Guy Beney
Le temps du Psi

L’étude de la dynamique psi ramène donc, là encore et paradoxalement à celle de l’articulation psychosomatique ; d’où l’actualité de cette réponse du Comte de Gasparin (en 1855) à ses détracteurs : « quand vous m’aurez expliqué comment je lève la main, je vous expliquerai comment je fais lever ce pied de table » (par PK).

(Revue CoEvolution. No 7. Hiver 1982)

Est-ce « la faute à Descartes » ou celle des faussaires qui ont cru pouvoir l’exploiter de manière lucrative ? Le paranormal n’a pas bonne presse en France. Le champ d’investigation de la parapsychologie reste assez flou dans l’esprit du public (certains nient même son existence) et sa définition pose déjà des problèmes théoriques sérieux. Pourtant, l’étude des « phénomènes psi » est indispensable pour comprendre les mutations individuelles et collectives actuelles dans leur ensemble. Mais elle heurte les approches scientifiques, philosophiques ou spirituelles classiques. Car ces phénomènes ne se réduisent ni à une discipline unique (que ce soit la mécanique quantique, la biologie ou la sociologie des religions), ni à un seul niveau d’organisation de la matière et de la vie. Il faut examiner à la fois les phénomènes physiques et physiologiques mis en jeu, le comportement et les préoccupations des individus qui les vivent, le sens qu’ils ont pour eux et le contexte social dans lequel ils s’insèrent. C’est bien dans cette optique que travaille Guy Beney, qui pose dans ce texte les principaux problèmes entre le psi et le temps, de la physique à la biologie puis à la sociologie, du laboratoire au terrain, des définitions des concepts à leur critique. En outre, il fait le tour des théoriciens français, ce qui constitue certainement une grande première.

G.B.

Il fait psi… de temps en temps

Psi, vingt-troisième lettre de l’alphabet grec a été choisie en 1942, par le psychologue Robert H. Touless pour désigner les phénomènes dits paranormaux. L’adoption de ce terme général repose sur l’hypothèse de travail à laquelle avaient conduit les résultats des recherches antérieures, à savoir que les divers types de phénomènes dits paranormaux seraient des aspects différents d’une même nature essentielle, le psi [1].

On distingue classiquement quatre types principaux de phénomènes psi : la télépathie, la clairvoyance, la précognition, et la psychocinèse (PK). La quatrième dénomination réfère à l’aspect dynamique du psi (agence) qui consiste — a priori — pour un sujet d’être capable d’influencer la matière à distance. Le parapsychologue J.B. Rhine a réuni les trois premiers phénomènes, correspondant à l’aspect cognitif du psi et difficiles à cerner individuellement, sous le terme général de « perception extra-sensorielle », expression ambigüe que nous préférons remplacer par le terme de percipience. La faculté de percipience dans l’avenir est appelée précognition (cognoscere : connaître). Lorsque l’information présente un aspect évident d’avertissement, on parle de prémonition (monere : avertir). La percipience dans le passé s’appelle rétrocognition.

L’étude du psi au laboratoire consiste à détecter une relation significative entre un sujet et une cible (qui peut être, en percipience, une information à recevoir, et en psychocinèse, un événement à influencer), alors qu’ils sont séparés par un obstacle qui interdit, selon l’expérimentateur, toute relation sensorimotrice. Le plus souvent, le psi étudié en laboratoire est instable, fugace. Sa mise en évidence nécessite une technique appropriée, indirecte, bien que parfaitement valide, la méthode statistique, qui est utilisée couramment par l’ensemble des scientifiques. Cette méthode consiste à rechercher, après une expérimentation comprenant de nombreux essais (par exemple, cartes Zener en percipience, générateur d’événements aléatoires (GEA) en psychocinèse), et à l’aide de tests statistiques de décision appropriés, si les résultats obtenus sont significativement différents de l’attente du hasard c’est-à-dire si, pour en rendre compte, on doit conclure à l’existence d’un facteur psi, autre que le seul hasard.

L’obstacle comporte plusieurs aspects : la distance, la complexité, le temps, etc. Ce dernier lui-même dans son apparent écoulement linéaire et causal, constitue la dimension temporelle de l’obstacle, à condition d’exclure toute possibilité d’inférence à partir de la connaissance du présent, et si la cible située dans le futur ne se présente pas comme une conséquence de la prédiction.

Au laboratoire, une expérience quantitative de précognition ressemble donc beaucoup à une autre de clairvoyance ou de télépathie… à ceci près que la cible à identifier n’existe pas encore. Il pourra s’agir par exemple de cartes qui ne seront tirées que plusieurs jours après que le sujet aura noté ses prédictions, ou bien de chiffres fournis par un GEA (désintégration radioactive, liste de nombres au hasard, etc.). Les résultats expérimentaux ont montré qu’effectivement un sujet peut recevoir de l’information d’une cible n’existant pas au moment où il effectue sa percipience [2].

