La puissance du verbe entretien avec Jeanne Favret-Saada

Le fait que personne ne soit sorcier n’empêche pas le système des sorts de marcher. Au contraire. Lorsque quelqu’un est victime de malheurs à répétition, son entourage et son désenvoûteur l’autorisent à se dire ensorcelé. Pour s’en tirer, il accuse tel ou tel « sorcier » qui, le plus souvent, devient à son tour victime de malheurs à répétition pendant que l’accusateur se rétablit. Le « sorcier » passe alors en position d’ensorcelé, va voir un désenvoûteur, etc. Et ainsi de suite. La sorcellerie, c’est comme un paquet de violence, un ballon de nitroglycérine dont il faut se débarrasser au plus vite. Quand on l’a dans les pattes, on se dépêche de le balancer à quelqu’un d’autre, avant qu’il n’explose.

(Revue Question De. No38. Octobre 1980)

Chargée de recherches au Centre national de la Recherche scientifique, Jeanne Favret-Saada a passé plus de trente mois sur le terrain, dans le Bocage mayennais, à étudier la sorcellerie. Elle se heurte d’abord à un mur de silence — « De cela, on ne parle » pas disent les paysans —, et comprend progressivement que la position extérieure, « objective », de l’ethnologue traditionnel est insoutenable. Si l’on veut faire la science des sorts, il faut d’abord en faire l’expérience. Elle se retrouve « prise » dans un univers de combats magiques où « la parole tue aussi certainement qu’une balle de fusil » (Jeanne Favret-Saada, les Mots, la mort, les sorts. Gallimard). C’est avec la plus grande simplicité qu’elle nous rapporte ici une part de cette aventure.

 Comment avez-vous été conduite à vous intéresser à la sorcellerie ?

C’est un effet de mai 68. Depuis plusieurs années, je travaillais sur les sociétés arabes traditionnelles, notamment sur des questions de vendetta, de guerres tribales, de lutte à mort. Etant originaire de Tunisie, je me sentais plus proche de ces sociétés-là que de la société française qui m’apparaissait ennuyeuse et prosaïque. En mai 68, pendant ces quinze jours qui ont quelque peu ébranlé la France, j’ai découvert un « peuple » que j’ignorais, j’ai beaucoup circulé à travers le pays, participé à des manifestations paysannes. Cela peut sembler ridicule aujourd’hui, j’ai voulu rester pour voir la suite. Au lieu de repartir sur le terrain en Kabylie, j’ai décidé de travailler en France — mais sur quoi ?

En octobre 1968, un étudiant me demande de diriger un mémoire de maîtrise sur les « sorciers » du Bocage dont il me parle d’ailleurs de manière très vague. Comme je le fais chaque fois que c’est possible, je vais avec lui visiter son terrain. C’était la Toussaint : un temps d’apocalypse, les gens célébraient la mort. La campagne était déserte, complètement liquide et fouettée par le vent. Toute la vie se résumait dans les fleurs éclatantes des cimetières. Vision très forte pour moi. J’étais « prise ». J’ai tout de suite loué une maison et, à la fin de l’année universitaire, je m’y suis installée. Par hasard, l’endroit était idéal : à la limite de plusieurs diocèses et de plusieurs départements, ce qui est très important car les ensorcelés vont toujours chercher leurs désenvoûteurs au-delà d’une «frontière ». Moi, j’avais six frontières dans un rayon de vingt kilomètres !

Bien entendu, je n’étais pas consciente de cette chance en arrivant, puisque je n’avais pas la moindre idée sur mon sujet ni sur la façon de m’y prendre, ne disposant que des maigres discours de quelques notables rencontrés à la Toussaint. J’ai commencé par voir systématiquement les notables que leur fonction pouvait mettre en contact avec des ensorcelés. Ils ne savaient pas grand-chose, ils méprisaient les paysans, la recherche piétinait. Plus tard, j’ai compris que ce piétinement même m’introduisait au discours de la sorcellerie.

