Hommage à Arthur Firstenberg : 28 mai 1950 - 25 février 2025

28 février 2025 Arthur Firstenberg, auteur, écologiste et activiste, est décédé à son domicile après des mois d’une maladie non diagnostiquée, entouré de sa famille et de ses amis. Arthur est né à Brooklyn, dans l’État de New York, de parents survivants de l’Holocauste. Les étés qu’il a passés dans le nord de l’État de New […]

28 février 2025

Arthur Firstenberg, auteur, écologiste et activiste, est décédé à son domicile après des mois d’une maladie non diagnostiquée, entouré de sa famille et de ses amis.

Arthur est né à Brooklyn, dans l’État de New York, de parents survivants de l’Holocauste. Les étés qu’il a passés dans le nord de l’État de New York, dans le Grand Canyon, dans le parc national de Yosemite et sur une île près de Terre-Neuve ont nourri son amour de la nature. À l’université Cornell, il consacre la moitié de son temps à la randonnée, au canoë et à l’escalade, et l’autre moitié à la physique, aux mathématiques, aux civilisations anciennes et aux langues étrangères. Après avoir obtenu son diplôme en 1971, il a vécu avec des petits agriculteurs en Norvège et parmi les Mayas traditionnels du Guatemala.

De 1978 à 1982, Arthur a suivi des études de médecine à l’université de Californie, à Irvine. Il quitte l’école avant d’obtenir son diplôme après avoir subi plus de 40 radiographies dentaires qui l’ont rendu malade à cause des micro-ondes.

Il est devenu végétarien et praticien de la méthode Feldenkrais.

En 1986, Arthur a participé à la grande marche de la paix pour le désarmement nucléaire mondial. En traversant les États-Unis à pied, il a été témoin de la destruction de la Terre et de ses créatures par la société moderne. En 1989, à la recherche d’une vie simple, il s’est rendu dans l’extrême nord du Canada, mais y a également trouvé une destruction déchirante.

En 1996, pour accélérer le déploiement des services de téléphonie cellulaire, le Congrès américain a adopté la loi sur les télécommunications. Sa section 704 interdit aux municipalités de refuser des permis d’installation d’antennes cellulaires pour des raisons environnementales. Arthur a fondé la Cellular Phone Task Force et a commencé à fournir un centre d’échange d’informations sur les effets nocifs des technologies sans fil, ainsi qu’un réseau mondial de soutien pour les personnes handicapées par les champs électromagnétiques. Il a commencé à suivre les demandes de permis que les entreprises adressaient aux municipalités pour installer des antennes cellulaires, des compteurs intelligents et d’autres technologies émettrices de radiations, et a mobilisé d’autres personnes pour tenter de mettre un terme à ces efforts.

En 1997, sur la base des droits des États, de la nature et des personnes handicapées, la Cellular Phone Task Force s’est jointe à d’autres groupes pour contester les limites d’exposition aux radiations électromagnétiques fixées par la Commission fédérale des communications (FCC). Leurs efforts n’ont pas abouti.

En 2002, l’U.S. Access Board a reconnu qu’en vertu de l’Americans with Disabilities Act (ADA, loi américaine sur les personnes handicapées) de 1990, les hypersensibilités électromagnétiques pouvaient être considérées comme des handicaps.

Arthur s’est installé à Santa Fe, au Nouveau-Mexique, en 2005. Se présentant devant une salle comble du Women’s Club, il a cité quelques-uns des effets de l’exposition aux radiations électromagnétiques : nausées, saignements de nez, diarrhée, maux de tête, insomnie, fatigue, chute irrégulière des cheveux et douleurs nerveuses. Beaucoup ont été bouleversés en réalisant les effets des technologies sans fil sur leur famille, leurs animaux de compagnie et eux-mêmes.

Chaque fois qu’une entreprise proposait une nouvelle tour de téléphonie cellulaire, que la ville proposait d’installer un nouveau réseau WiFi ou qu’un service public proposait de transmettre des compteurs « intelligents », Arthur informait sa liste de diffusion et encourageait les gens à assister aux audiences publiques et à s’exprimer. Les salles du conseil municipal étaient souvent pleines à craquer.

Arthur s’est fait connaître pour son intransigeance face aux dispositifs sans fil, ses commentaires publics passionnés, son refus de tout compromis en matière d’écologie ou de santé publique, et pour avoir intenté un procès à un voisin dont le Wi-Fi le dérangeait. Le NY Times et d’autres médias n’ont cessé de ridiculiser Arthur pour ce procès, mais cela ne l’a pas ébranlé.