Ainsi, après un demi-siècle d’études — tant de laboratoire que de terrain — l’existence des quatre types de phénomènes — provoqués ou spontanés — semble déjà démontrée au-delà de tout doute raisonnable pour toute personne ayant une connaissance suffisante du dossier. Pourtant, la psychocinèse et la précognition suscitent encore de sérieuses réserves, même parmi les parapsychologues. Les Transgressions apparentes que ces deux types de phénomènes infligent à notre conception habituelle de la réalité sont telles que nombre de personnes semblent les juger inconsciemment par trop subversives potentiellement pour risquer de les accepter consciemment.

L’ingénieur Pierre Janin remarque [3] que : « … la philosophie la plus courante de nos jours, celle qu’on assimile sans même avoir à l’apprendre tant elle est omniprésente, a comme pierre angulaire l’axiome selon lequel la subjectivité (les idées, les sentiments, le psychisme en général) est par essence radicalement neutre (…) avec un observateur ou sans observateur le monde tourne de la même façon (…) or la psychocinèse est précisément celui des phénomènes psi qui fait l’objet de la suspicion la plus marquée, voire du rejet le plus catégorique ».

« De même, écrit Pierre Janin [4], si les cas de précognition — très souvent en rêve — forment environ la moitié du total des cas rapportés et sont donc plus fréquents que les cas de télépathie, de clairvoyance ou de psychocinèse », ils choquent « beaucoup plus nos habitudes de pensée que la télépathie ou la clairvoyance (…) On observe une tendance soit à éviter le problème, soit à l’aborder de biais, en cherchant à en rendre compte sans avoir à déranger sa Majesté le Temps ».

L’interdétermination psychocinèse/prémonition

Ainsi — remarque Pierre. Janin — « on s’avisa, compte tenu des résultats positifs que donnaient (…) les premiers tests méthodiques de psychocinèse, que la prémonition peut être ramenée à la psychocinèse ». En effet, si l’on peut dire que le sujet a deviné à l’avance les choix du GEA, on peut tout aussi bien prétendre qu’il l’a influencé par PK pour qu’il se conforme à son propre choix.

Certains chercheurs ont tenté d’éliminer la possibilité de cette « interférence psychocinétique » notamment en utilisant pour le choix des cibles une variable météorologique chiffrée (température) considérée comme non-influençable par PK — comme dans les expériences de percipience en rêve faites à l’Hôpital Maïmonides par M. Ullman et S. Krippner en 1969-70 avec le sensitif anglais Malcolm Bessent, ou bien dans les expériences du parapsychologue américain Helmut Schmidt visant à souligner l’ambigüité de la distinction entre prémonition et psychocinèse.

En fait, Schmidt ainsi que de nombreux chercheurs en sont venus à penser que cette distinction relève d’un a priori empirique qui ne peut être vérifié expérimentalement. Pour Schmidt, une expérience est, selon le cas, du « genre prémonition » ou du « Genre psychocinèse », sans que l’on puisse jamais trancher entre l’un ou l’autre. Cette indétermination (on devrait dire indéterminabilité) entre précognition et psychocinèse conduit à se demander s’il n’y aurait pas, d’une certaine façon, identité entre la transgression de la barrière temporelle et celle de la séparation des mondes subjectif et objectif.

L’idée de la psychocinèse dans le passé implique que l’effet du souhait a déjà eu lieu ; un événement survenant aujourd’hui pourrait ainsi avoir sa cause dans le futur.

En outre, ce n’est pas la seule indétermination que l’on rencontre ; elle n’est qu’un aspect de l’indétermination multidimensionnelle, voire fondamentale, propre au psi. En effet, on peut citer d’autres types d’indéterminations portant sur l’obstacle, les sous-systèmes de la cible en psychocinèse, le sujet, l’expérimentateur, l’occurrence du psi et la nature de l’éventuel canal qu’il emprunte, etc. Ces considérations ont amené des chercheurs comme Pierre Janin à penser que « le psi (agence ou percipience) opère toujours au niveau d’une indétermination (objective ou subjective) qu’il contribue à lever dans un sens arbitrairement choisi par lui » [5] une zone de flou, de clair obscur, serait ainsi nécessaire pour que le psi puisse se manifester.

La psychocinèse rétroactive

Théoriquement, il est possible d’imaginer une action PK sur une cible ayant existé dans le passé : c’est la psychocinèse rétroactive (rétroPK).

Ce type d’agence, qui s’oppose aux deux « dogmes » de l’inexorabilité du temps et de l’insularité du désir subjectif par rapport au monde objectif, suscite de tels paradoxes vertigineux que seul l’imaginaire débridé des auteurs de science-fiction a osé l’envisager : voilà que par rétroPK, certains maillons de l’enchaînement causal de l’univers peuvent se voir « gommés » après coup, le souvenir des événements « éliminés » se retrouvant désormais sans objet. D’où, à la limite, l’absurdité classique qui consiste à ce que, par rétroPK, j’empêche ma propre naissance [6].

