Paul Pujol
La liberté est au commencement

Il y un grand paradoxe dans la recherche de la liberté spirituelle, la plupart des personnes pensent qu’il y a un long parcourt à faire, qu’il faut beaucoup de temps d’étude, d’années de recherche et d’enquête. Mais je vois que cela est incorrect, totalement incorrecte, la liberté est au commencement, pas à la fin. La […]

Il y un grand paradoxe dans la recherche de la liberté spirituelle, la plupart des personnes pensent qu’il y a un long parcourt à faire, qu’il faut beaucoup de temps d’étude, d’années de recherche et d’enquête.

Mais je vois que cela est incorrect, totalement incorrecte, la liberté est au commencement, pas à la fin. La fin n’existe pas, sauf dans notre esprit, c’est un temps intérieur qui s’exprime en tant que volonté de réalisation. C’est une ambition qui vit dans un temps psychologique imaginaire.

Demain, ou après-demain je serais libre, ce faisant on repousse l’aspect vital de la liberté et son urgence.

 

Seul ce qui existe dans le présent compte et est réel. Suis-je libre, suis-je conditionné ? Ces questions primordiales, exigent une réponse immédiate, une vision direct de ce que nous sommes.

Suis-je conditionné ? Oui assurément, c’est là un fait, non pas une idée ou une théorie. Je suis conditionné par mon environnement, par la culture, la politique, la religion, par l’espace et le temps dans le quel je vis.

Dans cette vision claire, il n’y a aucune tristesse, aucune fuite devant cette réalité, si on regarde de très prés, on est totalement silencieux, et l’esprit est totalement immobile. Il n’y a aucune pensée qui demande comment ne plus être conditionné, le non conditionnement n’est qu’une idée, un processus imaginaire qui nous éloigne du simple fait, « je vis dans le conditionnement ».

 

Quand on voit vraiment ce que cela est, que nous vivons par les idées des autres, par l’influence de la société, de nos lectures, de nos amis, de notre famille. Nous voyons que nous ne sommes que le jouet de multiples influences et tendances contradictoires. Comme un bateau ivre sans gouvernail, poussé de-ci delà par les vents tempétueux de l’existence. Je mange, je fume, je bois, et je me comporte avec les autres, sans aucune conscience de mes actes et de leur motivations.

Dans les faits, je n’ai aucune conscience de la manière dont je vis.

Si on voit cela très clairement, on ne peut l’accepter, le tolérer, et donc on refuse cet état léthargique d’inconscience. On ne demande pas comment puis-je m’en sortir ? On en sort par l’acuité de cette  vision pénétrante qui est action.

D’un seul coup on est en dehors du conditionnement, la liberté et là, pure et vibrante.

 

Oui, la liberté est au commencement, pas à la fin, il n’y a pas de fin. Il y a plus de quarante ans, un tout jeune homme a découvert cela, c’est à partir de cette liberté que le véritable voyage commence.

Le voyageur doit être libre, sans bagages, alors il peut aller aux confins même de l’univers.

Ce mouvement de méditation va même au-delà de l’univers, entrevoyant l’origine de tout ce qui est, origine qui elle-même n’a jamais eu aucun commencement, ni début…

 

Paul Pujol

Texte emprunté au site de l’auteur