I
Selon Goethe, converser est l’art des arts.
Dans son œuvre, l’endroit même où ce sujet est mentionné nous permet d’entrevoir l’estime singulière qu’il y porte. Cet endroit apparaît dans une scène-clef de son conte « Le Serpent Vert et la Belle Lilli ». Cette scène se passe dans un temple souterrain des mystères à l’aube d’un nouvel âge de l’homme. Le serpent, devenu lumineux après avoir avalé de l’or, pénètre avec sa lumière dans ce sanctuaire sombre et éveille les quatre rois sur leurs trônes.
C’est alors que le dialogue suivant a lieu :
– « D’où viens-tu ? “demanda le roi d’or.
– « Des gouffres qui sont la demeure de l’or. » répondit le serpent.
– « Qu’y a-t-il de plus resplendissant que l’or ?“ demanda encore le roi.
– « La lumière! » répartit le serpent.
– « Qu’y a-t-il de plus vivifiant que la lumière ? » reprit le roi.
– « La conversation! » dit le serpent.
On peut éprouver une déception suite à la réponse du serpent. Elle ne semble pas être à la hauteur de la révélation attendue si on ne comprend pas ce que Goethe a voulu dire.
La conversation, telle qu’elle est conçue au vingtième siècle, est-elle vraiment plus resplendissante que l’or, plus vivifiante que la lumière ? À peine!
Nous appliquons le terme « conversation » à tout échange de passage, aux babils les plus frivoles, les plus inconséquents. Nous ressentons assurément que le terme « conversation » a dû perdre de sa valeur dans le monde depuis le temps de Goethe en souffrant dans sa chute d’une perte sévère de signification.
Ceci devient apparent lorsque l’on se rappelle les salons des siècles passés où de grands esprits se réunissaient pour des échanges réfléchis. Ces évènements étaient d’un ordre tout à fait différent de celui de nos rencontres sociales. La rigueur régnait dans ces salons tandis que nos rencontres sont chaotiques. Ils étaient structurés autour d’une intention commune permettant un enrichissement mutuel plutôt qu’un appauvrissement. Il est impossible d’imaginer que les participants de ces salons parlaient tous en même temps, babillant sur autant de sujets qu’il y avait de paires de causeurs présents. Non! L’étoile d’un thème brillait au-dessus des personnes réunies comme sur une pièce d’eau garnie de cristaux. Les intellects cristallins scintillants, sensibles à l’étoile, exprimaient l’un après l’autre les réflexions éveillées en eux.
Cependant, les conversations Goethéennes diffèrent au moins autant de celles de ces salons que ces dernières diffèrent de celles entendues aujourd’hui lors de nos cocktails. L’intention des conversations Goethéennes est de faire appel à la plénitude de la vie spirituelle et non de mettre en scène des déploiements de feux d’artifice intellectuels. Ces conversations n’ont rien en commun avec le jeu formel des salons où brillaient des points lumineux tels de froids éclats stellaires. Au contraire, elles cherchent à pénétrer le chaleureux domaine solaire des pensées vivantes où un penseur utilise tout son être comme outil de connaissance. Dans sa façon de penser, il prend part au processus de création continue du cosmos en tant qu’esprit créateur.
Tout ceci est pour dire qu’une véritable conversation Goethéenne prend place au-delà du seuil dans le monde éthérique où les pensées sont des intuitions (ref. Rudolf Steiner — Philosophie de la Liberté). Elle pénètre dans le domaine des Causes Premières.
Les échanges de moindre qualité ne font jamais cela; ils demeurent de simples jeux d’esprit , des spéculations, des arguments. Ils sont des narrations d’expériences, des avances d’opinion, des rapports. À leur meilleur ils ne sont rien de plus que des discussions éduquées et à leur pire d’inconséquents discours décousus et dénués de sens.
Alors que la plupart de ces formes d’échanges de niveau moins élevé peuvent servir à des buts utilitaires, le fait qu’elles demeurent de ce côté-ci du seuil, les condamnent au désert spirituel. Elles laissent insatisfaits la terre et ceux qui participent à ces mêmes échanges. Elles ne parviennent pas à surmonter l’isolement qui afflige chaque être humain depuis Adam.