Comment une mort ou une maladie peut-elle être provoquée par un simple contact métaphorique (figurine, cœur d’animal, photo, etc.) comme vous semblez le dire dans votre livre ?

Enfin, j’aimerais pouvoir le dire ! Qu’une mort puisse être provoquée par un tel contact, ce serait très séduisant pour l’imagination. Malheureusement, je crois que ce n’est pas vrai. Entendons-nous, je ne me prononce pas sur le fond de la question, je dis que mon expérience dans le Bocage me permet seulement de penser que la mort ou les maladies ne sont pas l’effet du rituel pratiqué par le désorceleur. Elles sont produites par la communication au sorcier supposé de ce qu’un processus de désenvoûtement est en cours, et cette communication se fait par toute une série de signes.

Prenons un exemple. Imaginons que je me considère comme ensorcelée. Avec l’aide de mon entourage et de mon désorceleur, j’en viens à conclure que c’est tel voisin qui « me le fait ». (Un voisin, car le sorcier est toujours quelqu’un de physiquement proche, quelqu’un qui a l’habitude d’entrer chez moi, de me voir, de me parler, de me toucher). A partir du moment où je tiens Untel pour mon sorcier, je ne lui serre plus la main, je soutiens son regard jusqu’à ce qu’il baisse les yeux, je ne lui parle plus et s’il m’adresse la parole, je répète la fin de ses phrases, je ferme tout chez moi pour qu’il ne puisse entrer sous aucun prétexte, je jette du sel sur ses pas. Accusation muette mais qui équivaut à un seul discours : « je ne communique plus avec toi parce que je t’accuse d’être mon sorcier ». C’est une déclaration de guerre. Le voisin s’attend donc à ce que je fasse venir un désenvoûteur. Et justement il constate que je reçois des visites nocturnes. Or la nuit, à la campagne, on ne reçoit jamais de visites, sauf en cas de décès. Si une voiture inconnue arrive à onze heures du soir, ce ne peut être que celle d’un désenvoûteur. Mon voisin se dit : « Ce désenvoûteur est en train de faire quelque chose contre moi. » Comme il croit à la force du désorceleur, cette croyance va produire des effets dans sa vie, sur son corps, ou le corps de sa femme, ou celui de ses enfants, ou celui de ses bêtes.

Mais alors à quoi sert le rituel, c’est du cinéma ?

Pas du tout. Et pour aucun des protagonistes. Un désenvoûteur qui livre le combat magique contre le « sorcier » de son client, par exemple en piquant un cœur de bœuf, est agité de secousses extrêmement violentes, les effets sur son corps de ce combat magique sont parfaitement réels. Ce spectacle, très impressionnant, insuffle de la force à l’ensorcelé et c’est cette force nouvellement acquise que celui-ci va signifier à son « sorcier ». Avec toutes les menaces que cela implique.

Naturellement, il arrive que les supposés sorciers répondent à l’accusation par le mépris : ils se sentent en pleine forme et disent « les sorts, je n’y crois pas » (encore faut-il qu’ils puissent soutenir cette position et qu’ils ne soient pas tout d’un coup victimes de malheurs à répétition). Mais, dans un certain nombre de cas, les accusés sont immédiatement saisis de panique foudroyante et n’ont pas les moyens d’affronter la violence de l’accusation. Je raconte dans les Mots… le cas de Tripier qui a subi une grave opération chirurgicale, et celui de la mère Chicot qui, littéralement, est morte de peur.

En somme, le sorcier ne se considère pas comme tel ?

