(Revue Le chant de la licorne. No 23. 1988)
Dans le monde entier et notamment en France, l’Ostéopathie fait de plus en plus parler d’elle. Bien loin des simples techniques de « manipulations » auxquelles certain voudraient la réduire, l’Ostéopathie prend sa place comme une médecine énergétique à part entière, avec toute la cohérence de ses propres concepts. L’Astrologie Médicale peut permettre de mieux saisir l’essence même des principes ostéopathiques.
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L’ostéopathie est une médecine manuelle qui a pour but de rétablir les fonctions énergétiques de l’organisme. Quel que soit le niveau (articulaire, organique ou liquidien), d’une restriction de mobilité, l’ostéopathe interviendra manuellement pour rétablir la dynamique de la fonction ainsi perturbée. Si la technique ostéopathique se situe principalement au niveau du corps physique, l’action se portera au niveau énergétique pour l’organisme. L’ostéopathe relance la dynamique compromise du corps physique ; l’Énergie pouvant être définie comme de la matière en mouvement (E = MC2), l’intervention de l’ostéopathe visera avant tout à normaliser les différentes perturbations des circuits éthériques. C’est ce qui différencie l’ostéopathe dans son champ d’action avec la médecine physique, la vertébrothérapie, la kinésithérapie… dont les interventions se limitent à la structure du corps physique.
Tout le mérite et le génie d’Andrew Taylor Still, fondateur de l’Ostéopathie, est, non pas d’avoir élaboré des techniques de manipulations, déjà pratiquées empiriquement de tout temps et de tout lieux, sous diverses formes, mais d’avoir posé les bases philosophiques et pratiques d’une approche médicale à part entière. Ces concepts de l’Ostéopathie appartiennent ainsi à des vérités d’ordres énergétique et spirituel qui sont de valeur universelle. Ici, l’Astrologie Médicale nous permet une étude plus profonde et subtile des principes fondamentaux sur lesquels s’appuie la médecine ostéopathique.
Planètes et ostéopathie
Le corps possède en lui ses propres substances curatives
Pour Still, Dieu a mis dans l’être humain toutes les substances nécessaires à son auto-guérisons. L’Ostéopathe doit simplement maintenir cet organisme en parfait état de marche. « Trouvez la lésion, corrigez-là et laissez faire la Nature ». Ainsi, Still s’opposait à toute intervention médicamenteuse (y compris phytothérapique ou homéopathique) qu’il considérait comme une intrusion artificielle dans l’organisme. Ce principe de confiance dans la vitalité et l’autonomie d’un être vivant est d’essence Solaire.
L’homme est un tout
Anatomiquement et physiologiquement, on ne peut diviser le corps humain « en morceaux », comme le font actuellement les spécialités médicales. De même, il ne peut y avoir d’ostéopathe se limitant au crânien, au viscéral ou à la colonne vertébrale… L’organisme, dont les différentes parties sont interdépendantes, doit être abordé dans son ensemble pour trouver la cause de son déséquilibre (notion de lésion primaire). Ce principe d’essence Lunaire met en valeur la globalité de l’homme dans son fonctionnement.
La vie, c’est le mouvement
Tout ce qui vit bouge : l’Univers bouge, tous les éléments anatomiques de notre corps bougent. Et c’est à l’ostéopathie qu’incombe de restaurer et maintenir cette mobilité inhérente à la vie. Les mouvements mineurs qui gouvernent les mouvements majeurs sont les plus importants à investiguer. Même le crâne bouge dans une faible amplitude (20 à 30 microns) que seule une main bien entraînée peut percevoir. Cette expression dynamique de la vie, d’essence Mercurienne, se traduit ainsi par une alternance de flexion et d’extension, ouverture et fermeture, inspiration et expiration…
La santé, c’est l’équilibre
Le but recherché par l’ostéopathe est de maintenir l’organisme dans son équilibre anatomique qui conditionne lui-même l’équilibre physiologique, l’homéostasie. Ce principe d’équilibre et d’harmonie, d’essence Vénusienne, l’ostéopathe le retrouve également dans son outil de travail : la main. Médecine manuelle par définition, le toucher n’est pas ici ressenti comme un simple contact physique. Il crée en nous une profonde résonance affective qui, épurée de toute perturbation émotionnelle, est une des voies possibles du développement de la compassion pour le thérapeute.
