non seulement on dit : « moi », mais on dit « moi, je… » Or, comme je vous l’ai déjà dit, de quel droit oubliez-vous que derrière votre existence présente il y a toute une lignée de mères qui, chacune a été indispensable pour que vous existiez aujourd’hui. « Moi », c’est très gentil, mais cela signifie quoi ? Ça signifie mes souvenirs personnels, mes projets d’avenir et je me trouve entre deux choses : un passé auquel je ne peux rien et un avenir qui n’est pas réel. Et c’est cela qu’on appelle « moi » ? Quel est l’instant où vous pouvez dire « je » ? C’est maintenant, c’est l’instant qui n’est ni passé, ni à venir. A chaque minute de votre vie vous avez la possibilité d’être vous-mêmes et de choisir ce que vous allez faire. Si vous vous laissez pousser par les événements extérieurs ou par des gens, ce sera votre affaire ; mais si vous voulez être maître de vous-même et harmoniser complètement votre être, il faudra vous rendre compte que ce que vous appelez « moi », est une illusion. Non pas que cela n’existe pas, vous avez un grand arsenal de choses à votre disposition qu’il faut savoir utiliser, l’expérience, cela compte, mais ce n’est pas « moi ». Or toute la vie se passe à faire des choix entre plusieurs choses. Chez l’homme qui est moksha, comme on dit en sanscrit, qui est unifié, cela n’existe pas. Il n’y a plus de séparation. Chaque fois qu’il agit, il le fait avec tout son être et non avec la partie qui va lui faire le plus plaisir ou le moins de plaisir. Il a telle ou telle chose à faire, il la fait.

En occident nous parlons de sexes opposés. Au point de vue hindou cela n’existe pas. Les sexes ne sont pas opposés, ils sont complémentaires. A ce sujet je vous recommande un livre de Rose Vincent : Mohini, qui relate la vie d’une famille hindoue traditionaliste quoique moderne. C’est à la grand-mère de la famille à laquelle les fils, fussent-ils ministres, remettent leur solde à la fin du mois et c’est elle qui distribue l’argent selon les nécessités de chacun. Extérieurement l’homme est tout, mais à l’intérieur de la maison, c’est autre chose. La famille est harmonieuse quand chacun se sent non pas « moi », je « … », mais « moi », un élément de la famille. Chacun est obligé de tenir compte des autres si complètement, que son égo a tendance à perdre de son importance et à diminuer peu à peu. L’idéal ce n’est pas de ne pas avoir d’égo, mais de se servir convenablement de celui qu’on a.

Il m’a été demandé : « comment concilier la disparition de l’égo dans lequel on est si bien enfermé, à l’abri des contacts avec les autres, sauf avec ceux qui sont absolument nécessaires, et puis le vital qui est la partie de nous-mêmes qui maintient notre vie et qui, par définition est égoïste ? » L’égoïsme dans ce cas est une nécessité et pas du tout comme une réaction spontanée de l’être. Donc, nous avons droit à cet égoïsme.

Une participante : Comment faire un choix à l’Ashram sans avoir l’expérience de ce qu’on voudrait faire ?

M. Monod-Herzen : En regardant travailler les autres, en faisant le tour des ateliers et si vous vous trompez, vous avez le droit de changer au bout d’un certain temps.

Une participante : Y a-t-il un égo qu’on pourrait appeler inférieur au niveau de sa manifestation dans l’individu, et un égo qui ne serait plus cette manifestation, par exemple chez un brahmane, mais qui serait encore un égo ?

M. Monod-Herzen : Ego, c’est tout ce qui se rapporte à moi, je peux le manifester à tous les niveaux, matériel, affectif, mental. Ce que vous dites est vrai, il existe aussi sur des plans au-dessus du mental, c’est- à-dire dans le domaine spirituel. Nous avons tous un égo, ne serait-ce qu’à cause de notre passé et même d’un double passé le passé physique dont je parlais tout à l’heure en disant que chacun de nous a une mère, et le  passé — pour ceux qui croient à la réincarnation — de nos acquis antérieurs.

F. Catala : Il y a un problème qui préoccupe beaucoup les jeunes : le vital est indispensable. Mais comment l’être pourrait-il évoluer et prendre conscience avec un vital sans égo ?

M. Monod-Herzen : Il n’y a pas d’êtres sans égo.

F. Catala : Alors situons cet égo.

M. Monod-Herzen : Je l’ai situé avec les souvenirs et les aspirations auxquelles nous donnons une valeur purement retournée vers nous-mêmes. Le vital c’est le fait que notre vie doit être entretenue, c’est un égoïsme légitime.

