La mort est retour à des structures relativement simples. Elle est nécessaire au renouvellement de la vie. Au printemps, la végétation neuve jaillit de la matière pourrie par l’hiver. Systole et diastole. Pourtant nous privilégions la vie sur la mort, la construction sur la destruction. La mort, dont je ne suis sans doute plus très loin, je l’accepte au nom de la vie qui doit se renouveler pour continuer. Je l’accepte parce que je veux avoir une forme, donc des limites. Pas plus que je ne m’offusque de ce qu’il y ait peu de distance entre mes pieds et ma tête, je ne prends ombrage d’une durée avant et après moi. Je l’accepte parce que je suis un adorateur de la vie, non de la mort. Parce que la vie n’est pas que succession et effacement mais qu’elle crée un être intemporel, la mémoire. Saint-Augustin a dit : être un instant en possession de la plénitude de soi-même, c’est ça, l’éternité. De la plénitude de soi-même, de sa structure.