Cependant les vraies conversations ont cette capacité.
Alors que les participants s’efforcent de pénétrer ensemble dans le monde des pensées vivantes, chacun d’entre eux accorde sa perception intuitive au thème. Et il fait cela dans l’atmosphère engendrée par l’approche du seuil du monde spirituel : il le fait avec une disposition d’écoute attentive, supra-naturelle, une disposition d’ouverture des plus réceptives à la vie de la pensée dans laquelle lui et ses compagnons s’engagent.
La conscience de tous ceux qui partagent une telle attitude prend la forme d’un unique calice qui contiendra cette vie de la pensée. Et partageant cet aliment divin ils partagent également une communion, une fraternité; ils vivent l’expérience du Graal de l’homme moderne.
II
Nous avons vu que Goethe dépeignait la conversation comme l’art des arts. Si c’est en effet le cas, et que nous aspirons à cela, qu’est-ce que sa pratique demande de nous ? Assurément, aucun tâtonnement inspiré ne suffira; des techniques d’un ordre très particulier doivent être développées.
Peut-être que le premier « prérequis » est d’être conscient que le monde spirituel au-delà du seuil souhaite être connu de nous avec autant d’ardeur que nous souhaitons le connaître. Il n’est pas nécessaire de le prendre d’assaut; il vient volontiers à notre rencontre tel un maître sage et aimant qui répond à la chaleur de l’intérêt de son élève. Et aucun élève réellement intéressé à se rapprocher d’un tel maître avec un respect approprié ne faillira à susciter sa bienveillance. Le monde spirituel n’est pas moins disposé à rencontrer nos intérêts. Nous nous rappelons de l’assurance donnée par le Christ à ce propos : « Cherchez et vous trouverez. Frappez et l’on vous ouvrira. »
L’attitude du chercheur devient ainsi une baguette magique qui, comme le bâton de Moise, libère un flot de vie spirituelle. Nous devons savoir que cela est un fait autant en ce qui nous concerne qu’en ce qui concerne les autres. La conscience du groupe devient vraiment un vase commun dans lequel peut être versée une illumination que le monde d’au-delà du seuil considère juste d’offrir à chaque occasion donnée.
Cependant, nous ne pouvons pas passer avec une seule enjambée de la pensée et du babillage ordinaire à une conversation Goethéenne. Cette dernière requiert une préparation des plus tendres. Les pensées doivent premièrement être conçues comme des enfants puis confiées à l’esprit des penseurs afin d’y être couvées. À cette fin, le thème d’une rencontre doit être établi d’avance. Chaque membre du groupe vit avec ce thème en le laissant croître dans sa méditation. En s’approchant de la date convenue, il anticipe le moment de la rencontre comme s’il s’agissait d’un festival de lumière qui, si lui et ses compagnons ont bien fait leur travail, les mènera à une illumination apportée par le monde spirituel.
Qu’est-ce que l’on entend par travail dans ce contexte ?
Certainement pas la production de concepts finis, pas d’amas de citations provenant d’autorités, pas de résumés de lecture. Par contre, les pensées élaborées et les études faites avant la rencontre servent à éveiller l’âme jusqu’à son activité maximale afin qu’elle puisse être perception pure en présence de l’esprit. Un tel travail sert à réchauffer, à faire briller la conscience afin que l’âme devienne un espace accueillant pour les pensées perspicaces. On doit être prêt à sacrifier les pensées antérieures tel que cela se fait lors de la deuxième étape de la méditation pour libérer le champ afin de laisser place à une illumination nouvelle.
Le principe évoqué ici est le même que celui que Rudolf Steiner proposa aux professeurs lorsqu’il leur recommanda de préparer leurs leçons de classe avec soin et de rester prêts par la suite à sacrifier le plan préparé si les circonstances dictent une approche nouvelle vis-à-vis de la matière. Il a dit que si l’on était bien préparé on trouverait l’inspiration nécessaire. En effet, le principe est commun pour tous les efforts ésotériques : inviter l’esprit en devenant spirituellement actif et ensuite demeurer réceptif à sa visite.
