André DUMAS
Parapsychologie : Quelques tentatives d’explications

A mon avis, ce qui transforme, c’est l’élément psychique. C’est lui qui invente, qui crée, qui modifie les éléments et là nous trouvons tout le problème du mimétisme, l’étude des mutations, le problème de l’énergie de la vie, de son développement coordonné qui fait que les mutations dont on a dit qu’elles étaient la cause de l’évolution, ne se font jamais toutes seules.

(Revue Panharmonie. No 167. Mai 1977)

Le titre est de 3e Millénaire

Compte rendu de la réunion du 15.2.1977

Pour compléter ce qu’il nous avait dit la précédente, M. Dumas nous parle des expériences en cours dans les laboratoires des Usines Péchiney, avec Pierre Girard qui modifie la composition ou plus exactement la structure moléculaire de barres de métal enfermées dans des tubes. Mme Duplessis et le Professeur Tocquet ont assisté à ces expériences et, chose curieuse, par simple contact Pierre Girard a communiqué à M. Tocquet son pouvoir, de sorte que celui-ci a vu une simple barre de fer se tordre dans sa main.

Aujourd’hui nous aborderons les enseignements, interprétations et théories des phénomènes parapsychologiques d’ordre mental.

De même que de nos jours, les premiers chercheurs, voulaient faire entrer les différents phénomènes dans des catégories distinctes. La télépathie par exemple était considérée par Flammarion comme un phénomène de résonance, et il comparaît ce qui se passe dans le cerveau humain avec ce qui se passe entre deux cordes de même longueur. Warcollier également a émis une théorie physique de la télépathie et même de la clairvoyance. Il pensait, s’appuyant sur les recherches de Langevin sur les ultra-sons, qu’il y avait une onde cérébrale qui atteignait un autre cerveau, qui y puisait des renseignements avant de revenir vers le cerveau émetteur. Puis il s’est aperçu que cela ne relevait pas du physique, mais de la psychologie et que le subconscient de l’émetteur et du récepteur jouait un rôle énorme dans les transformations des images émises.

D’autre part il avait observé que lorsqu’un expérimentateur concentrait sa pensée sur un dessin par exemple, ce n’était pas toujours ce dessin qui était transmis, mais un objet qui, accidentellement, se trouvait à proximité. On a aussi observé que des transmissions pouvaient se faire à retardement et que l’image reçue avec un décalage, semblait être restée dans la pensée de l’émetteur ou du percipient. Dans certains cas l’image est reçue par ce dernier avant même que l’émetteur l’ait choisie. Jusqu’à présent on n’a pas pu en trouver l’explication.

Tous ces phénomènes infirment largement la tentative faite par les savants soviétiques de les expliquer par des théories d’ordre physique et électromagnétique, puisque Vassiliev, ayant interposé dans ses expériences des écrans de plomb de grande épaisseur, qui devaient empêcher toute transmission d’ondes longues ou courtes, a constaté que les écrans n’empêchaient rien du tout.

Oliver Lodge avait constaté que dans certains cas les images mentales se renversaient dans la vision du percipient, ce qui peut faire penser à des formes-pensées, à une sorte de création fluidique douée d’une objectivité et qui serait non seulement visibles pour les clairvoyants, mais photographiable, ce qui les rapproche des phénomènes d’ordre physique, de l’idéoplastie, du modelage d’un élément fluidique par la pensée. Quant aux phénomènes de prémonition ou de précognition, ils ne présentent plus rien de matériel et posent des problèmes de la durée et  du temps, problèmes presque impensables pour nos faibles capacités.

Une participante parle de photographies de défunts qu’on ne voyait pas à l’œil nu et une autre de la photographie de la tombe d’un chien qui révéla la parution au-dessus de la tombe de la moitié supérieure du corps du chien qui en émergeait. Était-ce son corps subtil ?

M. Dumas : C’est un domaine extrêmement complexe qui pourrait s’expliquer en partie par l’idéoplastie. Il y a aussi le cas d’un Révérend qui faisait des expériences avec un médium pour obtenir des photographies de défunts. Le Révérend proposa au médium de la photographier, ce qu’elle accepta tout en regrettant de n’avoir pas mis « son joli petit corsage à dentelle ». Et lorsque la photo fut développée, on vit à côté d’elle une forme plus ou moins floue, mais par contre ce qu’il y avait de très net sur sa poitrine, c’était son joli petit corsage en dentelle. Ce sont là des exemples d’idéoplastie.

Un participant parle d’un phénomène inverse, à savoir qu’un touriste désirait prendre une photographie d’un grand Maitre qui s’y opposait. Le touriste prit la photo en cachette, mais une fois développée, le Maître n’y figurait pas. Confus le touriste alla s’en excuser auprès du Maître qui lui répondit : « Je sais, je sais ! Mais si vous le désirez vous pourrez me photographier demain ». Et tout se passa normalement.

D’autres exemples sont encore donnés, dont les messages obtenus par des tables tournantes, des correspondances croisées, (voir précédents comptes rendus).

