Patrice Godart : Champs de cohérence et yoga

Mais il existe aussi un autre men­tal, plus intérieur, plus profond, qui n’est plus conditionné par l’ego, l’ambition, la vanité, le désir person­nel, un mental réceptif, capable de se taire et d’écouter, de s’adapter, de s’élargir et de s’enrichir sans qu’aus­sitôt il ne se gargarise de sa propre importance. Il travaille dans la nuance, dans la subtilité, cherche à établir toujours de nouvelles rela­tions, se contente souvent de frôler des essences psychiques, comme dirait J. Ravatin, sans aussitôt vou­loir les annexer et les mettre en repè­res. Il sait se mettre à l’écoute, en silence, veille avec soin sur ces efflu­ves d’un autre monde pour qu’elles pénètrent en lui et fécondent mille sensations et pensées qui deviendront à leur tour les germes d’autres expé­riences et d’autres sensations. Il aime se fondre dans l’objet qu’il interroge et vivre au cœur des êtres et des choses quand d’autres se con­tenteraient d’un survol rapide à la surface. Pour lui, la diversité du monde ne constitue pas un fardeau de compilation, mais une voie d’enri­chissement, de relations illimitées et la source d’une joie toujours renou­velée devant le mystère d’une unité infiniment morcelée et cependant tou­jours inaltérable.

Vladimir Rosgnilk : La nécessite d'une nouvelle compréhension du monde

Cette question doit être encore transformée, mais avant d’aller plus loin, je pense qu’il faut se demander comment on est par rapport au monde, quelle position on occupe ? On va partir des assertions suivantes : le monde n’est pas, il n’est qu’un écho à un champ de cohérence. Qu’il ne soit pas, c’est ce qu’avaient assuré en particulier les doctrines orientales. Qu’il soit un écho, c’est autre chose, car on est en race d’un deuxième stade, et d’autre part il y a ce concept de champ de cohérence ; ici champ est pour domaine, quant à cohérence, que va-t-on pouvoir en dire ? Là un tournant va se faire qui va marquer peu à peu notre abandon de l’approche rationnelle : il ne sera pas donné de définition alors que dans l’approche usuelle, on commence par définir les termes et une classification se forme également rapidement.