Absolument pas. Pour la bonne raison que, dans le Bocage du moins, personne ne jette de sorts. J’ai donné dans mon livre quelques éléments qui fondent cette affirmation. Entre autres : les Bocains disent que les sorciers tirent leurs pouvoirs de « mauvais livres », des livres qui portent au bas de chaque page l’inscription « tourne la page si tu l’oses ». J’ai consulté toutes les éditions des grimoires dont on m’a parlé là-bas : cette inscription n’existe pas. Donc aucun ensorcelé n’a jamais pu voir de tels livres. Si par hasard il a vu un Petit ou un Grand Albert, il aura constaté l’absence de l’inscription. Mais cela ne change rien à la croyance selon laquelle les sorciers ont de « mauvais livres » qui…

Le fait que personne ne soit sorcier n’empêche pas le système des sorts de marcher. Au contraire. Lorsque quelqu’un est victime de malheurs à répétition, son entourage et son désenvoûteur l’autorisent à se dire ensorcelé. Pour s’en tirer, il accuse tel ou tel « sorcier » qui, le plus souvent, devient à son tour victime de malheurs à répétition pendant que l’accusateur se rétablit. Le « sorcier » passe alors en position d’ensorcelé, va voir un désenvoûteur, etc. Et ainsi de suite. La sorcellerie, c’est comme un paquet de violence, un ballon de nitroglycérine dont il faut se débarrasser au plus vite. Quand on l’a dans les pattes, on se dépêche de le balancer à quelqu’un d’autre, avant qu’il n’explose.

Que la croyance, la communication, l’interprétation puissent produire des effets sur le corps, on le voit tous les jours. On ne sait pas comment ça se passe, mais ça se passe.

Cela relève-t-il de la suggestion ?

Le terme de suggestion me parait une simple étiquette que l’on colle sur une ignorance : à ma connaissance, personne n’en a encore décrit le mécanisme avec précision. On l’invoque à propos de la magie pour signifier qu’il n’y a là-dedans rien de réel, rien de sérieux. Notons tout de même que ladite suggestion a sa part dans tout procédé de guérison, même « scientifique » : en médecine ou en psychanalyse, par exemple.

Comment expliquer alors le cas des vaches qui tarissent ou des animaux qui meurent, dans la sorcellerie ?

Les pis des vaches sont extrêmement sensibles, autant que les seins des femmes. Souvenez-vous de ce qui se disait encore dans la génération de nos mères : « Mme X. a vu un accident, son lait est parti. » Les vaches réagissent semblablement. Un représentant de trayeuses m’a dit que ces machines ont été inventées parce que la traite manuelle est trop aléatoire. Les malaises des fermiers se communiquent à leurs bêtes, qui y répondent par le tarissement.

Si ce sont les autres qui vous placent en position de sorcier, ce sont aussi les autres qui vous placent en position de désenvoûteur. Que deviennent alors l’initiation, la transmission ?

Les autres commencent par vous trouver « le sang fort ». Par exemple, vous avez une fois décontenancé un « sorcier » en soutenant son regard. Ensuite, un désenvoûteur vous reconnaît le don et vous fait travailler avec lui. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait de cérémonie d’initiation, vous assistez à une série de pratiques, un jour vous vous sentez en mesure de les utiliser. Ma désenvoûteuse, que dans Les Mots… j’ai appelée Madame Flora, était une voyante, elle travaillait par les cartes. Au début, j’étais simplement sa cliente. Puis elle m’a proposé de participer aux consultations des gens que je lui amenais. Ce qui m’a convaincue de sa force, c’est sa rigueur : elle n’essayait pas d’établir la moindre complicité avec moi, refusait que je lui raconte l’histoire de ces ensorcelés que j’amenais. Et en très peu de temps, elle en savait plus que moi sur leur compte. Pendant plusieurs mois, je l’ai vue travailler. Un jour, j’ai compris que je pourrais le faire aussi, on me l’a d’ailleurs demandé.

Comment travaillait-elle ?

Chez Madame Flora, il y a le moment de la divination et le moment du rituel, mais les clients n’assistent qu’au premier. La désenvoûteuse utilisait d’abord deux jeux de piquet puis deux jeux de tarots de Lenormand. Elle explorait de très près tous les points sur lesquels son client pouvait être attaqué : lui-même, sa femme, chacun de ses enfants, les vaches, les poules, les lapins, etc. Si une bête posait un problème particulier, Madame Flora faisait un tirage spécial : « Le vêlage sera-t-il facile ou non ? » Ensuite, on passait en revue tous les suspects possibles, c’est-à-dire qu’on faisait un tirage sur chacune des personnes qui entrait à la ferme.