Ceux qui viennent à la rencontre ainsi préparés n’amèneront pas la rue avec eux sous forme de toutes sortes de babillages distrayants . Après tout, on n’approche pas le seuil avec un état d’esprit ordinaire et quand une approche du seuil est préparée la scène où la rencontre a lieu devient un temple de mystère. Ce qui y est dit doit s’harmoniser avec l’atmosphère d’un temple. Les courtoisies conventionnelles échangées avec la personne assise à côté, les commentaires sur le temps, les échanges sur les petites affaires de tout genre détonnent et sont complètement déplacées.
S’abstenir de babiller signifie apprendre à vivre sans inconfort dans une atmosphère de calme pondéré. Mais alors, un respect particulier pour le silence et une tolérance à l’égard de celui-ci sont des conditions sine qua non pour la vie ésotérique à laquelle appartiennent aussi les conversations. Ceci signifie une volte-face vis-à-vis de nos habitudes. Dans les échanges sociaux ordinaires, les mots doivent couler sinon il n’y a pas de preuve de relation; les silences témoignent de panne dans les communications. Cependant, lorsque notre perception du seuil s’accroît , les mots pour le plaisir des mots apparaissent comme des perturbateurs de paix. Tout propos inutile envahit et détruit la paix intérieure concentrée qui sert de matrice pour la vie intuitive qui se déploie.
Les conversations reposent donc autant sur l’habilité à préserver le silence qu’à parler. Quand on vient pour parler on ne peut trouver meilleur guide vers l’idéal que ce qui est offert dans une autre inspiration de Goethe. Le poète a perçu la nécessité comme critère de l’art (« Où il y a nécessité, il y a art »). On peut aiguiser son sens de la nécessité jusqu’à développer une conversation comme un organisme vivant. Chaque partie essentielle est en équilibre, chaque contributeur fait un effort pour s’élever et se tenir au-dessus du niveau des effusions sans réserve. En résumé, on doit construire avec les matériaux de l’intuition si l’on veut parvenir à de véritables conversations. Afin d’atteindre ce niveau, tout ce qui est de nature personnelle et sentimentale doit être sacrifié. C’est seulement alors qu’une conversation peut trouver son chemin vers la nécessité.
Lorsqu’elle s’engage sur ce chemin, elle devient autant une conversation avec le monde spirituel qu’avec nos compagnons, les mortels.
III
Même si les groupes diffèrent de beaucoup, une bonne dose de pratique est d’ordinaire nécessaire afin de développer la faculté de converser de manière Goethéenne. De nos jours, la plupart des individus sont tellement habitués à discuter qu’ils peuvent à peine concevoir des niveaux plus élevés d’échange. Nous sommes soumis à la terre; le domaine de l’éthérique nous est devenu étranger.
Il existe plusieurs moyens pour former sa pensée éthérique. Un des premiers est bien sûr la méditation telle qu’enseignée par l’anthroposophie. Un autre est de toujours revenir à l’étude de la Philosophie de la Liberté de Rudolf Steiner. Cette étude doit être poursuivie en portant une attention particulière à la façon dont le livre commence sur le terrain habituel d’un argument philosophique-intellectuel puis tout à coup le quitte pour s’élever, ailée, dans des mondes où chaque pensée prend vie et devient un acte de création libre. En suivant simplement cette métamorphose, on reçoit une infusion de forces éthériques grâce auxquelles la pensée individuelle est ravivée et l’esprit individuel est syntonisé sur la perception intuitive.
Une transformation semblable est amenée en se plongeant dans les contes de fées ou dans la grande poésie. Car les rythmes et les images regorgent de vie spirituelle. Lorsqu’on les absorbe, on peut ressentir que sa propre vie en est magiquement vivifiée.
