Robert Linssen
Vision holistique et amour

Certaines difficultés doivent être surmontées par toute personne se consacrant sérieusement et de façon intégrale à l’étude des divers aspects de la vision holistique et de l’amour. Nous tenons à souligner ici le terme « intégral ». Parce que l’examen valable et révélateur d’un tel domaine requiert l’exercice d’une qualité d’attention impliquant notre plus haute sensibilité. Celle-ci est indissociablement unie à la clarté des niveaux élevés de l’intelligence. Nous sommes ici, aux regards des logiciens et cartésiens, en plein paradoxe. Il est très naturel et utile qu’il en soit ainsi.

(Revue Être Libre, Numéro 322, Novembre 1991)

Certaines difficultés doivent être surmontées par toute personne se consacrant sérieusement et de façon intégrale à l’étude des divers aspects de la vision holistique et de l’amour.

Nous tenons à souligner ici le terme « intégral ». Parce que l’examen valable et révélateur d’un tel domaine requiert l’exercice d’une qualité d’attention impliquant notre plus haute sensibilité. Celle-ci est indissociablement unie à la clarté des niveaux élevés de l’intelligence.

Nous sommes ici, aux regards des logiciens et cartésiens, en plein paradoxe. Il est très naturel et utile qu’il en soit ainsi.

La réalité est à la fois complexe et suprêmement simple. Ces aspects apparemment contradictoires sont complémentaires et dépendent de l’attitude d’approche de l’observateur. Il s’agit là d’une évidente conséquence d’une loi universellement admise aux termes de laquelle « l’échelle d’observation crée le phénomène ». Ceci est valable tant physiquement que psychologiquement.

Dans la nouvelle physique, l’interdépendance entre l’observateur et les phénomènes observés est d’une telle ampleur que l’observateur est considéré comme « participant ». Les conséquences de cette interdépendance et de cette vision d’unité sont très vastes. L’esprit, la matière, la conscience, la vie, la mort sont les aspects d’une même Réalité qui les englobe et les domine. Les travaux de David Bohm sur la Plénitude et la conscience de l’univers sont éloquents à ce propos (1).

Ces travaux mettent en évidence l’existence d’un univers pluridimensionnel dont la nature profonde est l’holomouvement-conscience-lumière nouménale « création ». Cette Réalité dépasse toute possibilité d’expression verbale ou tentative de représentation conceptuelle.

Persister à vouloir la définir ou l’exprimer verbalement nous conduit à la formulation d’une succession de mots un peu ridicule et d’autant plus inutiles qu’ils nous conduisent à évoquer des qualités trop souvent anthropomorphiques. Ceci met en évidence les difficultés résultant de l’inadéquacité du langage courant dans le domaine fondamental qui nous occupe.

David Bohm, conscient des impasses et des difficultés de communication impliquées dans le langage traditionnel et médiatique, propose le « rhéomode ». Il s’agit d’un langage donnant priorité aux verbes par rapport aux substantifs. Ceci résulte, selon David Bohm, de la priorité de l’holomouvement par rapport aux aspects résiduels d’un univers dont l’imperfection de nos sens cache les profondeurs créatrices.

En cette fin du XXe siècle, la nouvelle physique proclame le bien-fondé de la « Vision Pénétrante » des traditions spirituelles les plus hautes (2). F. Capra, D. Bohm et le Bouddhisme enseignent « qu’il n’y a pas de choses ni d’entités statiques ». Il n’y a que des processus ou des événements. Les pierres, les montagnes, les arbres, les animaux, les « egos » ne sont que des processus partiels exprimant à la mesure de leurs structures limitées la Réalité Une et prioritaire de l’Holomouvement qui les englobe, les soutient et les domine.

