Eric Marié
Les quatre éléments en médecine ésotérique occidentale

(Revue Le chant de la Licorne. No 27. 1989) La médecine traditionnelle occidentale peut être divisée en deux aspects principaux. Le premier, issu de l’enseignement exotérique d’Hippocrate, a donné naissance au système de classification par tempéraments. Le second, plus interne, s’est épanoui à travers la branche ésotérique qu’est la médecine hermétique. Dans ces deux systèmes, […]

(Revue Le chant de la Licorne. No 27. 1989)

La médecine traditionnelle occidentale peut être divisée en deux aspects principaux. Le premier, issu de l’enseignement exotérique d’Hippocrate, a donné naissance au système de classification par tempéraments. Le second, plus interne, s’est épanoui à travers la branche ésotérique qu’est la médecine hermétique. Dans ces deux systèmes, la dialectique des quatre éléments est indispensable à la compréhension cosmologique de l’être humain.

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Les notions de Chaleur, de Feu, de Vent ont une signification diffé­rente en médecine chinoise, tibé­taine, hermétique… Puisque notre propos est d’étudier la médecine ésotérique occidentale, nous évo­querons, sans pouvoir être exhaus­tif – puisqu’il s’agit ici d’illustrer seulement – quelques causes effi­cientes de maladies classées selon la dialectique des qualités élémen­taires, ces dernières étant préala­bles à la compréhension des quatre éléments.

Les qualités élémentaires

La Chaleur est une énergie dynamique, fluidique, expansive, di­latante et accélératrice. Elle cata­lyse toutes les réactions de l’orga­nisme, permet le mouvement des fluides, notamment du sang, et aug­mente le catabolisme en particulier et le métabolisme en général; elle dénote l’activité des alchimistes in­ternes. À son paroxysme, elle pro­duit inflammation, fièvre, agitation, sensation d’échauffement, soif et désir de fraîcheur.

La Chaleur s’oppose au froid. Par nature, elle n’est ni sèche ni hu­mide, mais elle peut s’associer à ces deux qualités, ce qui précise son action. Ainsi, la Chaleur sèche est irritante, agressive, ulcérante; elle a tendance à s’élever et elle devient du feu pathologique. La Chaleur humide est lourde, oppres­sante; toxique, elle altère les flui­des sans les diminuer.

Le Froid est fixatif, inerte, con­servateur et atonique. Il inhibe les fonctions du corps, fait stagner les fluides, ralentit le flux sanguin et limite les transformations dues aux alchimistes internes des différents organes. Dans son aspect patholo­gique, le Froid nuit à la digestion, diminue l’appétit, produit des oc­clusions et des contractions.

Le Froid s’oppose à la chaleur. Par nature, il n’est ni sec ni hu­mide, mais il peut s’associer à ces deux qualités, ce qui précise son action. Le Froid sec est une insuffi­sance des productions des liquides organiques dont le métabolisme est ralenti par manque de Chaleur; les signes sont: soif de boissons chau­des, sécheresse de la peau, des lè­vres et des muqueuses, constipa­tion atone, raideur articulaire…

Le Froid humide est un reflux et une augmentation des liquides qui n’ont pas été concentrés, du fait de l’absence de chaleur vitale. Il se manifeste sous forme de lenteur digestive avec nausées et reflux, sialorrhées, anorexie, diarrhées aqueuses, œdèmes, engorgements, leucorrhées (blanches ou incolores), engourdissements…

On constate que le Froid peut se définir comme une absence ou une insuffisance de Chaleur tandis que la Chaleur ne peut, bien entendu, pas se définir comme une absence ou une insuffisance de froid. Ainsi, Froid et Chaleur, bien qu’opposés, sont complémentaires mais leur relation n’est pas symétrique, de même que la lumière et l’obscurité. L’obscurité est une absence de lumière, la lumière n’est pas une absence d’obscurité. La Chaleur est une transformation dynamique des matières qui, inertes, sont froides. Ainsi, la Chaleur s’extrait du Froid et le Froid naît de l’épuisement de la Chaleur. Cette définition est superposable au concept du Yin-Yang des Chinois: le Yin précède le Yang, leur situation n’est donc pas équivalente comme une appro­che simpliste le laisse entendre.