F. Catala : Le processus de l’égo se retournant vers lui-même, n’est-il  pas légitime ?

M. Monod-Herzen : Non. Dans le domaine du vital, celui des sentiments sous toutes ses formes, depuis la simple douleur jusqu’à l’intuition artistique, vous avez des expériences à faire. Il est inévitable que vous vous trompiez un certain nombre de fois. L’avenir vous le montrera. Le vital a ce qu’il doit avoir. Ce qui devrait être le fond de l’éducation, mais comment l’enseigner ? — c’est d’apprendre à l’utiliser. En Europe c’est dans le domaine artistique que l’on trouve la réponse le plus souvent. Vous avez des êtres qui ont un vital très puissant, ils peuvent avoir des tas de défauts, mais ce sont de véritables artistes. Ils auront un point où le vital chez eux, atteindra un niveau supérieur. Ce n’est pas la manifestation du vital qui est mauvaise, c’est l’usage qu’on en fait. Si je me laisse aller à ma gourmandise, cela ira mal au point de vue de ma santé, mais cela ne veut pas dire que je ne doive pas apprécier ce qui est bon. Si je suis privé, il ne faut pas que j’en souffre. Si je sens un certain plaisir venant du monde extérieur et qui n’est pas lié à moi, mais qui constitue comme une harmonie de mon être avec quelque chose d’extérieur qui, pour les Hindous est considéré comme divin, c’est tout à fait différent.

Mme Langevin : Je pense que l’attachement est la preuve d’un égo trop fort.

M. Monod-Herzen Contrairement à ce que l’on croit, l’attachement n’est qu’une faiblesse. Ce que je dois apprendre à faire, c’est de recevoir ce qui est agréable ou ce qui est désagréable, comme autant d’expériences permettant de diminuer mon égo. Un artiste est capable de peindre un tableau représentant un certain idéal. Il va, grâce à sa technique, vous permettre de faire un pas que vous n’auriez jamais pu faire tout seul. Mais si vous vous attachez à la chose pour elle-même, alors cet attachement est une faiblesse. J’allais dire : « faites ce qui vous plaît, mais ne le faites pas pour le plaisir pur, faites-le pour réaliser une certaine harmonie et alors il n’y a plus d’attachement capable de nous faire souffrir.

Toutes nos sensations dans notre vie matérielle durent un certain temps, mais c’est tout. Tandis que si vous arrivez à avoir une harmonie complète avec vous-même, vous aurez ce que traduit le sanscrit  par le mot : félicité. C’est plus que le plaisir. Il y aura communion entre votre conscience et ce qu’elle possède de plus élevé. C’est le but même du yoga. Il y a en nous quelque chose qui est vraiment la source de nos intuitions les meilleures et les plus belles. Il faut s’en servir. Naturellement cela peut heurter beaucoup d’habitudes, tant pis ! Il faut savoir ce que l’on veut.

Une participante : L’égo très souvent, fait un écran à la recherche de l’être intérieur et si l’on essaye de travailler sur son égo, il se gonfle parfois et on a l’impression que sa pression se fait plus forte comme s’il défendait qu’on y arrive. Cela provient de quoi ?

M. Monod-Herzen : Cela provient de vos ancêtres dont vous avez des traces d’hérédité en vous. Si un événement a éveillé en vous quelque chose qui remonte à l’âge de pierre — et c’est parfaitement possible — à ce moment là vous trouverez un obstacle à ce que vous vouliez faire, parce que vous suivez quelque chose d’ancien au lieu de vous en servir. Il y a des tas de gens qui reviennent ainsi en arrière sans s’en rendre compte. Ils disent alors : « C’était plus fort que moi ! ». C’est une erreur, il n’y a rien de plus fort que vous et si quelque chose s’oppose à la suite d’une pression de votre part, vous risquez de déclencher des réactions qui sont pénibles. C’est presque toujours un accrochage à quelque chose du passé qui a pu être tout à fait légitime, mais qui maintenant n’a plus de raison d’être. L’homme qui boit s’accroche à son dernier verre de vin et cela devient une nécessité qui peut devenir mortelle. C’est bien l’attachement qui est grave et non le fait d’avoir bu un verre de vin.

F. Catala : Ne pourrait-on pas voir deux grandes phases dans l’évolution de l’être ? L’enfant, comme un jeune arbre, a besoin d’un tuteur auquel il est attaché. Il faut qu’il soit fixé pour faire ses racines. Si ses parents sont vraiment des modèles auxquels il fera confiance pour se former, il deviendra autonome. Puis, conscient de son vital, il va pouvoir l’employer étant adulte. Il y aura un renversement des énergies et alors il y aura attachement à ses actions, non pas pour leurs fruits, de même que l’attachement du médecin n’est pas à son patient, mais à son œuvre de médecin.