L’idée de la psychocinèse dans le passé implique que l’effet du souhait a déjà eu lieu, qu’il s’est produit avant sa cause ; d’où — affirment certains théoriciens — la réintroduction de la finalité, puisqu’un événement survenant aujourd’hui pourrait avoir sa cause dans le futur.

L’enjeu — voire le malaise — aux plans épistémologique et métaphysique est tel que rares sont les chercheurs qui ont risqué l’aventure de l’étude expérimentale en rétroPK. Helmut Schmidt et Pierre Janin ont pourtant conduit de telles expériences ; mais, là encore, si les résultats ont été positifs, la démonstration de la rétroPK n’a pas vraiment été faite à cause de l’indéterminabilité insurmontable entre rétroPK et simple PK actuelle. Or, rappelle P. Janin, ce n’est pas pour des raisons objectives que le chercheur choisira d’opter pour l’une ou l’autre interprétation : « S’il  préfère penser que la flèche du temps est irréversible (…) il aura en cela pour lui l’évidence millénaire de l’expérience quotidienne, et le bon sens rationaliste qui en est l’émanation dans la tradition scientifique (…) la rétroPK (…) ne peut être justifiée par aucune constatation objective. Le seul critère disponible, à savoir les intentions consciemment exprimées, est évidemment insuffisant ».

Il semble téméraire de chercher une explication physique à la télépathie et à la prémonition, alors qu’il n’existe pas encore de modèle physique de fonctions psychologiques comme la mémoire.

La symétrie rétroPK – autoprémonition.

De son étude sur la rétroPK, Pierre Janin déduit que l’univers objectif est essentiellement indéterminé, ce qui permet à la subjectivité de s’y insérer pratiquement : la finalité existe parce qu’il y a du hasard. Le modèle de François Favre stipule au contraire un déterminisme mécanique essentiel de l’univers et une indéterminabilité strictement existentielle. L’imprévisible existe parce qu’il y a de la finalité.

Ce modèle, basé sur une analyse de divers types de phénomènes psi, s’inspire de la symétrie passé-futur rencontrée en microphysique, ainsi que de la logique du contradictoire élaborée par Stéphane Lupasco (potentialisation/actualisation, principe du tiers inclus). Il présente deux volets ; cognitif et actif. Pour l’aspect cognitif, F. Favre pense que les diverses percipiences — tout comme le souvenir — « se ramènent à la seule autoprémonition, c’est-à-dire à une précognition dont le sujet est également l’agent. Toutes les percipiences s’avèrent être des « souvenirs », (toujours affectifs, parfois figuratifs), étant (…) entendu qu’il n’y a que du futur ». Car dans le monde psychologique, monde de la finalité, le cours du temps serait inversé.

Le second volet stipule que, symétriquement, toute PK est rétroactive. Mais si l’on peut agir dans le passé, on ne peut y aller : la voyance dans le temps n’a de sens, selon F. Favre, que pour les amateurs de science-fiction ou d’archéologie fantastique. Ainsi, par exemple, le cas célèbre du « fantôme du Trianon » [7], ne s’interprète-t-il pas comme un « voyage dans le passé », mais plutôt comme une clairvoyance du futur. Enfin, l’articulation entre les deux volets cognitif et actif tient dans cette phrase : toute prémonition peut être considérée comme une rétroPK.

Malgré son intérêt, le modèle de F. Favre, n’est pas exempt de critiques. D’abord le concept de rétroPK n’est pas vérifiable directement, ni falsifiable au sens de l’épistémologue Karl Popper. Mais surtout, ce modèle est basé sur une symétrie trop simpliste entre causal (objectif + passé) et final (subjectif + futur) ; il est fondamentalement axé sur le temps, alors que la dynamique psi en suggère précisément la transgression, non par simple inversion — du futur vers le passé — mais dans le présent, dans l’« ici-maintenant » du champ de conscience.

Du causal à l’acausal

Comme nous l’avons vu, le problème de la symétrie passé-futur ne concerne pas seulement le domaine de la parapsychologie, mais se pose aussi en microphysique. Ainsi le physicien Olivier Costa de Beauregard a-t-il développé dans son livre sur le temps [8] ses réflexions concernant « le paradoxe de la symétrie technique de droit et de la dissymétrie épistémologique de fait entre les problèmes de la prédiction et de la rétrodiction statistiques ». L’intérêt que cet auteur porte à certains phénomènes psi — pour des raisons de physique théorique — l’a conduit à proposer — d’abord sous le pseudonyme de Xodarap, puis sous son vrai nom [9] un modèle tentant d’expliquer par la rétropsychocinèse certains paradoxes rencontrés en physique quantique.

