André Mahé : Une médecine de la mécanique humaine : la vertébrothérapie

Et il ne s’agit pas d’une connaissance théorique et livresque acquise en consultant des planches et en assi­milant une terminologie spéciale, ni même de celle qu’on croit posséder, pour avoir disséqué à l’amphithéâtre. Il s’agit de tout autre chose. Et, d’abord, de posséder instinctivement le sens du corps humain, de la mécanique humaine, dans sa statique et surtout dans sa dynamique. Sambucy a raison de distinguer à travers l’Histoire deux grandes lignées de thérapeutes, que l’on peut différencier non en gymnastes et conformistes, mais en biologistes et mécaniciens. De toute évidence, cette distinction corres­pond à deux types d’esprit, de sensibilité, de philosophie peut-être, encore que le mécanicien comprendra souvent les questions biologiques, tandis que le biologiste reste généralement fermé à toute véritable connaissance mécanicienne. Et depuis des siècles, la médecine occi­dentale a tourné le dos à ce qu’on appelle aujourd’hui la médecine physique, alors qu’elle était contenue dans l’enseignement hippocratique.