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Le Piège

Dès la naissance, et même avant, nous sommes piégés par l’importance prioritaire que nos perceptions sensorielles accordent aux apparences « surfacielles » du monde extérieur. C’est, dans l’état actuel de l’évolution, inévitable. Mais rien ne dit qu’il en sera désormais ainsi. Toujours est-il que notre hérédité, notre instruction, notre éducation et les valeurs d’une civilisation hyper-technicienne, basée sur la réalité de l’ego, tendent à nous identifier exclusivement aux apparences du monde matériel. De ce fait, il est normal que nous conjuguions uniquement les verbes « avoir », « paraître », « calculer », « jalouser », « lutter », « imiter », « fuir », « conditionner », « dominer », etc., au détriment des verbes « Etre », « Créer », « Aimer ».

C’est un fait prédominant. Beaucoup spéculent sur les origines du « piège » que nous avons évoqué. Tenter de répondre à cette question nous égarerait dans un réseau inextricable d’énergies situées aux divers niveaux d’un univers pluridimensionnel. Rechercher les causes d’un tel processus est à notre avis inutile et nous priverait des énergies nécessaires à l’affrontement du Présent. Lui seul, ici et maintenant, peut nous apporter les lumières d’une perception globale immédiate. Les enchaînements causals et mécaniques du passé ne peuvent véritablement nous rendre disponibles aux richesses du Présent a-causal et intemporel.

Nous insisterons sur le fait qu’il est à notre avis bien clair que le « piège » dans lequel tombent les humains ne résulte pas de la préméditation monstrueuse de quelque entité satanique évoquée dans certaines superstitions religieuses.

L’un des facteurs principaux des crises et souffrances humaines réside simplement dans une erreur de perception.

L’« Etre » et le « Je suis »

« Etre » véritablement comporte une signification très différente de celle qui se trouve impliquée dans l’affirmation cartésienne « Je pense donc je suis ». Celle-ci n’est valable que dans un contexte limité mais doublement absurde. D’abord, celui qui l’énonce est généralement dans l’ignorance complète de la nature de la pensée, de son fonctionnement, de l’ampleur des conditionnements qui la limitent. Ensuite, le « Je pense donc je suis » cartésien n’est que l’usurpation flagrante d’une pseudo-entité dont l’ignorance contribue à s’arroger illégitimement les seuls droits à l’existence et à l’authenticité.

Autant dire « Je rêve donc je suis ». Carlo Suarès déclarait plus adéquatement « Je pense donc je me détruis » (3). En fait, nous nous détruisons non parce que nous pensons mais surtout parce que nous pensons mal et abusons de cette faculté.

Par ceci nous ne jetons pas un discrédit systématique sur la pensée. La pensée est une  fonction naturelle, un instrument. Elle s’insère dans une hiérarchie de fonctions infiniment plus vastes. Ainsi que l’exprimait Sri Aurobindo : « La pensée fut une aide, la pensée est l’entrave ». La pensée est un moyen de communication. Les problèmes surgissent dès l’instant où nous abusons de son usage. L’ampleur de cet abus conduit la pensée à se prendre elle-même pour une entité. Ce qui n’était qu’un instrument de communication se considère comme une personne, une entité. Celle-ci s’éprouve avec une sensation de continuité, de solidité psychologique encouragée par l’impression d’un arrière-plan de glissement uniforme et continu de la conscience dans la durée. Cette impression de continuité est fausse et constitue une sorte de piège.

Chacun reconnaîtra ici, les évocations du « péché originel », de la « chute », etc. L’homme a abusé du fruit de l’arbre de la connaissance, le mental. Le rapprochement est à tel point connu qu’il est devenu banal.

Immensément éloigné, à certains égards, de la « Vision holistique » ou « pénétrante », le « vieil homme », l’ego, ce milliardaire de la mémoire et du temps, s’est de plus en plus affirmé, enfermé dans la forteresse de ses propres créations. Celles-ci s’appuient sur l’inconscient collectif contribuant à leur donner consistance.

L’inconscient collectif est une cristallisation subtile des résidus psychiques du passé avec tout ce que le passé peut contenir de noble et d’ignoble. Ceci implique l’existence d’énergies résiduelles actives, les unes positives liées aux pensées dites « bonnes », les autres dites négatives liées aux pensées dites « mauvaises ». Ces dernières sont considérablement prédominantes. Elles consistent en les mémoires de toutes les cruautés, les violences, les intrigues, les haines, les tyrannies, les mensonges, les vices, les peurs, etc., vécues par les êtres humains depuis la préhistoire.