Il est vrai que la physique contemporaine met à mal le principe de causalité et donc notre conception traditionnelle du temps. Comme le rappelle Hervé Gresse [4], « ce principe a rarement été énoncé tant il paraît évident : tout effet a des causes qui lui sont antérieures. Il a pourtant été battu en brèche par la mécanique quantique : aussi parfaite que soit notre connaissance on ne peut prévoir le résultat d’une mesure sur ce système que d’une manière probabiliste. Contrairement à l’interprétation dite « réaliste » de la mécanique quantique — qui conduit a des contradictions comme le fameux paradoxe d’Einstein-Podolsky-Rosen — l’interprétation « positiviste » (Niels Bohr) — qui donne une priorité absolue à l’observation — conduit non seulement à renoncer au principe du déterminisme, mais aussi a toute prétention à décrire le Réel en soi.

Ayant dégagé les points communs entre la mécanique quantique et la parapsychologie, H. Gresse, D. Wickers et H. Zwirn [10] en viennent à poser cette affirmation philosophique : « les deux disciplines font apparaître que l’homme joue dans l’univers un rôle dont il n’a que faiblement conscience ». Le physicien Bernard d’Espagnat s’interroge précisément sur la problématique relative à une intervention éventuelle de la conscience dans les lois physiques : « toute parapsychologie mise à part, peut-on dire, que dans certains cas la conscience de l’observateur interagit avec la matière observée ? De plus en plus écrit-il [4], l’objet même de la science physique proprement dite paraît être un construit de l’intersubjectivité humaine, ou, en d’autres termes, une sorte de conscience collective (…). En conclusion, on peut ainsi se demander si nous n’assistons pas en définitive à une sorte de restauration — mais conçue de façon neuve — de l’antique symétrie matière-conscience.»

Au départ, les idées des physiciens « ouverts » à la parapsychologie notamment celles de Costa de Beauregard — ont grandement influencé les théoriciens du GERP. Sous l’influence du physicien Michel Duneau, ceux-ci ont pourtant observé un recul de plus en plus critique vis-à-vis du modèle psycho-physique de Costa, ainsi d’ailleurs que de ceux des physiciens E. H. Walker et R. D. Mattuck, fondés sur une théorie quantique de la conscience. Selon M. Duneau [11], « il semble téméraire de chercher une explication physique à la télépathie et à la prémonition, alors qu’il n’existe pas encore de modèle physique de fonctions psychologiques comme la mémoire ». M. Duneau rappelle qu’en physique, l’énergie est un concept corrélé au temps, alors que les événements psi ne le sont par forcément.

Les phénomènes psi doivent appartenir à un autre ordre de l’univers, non-causal.

Ainsi, malgré les nombreux modèles physiques proposés par les « psychophysiciens » et « psychotroniciens » (électro-magnétique, énergie et résonance psychique, champ « physique », physique quantique, « psitrons », variables cachées, modèles topologiques ou holographiques etc.), les parapsychologues reconnaissent peu à peu le manque de pertinence de ces modèles objectivistes et physicalistes qui ne tentent d’expliquer que le « comment » des événements psi en évacuant le « pourquoi » de leur occurrence » (caractère intentionnel des manifestations psi, logique de types affectif, symbolique et onirique, etc.).

Par réaction contre leur ancienne conception « matérialiste », les chercheurs adoptent souvent une perspective dualiste où le psi est fondamentalement de nature non-physique ; d’autres pensent, avec peut-être plus de justesse, que le psi est l’articulation même entre les deux mondes contradictoires et complémentaires da l’expérience humaine : le monde physique et le monde psychique. Ainsi voit-on les chercheurs se tourner progressivement vers les modèles psychologiques (soi subliminal, inconscient collectif, psychanalyse, psychodynamique, déterminisme affectif, hypothèses projectives, relativisme, théories acausales du « PMIR », du « Shin », etc).

Évitant une radicalisation excessive vers l’un ou l’autre pôle de l’articulation psychophysique, les théoriciens du GERP (Groupe d’études et de recherches en parapsychologie) conçoivent les phénomènes psi comme objectivement inexplicables (ils sont quasi « impossibles » physiquement parlant), mais subjectivement compréhensibles (ils sont chargés de sens pour la ou les personnes concernées, au niveau conscient ou le plus souvent, au niveau inconscient). Ils requièrent donc une approche inspirée à la fois des sciences exactes et des sciences humaines. Cette conception s’inspire du modèle acausal de la synchronicité, proposé par le psychanalyste C.G. Jung et le physicien W. Pauli [12].

D’après ces auteurs, les phénomènes psi étant partiellement indépendants de l’espace et du temps, ils doivent appartenir à un autre ordre de l’univers, la synchronicité étant une relation non-causale reliant deux événements ensemble, selon une coïncidence chargée de sens.

En conclusion de sa revue des théories sur le psi et s’interrogeant sur les limites de celui-ci, le chercheur américain K. R. Rao écrit : « C’est faire preuve d’optimisme naïf que de prétendre a priori que la percipience est capable d’atteindre tout objet, quel que soit son éloignement dans le temps et l’espace, qu’elle rend possible des exploits comme de parler des langues inconnues et d’obtenir des connaissances non apprises, ou bien que le psi est capable d’influencer toute cible sans considération de sa taille ou de sa nature. »

Pour Rao, comme pour nombre des théoriciens actuels, par delà l’énumération des transgressions que le psi est susceptible d’opérer par rapport à notre interprétation du nombre, il est désormais important d’apprendre ce que le psi ne peut pas accomplir, notamment pourquoi — apparemment — les occurrences psi ne peuvent pas ne pas être élusives.