Il est tout à fait contraire au concept d’une communauté vraiment moderne de s’appuyer sur des meneurs lors d’une conversation. La création d’une conscience apparentée à la coupe du Graal exige plutôt un cercle parfaitement formé par des individus responsables et actifs ayant pour unique guide le monde spirituel. Si, avant une rencontre, chacun de ces individus donne de la vie en lui-même au thème de la réunion puis, une fois arrivé à la rencontre, laisse de côté les pensées qu’il a eu tout en offrant la vie qu’elles ont engendrée dans son esprit à l’Esprit, alors l’Esprit ne manquera pas à son tour d’accorder des perceptions nouvelles à l’assemblée disposée à les recevoir. Nous pouvons en faire maintes fois l’expérience. Il suffit d’être actif et de garder le chemin libre, sachant que « là où deux ou plus sont rassemblés en mon Nom, là Je suis parmi vous ».
L’espoir de cette Présence peut être renforcé en apprenant à écouter ses semblables exactement de la même manière que nous écouterions le monde spirituel : de manière évocatrice, avec révérence et en se retenant de tout signe de réaction tout en transformant sa propre âme en un terreau qui permettra la germination des idées des autres.
Ceci ne signifie pas que la personne qui écoute abandonne le moindrement ses capacités à faire la part des choses. Elle soupèse ce qu’elle entend. Cependant, elle le fait d’une façon nouvelle en se nettoyant de toute sympathie ou de toute antipathie afin de devenir une table d’harmonie objective sur laquelle résonnent vrais ou faux les mots de la personne qui parle.
De cette manière, la personne qui parle est amenée à s’entendre elle-même et à évaluer ses propres propos. Une rectification — dans le sens d’un éveil — se manifeste sans que quiconque prononce un jugement sur elle.
Et ce n’est pas tout. Écouter de manière évocatrice est un acte solaire. Il projette des rayons de chaleur et de la lumière d’intérêt dans la vie des pensées qui s’anime dans le cercle et il encourage cette vie des pensées à bourgeonner véritablement.
Comment procéder pour choisir des thèmes ? Cette question est souvent posée par ceux qui s’intéressent à approfondir les conversations.
Certainement pas de la façon arbitraire usuelle. On ne peut pas, comme il a pu se faire dans les salons, rechercher le thème le plus attrayant intellectuellement. On ne peut pas non plus, comme il se fait aujourd’hui dans les groupes de discussion, dérouler une liste de sujets d’actualité en essayant d’identifier le plus opportun . Au lieu de cela, les questions les plus brûlantes qui ont trouvé refuge dans les âmes des participants vont faire surface. Ces questions émergent d’un souci du cœur pour des sujets de l’esprit et sont déjà pleines de vie, de feu et elles sont enracinées dans quelque chose de plus profond que l’intellect. Ces dernières vont jaillir de leur propre vitalité et appeler l’attention de l’auditoire.
Souvent un thème regorge d’une telle abondance de vie qui passe par une longue série de métamorphoses qui exigent plusieurs rencontres pour son approfondissement. Les thèmes de ce genre sont particulièrement précieux, car ils ont tendance à demeurer des sujets d’intérêt spirituel pour la vie de tous les intéressés. Il est facile de voir comment des conversations à propos de tels sujets relient indissolublement les participants.
IV
Afin qu’une conversation devienne une œuvre d’art, on doit donner à sa vie une forme à l’intérieur d’un cadre. Autrement, la conversation va s’éparpiller dans toutes les directions.
Le cadre qui donne forme aux conversations est bâti d’éléments temporels d’une part et d’un rituel tout simple d’autre part. On considérera donc désirable de fixer l’heure précise du commencement et de la fin des réunions et de s’y conformer avec rigueur. Toute personne qui a l’intention d’être présente comprend qu’elle devrait arriver bien avant le temps pour se préparer à démarrer la rencontre avec recueillement. Ce sont là des règles invariables de pratique ésotérique. Le rituel consiste à se lever et à prononcer ensemble quelques mots choisis pour leur richesse spirituelle. Par exemple : « Ex Deo nascimur » (Nous sommes nés de Dieu), « In Christo morimur » (En Christ nous mourrons), « Per Spiritum Sanctum reviviscimus » (Par l’Esprit saint nous revenons à la vie). La même méditation ou une autre peut être prononcée à la fin de la rencontre, exactement à l’heure prédéterminée.