Il est intéressant de souligner ici, que selon les traditions ésotériques et des savants actuels, tels les Dr Rupert Sheldrake, le Dr Jean Charon, ces mémoires sont indestructibles, cumulatives et actives (4).

Les difficultés d’une réalisation effective de la « Vision Holistique » et du véritable « Je suis » résultent de l’opposition d’une part, du passé avec l’influence considérable de ces milliards de mémoires résiduelles, mécaniques, et d’autre part, la Plénitude créatrice d’un Présent intemporel.

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De nombreux auteurs exposent en divers ouvrages l’importance de l’énoncé du « Je suis ». Sri Bhagavan Maharshi (1869 -1950), que nous considérons comme l’un des Sages les plus authentiques de l’époque actuelle, a mis en évidence l’exigence d’une réponse claire à la question traditionnelle du « Qui suis-je ? ». Encore faut-il insister sur la vigilance exceptionnelle qui est requise pour répondre adéquatement à cette question et réaliser vraiment l’état d’ETRE de l’énoncé « Je suis ».

Les mêmes mots peuvent posséder ici des valeurs opposées. Les ruses du mental sont habiles et rapides dans leurs tentatives de détourner l’égo aspirant la libération. Les déclarations du sémanticien Korzybsky « le mot n’est pas la chose » et « la carte n’est pas le territoire » sont devenues un lieu commun.

En dépit de notre adhésion intellectuelle à cette évidence, les mots nous affectent inconsciemment par leur potentiel de charges affectives et mentales. Un exemple frappant de la confusion inconsciente entre « le mot et la chose » vient d’être donné par la réaction résultant de rétablissement du nom de Saint-Pétersbourg à la place de Leningrad. En apprenant cette nouvelle, les anciens combattants russes qui avaient défendu Leningrad déclarèrent qu’ils s’étaient battus pour rien !

Une vigilance exceptionnelle s’impose lorsque nous disons ou écrivons « Je Suis ». Seul le silence complet de la « non-pensée » en permet la réalisation, mais au même moment, il n’y a rien à dire ! Dans la méditation véritable il n’y a plus de « méditant » et infiniment plus qu’un méditant ! Le corps et le monde extérieur ne sont pas niés. Seule disparaît l’image de soi.

Pour cette raison certaines traditions indiennes désignent le « libéré vivant » comme une « coque vide ». Ceci évoque l’existence d’un corps « vidé » des images résultant de toute auto-identification. Le Maître Wei Wu Wei présente l’Etat Naturel de l’Eveillé comme un art de vivre « nouménalement parmi les phénomènes ». Encore faut-il dire que ceux-ci interviennent à titre second et dérivé du « noumène » occupant une place et un rôle prioritaires.

Par conséquent, dans l’état de méditation véritable « nous » ne méditons pas. Nous sommes médités. « Nous » ne respirons pas. Nous sommes respirés. Par qui ? Par quoi ? Non par une « chose », non par « quelqu’un », non par une « entité psychique imaginaire ».

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L’univers est le corps d’un seul et même vivant. La plénitude de l’univers englobe bien d’autres dimensions aux regards desquelles la nôtre n’est que partielle. Cette totalité est un état do méditation. Une telle affirmation peut sembler énorme. Elle a été formulée par Krishnamurti en accord avec le physicien David Bohm lors de leurs dialogues sur « le temps aboli » (5).

« ETRE » véritablement implique la réalisation d’un état de transparence et de disponibilité intérieure au cours desquels ce qui reste de nous est le réceptacle parfaitement souple de la conscience cosmique, de l’holomouvement-amour.

Ce que nous nommons le « Divin » ou le « Suprême » est la corporéité universelle de l’holomouvement-conscience, lumière-amour. Le mot « Corps » nous est suggéré ici en raison du fait que la plus haute concentration d’énergie se localise au niveau omniprésent et nouménal de l’holomouvement.