On parla aussi de xénéglossie et, en particulier de la communication en langue égyptienne ancienne dont il est également question dan un précédent compte rendu. A ce sujet un participant demanda si on ne pouvait pas supposer qu’un médium endormi ait quelques affinités avec quelqu’un vivant dans un pays de langue égyptienne ?

Réponse : Pensez-vous que la structure d’une langue puisse être transmise télépathiquement, ses variations grammaticales, etc. ?

Le débat s’engage alors sur d’autres exemples de télépathie, de communications apparemment de défunts et finalement une participante qui a de grands dons médiumniques nous raconte comment elle est dirigée par sa grand-mère défunte depuis vingt ans et des preuves irréfutables qu’elle a eues de l’authenticité de ces messages.

M. Dumas : Warcollier a montré qu’il suffit d’une attitude physique et mentale semblable entre deux personnes pour qu’il y ait télépathie, même si celles-ci se connaissent à peine. Une dame eut un évanouissement dans sa baignoire, elle eut juste le temps d’appuyer sur un bouton de sonnette pour demander du secours. Et au moment où elle perdait connaissance, elle vit très distinctement le visage d’une autre dame qu’elle connaissait à peine. Et à sa stupeur, elle apprit le lendemain que la personne en question prenait elle aussi son bain au même moment, qu’elle avait eu un étourdissement, mais que n’ayant pu appeler au secours, elle s’était noyée dans sa baignoire.

Une conclusion qu’on pourrait tirer de ces phénomènes d’ordre mental, c’est qu’il semblerait qu’il y ait un élément commun dans lequel nous baignons plus ou moins. Nous ne sommes pas aussi isolés les uns des autres que nous le croyons. Beaucoup de ceux qui ont étudié ces phénomènes y croient, William James, Bergson ; Warcollier a même parlé d’un métaconscient, c’est-à-dire d’un plan de pensée qui n’est plus individuel, et Osty, reprenant la formule de William James : « Nous vivons à la surface de notre être », disait qu’à la lumière des faits, il semble qu’on pourrait dire que nous vivons à la surface d’une immense intelligence, comme si nous étions des points plus ou moins concentrés au sein d’une nébuleuse psychique et mentale qui nous fait tous participer à la même chose. » Et tous ces éléments de télépathie, d’avertissements et d’émotion à la suite d’un accident, s’expliquent précisément par le fait que nous sommes réunis comme les îlots d’un archipel par leur base subconsciente ou sous-marine, alors que ces îlots semblent de petits points bien isolés au-dessus du niveau de la mer. Nous nous imaginons que nous sommes des personnes bien limitées. Pas tant que cela ! Il y a des courants, des endomoses, en quelque sorte. Nous sommes tous liés les uns aux autres.

Une participante : Dans le Bouddhisme il est dit que ce n’est pas nous qui pensons, mais c’est la pensée qui pense.

M. Dumas : Et nous sommes le filtre par lequel elle passe et nous filtrons les bonnes pensées si nous en sommes dignes. Dans le fond, c’est une forme de médiumnité, nous sommes les interprètes.

Compte rendu de la réunion du 15.3.1977

Cette réunion est plutôt une récapitulation et porte notamment sur les implications, enseignements et théories en présence dans les phénomènes d’ordre physique et biologique.

Nous avons vu des phénomènes qui prennent dans certains cas l’aspect de manifestations posthumes et cela nous a amenés à des conclusions qui nous éloignent considérablement des conceptions régnantes et officielles de la psychologie et de la psychologie-physiologie.

En fait de phénomènes physiques de la parapsychologie, nous reparlons de tables tournantes. Elles ne datent pas, comme on le croit généralement, du siècle dernier. On en parle dans des textes des Pères de l’Église. Tertullien parle de prophéties des tables. Il y avait effectivement des trépieds qu’on interrogeait à l’époque romaine. Ces phénomènes sont donc extrêmement anciens, ils ont été l’objet d’interprétations différentes selon les courants d’idées qui avaient cours aux différentes époques, mais ils restent avec leurs caractéristiques permanentes à travers les siècles.

M. Dumas revient sur certains exemples (comptes rendus précédents). Actuellement on fait là-dessus des études extrêmement poussées avec un luxe de contrôles et de précautions très important.

Notre animateur nous rappelle les expériences faites par le Professeur Crawford, par d’Arsonval, Pierre et Marcie Curie, Bergson, Richet, Lombroso, Bozzano, en Angleterre avec Sir Oliver Lodge et notamment avec le médium Eusapia Paladino, et qui ont permis d’établir un lien entre ces formes d’énergies biologiques et les formes d’énergies connues en physique. Cela nous ramène à la conception de l’unité des forces, non seulement de la matière, mais encore l’unité des dynamismes qui sont en jeu, soit dans la matière dite brute, soit dans les organismes vivants.

D’Arsonval comparaît à une pression magnétique le mouvement de la table et de la force qui s’exerçait sur elle quand elle se soulevait.