En 2021, par l’intermédiaire de la Santa Fe Alliance for Public Health and Safety, il a demandé à la Cour suprême des États-Unis de se prononcer sur la question de savoir 1) si la section 704 du Telecom Act viole le droit d’accès aux tribunaux prévu par le premier amendement et 2) si les « effets environnementaux » englobent également les « effets sur la santé ». De nombreuses organisations se sont jointes à cette action, mais la Cour suprême a refusé d’entendre l’affaire.

Arthur suivait les dates il ressentait des symptômes nouveaux ou une aggravation de son état, et a constaté qu’ils étaient en corrélation avec les dates de mise en service des satellites, de la 5G et d’autres technologies. Dans The Invisible Rainbow (tr fr L’Arc-en-ciel invisible), il a établi une corrélation entre l’essor de l’électrification et l’émergence de maladies jusqu’alors inconnues, notamment le cancer, les maladies cardiaques, le diabète et la maladie d’Alzheimer. Il considérait que les radiations émises par les téléphones sans fil, les antennes relais, les téléphones mobiles, les ordinateurs portables, les lampes fluorescentes, les satellites, les compteurs électriques intelligents, les nouvelles voitures et d’autres dispositifs de transmission constituent une violation de la nature.

Pendant des années, Arthur se déplaçait à Santa Fe en vélo. Il n’a jamais possédé de télévision ni de téléphone portable. Il rêvait que les gens acceptent poliment les demandes de leurs voisins d’éteindre leurs appareils mobiles et de débrancher le WiFi. Parce que les ordinateurs ravagent la Terre et la santé publique depuis leur berceau jusqu’à leur tombe, il rêvait d’une société où les ordinateurs seraient partagés et non possédés individuellement. Il appelait fréquemment les gens à cesser d’utiliser des appareils mobiles.

En tant que membre de Once A Forest, il s’est opposé aux politiques de gestion forestière telles que l’éclaircissement et les feux dirigés.

Arthur a compris les conséquences du pouvoir électrique à notre portée.

« La seule chose que nous puissions vraiment faire pour la Terre est d’arrêter de la détruire.

La Terre prendra alors soin d’elle-même. Au lieu d’essayer de réparer toute la planète, occupons-nous de nos propres vies simples ». — Arthur Firstenberg

Parmi les ouvrages de Firstenberg, citons The Invisible Rainbow : A History of Electricity and Life (Chelsea Green, 2020, plus de 100 000 exemplaires vendus ; tr fr L’Arc-en-ciel invisible); Microwaving Our Planet: The Environmental Impact of the Wireless Revolution (1997) et, plus récemment, The Earth and I (Skyhorse, 2025).

Arthur Firstenberg laisse derrière lui un neveu et d’innombrables personnes engagées dans le respect de la nature et la réduction des effets néfastes des technologies électroniques sur les écosystèmes et la santé publique.

Texte original : https://arthurfirstenberg.substack.com/p/bearstar

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« Un Cadeau à cette Terre » : En mémoire d’Arthur Firstenberg — Scientifique, écrivain, défenseur des causes par l’équipe de Children’s Health Defense

Arthur Firstenberg, auteur de The Invisible Rainbow : A History of Electricity and Life et The Earth and I, est décédé mardi. Scientifique, journaliste et praticien de plusieurs arts de guérison, il était aussi un infatigable défenseur des droits des personnes souffrant du syndrome d’hypersensibilité électromagnétique.

Arthur Firstenberg, auteur de The Invisible Rainbow: A History of Electricity and Life et The Earth and I, est décédé mardi à son domicile de Santa Fe, au Nouveau-Mexique. Il était né le 28 mai 1950.

Firstenberg se décrivait comme un scientifique, un journaliste et un praticien de plusieurs arts de guérison. Pour ceux qui le connaissaient personnellement ou à travers ses livres, il était un écrivain-philosophe talentueux, doté d’une rare capacité à transmettre la science par l’art de la prose.

Atteint du syndrome d’hypersensibilité électromagnétique (HSEM), Firstenberg a consacré sa vie à sensibiliser le public aux enjeux de santé environnementale et à la nécessité d’une recherche scientifique approfondie dans ce domaine.

Passionné par la compréhension des effets invisibles des fréquences électromagnétiques (EMF), il fut un pionnier dont le travail a déclenché des discussions à l’échelle mondiale sur les impacts sanitaires des technologies modernes.

Susan Foster, écrivaine actuellement en congé sabbatique du cabinet McCollough Law Firm, a déclaré :

« Arthur Firstenberg était un cadeau pour cette Terre, principalement parce qu’il a consacré sa vie entière à la protéger et à améliorer les conditions de vie de tous ses habitants. Irascible et obstiné seraient deux adjectifs appropriés pour décrire cet homme unique.

