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Pourquoi il n’y a pas de mort

La mort serait la dé-phénoménalisation de l’objectivité : Tout ce qui est objectif dis — parait — n’importe quand, n’importe où.

(Revue Être Libre. Numéro 282. Juillet-Septembre 1966)

La mort serait la dé-phénoménalisation de l’objectivité : Tout ce qui est objectif dis parait — n’importe quand, n’importe où.

Individuellement une telle dé-phénomélisation n’est pas différente d’une dé-phénoménalisation générale (totale), étant donné que l’individualité est un effet de l’espace-temps.

La mort physique n’est pas différente de la mort métaphysique : la même définition s’y applique. Dans les deux cas « Je » ou la Nouménalité « reste », hors du temps et de l’espace, totalement impassible, non-affecté par une telle disparition ou éveil métaphysique. Tout ce qui se produit dans la mort peut être considéré comme la libération de l’asservissement à l’objectivité.

Telle devrait être l’explication de la conclusion (en général escamotée mais inévitable) que l’on tire du Sutra du Cœur (Hridya sutra). L’éveil d’un bodhisattva est en même temps l’éveil de tout être sensible. Pourquoi ? Parce que tous les êtres vivants étant des phénomènes, ils ne sont pas séparés nouménalement.

Pour cette raison, il est possible de dire qu’« Il n’y a pas de mort » ! Aussi, peut-être, est-ce la raison pour laquelle l’on pourrait dire que « la mort » est ainsi « re-naissance » dans la vie du Mental-intégré (plus jamais divisé en sujet et objet). Regardé nouménalement, toutefois, il ne peut pas y avoir d’objet tel qu’une entité qui est née, ni tel qu’une entité qui meurt.

NOTE. La phrase « Il n’y a pas de mort » implique qu’« il mourut et il se retrouva en vie ». Sri Ramana Maharshi l’avait expérimenté dans sa jeunesse. Il l’avait exprimé dans ses mots pénultièmes si gais : « où pensent-ils que je puisse aller ! »

(Traduit de l’anglais)