Ma position à cet égard est celle d’un sceptique (au vrai sens du terme). C’est-à-dire que je n’accepte pas tout comme une réalité tangible, une vérité indiscutable, mais que je ne me reconnais aucune qualité pour tout nier.
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L'œil du sorcier entretien avec Philippe Alfonsi
Vous savez, la sorcellerie est très contagieuse. Nous ne restions jamais plus de trois semaines dans le Berry pour ne pas basculer, parce qu’il faut le reconnaître, ça va vite. Tous les gens que j’ai vus tomber en sorcellerie vivaient des expériences dramatiques, parmi les plus épouvantables que l’on puisse faire. Il ne faut pas croire que les beaux esprits soient à l’abri d’une « culbute ». Je vous ai dit que le phénomène touchait également des médecins. La plupart des médecins (et des patients !) ont cru à la toute-puissance de la médecine. Je crois que c’est cette mauvaise approche de la science qui fait que beaucoup de médecins s’intéressent aujourd’hui au paranormal et à l’irrationnel. Ils n’ont peut-être pas su prendre la véritable mesure de la science, attendre de la voir évoluer par sa propre critique, en reconnaissant ses limites.
La puissance du verbe entretien avec Jeanne Favret-Saada
Le fait que personne ne soit sorcier n’empêche pas le système des sorts de marcher. Au contraire. Lorsque quelqu’un est victime de malheurs à répétition, son entourage et son désenvoûteur l’autorisent à se dire ensorcelé. Pour s’en tirer, il accuse tel ou tel « sorcier » qui, le plus souvent, devient à son tour victime de malheurs à répétition pendant que l’accusateur se rétablit. Le « sorcier » passe alors en position d’ensorcelé, va voir un désenvoûteur, etc. Et ainsi de suite. La sorcellerie, c’est comme un paquet de violence, un ballon de nitroglycérine dont il faut se débarrasser au plus vite. Quand on l’a dans les pattes, on se dépêche de le balancer à quelqu’un d’autre, avant qu’il n’explose.
La sorcellerie démystifiée? Entretien avec Louis Costel
Lorsqu’on ne réussit pas à faire face (lorsqu’on perd un enfant, qu’on a une série de malchances), il est tentant de fuir, de démissionner, de reporter la faute sur les autres. Ce sont des gens qui, s’ils n’ont pu garder une vie chrétienne vivante, ont conservé une certaine religiosité et qui, s’estimant coupables, se demandent : « Mais qu’est-ce que j’ai bien pu faire au Bon Dieu ? » Et bien sûr, si le Bon Dieu n’est pas en cause, c’est le Diable qu’on accuse.
Du maléfice à l’hérésie entretien avec Yves Castan
Il me semble que le recours magique correspond, comme autrefois sinon au même degré, à la nécessité pratique de concevoir ce qui n’est pas expliqué par les savoirs habituels, de pourvoir à certains besoins ou certaines parades de défense, qu’il correspond aussi à une exaltation de la volonté ou de la terreur. Les domaines d’intervention paraissent analogues (ce qui tient aux incertitudes de la santé, du succès, de la vulnérabilité quand les techniques ordinaires sont en défaut). Il faut ajouter à cela le besoin d’une proche autorité, tutélaire ou redoutable, là où les autorités sociales manquent ou sont trop étrangères.
d'autres lois avec Jacques Ravatin : Un autre univers, régi
On perd son temps, déclare-t-il dès le début de l’entretien, à chercher des solutions en accord avec des modes de pensée rationalistes, comme le font actuellement les différentes écoles de parapsychologie. Accumuler les statistiques, tenter de faire rentrer à tout prix dans la catégorie du reproductible quelque chose qui n’appartient pas à notre logique est absolument ridicule, et la théorie de Costa de Beauregard sur l’inversion du temps ne tient pas. Ces types de phénomènes resteront méconnus et inexplicables, tant que les spécialistes s’acharneront à les analyser avec une grille de logique cartésienne, applicable à des mécanismes physiques, mais insuffisante lorsque le subjectif et le non-reproductible ne peuvent être séparés de l’objectif et de l’apparence.
L. Bendit : Magie et psychiatrie
il y a trop de preuves pour qu’on puisse rejeter l’existence des pratiques magiques et de leur efficacité. S’éduquer à se connaître, développer la conscience de soi-même, accepter même les aspects de soi-même qui sont les plus effrayants ou pénibles, sont les meilleurs moyens pour neutraliser les résultats de l’attaque psychique qui vient du dehors. Cela nous montre que le « mal » ne peut pénétrer que s’il y a en nous quelque chose qui lui permette d’entrer ou même qui l’y invite.
Frédéric Lionel : La nature est la servante du mage
La magie est aussi vieille que le monde. Appelée science des sciences, elle constituait, jadis, le dernier échelon de l’Initiation sacerdotale en Egypte et en Grèce. A ce niveau, elle représentait la manifestation active de la spiritualité vraie. L’une des expressions de la magie blanche, sous sa forme la plus pure, fait de l’alchimie l’ « Art royal » que même l’Église ne condamna jamais, tout au moins officiellement.