En outre, il est souhaitable dans une perspective synchronique et pour des raisons aussi bien théoriques qu’empiriques, de considérer que le psi — en tant qu’articulation primordiale « esprit-matière » — peut être divisé en trois types d’articulations, classables selon la fréquence apparente et croissante des phénomènes psi qui semblent les concerner : les articulations psychophysique, transpersonnelle et psychosomatique.

Psi et la chronobiologie

Il est fondamental en parapsychologie de ne pas négliger cette dernière articulation, même si — par habitude — elle paraît bien banale, en comparaison des deux premières, si manifestement « paranormales ». C’est en particulier ce que l’Institut Métapsychique tente de faire, cherchant à réduire le parapsychologique au physiologique, selon une longue tradition remontant au physiologiste Charles Richet.

Ainsi, le Dr Hubert Larcher rappelle que notre structure anatomo-physiologique reflète notre relation au temps, qu’elle est « le support d’une fonction chronologiquement ordonnée puisque nos portes d’entrées sensorielles s’ouvrent sur des informations venues du passé (…), tandis que nos réactions motrices sont ordonnées en vue de l’avenir », comme si le temps s’écoulait, « de l’avenir vers le passé à travers nous comme le sable dans le sablier ».

Cette intrication de la structure bio-physique et du temps est le problème de la chronobiologie. Le biologiste Alain Sournia a tenté de montrer les points de convergence entre cette discipline et la parapsychologie. Confirmant que ces deux disciplines « butent sur la même difficulté : la transition entre une structure spatiale et une structure temporelle », il note que, si les concepts de la chronobiologie sont plus explicites (horloge biologique, « autophasing », etc.), on en ignore aussi bien la nature que la localisation.

Cet auteur ajoute que « chacune des deux disciplines a été amenée à reconsidérer la notion de hasard (…) le caractère statistique du fait parapsychologique et du fait chronobiologique doit être mentionné (…) bien des phénomènes risquent, individuellement, de passer inaperçus et ne deviennent évidents qu’à l’échelle d’une « population » (d’organismes, de mesures ou de tests). Enfin chacune possède une frontière commune avec l’astrologie, et toutes deux ont leurs faussaires puisque des marchands de « biorythmes » viennent aujourd’hui concurrencer les faux voyants (…)

« Plusieurs aspects de la Chronobiologie convergent vers la notion d’une consubstantialité de l’espace et du temps, ou du moins, d’une indissociabilité de ces deux dimensions », écrit Sournia, qui conclut ainsi sa comparaison entre les deux disciplines : « quel que soit leur degré de parenté, elles sont sœurs de captivité dans les prisons de la connaissance, et l’un de leurs geôliers s’appelle Temps. L’une des prisonnières voudrait savoir comment on le perçoit, l’autre comment on le transgresse ».

Le psi transgresse notre interprétation du monde et de nous-mêmes. Son potentiel subversif est sans doute à l’origine des réticences que suscite sa reconnaissance.

La mystique : une ontogenèse et phylogenèse à rebours ?

Dès les années cinquante, le Dr Larcher a réalisé un travail de synthèse très fouillé [13], portant sur les multiples faits considérés par les hagiographes comme « miraculeux ». S’y rencontrent pêle-mêle des lévitations, des téléportations, des odeurs de sainteté, des stigmatisations, des inédies (la personne ne s’alimente plus) — fréquemment associées à la stigmatisation — des prodiges après la mort (suaire de Turin, sang de Saint-Janvier, etc.), des cas de thanatise (mort fonctionnelle et incorruptibilité de la chair : Roseline de Villeneuve, etc.) — parfois accompagné de myroblytie (exsudation de baumes parfumés : Thérèse d’Avila, Charbel Makhlouf, etc).

Récemment, Hubert Larcher a jeté les bases d’une « anthropodynamique des phénomènes paranormaux », théorie générale cherchant à intégrer tous les états de l’être humain, en particulier son ontogenèse (développement embryonnaire) et sa phylogenèse (évolution biologique). D’après cet auteur, les mortifications vont à contre-courant de la nature en récapitulant à rebours les différentes phases du développement ontogénique jusqu’à l’état biostatique, analogue à un ovule non fécondé. Faisant suite au contre-courant ontogénique, ce qu’il nomme la « thanatomorphose physiologique » tend à récapituler à rebours la phylogenèse. Ce double et impressionnant mouvement de recul serait entrepris — à une échelle temporelle certainement immense — uniquement pour, éventuellement « mieux sauter », franchir quelque étape décisive de l’évolution humaine.