La Sécheresse est de nature ré­active, stérile et astringente. Elle concentre les matières, retient les humeurs, resserre les tissus. Son action pathologique s’exprime sur­tout à travers la peau, les phanères, les muqueuses. Elle produit soif, irritations, amaigrissement, nervo­sité; elle nuit au sang et attaque les voies respiratoires.

L’Humidité peut être volatile, subtile, vaporeuse et fugitive, no­tamment lorsqu’elle est très pure, ou lourde, opaque, trouble et adhé­rente lorsqu’elle est toxique ou impure. Dans ce cas, elle produit diarrhées, sensation de réplétion, mucosités, œdème, rend la transpiration grasse et abondante, accen­tue les sécrétions et les épaissit (rhinorrhées, leucorrhées…).

On remarque que chacune de ces énergies existe sous sa forme natu­relle, physiologique, ou en tant que vecteur pathologique. Dans ce der­nier cas, il faut préciser que, selon la cause initiale, l’origine de ces perturbations peut être céleste, ter­restre ou humaine. Ainsi, la Cha­leur peut provenir d’un excès cli­matique (canicule), d’un dérègle­ment diététique (aliments échauf­fants) ou d’une émotion perturba­trice (colère, agressivité…).

Les quatre éléments

La dialectique des quatre éléments peut être analysée, dans le cadre des causes préalables, comme une partie intégrante de l’Entité natu­relle (dans ce cas, se reporter à la Parenthèse Ens naturale du Liber Paramirum de Paracelse ou à l’ex­plication que j’en ai donnée dans Introduction à la médecine hermé­tique à travers l’œuvre de Para­celse, pp. 102 à 105) ou comme une cause efficiente à part entière. Dans ce dernier cas, chaque élé­ment se caractérise par des réac­tions cliniques évolutives particu­lières, révélées par la sémiologie énergétique, tandis qu’on raisonne­ra selon que tel ou tel élément est valorisé par les signes et planètes du thème de naissance, dans l’étude de l’Entité naturelle.

Il n’est pas utile de revenir sur la génération des quatre éléments ni sur leurs caractéristiques fondamen­tales. Ces points ont été développés dans mes précédents écrits.

De nombreuses maladies ont des formes qui peuvent être classées selon la dialectique des quatre élé­ments.

Le Feu

Dans la médecine hermétique, le concept de Feu correspond à plu­sieurs niveaux de réalité:

le Feu primordial, préalable au Chaos, découle des premières ma­nifestations d’énergies individuel­les au sein de l’Univers.

Le Feu céleste, universel et om­niprésent, confère à tous les êtres la puissance de la vie. Celle-ci est la conséquence de l’union de cette énergie cosmique, sous de multiples formes ignées individuelles, avec l’Humide radical, tandis que la mort est l’expression de leur séparation, qui survient soit par l’exaltation extrême du Feu interne, soit par l’effet d’une humidité ex­terne qui altère et corrompt l’Hu­mide radical, lequel est la matrice, la trame et le fondement de toute vie, alors que le Feu céleste est l’agent fécondant, l’Astre naturel de chaque corps, évoqué par Para­celse en divers traités. Le Feu cé­leste excite le Feu interne de cha­que parcelle de la nature. En alchi­mie, les Philosophes considèrent que ce Feu est le père de leur Pierre, alors que la matière dont il est issu en est la mère.

  • Le Feu secret, très lié au con­cept précédent, est un catalyseur qui doit être capté et isolé afin d’agir sur la matière, la mûrissant de l’in­térieur et accélérant, selon sa force, les transformations subtiles qu’opè­rent les alchimistes Vulcain et Archée dans la nature, ou l’Artiste dans son laboratoire, le second agis­sant plus promptement que les pre­miers mais selon une procédure ana­logue. La connaissance du Feu se­cret est une clé – ou une énigme in­contournable – du Grand Œuvre.