Chaque être humain est un membre du Corps universel de Lumière. Conjuguer le verbe

« ETRE » signifie que le corps humain, les énergies psychiques, spirituelles expriment à chaque instant présent le processus créateur de l’holomouvement.

Il va de soi que dans notre contexte, le mot « Corps » ainsi que tous les autres ne sont que des commodités du langage, qui, mal interprétées, peuvent être également des pièges. Il en est de même pour l’expression « Je Suis ».

La seule solution permettant de résoudre ces problèmes réside dans le silence intérieur, le « lâcher prise » ainsi que l’abandon de notre identification au corps. Selon Bhagavan Maharshi, cette identification correspond à un véritable suicide spirituel.

Lorsque nous sommes intérieurement libres, le corps réalise une parfaite coopération à la plénitude divine. Ainsi que l’exprimait Saint Paul : « Ce n’est pas moi qui vit mais le Christ qui vit en moi ». Signalons ici qu’il serait regrettable d’attribuer à cet énoncé le concept anthropomorphique de « Dieu personnel ».

Il n’y a ni dualité, ni opposition entre le processus de création pure « l’holomouvement-conscience-lumière-amour » et ce que nous percevons erronément comme « créatures » distinctes. La vision d’unité, l’absence d’ego et le vide intérieur révèlent le véritable « JE SUIS ».

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Il n’y a là rien de nouveau, de miraculeux, de mystérieux ou d’impossible. Le seul fait nouveau réside dans la convergence grandissante qui se fait jour entre « spiritualités antiques et sciences nouvelles ». Nous avons l’intime conviction que les enseignements originaux du Bouddhisme, du Taoïsme, du Christianisme (malgré le peu d’informations sur le contenu exact des enseignements de Jésus), l’ésotérisme soufi, les néoplatoniciens et tout spécialement Plotin, Socrate réalisaient la même vision holistique.

Il apparaît évident que des Maîtres tibétains tels que Padma Sambhava, Tilopa et les patriarches du Ch’an, depuis Bodhidharma jusqu’à Hui-Neng (638-713), Shen-Hui (668-760) et bien d’autres encore se sont profondément engagés dans la voie de la libération intérieure. Des pages seraient nécessaires pour citer des exemples tels Maître Eckhart, Jacob Boehme.

Nous pensons aussi aux maîtres spirituels et mystiques des XIXe et XXe siècle dont nous possédons, pour certains d’entre eux, le contenu intégral des enseignements par exemple Sri Ramakrishna, Vivekananda, les maîtres Koot-Humi et Morya, Sri Aurobindo, Sri Nisargadatta, Ma Ananda Moyi, Krishnamurti (1895-1986) et tout spécialement Wei Wu Wei (1895-1986), Sri Bhagavan Maharshi (1869-1950) et D. Harding. Il va de soi que l’énumération des quelques exemples qui précèdent n’exclut pas l’existence d’autres hommes ou femmes connus, moins connus ou inconnus.

Les lignes qui précèdent ne sont en aucun cas l’expression de jugements. Nul ne peut juger autrui. Formuler des jugements est signe d’orgueil et d’ignorance. Nous pouvons avoir des impressions mais sachant que nous ne sommes « rien », celles-ci sont toujours fragiles et, à notre insu, teintées de subjectivité.

Nous insistons néanmoins sur le fait que la vision holistique est la réalisation d’un Etat Naturel. Il est donc naturel d’admettre l’existence passée, actuelle et future, d’hommes et de femmes pleinement réalisés. Notre position est ici différente de celle de nombreux sympathisants de l’enseignement de Krishnamurti estimant qu’il est le premier et seul être humain ayant réalisé un éveil intégral.

Quelle route prendre ? Quelle technique pratiquer ? Quelle voie suivre ? Quel obstacle surmonter ?

Il est normal et légitime que nous nous posions de telles questions. Et cependant la réponse est simple. Nous sommes nous-mêmes l’obstacle. Il ne s’agit pas de le contourner mais de le transpercer par une faculté d’attention que nous possédons tous à l’état latent. Il n’y a d’autre voie que celle qui nous conduit silencieusement aux tréfonds de notre intériorité. Nous pouvons dès lors affronter le quotidien dans la vraie lumière.