L’ostéopathe est le mécanicien du corps humain
Pour Still, l’ostéopathe doit avoir la vision de l’ingénieur qui peut comprendre, démonter et remonter chaque rouage de l’organisme. Outre ce principe mécaniste de base, le fondateur de l’ostéopathie insistait également sur un autre point d’essence Martienne : l’attitude du guerrier. En effet, toute intervention manuelle sur le corps humain nécessite de savoir en prendre la décision, d’être actif, directif à ce niveau, qualités toutes martiennes.
La loi de l’artère est fondamentale
L’apport sanguin de tous les tissus de l’organisme est nécessaire à sa vie. Très proche de la nature, Still utilisait beaucoup la comparaison avec l’agriculteur qui va veiller à la bonne irrigation de son terrain. Là où la circulation sanguine s’effectue normalement, la maladie ne peut se développer car le sang, véhicule de l’Ego, transporte tous les éléments nécessaires à la vitalité de l’organisme. Sur le plan astrologique, les artères sont gouvernées par ce principe Jupitérien d’expansion du sang à travers tout le corps.
La structure gouverne la fonction
C’est l’intégralité anatomique et biomécanique du corps humain qui conditionne physiologie et pathologie. Toute perturbation de la structure retentira inéluctablement sur les fonctions qui en dépendent. Conformément à ce principe Saturnien, l’ostéopathe recherchera toujours à rétablir cette structure, dans les limites du réversible, pour permettre à l’organisme de retrouver dans lui-même son état de santé.
Ainsi, les grands principes fondamentaux de l’Ostéopathie peuvent être abordés en Astrologie Médicale par la dialectique des sept planètes traditionnelles. Une méditation sur leur essence spirituelle et énergétique permet ainsi une compréhension et une connaissance plus profondes des concepts stilliens. Et si l’Ostéopathie a depuis plus d’un siècle évolué sur le plan des techniques et élargi ses moyens d’application, il n’en reste pas moins vrai que les principes fondamentaux posés par Still sont restés les mêmes car de valeur universelle.
Quelque soit les écoles, les obédiences ostéopathiques, elles ne diffèrent que par les techniques utilisées, mais se réunissent toutes sous la bannière de Still. L’Ostéopathie est une.
L’anatomie du zodiaque
La connaissance parfaite de l’anatomie constitue la base nécessaire de l’art ostéopathique. Cette anatomie qu’il faut approfondir sans cesse jusqu’à la posséder totalement, dans la main, l’Astrologie Médicale nous en donne une vision encore plus complète et pénétrante, à même d’élargir la connaissance de l’ostéopathe. En effet, au-delà du corps physique, il devient nécessaire d’en appréhender l’archétype et les schémas énergétiques correspondants. La répartition anatomique des douze signes du zodiaque nous livre là une clef d’étude très performante. Nous reprenons à ce sujet les correspondances traditionnelles données par Éric Marié dans ses ouvrages :
Le Bélier : le crâne, l’ensemble de la tête (sauf le nez et les oreilles), les carotides internes, le cerveau et tout ce qui l’entoure (méninges, etc.…), les yeux et, globalement, tout ce qui est à l’intérieur du crâne.
Le Taureau : La mâchoire inférieure, la cavité buccale (langue, glandes salivaires…), les oreilles et globalement tout ce qui est au niveau du cou (pharynx, larynx, thyroïde, vertèbres cervicales…). Le taureau correspond au cou, voie de passage entre la tête et le tronc. Ces trois signes qui suivent correspondent au prolongement des trois conduits voisins à ce niveau :
— la trachée qui se prolonge avec les Gémeaux,
— l’œsophage qui se prolonge avec le Cancer,
— les vaisseaux sanguins et la moelle épinière qui se prolongent avec le Lion.