  • Le Feu vulgaire, agent physi­que utilisé dans de nombreuses cir­constances de notre vie, permet, par voie externe, la transformation voire la destruction des énergies vitales à travers coctions, calcinations…

  • Le Feu, en tant qu’élément, est issu de la rencontre des qualités Chaude et Sèche, celles-ci exaltant celles-là. C’est surtout à cet aspect que nous faisons référence ici.

De nature violente, active et ex­trêmement échauffante, il est peu apparent dans sa forme physiologique, bien qu’indispensable à toutes les réactions du corps. Il est le prin­cipe énergétique de la Bile. Il s’ex­prime dans les maladies aiguës, chaudes, inflammatoires, avec des réactions vasculo-sanguines impor­tantes. Comme sa nature est de s’éle­ver, son action se concentre sou­vent au niveau de la tête, sous forme d’atteintes des organes des sens (blépharites, conjonctivites, otites…) ou du cerveau (encéphalites, mé­ningites…).

Il provoque, au départ, de vives réactions qui disparaissent rapide­ment si l’organisme rétablit son équilibre, car le Feu a peu d’iner­tie. En revanche, si sa nocivité s’ac­croît, sa force de destruction est très importante.

Les maladies ignées sont aggra­vées par temps chaud, par les ali­ments chauds et secs, par les traite­ments très échauffants (cautérisa­tions, moxas…).

En médecine hermétique, les pa­thologies du Feu s’expriment sous forme d’énergies ou de substances différentes. Paracelse emploie fré­quemment le terme de nitre pour les désigner. Ceci ne doit pas être confondu avec le Nitre des Philo­sophes dont la nature est très diffé­rente.

L’Air

«L’Air est un élément subtil, dia­phane, léger et invisible, le lien entre les choses supérieures et in­férieures (…). Il n’y a rien au monde qui puisse se passer de cet élément. Toutes les créatures en tirent leur vie et leur nourriture, il fortifie l’Humide radical et alimente les esprits vitaux.» (Michel Sendivogius, Lettre philosophique).

Il est ici question de plusieurs fonctions de l’Air:

L’Air est un élément intermédiaire entre le Feu et la matière dense; il est également une substance qui permet la communication entre le Ciel et la Terre.

L’Air est un «aliment» ou le sup­port de la nourriture subtile de tou­tes les créatures. Sur le plan chimi­que, l’oxygène contenu dans l’Air est nécessaire à l’homme, aux ani­maux et à la plupart des végétaux, qui utilisent également le gaz car­bonique présent, lui aussi, dans l’air ambiant. Sur le plan énergétique, l’Air est le support des impressions célestes qu’il transmet, notamment au moment de la première inspira­tion, à l’être humain. C’est pour cette raison qu’on considère cet instant comme étant celui de la naissance lorsqu’on érige le thème natal.

L’Air, qui est plus subtil que l’Eau mais moins que le Feu, purifie la première et est purifié par le se­cond, qu’il alimente. Il est le mi­lieu qui permet et favorise la fécon­dation et la maturation de ce qui a été ensemencé par le Feu, recueilli par la Terre, digéré et putréfié grâce à l’Eau.

L’Air est à l’origine du mouve­ment de tous les corps dans l’Uni­vers. En permettant l’évaporation et la condensation de l’Eau, il fait circuler l’esprit céleste dont nous avons parlé à propos du Feu dans toutes les substances naturelles.

Comme l’Air interpénètre toute chose, qu’il est le milieu au sein duquel se réalisent tous les échan­ges, il est parfois appelé (par Para­celse notamment) «Chaos», étant entendu que ce concept est différent du Chaos primordial d’où nais­sent les qualités élémentaires et les quatre éléments.

L’Air est issu de la rencontre entre le Chaud et l’Humide, le premier dilatant et volatilisant le second. Il est naturellement tempérant, flui­dique, volatil et mouvant. Il inter­pénètre toutes les parties de l’orga­nisme, faisant circuler l’eau et modérant l’action du Feu, contrôlant la circulation des fluides et les échanges de toute nature. Il exerce un pouvoir d’attraction sur les li­quides, particulièrement le sang, qu’il entraîne dans son mouvement, ce qui fait qu’en excès, il provoque congestion (augmentation du débit sanguin) et pléthore qui caractéri­sent le tempérament sanguin.