M. Monod-Herzen : Les Indiens, comme vous le savez, divisent la vie en quatre. Au moment de la dernière partie, quand leurs enfants sont mariés et qu’ils ont complètement rempli leur devoir envers la société, ils sont détachés et se préparent à terminer leur vie dans une recherche spirituelle, de leur dharma.

F. Catala : Il n’y a pas de détachement sans attachement.

M. Monod-Herzen : Tout à fait d’accord ! Chaque phase de la vie a son dharma.

Réponse à une question : L’égo, c’est la personnalité, c’est ce que nous appelons « moi ». L’égo est constitué des traces que le passé a laissé en vous et l’avenir aussi par ses projets, par vos aspirations qui peuvent être très élevées, mais qui sont toujours incertaines. Vous ne pouvez pas vous appuyer sur elles en croyant que c’est réel.

— Ce n’est pas le fait de dire « Je suis » qui est important, c’est la capacité, quand on fait quelque chose, de la faire avec la totalité de soi-même, c’est-à-dire avec ses sentiments, ses mouvements, ses pensées, tout ceci réuni dans une unité.

Question : Est-ce cela, à ce moment, que les Indiens appellent Jivatma ?

M. Monod-Herzen : Non, le Jivatma c’est le fond de la conscience qui est en contact permanent avec le Divin. C’est en nous un point de contact avec le Divin qui fait notre unité. Et lorsque cette unité est en harmonie dans une action quelconque, cela peut être considéré comme une manifestation divine. Nous en avons la possibilité parce que le Jivatma existe, mais il n’y a pas identification.

Réponse à une question : Vous décidez de faire deux choses, vous allez dans vos limites le faire de votre mieux. Mais c’est le Divin qui agit à travers vous. Donc ce qu’il faut que vous fassiez, c’est d’avoir confiance et de vous abandonner. Non pas pour éviter des difficultés ou pour ne pas prendre de responsabilités, mais pour qu’il puisse par votre intuition vous faire sentir quelle est la bonne direction.

Sri Aurobindo insistait beaucoup sur l’unité de l’humanité toute entière. Il y a des millions d’êtres qui sont comme moi, qui me ressemblent beaucoup, tous les êtres ont quelque chose de commun, mais ils ne le reconnaissent pas en général. Pourquoi ? parce que les égo les séparent. Ils se fabriquent un égo personnel, puis un égo familial, puis un égo national, puis ils font un égo multinational. Tout cela, ce sont autant de séparations qui empêchent l’unité humaine qui donne l’harmonie, et qui permettra à l’humanité de maîtriser son avenir, ce qu’elle ne peut pas faire en ce moment.

Une participante : Ne peut-on pas être complètement investi dans son égo, parce que j’ai l’impression que l’égo est nécessaire à l’incarnation et donc à l’expérience ?

M. Monod-Herzen L’égo a pris naissance dans le monde animal. Prenons les différents règnes : le règne minéral a ses réactions physiques et chimiques bien connues. Le règne végétal qui est essentiellement vital, n’a pas un égo très fort. On peut couper une fleur sans qu’il y ait douleur. On a fait des recherches là-dessus. Il faut continuer étape par étape dans la mesure où cela vous est possible, l’important c’est d’avoir confiance dans la possibilité du résultat. Vous avez des gens qui vous disent : « Ce n’est pas la peine que j’essaye parce que je n’y arriverai pas ! » Ce n’est pas vrai.

La participante : On est incarné, on est séparé les uns des autres par cet égo, mais il semble quand même qu’il y ait des relations possibles entre les êtres, des relations harmonieuses.

M. Monod-Herzen : D’accord, mais cette relation n’est pas l’égo. C’est parce que vous le dépassez que la chose est possible. Tout ce que fait une personne entièrement enfermée dans son égo, elle le fait uniquement dans le but d’obtenir un résultat et un bénéfice personnel. Là il n’y a pas de progrès possible. Mais le fait d’avoir un égo comme nous l’avons tous, — n’empêche pas que nous puissions faire des progrès très importants même. Quand vous pensez aux progrès que vous avez pu faire, même tout petits, vous vous apercevrez qu’à ce moment-là, votre égo a diminué, que son emprise est de moins en moins grande et finalement, vous acquerrez cette sérénité qui est le but de la grande prière bouddhique.