Wei Wu Wei : La notion illusoire d'une Réalité

D.T. Suzuki, R. Linssen & WWW (Revue être Libre. No 178-180. Sept-Oct 1960) Si, au lit de mort, quelqu’un vous demandait ce que vous semble être la vérité dernière, comment répondriez-vous? Je dirais d’abord que nous n’arrivons nulle part parce que nous nous arrêtons à mi-chemin, que nous n’allons jamais jusqu’au bout de la route. […]

Wei Wu Wei : Le mental indivis

Dans la pratique, cela veut dire que n’importe quelle conception que A a de B, C de B, B de B (son « soi ») est tout ce que B est ou pourrait être à ce moment du temps. A aucun moment du temps il ne peut y avoir d’entité pouvant être autre que conceptuelle, parce qu’il n’y a que connaissant, et ni connaissant ni connaissance ne peuvent avoir une existence autonome.

Wei Wu Wei : La libération de l'absolu

L’Absolu ne pourra jamais être révélé par aucune formule verbale. Toutes les langues sont des formules verbales, tout langage est ‘relatif » à l »Absolu’, et il n’y a aucun ‘Absolu’ à être révélé, ses contreparties relatives — étant la négation mutuelle de Tel — sont ce que, et tout ce que, le concept de l »Absolu’ pourrait être. Si nous faisons un concept de l »Absolu’, nous sommes de ce fait asservis à ce concept….

Wei Wu Wei : Impératif

Il ne dit pas que ‘quand nous transcendons la dualité nous revenons à notre Nature Originelle’ mais, au contraire que ‘quand nous revenons à notre Nature Originelle, nous transcendons la dualité’. Cela n’implique pas, Comme dans le premier ‘nous’, qu’il y a quelque chose pour ‘nous’ à ‘faire’, mais que le dernier `nous’ est ce que nous sommes. Les deux ne sont pas deux incidents temporels, mais un seul. ‘Notre’ urgence à ‘faire’ quelque chose est ce qui ‘nous’ tient liés à la Relativité.

Wei Wu Wei : Trouver le chercheur

Quand tu me regardes c’est dans ‘ton’ mental que je parais exister.
Quand ‘je’ te regarde, c’est dans ‘mon’ mental que tu parais exister.
Quand chacun de nous regarde l’autre, c’est dans le mental du ‘regardant’ que ce qui est vu paraît.
Tout ce que nous pourrions penser, chacun de l’autre, ‘semble’ exister seulement dans le mental où il apparaît.

Wei Wu Wei : Lâchez-prise

Certainement. Mais si « il » ou « elle » est las des consé­quences pitoyables d’un tel conditionnement, ne serait-ce pas la voie directe ? Même la seule voie pour sortir de la situation déplorable, malheureuse qui en résulte, est de faire face au fait, lequel est simple et évident quand il est aperçu. Ce fait est qu’il n’a jamais été, n’est pas, et ne sera jamais, une telle « factualité »…

Wei Wu Wei : Illusion et servitude

Le fait de reconnaître que la « libération » ne peut pas exister comme telle parce qu’elle n’est qu’un concept de « la libération de ce que déjà je suis », et ainsi ne peut être quelque chose ni à acquérir ni à perdre, devrait être le seul sens valable de « libération », un sens qui donnerait à la conscience la possibilité de s’ouvrir immédiatement à sa véritable identité.

Wei Wu Wei : L'Innommable

Comment l’illusion se produit-elle ? Chaque `geste’ a lieu maintenant, chaque `endroit’ est ici, chaque `objet’ est ceci, de tels faits évidents, les concepts conditionnés de la spatialité-temporelle produisent l’illusion de `mouvement’, de la `durée’, et du `changement’. Lorsque nous nous éveillons des rêves (dans le sommeil) nous ne croyons plus à ce que nous avons rêvé, il en est de même quand nous nous éveillons du songe `vécu’.

Wei Wu Wei : Voie directe

La traduction ‘voie’ a été trouvée peu satisfaisante, parce que les textes révèlent la vérité fondamentale qu’aucun déplacement n’est nécessaire pour atteindre un ‘chez-soi’ qu’aucun voyageur n’a jamais quitté.