Hubert Larcher — dont certains ont pu écrire qu’il s’inscrit « dans un courant théologique de la parapsychologie » représenté en outre par le « paranormologue » Andreas Resch et le philosophe Jean Guitton — conclut en se référant à la conception mécanique et mystique de Henri Bergson, selon laquelle l’univers est une machine à faire des dieux

Les prémonitions « véridiques » et « prophylactiques »

Certains cas de prémonitions « véridiques » sont célèbres : l’éruption du Krakatoa, le « rêve de Madame Frölicher » (vérifié par le professeur Hans Bender), la vingtaine de cas concernant le naufrage du paquebot Titanic, étudiés par la Titanic Historical Society, etc. Ces prémonitions laissent suggérer que l’avenir est connaissable, donc déterminé.

Mais on a souvent tendance à oublier un peu vite qu’il s’agit non seulement de précognitions (cognoscere : connaître), mais véritablement de prémonitions (monere : avertir), terme qui ajoute une nuance à la fois de distanciation par rapport à l’avenir objectif et d’avertissement de finalité.

C’est pourquoi la prémonition mérite d’être envisagée globalement dans sa fonction d’interpellation, au sein du social, quant à la possibilité d’une subversion de l’interprétation traditionnelle du temps. Remarquons à ce propos que le rêve prémonitoire présente souvent deux caractéristiques fréquemment omises : certaines personnes venant de faire ce type de rêve savent immédiatement qu’il est prémonitoire. En outre, l’aspect paranormal ne se borne pas à la seule occurrence du rêve. Celui-ci s’inscrit souvent dans un contexte bien plus vaste, qui s’étend au moins jusqu’à la confirmation « objective » de son caractère prémonitoire. Ainsi de ce sensitif, qui, ayant fait un rêve de catastrophe aérienne — ressenti immédiatement comme prémonitoire — s’est senti, quelques jours plus tard, comme attiré par les journaux d’un kiosque, qui annonçaient une catastrophe aérienne correspondant aux détails du rêve. Cette personne a reconnu : « quand j’ai lu ça, j’ai eu l’impression que le temps s’arrêtait » [14] ; comme si à cet instant seulement, la « situation psi » sujet-cible venait de se boucler.

Mais il existe des prémonitions encore plus étranges, dont la finalité d’avertissement se trouve exacerbée les prémonitions « prophylactiques », qui suggèrent que l’avenir est non seulement connaissable, mais paraît aussi modifiable. Cette non-inéluctabilité n’est peut-être qu’une apparence ; il semble donc abusif d’invoquer les prémonitions prophylactiques pour démontrer que l’univers n’est pas physiquement déterminé, car d’autres interprétations sont possibles. Évoquons cet exemple classique : une personne, qui doit prendre l’avion le lendemain, rêve que celui-ci s’écrase et qu’elle périt dans l’accident. Impressionnée, elle choisit de ne pas partir, ce jour-là… et apprend peu après que l’avion s’est réellement écrasé. Certains cas analogues sont célèbres, comme celui de Patty Pravo, de Winston Churchill, etc.

Ce type de prémonitions suggère que, s’il y a déterminisme puisqu’un événement est effectivement prédit, ce déterminisme n’est toutefois pas de nature physique, mais plutôt affective. En effet, comme on vient de le voir, ce genre de prémonition se produit principalement lors d’une situation très chargée d’affectivité (menace ou urgence d’un danger de mort pour soi-même ou une personne proche affectivement, etc.). Les professeurs W.H.C. Tenhaeff et H. Bender ont dégagé en 1965 une théorie objectivo-subjective du déterminisme affectif, qui considère l’événement psi comme une association inextricable d’une description objective (un constat) et d’une explication subjective (un pari). Cette théorie, fondamentalement transpersonnelle, postule l’existence d’un champ affectif unissant les différentes personnes impliquées dans l’événement psi et nécessaire à la venue de cet événement.

La « béance achronique » de l’expérience du mourir

Le problème du temps psychologique et de son rapport au temps physique nécessiterait une étude entière. Évoquons seulement ces personnes ayant vécu peu ou prou, de façon naturelle (malaise, agonie réversible) ou artificielle (drogue, accident), ce qui leur est apparu comme un « débrayage » de leur conscience par rapport au corps, et qui ont éprouvé une telle accélération de la pensée qu’elles ont été surprises après coup que le temps « réel » se soit si peu écoulé durant leur mémorable expérience intérieure [15]. On voit par là combien la perception du temps dépend de l’intégrité de l’articulation psychosomatique.

Une bonne prévision est une prévision fausse (Bertrand de Jouvenel)

Depuis fort longtemps, les parapsychologues ont observé, aux plans individuel et collectif, l’existence d’une sorte de « gradient de fréquence et d’intensité » des événements psi, à mesure que la mort se rapproche (vision de mourants, morts cliniques réversibles, etc.).