On pourrait craindre que des limites de temps rigides gênent le déroulement libre d’une conversation. Cette peur s’avère sans fondement. L’inspiration d’un peintre n’est pas limitée par les dimensions de sa toile. Dans toute forme d’art, les limites servent plutôt à éveiller, à aiguiser la perception de ce qui peut être accompli et la composition s’adapte toujours intuitivement à l’espace donné.
Afin de créer une unité de composition telle que cela doit être pour qu’elle soit considérée de l’art, le cercle de conversation se doit de prendre des mesures inhabituelles afin de préserver l’unité. Ici, de nouveau, il y a une vaste différence entre une discussion et une conversation. Dans le cas d’une discussion, peu de gens éprouvent des scrupules à s’engager dans des apartés. Bien que ces apartés soient impolis, dérangeants et qu’ils trahissent de la vanité du fait que ce qui est marmonné à son voisin est de toute évidence bien plus important que ce qui est dit par la personne qui a la parole, ils ne sont toutefois pas un désastre final comme ils le seraient lors d’une conversation. Les discussions sont basées sur l’intellect et la pensée intellectuelle amène naturellement vers la séparation.
Cependant, les conversations impliquent un niveau de pensée où des cœurs illuminés servent d’organes d’intelligence. Et la tendance des cœurs est d’unir. Le groupe de conversation doit devenir un cercle magique. La moindre brèche dans son entièreté en tant que Coupe du Graal laisserait se perdre la substance lumineuse précieuse générée par la rencontre. Les personnes sensibles qui y participent ressentiront les apartés et les interruptions comme rien de moins que des coupures vis-à-vis du monde spirituel.
De nombreux individus ont le sentiment qu’aucune conversation ne peut égaler l’inspiration apportée par une conférence de haut niveau. Par conséquent, ils ont tendance à penser qu’une conversation est une perte de temps et qu’il vaudrait mieux lire des conférences ou les écouter. Il n’y a pas de doute que les conférences ont un rôle important. Lorsqu’elles sont minutieusement préparées, elles transmettent des concentrations de substances spirituelles aux auditeurs assis comme s’il s’agissait d’un repas que quelqu’un aurait placé devant eux. Pour continuer l’analogie, les habitués inconditionnels des conférences ne mangent qu’au restaurant et ne semblent pas vouloir apprendre le bel art du fait-maison.
Dans cette manière de vivre, il y a malheureusement quelque chose d’unilatéral. Non seulement cela nous fait éviter toute responsabilité, mais cela nous enlève les occasions de croissance créatrice. Ainsi, on demeure puérilement dépendant durant la phase la plus importante de l’évolution humaine alors que nous devrions progresser de la révélation de la vérité à la découverte de cette même vérité par nos propres efforts. Rudolf Steiner n’encourageait d’aucune manière la dépendance. Il apportait rarement aux gens la solution à un problème et s’il le faisait, c’était sous la pression exceptionnelle du temps. Il préférait indiquer le chemin pour qu’une personne résolve les problèmes par elle-même. Voilà ce que les temps demandent de nous : que nous devenions spirituellement actifs par nous-mêmes, que nous apprenions à tirer notre nourriture du monde spirituel pour le renouvellement de la terre.
On trouvera que les conversations Goethéennes offrent un entraînement idéal pour cette tâche de première importance.
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Texte écrit en 1983 par Mme Marjorie Spock. Traduction de Willem et Marie-Claire Joubert.
Marjorie Spock (1904-2008) est une écologiste, auteure et poétesse, surtout connue pour son influence sur Rachel Carson lorsque cette dernière écrivait Printemps silencieux. Spock était également une enseignante Waldorf, une eurythmiste, une jardinière biodynamique et une anthroposophe réputée.