Les Gémeaux : La trachée artère, les bronches, bronchioles, alvéoles pulmonaires, la plèvre, les épaules et les membres supérieurs.
Le Cancer : L’œsophage, l’estomac, le duodénum jusqu’à l’ampoule de Vate, la partie supérieure du foie, la vésicule biliaire, la tête du pancréas (exocrine), la cage thoracique, les seins.
Le Lion : Le cœur, les grosses artères et veines qui s’y rattachent, le plexus solaire, les vertèbres dorsales, le corps du pancréas (endocrine) et la rate, également associée à la Vierge.
La Vierge : C’est le prolongement du Cancer. L’intestin grêle, le colon ascendant et le colon transverse, la queue du pancréas, la partie inférieure du foie et la rate.
La Balance : Les surrénales, les reins et uretères, les vertèbres lombaires.
Le Scorpion : La vessie et l’uretère, prolongeant la Balance, le colon descendant et sigmoïde, le rectum, l’anus, prolongeant la Vierge, les organes génitaux externes et internes, le coccyx.
Le Sagittaire : Le bassin, les hanches, le disque intervertébral L5-S1, le sacrum, les fesses et les cuisses.
Le Capricorne : Globalement tout le genou (rotule, ménisques…).
Le Verseau : Les jambes (tibia, péroné, mollets), les chevilles jusqu’aux calcanéum.
Les Poissons : Les pieds.
À première vue, cette répartition anatomique paraît très inégalement proportionnée. Comment expliquer, par exemple, que les Gémeaux régissent tout le système respiratoire et le système ostéoarticulaire des membres supérieurs alors que le Verseau a sous sa dépendance seulement les jambes et les chevilles ? En fait, c’est de l’importance de la réalité éthérique, cristallisée dans le corps physique, dont il s’agit (le corps physique n’est qu’une condensation du corps éthérique sous forme de gaz, liquide ou solide). Ainsi, en Ostéopathie, il est statistiquement tout aussi fréquent de trouver une lésion primaire sur l’ensemble tibia-péroné que sur la totalité des membres supérieurs. Et les répercussions (lésions secondaires) en seront de même importance puisque se situant au niveau éthérique.
D’autre part, certaines analogies peuvent paraître étranges, comme l’association du nez avec le Scorpion. L’Ostéopathie en apporte là une justification puisque l’ethmoïde, principal os des fosses nasales, est directement relié aux coccyx par une membrane aponévrotique, (faux du cerveau et sa continuité en dure-mère rachidienne). La normalisation d’une lésion ostéopathique du coccyx, consécutive par exemple à un accouchement ou une chute sur les fesses, pourra permettre de guérir une rhinite chronique ou une anosmie qui en seraient secondaires.
La colonne vertébrale et l’astrologie
Un autre point est intéressant à approfondir par l’étude de l’Astrologie Médicale : la colonne vertébrale. Nous avons vu que la colonne cervicale était régie par le Taureau, la colonne dorsale par le Lion, la colonne lombaire par la Balance, le sacrum par le Sagittaire, le coccyx par le Scorpion. À l’intérieur de ces correspondances, d’autres analogies peuvent être développées.
— Aux sept vertèbres cervicales sont associées les sept planètes traditionnelles.
Dans l’ordre et de haut en bas :
Soleil : C1 (Atlas). Vertèbre clef dont le nom mythologique rappelle qu’elle supporte à elle seule le crâne. Avec la polyvalence de l’action solaire, nous pouvons ainsi comprendre que les premiers chiropractors aient pu avoir certains résultats thérapeutiques par une unique et exclusive manipulation de Cl.
Lune : C2 (Axis). Vertèbre pivot et charnière permettant le changement de plan articulaire pour l’indépendance biomécanique de la tête par rapport au reste de la colonne. De même, en physiologie ésotérique, l’âme, d’essence lunaire, relie l’Esprit au corps triple.