De cette observation découle un certain nombre de remarques : le thanatos semble être le (ou l’un des) point(s) d’enracinement de l’ensemble de la dynamique psi : la propension du psi à « boire l’obstacle » (nature non physique, trans-spatiale, transtemporelle, transpersonnelle, indétermination fondamentale) n’est peut-être qu’un reflet — aux facettes aussi multiples que fugaces — de la transgression radicale et multidimensionnelle, rendue possible par l’indétermination propre à la béance du mourir ; le « débrayage » radical du psychosomatique au cours de cette expérience intérieure limite, semblent jouer un rôle de dérépresseur vis-à-vis du potentiel psi aux plans, certes individuel mais aussi — et contre toute attente — collectif. Ce qui suggère l’existence d’une relation fonctionnelle inverse entre l’articulation psychosomatique — d’une part — et les articulations proprement « paranormales » : psychophysique et transpersonnelle — d’autre part ; enfin, dans cette béance, la perception du temps peut s’altérer au point éventuellement de disparaître, délivrant probablement l’ensemble de l’imaginaire et des souvenirs accumulés au cours de la vie dans ce « présent éternel » (C.G. Jung) qu’est l’ici-maintenant du champ de conscience (« achronicité »).

Précisons que ces réflexions ne viennent en aucune façon cautionner les thèses spirites ou néo-spirites de survivance ou de contact avec l’au-delà, ni d’ailleurs les infirmer, car, sur ce point, on se heurte à une indétermination.

L’étude de la dynamique psi ramène donc, là encore et paradoxalement à celle de l’articulation psychosomatique ; d’où l’actualité de cette réponse du Comte de Gasparin (en 1855) à ses détracteurs : « quand vous m’aurez expliqué comment je lève la main, je vous expliquerai comment je fais lever ce pied de table » (par PK).

Vers une approche « métachronique » des phénomènes psi

Le demi-siècle d’études du psi — au laboratoire comme sur le terrain — a permis de mettre en lumière ces deux caractéristiques essentielles d’indétermination et de finalité, ainsi que de dégager le déterminisme affectif et la logique symbolique et onirique qui sous-tendent ses occurrences. Par définition, comme après démonstration, le psi est fondamentalement un transgresseur de notre interprétation du monde et de nous-mêmes. Sa subversité potentielle est probablement à l’origine des réticences que sa reconnaissance suscite, ainsi que de la polémique — aussi vaine qu’endémique — qui oppose les « pro » et les « anti-psi ».

Comme l’écrit Pascal Michel, « il est ridicule pour la parapsychologie de chercher, pour s’imposer dans le monde des sciences, à s’intégrer dans le modèle épistémologique pré-kuhnien en utilisant ses concepts (accumulation des faits, preuves expérimentales des théories, infirmation ou confirmation des hypothèses) » La relativisation des concepts de vérité et de réalité que provoque l’approche de Thomas Kuhn [16] « est justement ce qui doit intéresser le parapsychologue, qui voit ces deux concepts vaciller dans les faits qu’il étudie (…) En fait, plusieurs parapsychologues ont déjà aperçu ceci, et insistent sur une approche historique des phénomènes psi. »

Outre cette investigation diachronique, P. Michel note qu’une approche symbolique s’impose, « d’autant plus en parapsychologie que les phénomènes qu’elle étudie ont un rapport très étroit avec ceux étudiés par la psychanalyse, tant par leur contenu que par leur forme ». , ainsi que l’ont développé — après Jung — des auteurs comme les psychanalystes américain Jule Eisenbud et Jan Ehrenwald.

Pour unifier ces deux approches diachronique et synchronique de la structure des phénomènes dits paranormaux, P. Michel propose le terme de « méta-chronique ».

Cette étude globale de la dynamique psi a déjà conduit à proposer des modèles explicatifs des occurrences psi aux plans individuel et collectif. Selon l’un d’eux, la dynamique psi serait engendrée et entretenue par un conflit psychologique existentiel — donc perpétuel — propre à l’espèce humaine, qui oppose la réalité quotidienne au mythe qu’elle détruit. En effet, chez homo sapiens, la lucidité confronte et use en permanence les mythes gratifiants et vitalisants (qu’il se crée pour fonder son action) exposés aux aspérités froides du référentiel « cosmocentrique » (inexorabilité du temps, « totalitarisme » aveugle des lois physiques, survie du plus fort, anéantissement de la personne à sa mort, etc.) L’émergence d’événements manifestement paranormaux assurerait son espérance et sa survie collective. Ces phénomènes laisseraient entrevoir de manière élusive en clair obscur, la possibilité (sempiternellement différée au plan collectif, mais éventuellement rencontrée lors de l’expérience individuelle de la mort) d’une subversion radicale du réel.

Cette dynamique conflictuelle (« il doit faire psi », mais pas trop) serait porteuse de la fonction mythogénique, c’est-à-dire capable de fonder des expressions mythiques neuves aux colorations diverses, compensatrices des mythes déjà en place, mais qui déclinent sous l’usure du réel. Ce modèle tente d’intégrer, entre autres, la thèse fortement étayée de l’ufologue Bertrand Méheust, selon laquelle les thèmes de l’imaginaire propre à une époque — notamment ceux de sa littérature de science-fiction correspondent étrangement, quelques décennies plus tard, aux mythes émergeant des occurrences psi. On pourrait appeler cet effet le « déterminisme imaginal », pour reprendre la notion de « monde imaginal » (imagination créatrice) proposée par l’historien Henri Corbin.