Les impulsions dues à l’Air se focalisent au niveau de la poitrine, siège des organes cardio-respiratoi­res, qui sont en relation avec sa fonction, de la même manière que la tête est la zone du corps où se concentrent le plus fréquemment les effets du Feu.

Sur le plan pathologique, l’Air a tendance, lorsqu’il est excessif, à se transformer en vents, qui accélè­rent le mouvement des énergies et des substances, provoquant agita­tion, hyperesthésie, certaines formes d’hypertension, spasmes et trem­blements, qui sont liés à une perte de la fluidité de sa circulation. Les vents internes ont de multiples manifestations; Robert Fludd les regroupe en quatre catégories en relation avec les quatre directions des vents externes du macrocosme (Orient, Occident, Septentrion et Midi). Lorsque l’agitation s’exerce sur les liquides organiques, l’appé­tit est augmenté ainsi que le méta­bolisme, l’ensemble des désirs (sexuel, alimentaire…) et des aspi­rations (religieuse, intellectuelle, professionnelle, sportive…). Lors­que les souffles sont agités, les canaux de vie qui les contiennent sont soumis à des contractions, des alternances brutales de plénitude et de vacuité entraînant une irritation dont les principales manifestations sont neurologiques. Ceci explique que le Sanguin est non seulement un pléthorique et un hyperfonctionnel, mais également un hyperner­veux et un hypersensible.

L’Eau

Tandis que l’Air est le médiateur subtil qui atténue la vigueur du Feu et met en mouvement la matière dense, interpénétrant toute chose, l’Eau est le milieu au sein duquel se rencontrent et s’équilibrent les forces célestes, et leur moyen de pénétrer la Terre et de l’animer. L’Air, du fait de sa chaleur, est un intermédiaire actif; l’Eau, de na­ture froide, une substance passive qui reçoit et stabilise ce que ce der­nier véhicule. Sans l’Eau, le Feu est dévorant et destructeur, l’Air irritant et instable, la Terre stérile.

«Question: après avoir séparé les eaux du sec et de la terre, que fit le Créateur pour donner lieu aux gé­nérations?

Réponse: il créa une lumière par­ticulière, destinée à cet office, la­quelle il plaça dans le feu central et tempéra ce feu par l’humidité de l’eau et la froideur de la terre, afin de réprimer son action et que sa chaleur fût plus convenable au des­sein de son auteur» (Petit catéchisme d’alchimie attribué à Paracelse, tra­duction de Michel Sendivogius).

L’Eau naît de la condensation de l’Humide par le Froid. Elle est de nature passive, atténuante, disper­sive et réceptrice.

Pour la conservation de sa pure­té, pour son perfectionnement et pour l’enrichissement de la Terre, l’Eau doit être sans cesse élevée, afin de s’imprégner des vertus su­périeures des sphères célestes. Dans la nature, cette évaporation se réa­lise grâce au Feu caché qui réside dans les entrailles de la Terre. À l’issue de son mouvement ascen­dant, elle rencontre le Feu céleste et s’imprègne de son pouvoir fé­condant, d’autant mieux qu’elle aura été diffusée et éparpillée par l’Air en particules infimes, propres à recevoir aisément cette vertu ig­née. Puis, elle redescend – sous forme de pluie notamment – sur la terre qu’elle pénètre d’autant plus aisé­ment qu’elle a été animée par la Chaleur supérieure du Feu céleste.