Pourtant, il était brillant, un écrivain magnifique, et il était déterminé à faire évoluer les lois pour rendre le monde plus sûr face à l’augmentation exponentielle des radiations électromagnétiques d’origine humaine.

Arthur a échoué dans ses démarches judiciaires, mais son engagement envers le changement et l’éducation est resté inébranlable. Il avait un talent exceptionnel pour enseigner en transformant la science en prose, et ce don restera son héritage ».

Le livre The Invisible Rainbow explore les liens historiques et scientifiques entre l’électricité et les maladies, incitant ses lecteurs à reconsidérer les forces invisibles qui influencent nos vies.

Cet ouvrage met en lumière les effets profonds des EMF sur la santé humaine et l’environnement. Firstenberg y retrace méticuleusement l’histoire de l’électrification, depuis ses débuts jusqu’à l’ère du sans-fil, en avançant l’argument selon lequel la pollution électromagnétique d’origine artificielle constitue un facteur silencieux, mais significatif dans de nombreuses maladies chroniques et crises environnementales.

Il y présente des preuves fascinantes selon lesquelles l’essor de l’électrification coïncide avec l’apparition de grandes épidémies de santé publique, notamment la grippe, les maladies cardiovasculaires, le diabète et les troubles neurologiques. Il documente également comment l’introduction de nouvelles sources d’EMF a systématiquement coïncidé avec des vagues de maladies répandues.

Le livre remet aussi en question le récit dominant selon lequel les radiations non ionisantes seraient inoffensives. À travers des études scientifiques, des dossiers médicaux et des témoignages directs, Firstenberg démontre que l’exposition prolongée, même à de faibles niveaux d’EMF, perturbe les systèmes biologiques, endommage les cellules et contribue au développement de maladies chroniques.

Il souligne également l’impact dévastateur des radiations sans fil sur la faune, notamment la diminution des populations d’abeilles et la désorientation des oiseaux.

Par son travail, Firstenberg a transformé notre compréhension de l’électricité et de son impact biologique, critiquant l’expansion incontrôlée des technologies sans fil et plaidant pour une approche de précaution face à l’exposition aux radiations électromagnétiques.

En révélant à quel point l’électricité a modifié la santé humaine et le monde naturel, son héritage nous invite tous à repenser notre relation à la technologie et à privilégier la sécurité plutôt que les intérêts industriels.

Son dernier livre, The Earth and I, publié six semaines avant son décès, invite le lecteur à remettre en question ses idées préconçues et à se demander : « Qui sommes-nous réellement ? Quelle est notre relation avec la Terre ? Comment se fait-il que, parmi les millions d’espèces, nous soyons les seuls à avoir détruit notre maison commune ? »

Les réponses qu’il propose sont surprenantes et ont des implications profondes pour ceux qui cherchent des solutions.

Dans les dernières années de sa vie, Arthur Firstenberg s’est tourné, à travers son écriture, vers la Terre, qui avait toujours occupé une place centrale dans sa vie. Dès son enfance, il passait ses étés à observer la nature et à apprendre les techniques de survie en pleine nature, que ce soit dans le nord de l’État de New York, au fond du Grand Canyon, dans les montagnes du parc national de Yosemite ou sur une île au large de Terre-Neuve.

Lors de ses études universitaires, il s’est intéressé à la physique, aux mathématiques, aux civilisations anciennes et aux langues étrangères, tout en consacrant une grande partie de son temps à la randonnée, au canoë, au ski et à l’escalade. Après l’université, il a vécu avec des petits agriculteurs sur la côte nord de la Norvège et parmi les Mayas traditionnels du Guatemala.

En 1986, il a traversé les États-Unis à pied dans le cadre de la Grande Marche pour le désarmement nucléaire mondial. À chaque pas, il a été témoin des transformations que subissait la Terre qu’il aimait tant et des souffrances de ses habitants.

Lorsqu’il a tenté de se réfugier dans l’Arctique canadien, il a constaté que les mêmes phénomènes s’y produisaient. Il a alors entrepris d’écrire The Earth and I pour comprendre pourquoi. Trente ans plus tard, il estimait que les réponses n’avaient pas changé, mais que leur urgence s’était accrue.

Arthur Firstenberg restera dans les mémoires comme un infatigable défenseur des causes environnementales, un écrivain talentueux et un esprit déterminé à remettre en question le statu quo.

Texte original : https://childrenshealthdefense.org/community/remembering-arthur-firstenberg-scientist-writer-advocate/

À voir une récente interview de Firstenberg :