Ainsi que l’écrit admirablement Douglas Harding : « Comment puis-je parler alors que je me sens prisonnier ? Il n’y a qu’une seule réponse à ces questions… Je ne dispose d’aucun moyen me permettant de résoudre ces problèmes à leurs niveaux. Je découvre que l’unique vraie solution est de les pénétrer et de les traverser. Descendre au fond du personnage de miroir jusqu’à sa ligne de base, jusqu’à la fin de son monde, jusqu’à CELUI qui est ICI, où rien ne peut aller mal, où il n’y a qu’une ouverture absolue, fondation de l’Amour et de toute inspiration. Et aller à travers LUI jusqu’à l’Inconnu, le complet mystère ».

Cette démarche requiert l’exercice d’une faculté d’exploration présupposant de notre part un engagement sérieux ainsi qu’une certaine audace. C’est infiniment plus qu’une prière ou un acte d’amour.

Dante déclarait que « la béatitude vient de la VISION JUSTE, pas de l’amour; lui, vient plus tard. Nous devons résolument apprendre à regarder les choses de l’intérieur. « Regarder », implique ici l’exercice d’une faculté de perception globale vécue dans la momentanéité et la nouveauté de chaque instant présent.

Il serait utile de nous inspirer du conseil de Tchouang-Tseu nous suggérant d’être semblable au miroir. Le parfait miroir voit tout mais ne prend rien. Il ne nomme rien, ne compare rien, ne juge rien, ne rejette rien, ne déforme rien. Tels sont les facteurs essentiels de l’attention juste. Sa pratique conduit à une acuité de perception intensément concentrée dans la momentanéité de chaque instant présent.

D’une certaine façon, la capacité de « coller » à l’instant présent nous permet spontanément et sans effort d’être « décollé » des instants antérieurs. La concentration d’énergies de notre totale présence au Présent brise les cadres anciens qui emprisonnaient la conscience. Cette volatilisation des limites de l’égo n’est plus le résultat d’un acte de volonté de celui-ci et le délivre de ses erreurs de perception. Dès lors, l’automatisme des mémoires qui surgissent constamment aussi longtemps que nous sommes dans un corps, est mis en échec. Ainsi que le suggère Krishnamurti, « le nouveau n’est plus contaminé par l’ancien ». Nous ne perdons pas les mémoires de l’ancien. Elles ne dépassent plus le rôle qui leur était destiné et restent le moyen de communication et de solution aux problèmes d’ordre technique. Etant à leur juste place et remplissant leur rôle, les mémoires ne débordent plus inopportunément dans le domaine spirituel.

Un abrégé d’une pensée du maître tibétain Tilopa (988-1069) terminera, mieux que nous ne pourrions le faire, notre propos.

« Interromps le cours du Samsâra et la croyance en un égo. Reconnais ta vraie nature comme une mère reconnaît son enfant. Ceci est l’intelligence transcendante qui se connaît d’elle-même. Au-delà des mots, l’objet de la non-pensée. Moi, Tilopa, n’ai pas de point de référence. Comprends ceci comme se révélant en soi à soi-même. N’imagine pas, ne pense pas, ne discrimine pas… Cette spiritualité souveraine, lumineuse, dans laquelle il n’y a pas de mémoire pour te préoccuper, ne peut être appelée une chose ».

R. LINSSEN.

(1) Bohm David : « La Plénitude de l’Univers », éd. Rocher. — « La Conscience de l’Univers ». éd. Rocher, 1990.
(2) Capra F. « Le Tao de la physique », éd. Tchou, Paris 1979
(3) Carlo Suarès : « La Comédie Psychologique », éd. Corti, Paris 1932.
(4) Sheldrake R. « Une nouvelle science de la vie », éd. Rocher. —« La mémoire de l’Univers » éd. Rocher 1989.
(5) J. Krishnamurti, D. Bohm : « Le Temps aboli », p. 334, éd. Rocher.