Nous nous trompons gravement chaque fois que nous projetons dans des mentalités antérieures ou étrangères à notre civilisation basée sur Athènes et Jérusalem, nos conceptions relatives aux âmes et aux corps. Platon lui-même qui passe pour le prototype de tout spiritualiste, n’admet d’âmes que comme moteurs, et c’est pourquoi il en suppose chez nous, les humains, une triade afin d’expliquer les fonctions végétatives, affectives et rationnelles. Donc d’après lui, aucune opposition entre âme et corps, mais une énumération hiérarchique de phénomènes vitaux comme chez tant de peuples prétendus primitifs. Avant Platon et les Pères de l’Église on ne retrouverait nulle part l’admission d’âmes substantielles dont l’essence serait de penser.