Le jeu du piquet sert à effectuer un premier survol de la situation et le jeu de tarots, qui présente des scènes de guerre de l’Antiquité, très violentes, permet d’impliquer le consultant dans le combat magique. La voyante invoque les mêmes faits qu’avec le jeu de piquet, mais en les rapportant au corps de l’ensorcelé : « Il y en a un qui veut vous arracher les yeux, l’autre qui veut vous manger le ventre… » Evidemment on sort de là dans un drôle d’état.

Madame Flora affirmait qu’elle pratiquait un rituel, après la séance de voyance. Mais je n’en suis pas si sûre. En revanche, elle nous indiquait des rituels à pratiquer nous-mêmes : il fallait confectionner des sachets protecteurs, prononcer des prières dans les situations fragilisantes, utiliser la prière comme moyen de défense ou d’agression. On suppliait le « Dieu miséricordieux » de punir le « sorcier », c’est-à-dire de le tuer !

Si l’on observe toutes les prescriptions : se concentrer sur ces prières, toujours penser à se protéger, ne jamais se laisser marcher sur les pieds, rendre coup pour coup, on se transforme profondément en quelques mois, ou quelques semaines.

D’autres désenvoûteurs procèdent différemment, font des rituels, travaillent moins avec la parole que Madame Flora. Ils considèrent, bien sûr, leur procédé comme le meilleur. Et peu importante : ce qui fait un désenvoûteur, c’est que des gens le créditent de « force » et qu’il puisse l’assumer, la prendre sur lui. Les cartes ou le cœur de bœuf, c’est finalement secondaire.

Vous dites que, pour étudier la sorcellerie, une position neutre, objective est impossible. Pourquoi ?

Pas seulement pour étudier la sorcellerie. Pour tout ce qui touche à la paysannerie. Tous les discours savants présentent les paysans de façon partisane tous, sans exception. Depuis la médecine, qui s’adresse à eux comme à des imbéciles congénitaux, jusqu’au folklore ou à l’ethnographie qui les traitent comme des enfants ou des moyenâgeux égarés. Si l’on veut entrer en contact avec des paysans, inutile de leur faire le coup de la neutralité, ils savent que cela n’existe pas, que « la science » les condamne. Pour communiquer avec eux, il a fallu que je descende des hauteurs confortables et pas neutres du tout de ma position de « savant ».

Et a fortiori, quand il s’agit de sorcellerie. Etre ensorcelé, c’est une expérience tout à fait particulière, incroyable et terrifiante. On ne peut pas la communiquer à n’importe qui, n’importe quand. Seuls des gens qui ont été pris dans des séries ininterrompues de catastrophes ont une chance de se représenter ce que vit un ensorcelé, et les questions radicales qu’il se pose : pourquoi est-ce à moi que cela arrive ? jusqu’où cela ira-t-il ? jusqu’à la ruine ? la folie ? la mort ? qui me veut tant de mal ? Les gens du Bocage ont raison de répéter : « Ceux qui n’ont pas été pris ne peuvent pas y croire, on ne peut pas leur en parler. »

Mais peut-on faire de la science si l’on est « pris » ?