Cette mutation naturelle s’observe aussi bien dans le macrocosme qu’à l’intérieur de l’être humain. Ainsi, le sang, liquide organique le plus noble ou le plus complet à bien des égards, pénètre les tissus grâce à sa chaleur, héritée de l’organe céleste qui l’a enrichi de son Feu et l’a propulsé: le cœur. Puis, ce fluide vital s’élève à nouveau vers le vis­cère souverain, qui le purifie avant de l’enrichir, par l’intermédiaire des poumons, de nouvelles forces cé­lestes. Le sang est donc une Eau, de par son état liquide, mais il est dif­fusé par l’énergie de l’Air, tant dans sa sphère supérieure – les poumons – que dans ses zones d’action infé­rieures – les capillaires, qui irri­guent tout le corps – et animé de la vigueur spirituelle du Feu – par le cœur – afin de nourrir la Terre – les chairs, muscles, os et autres tissus.

Tous les liquides organiques, qui sont de la nature de l’Eau, compen­sent l’action du Feu, stabilisent le mouvement de l’Air et vivifient, nourrissent la Terre.

Lorsqu’elle est excessive ou qu’elle stagne, l’Eau se manifeste sous forme de flegmes, de mucosi­tés ou de glaires, provoquant des œdèmes, ralentissant la digestion par une altération du Feu central de l’estomac, obstruant les canaux subtils dans lesquels circulent les souffles vitaux, s’épanchant dans les voies respiratoires. Inerte, elle devient vite pathogène car elle n’est plus régénérée. Elle s’évacue alors par les émonctoires qu’elle épuise et encombre lorsqu’elle se trouble et s’épaissit du fait de sa stagna­tion.

Son action s’exerce également sur le cerveau, sous la forme humorale que les Anciens appelaient «pituite». Son expression pathologique pro­duit alors un ralentissement des fonctions nerveuses, de l’engour­dissement et une torpeur intellec­tuelle. N’ayant plus sa clarté natu­relle, l’être humain est alors sujet aux dérèglements des émotions; il devient hypersensible, fragile, ins­table, exagérément impressionnable, soumis à toutes les suggestions.

La Terre

Le mot «Terre» évoque au moins trois réalités qui, bien qu’elles ne soient pas sans relation, doivent être abordées distinctement:

  1. La planète sur laquelle nous vivons qui appartient à un ensemble de corps célestes.

  2. Le sol et la matière qui le composent, source de nourriture pour les différents règnes. Dans ce sens, la terre est complémentaire du ciel auquel elle s’oppose, formant avec lui un ensemble à deux polarités qui se rencontrent et communiquent au sein de l’être humain.

  3. L’un des quatre éléments.

Signes physiques

Signes psychiques

Modalités

F E U

inflammations, ulcérations symptômes aigus, violents et douloureux, maladies chaudes

colère, agressivité, impatience, orgueil, exaltation, fanatisme, paranoïa

aggravé par: l’immobilité, tout ce qui est chaud et sec (climat, alimentation, traitement)

amélioré par: boissons et aliments rafraîchissants, exercice physique

A I. R

maladies respiratoires, troubles neurologiques (tremblements, vertiges…), maladies pléthoriques (hypertension, congestion, goutte…), alternance des symptômes, douleurs errati­ques, insomnie

instabilité, agitation, euphorie, naïveté, nervosité (tics, impatience…), caractère insatiable, influençable, superficiel, épicurien, enthousiaste

aggravé par: sédentarité, excitations, manque d’activité physique et embonpoint, excès (alimentaires, sexuels, sportifs), émotions fortes, alcool, excitants

amélioré par: grand air, bains, régularité (sommeil, repas…), sobriété, massages, calme, activité modérée

E A U

stases,engorgements, œdèmes, mucosités ralentissement du métabo­lisme, transpiration froide et spontanée, sensation de lourdeur, hypersomnie

paresse, lassitude, torpeur, émotivité, introversion, fuite de la réalité, caractère impressionnable, soumis aux suggestions, hystérie

aggravé par: excès de sommeil, sieste après les repas, inactivité, climat froid et humide ou chaud et lourd, aliments froids ou crus, alcool; calmants, somnifères, bains

amélioré par: temps frais et ensoleillé, lumière matinale, mouvement et émulation, discipline

T E R R E

dégénérescence, lithiases, goutte, rhumatismes, scléroses, calcifications, vieillissement, épuisement, anorexie, amaigrissement

pessimisme, dépression, perte de mémoire, mélancolie, rancœur, entêtement, personnes soucieuses, désabusées, pointilleuses, maniaques, hypocondriaques

aggravé par: froid, solitude, ennui, soucis, chagrins, malnutrition, âge, immobilité

amélioré par: chaleur, aliments tiédissants, toniques, boissons chaudes, massages à l’huile, bains chauds, compagnie

Notre présente étude porte évi­demment sur l’analyse de ce der­nier concept.