L’ère du Verseau

Notre époque est particulièrement favorable à l’émergence de nouveaux mythes, essentiellement pour les raisons suivantes : la démythification croissante de l’imaginaire contemporain, sous les coups de boutoir toujours plus efficaces de l’investigation scientifique (relativisation « cosmocentrique », évolutionnisme, prépondérance du hasard, conscience épiphénoménale, etc.), le déclin des religions instituées, en tant que gérantes des mythes ; l’ambiance catastrophiste et millénariste due à la menace sérieuse d’un désastre écologique, voire nucléaire, aux dimensions de la planète.

Dans ce contexte, on ne s’étonnera pas de voir la dynamique psi actuelle « répondre » à ces angoisses collectives par des occurrences paranormales — de laboratoire ou de terrain — capables de fonder des comportements plus adaptés à la nouvelle problématique existentielle de notre espèce, essentiellement une spiritualisation de l’écologisme, pouvant confiner à l’idolâtrie planétaire (sensibilité des plantes; « miracles » de Findhorn, guérison psi, panthéisme, voire « contacts extra-terrestres ») ; ainsi que l’avènement d’un « nouveau paradigme » fondé, sur la « démonstration » la convergence entre « science et conscience » (parapsychologie expérimentale, théories séduisantes, — notamment holographiques — apparemment unificatrices des mondes psychiques et physique, vécu mystique chez des scientifiques renommés, etc.) [17]

Induits inconsciemment par les attentes profondes du collectif, ces événements mythogéniques — « providentiels » car socialement nécessaires — se voient ensuite « récupérés et véhiculés par les mouvements sociaux de contre-culture aux noms divers (alternatif, du Nouvel Age, du Verseau) [18] qui propagent en toute innocence et sous un discours d’allure scientifique (le seul crédible à notre époque), la fonction cryptique d’antiscience, de subversion latente du paradigme cosmocentrique, qui caractérise la dynamique psi.

Biologiste de formation, Guy Beney était secrétaire général du Groupe d’Études et de Recherches en Parapsychologie et directeur de la Revue de Parapsychologie et co-directeur de la collection « champ psi » aux Éditions de la Table Ronde.


[1] Louis Bélanger, Psi, au-delà de l’occultisme, Québec-Amérique, Montréal, 1978

[2] Norma Bowles et Fran Hynds, Psi search, Harper & Row, New York.

[3] Pierre Janin : « A quoi sert aujourd’hui l’expérimentation en parapsychologie ? » Parapsychologie n° 8.

[4] La Jaune et la Rouge, n° spécial sur la parapsychologie, juin 1979, Paris.

[5] Pierre Janin, « Nouvelles perspectives, sur les relations entre la psyché et le cosmos », Revue Métapsychique 1973. pp. 63.89.

[6] John Beloff, « Parapsychology and philosophy », dans Handbook of parapsychology, Wolmann ed., van Nostrand Reinhold, New-York 1978. Une des œuvres de science-fiction les plus célèbres sur ce sujet est le voyageur imprudent de René Barjavel.

[7] C.A.E. Moberly et E.F. Jourdain, Les fantômes du Trianon éd. du Rocher, Monaco 1959.

[8] Olivier Costa de Beauregard, Le second principe de la science du temps, Ed du Seuil, Paris 1963.

[9] I.E. Xodorap (pseudonyme), « la fonction psi » et la « magie » de la mécanique quantique Revue Métapsychique, 1973

— Olivier Costa de Beauregard, « Proposition d’une expé-acte de mesure quantique » Parapsychologie n°11 septembre 1980, pp. 28-21

— Olivier Costa de Beauregard, « Proposition d’une expérience de rétropsychocinèse et de télépathie supralumineuse ». La Revue de Parapsychologie, n° 12/13.

[10] Hervé Gresse, Daniel Wickers, Hervé Zwirn, « La mécanique quantique et la parapsychologie » Parapsychologie. n° 7 juin 1979.

[11] Michel Duneau, « Le mythe quantique en parapsychologie », Parapsychologie n° 11, sept. 1980.

[12] Carl Jung et Wolfgang Pauli, Naturerklärung und Psyche, Ed. Rasher, Zürich 1952

[13] Hubert Larcher, Le sang peut-il vaincre la mort ? Gallimard 1957.

[14] Lors de l’émission Les Dossiers de l’Écran, consacrée à la prémonition le 7 juillet 1981, sur Antenne 2

[15] Stanislas Grof, Realms of the human unconscious, Dutton, New-York, 1976, Stanislas Grof et Joan Halifax, The Human encounter with death, Dutton, New- York 1978.

[16] Thomas S. Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, Flammarion, 1972.

[17] Science et conscience, Stock, 1980.

[18] Marilyn Fergusson, Les enfants du Verseau, Calmann-Levy, 1981.