Après le concile de Troyes, en 1128, la règle du Temple, d’inspiration bénédictine, est fixée. L’éloquence de saint Bernard oppose l’humilité de la nouvelle chevalerie, sa pauvreté volontaire, son esprit de pénitence au « courroux déraisonnable, à la soif de la gloire et à la convoitise des biens temporels » de la noblesse du siècle. Saint Bernard salue avec espoir ce signe de la présence d’un nouvel idéal chrétien « dans la Terre de l’Incarnation ». Avec la deuxième croisade, l’ordre reçoit sa tenue, fixée par le pape : un manteau blanc et une croix rouge sur le cœur, ainsi que des privilèges importants : droit de percevoir des impôts locaux, indépendance à l’égard du clergé séculier de l’endroit, possibilité d’établir des églises avec des chapelains relevant directement de Rome…