La Terre naît de l’action récipro­que du Sec et du Froid qui, agissant l’un sur l’autre par la concentration qu’ils opèrent mutuellement, don­nent une substance neutre, inerte, aride et absorbante lorsqu’elle est isolée.

De par sa fixité, elle retient les impressions des sphères supérieu­res plus parfaitement que ne le font les autres éléments, du fait de son absence de mouvement propre et de son inertie naturelle. Ne possé­dant par elle-même aucun dessein évolutif particulier, elle peut rece­voir, entretenir et conserver les for­ces qui la fécondent, puis les con­duire à leur maturité. On peut la comparer à un vase vide, pouvant tout contenir et donc ayant, du fait même de sa vacuité, un potentiel de plénitude plus grand que ce qui est naturellement plein. De même, un homme oisif est plus disponible, donc plus capable d’assumer une grande charge qu’un homme occu­pé.

«Avec la terre on façonne un vase; le vide dans le vase en permet l’usage.» (Dao De Jing, chap. 11)

«L’empire revient toujours aux hommes de loisir. Un homme occu­pé est impropre à gouverner un em­pire.» (Dao De Jing, chap. 48)

La Terre joue un rôle de régula­teur. L’Eau et le Feu sont en per­manente opposition au sein de l’Air qui les mobilise.

Si l’Eau prédomine, elle donne naissance à de multiples corps, du fait de sa fécondité; mais elle les corrompt très vite. Ainsi, ces géné­rations sont nombreuses mais éphé­mères car l’Eau, au contact de l’Air, transforme tout sans cesse.

Si le Feu prédomine, il donne naissance à des corps durables mais peu propices à se développer et à atteindre leur maturité, du fait même de la concentration de leurs germes qui ne permet aucun métabolisme: un œuf qui ne contiendrait que du jaune pourrait-il donner un pous­sin?

La Terre rassemble ces deux op­posés, absorbant l’excès aqueux et nourrissant en son sein le Feu créa­teur, coagulant l’embryon de toute existence tout en rejetant les super-fluités. Une Terre pure, rendue à sa virginité primordiale grâce à l’Art, permet le rassemblement des con­traires (Eau et Feu) et leur union indissoluble. La Terre est donc la matrice de toutes les semences et de toutes les compositions.

Dans l’organisme, elle est à l’ori­gine des métabolismes au sein de chaque cellule. Elle donne au corps sa forme, par l’intermédiaire des structures de soutien qu’elle construit et entretient. Elle exprime sa force de concentration dans le sque­lette, les dents et les phanères.

Le caractère pathologique de la Terre s’observe surtout dans un excès de son effet naturel de cristallisa­tion. Ainsi, elle produit concrétions et durcissement dans les parties du corps, entraînant lithiases, scléro­ses, goutte [1], rhumatismes, calci­fications…

Sur le plan mental, son pouvoir de restriction génère pessimisme, mélancolie, méfiance et résignation. La Terre fait durer mais elle fait vieillir…

BIBLIOGRAPHIE

Lettre philosophique, Michel SENDIVOGE , Ed. Sebastiani

Traite fondamental d’astrologie médicale, Eric MARIE, Ed. Paracelse

Astrologie et médecine ésotérique, Eric MARIE, Ed. Paracelse

Introduction a la médecine hermétique à travers l’œuvre de Paracelse, Eric MARIE, Ed. Paracelse

DAO DE JING

Ce texte est extrait du deuxième volume du traité fondamental d’astrologie médicale.

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1 Cette maladie se rencontre également très souvent chez les personnes pléthori­ques, marquées par l’élément Air.