Pourquoi pas ? En principe, la particularité des sciences « humaines », c’est que le sujet est inclus dans l’objet étudié. Mais ce n’est pas très confortable, alors les ethnographes préfèrent oublier cette évidence et faire comme si les indigènes ne les concernaient pas, comme s’ils étaient définitivement « autres ». Les paysans du Bocage m’ont obligée à faire des sciences « humaines », à être concernée par mon objet. Ils ne me parlaient de sorcellerie qu’à la condition de m’y inclure, de me mettre dans l’une des places du système (désenvoûteuse, ensorcelée en train de s’en sortir ou, au contraire, de s’effondrer, etc.). Au début, j’ignorais même qu’il y eût un système de places. Les gens me situaient ici ou là et j’acceptais sans comprendre. A ce moment-là, ce n’était pas encore de la science, juste de l’aventure. Une fois rentrée chez moi, je notais ce qui s’était passé, j’essayais de fixer sur le papier la bande-image et la bande-son pour pouvoir me repasser le film des événements et me donner une chance de comprendre un jour. Ainsi s’est constitué un énorme journal de terrain, qui peut être lu soit comme une aventure, soit comme le recueil des éléments nécessaires à l’élaboration scientifique. En tout cas, c’est l’unique document dont je me sois servie pour écrire Les Mots, la mort, les sorts. Je travaille actuellement à sa publication.

Un journal intime peut-il constituer un document scientifique ?

C’est un journal, mais il n’est pas intime. Je n’y étale pas mes états d’âme, je raconte ce qui arrive. S’il y est parfois question de ma peur, c’est parce qu’un de mes interlocuteurs l’a mentionnée dans l’une des conversations du jour. Et comme j’écrivais tout ce qu’on me disait…

Dans la journée, je n’avais aucune maîtrise des situations : on me mettait à des places inconnues de moi, ou connues mais difficiles à occuper. Je jouais ma partie comme je pouvais, toujours un peu de travers. Ecrire le soir était une manière de reconquérir un minimum d’initiative, au moins je pouvais prendre vue sur les événements et les ressaisir verbalement. La précision et l’ironie étaient mes garde-fous, m’empêchaient d’être submergée d’angoisse : il s’est passé juste ceci, Untel a dit juste cela, et moi j’ai été juste à côté de la plaque.

Si les sciences humaines ont pour particularité que le sujet soit inclus dans son objet, il s’ensuit qu’on ne comprend jamais qu’après coup, trop tard. C’est en cela que mon journal est un document scientifique.

Vous dites que vous avez eu peur. De quoi, exactement ?

Pas des faits surnaturels en tout cas, je n’en ai pas vu qui dépassent ma « raison ». Mais dans toutes les histoires de sorts que l’on m’a raconté, il y avait de la mort en jeu. La mort réelle, pas métaphorique. Et puis j’ai été impliquée dans un certain nombre d’affaires, ma propre vie était en danger (multiplication d’accidents, etc.).

D’autre part, il y avait pour moi une angoisse quotidienne à laisser les gens me dire quantité de choses sur moi : que j’étais « forte », que j’étais faible, sur le point de me casser la gueule ou dangereuse, idiote ou trop habile… Mon principe était de prendre au sérieux toutes ces interprétations. Conséquence : ce que je croyais être les limites stables de ma personnalité fichait le camp dans tous les sens. Là encore, le journal m’a aidée à ne pas me perdre. Et, tout autant, ma désorceleuse.

Quand je suis rentrée à Paris, j’étais censée faire un livre, mais je n’ai pas réussi à rouvrir mon journal pendant près de deux ans. Plutôt envie d’oublier… Donc, j’ai fait semblant de travailler comme le font les savants, en engrangeant toute l’érudition possible. En même temps, j’essayais de raconter tels épisodes obsédants à des amis. En pure perte : ils étaient trop fascinés pour chercher à comprendre. Et la fascination, justement, j’en crevais. D’ailleurs j’avais beau évoquer ma peur, on me mettait automatiquement dans une position de maîtrise, on m’appelait « la sorcière » ou bien on concluait : « quand même, il faut beaucoup de force pour l’avoir fait ». Non précisément.

J’ai fini par me résoudre à communiquer cette expérience par écrit pour qu’à son tour le lecteur soit débordé comme je l’avais été moi-même. D’ailleurs, on me le reproche, on voudrait bien que je contienne tout cela dans une bonne théorie, un coffrage en béton. On serait rassuré…

 

Propos recueillis par Zeno Bianu