Mercure : C3.
Vénus : C4.
Mars : C5.
Jupiter : C6.
Saturne : C7.
— Aux douze vertèbres dorsales sont associés dans l’ordre et de haut en bas, les douze signes zodiacaux.
— Aux cinq vertèbres lombaires correspondent, toujours dans l’ordre et de haut en bas, les trois planètes récemment découvertes (Uranus, Neptune et Pluton) et les deux autres complétant l’unité du système solaire (Proserpine et Vulcain).
Ces associations éclairent sous un nouveau jour l’Ostéopathie vertébrale et amènent quelques réflexions :
· La très grande fréquence des lésions de la charnière C7 – Dl trouve une explication dans le fait qu’astrologiquement, Saturne (C7) soit en chute dans le signe du Bélier.
· Statistiquement, les lésions vertébrales primaires sont dans la majorité des cas de localisation dorsale, les lésions cervicales ou lombaires étant consécutives à ces lésions dorsales. De même, à la lumière de la science ésotérique, les signes zodiacaux sont les douze archétypes de base constituant la toile cosmique sur laquelle vont évoluer secondairement les planètes. Ainsi, dans l’évolution des espèces (phylogenèse) et de l’homme (ontogenèse), la cyphose représente la courbure primaire du rachis. La lordose cervicale puis, pour l’homme, la lordose lombaire sont d’apparition secondaire dans le temps.
· Au stade actuel de l’évolution humaine, par le décalage de croissance plus rapide du rachis osseux par rapport à la moelle épinière, cette dernière s’arrête au niveau vertébral L2-L3, correspondant aux dernières planètes connues à ce jour.
· Au sacrum et au disque intervertébral L5-S1, correspond le signe du Sagittaire. Le sacrum constitue le point de départ de la lordose lombaire, redressement vertical de l’homme par rapport à l’animal horizontal, passage clairement symbolisé par le centaure du Sagittaire, mi-homme et mi-cheval. L’étude ésotérique des mécanismes du karma enseigne également les correspondances entre la colonne lombaire, plus mobile, et la faculté d’Épigenèse (indépendance et libre arbitre), ainsi que le sacrum relativement fixe et la nécessité de Destinée Mûre (responsabilités à assumer). La si fréquente sciatique s’explique par un mécanisme de conflit à ce niveau. Ainsi, une personne s’attribuant une trop grande épigenèse avec un excès d’activité par rapport à ses possibilités karmiques pourra connaître une sciatique qui sera aggravée au mouvement et qui aura alors pour rôle de freiner l’action, jusqu’à l’immobilisation complète si nécessaire. Ce sera, le plus souvent, une sciatique droite d’origine articulaire mécanique avec lésion discale. Inversement, ne pas utiliser concrètement ses possibilités d’Épigenèse, avec une vie trop passive, pourra se traduire par une sciatique améliorée au mouvement qui obligera littéralement à « sortir du lit ». Ce sera, le plus souvent, une sciatique gauche, d’origine viscérale congestive ou une lésion ostéopathique du coccyx.
L’astrologie pour un élargissement de la conscience ostéopathique
Par ce quelques réflexions, nous commençons à mieux comprendre les nombreuses possibilités offertes à l’ostéopathe par le clavier vertébral. La connaissance ostéopathique s’enrichit singulièrement avec l’approche énergétique et spirituelle de l’Astrologie Médicale. L’Astrologie Médicale apporte également à l’ostéopathe, dans sa pratique quotidienne, de plus grandes possibilités diagnostiques et thérapeutiques, une maîtrise des moments d’intervention, une personnalisation encore plus juste dans sa relation avec le patient.
L’Ostéopathie, qui se situe résolument comme une des grandes approches thérapeutiques du XXème siècle, reste également dans la lignée des grandes Traditions Médicales. En ce sens, l’Astrologie Médicale peut être une des voies traditionnelles qui permettra à l’ostéopathe de devenir digne de l’héritage d’Andrew Taylor Still.