Il fut ensuite question des expériences du Professeur Rhine qui était parti de cette idée que, s’il y avait de grands sujets comme Eusapia Paladino, Home, etc., qui étaient capables de soulever des meubles, de déplacer des objets sans contact physique, on pouvait penser que cette force existait chez tous les êtres humains à des degrés variables, qu’il s’agissait de la détecter et de la mettre en évidence. Il fit, à la suite d’une rencontre, des expériences sur des dés que le médium pouvait faire tomber à volonté par sa pensée, sur une face ou sur l’autre, ce qui s’avéra effectivement possible.

Le Professeur Maxwell disait, en parlant de psychométrie, c’est-à-dire cette sorte de divination par le contact avec un objet, qu’il n’était pas impossible que la sensibilité du système nerveux à des sensations, ne soit qu’une spécialisation d’une propriété générale de la matière qui serait sensible, comme le serait toute matière. Mais que celle de notre système nerveux aurait acquis une sensibilité un peu spécialisée, capable de nous apporter les impressions du monde extérieur et que, par conséquent, on pouvait se demander si le fait qu’un objet aurait gardé une certaine empreinte d’événements, d’images, dans une sorte de double énergétique de sa structure, ne serait pas une propriété générale de la matière. L’action de nos pensées sur la matière viendrait alors d’une affinité beaucoup plus grande qu’on ne le pense généralement.

On a créé en Occident par la philosophie, par la métaphysique, des séparations entre la pensée et la matière, alors qu’il y a des points de comparaison et des points de contact.

Nous avons là déjà des ouvertures vers d’autres conceptions qui ne dépendent que de quelques constatations expérimentales relativement simples.

Une participante : Dans le phénomène des tables tournantes, c’est l’énergie provenant du médium qui les fait se soulever. Mais quand on pose des questions et que, par ce truchement, on obtient des réponses, qui répond aux questions ?

Réponse : Là encore nous rejoignons le problème de la liaison entre la matière et l’esprit. Qu’il n’y ait que la pensée des vivants dans ces phénomènes, c’est une autre affaire ! Personnellement je suis convaincu que dans bien des cas, il y a autre chose.

Je voudrais maintenant parler des phénomènes d’ordre biologique, c’est-à-dire d’un niveau plus élevé que ces objets dits inertes et dont on s’aperçoit qu’il ne le sont pas du tout et qu’en fait il y a du mouvement. On peut même se demander si dans chaque atome il n’y aurait pas une sorte d’ébauche de ce que nous appelons l’âme, ou un principe animateur de la matière qui existerait dans les cellules et même peut-être dans le moindre atome. Beaucoup de philosophes le pensent. Il y a une auto-organisation ou quelque chose de ce genre.

Dans le domaine biologique il y a des phénomènes d’un ordre plus mystérieux encore, plus supérieurs, ceux de l’ectoplasmie, des matérialisations, etc.

Des savants anglais, physiciens, prix Nobel, sont à présent tous membres de la Society for psychical research, parce qu’ils sont arrivés la conviction que la matière n’était pas ce qu’on avait cru jusqu’alors, mais qu’elle était de l’énergie concentrée. Ainsi la physique est devenue une sorte de science occulte et le livre d’Arthur Koestler, « Les racines du Hasard » en témoigne, en montrant que la parapsychologie devient une sorte de science exacte qui utilise des ordinateurs pour les calculs de probabilité. Car à un moment donné on ne sait plus si un électron a passé par ce trou ou par un autre. On ne peut plus définir l’emplacement d’un électron à un moment donné de sa trajectoire, d’autant plus que selon la manière dont on le considère, le calcul permet de déterminer si l’électron est une onde et que, dans d’autres cas, il se conduit comme une particule, c’est-à-dire une concentration d’énergie granulaire. Les physiciens ne peuvent plus faire une représentation géométrique de l’atome, ils ne peuvent le faire qu’à l’aide de relations mathématiques. La matière leur échappe dans sa constitution intime. Ce qui fait qu’ils sont plus près à admettre des phénomènes de matérialisations, parce que, au fond, il n’y a pas une grande différence avec ce qui se passe dans leurs laboratoires quand ils transforment un photon, qui est un grain de lumière, en onde et que les ondes sont transformées en électron, en particules, l’une positive, l’autre négative. Et quand il y a une paire positive et négative, il y a déjà matière.

Les biologistes sont encore prisonniers de la physiologie qui est partie de la base de localisation cérébrale. Ils pensent que certaine fonction de la matière est liée à telle ou telle fonction intellectuelle ou spirituelle et que l’esprit est fonction de la matière et de l’organisation du système nerveux. Les physiciens qui voient la matière bien au-delà de la constitution cellulaire des neurones et qui touchent la matière au moment où elle n’est plus matérielle, ont forcément des vues plus ouvertes sur la possibilité de phénomènes qui leur ont échappé jusqu’à présent et qui paraissaient a priori impossibles. Beaucoup de gens mettent encore l’action exclusive de neurones comme origine de la pensée.

Des études sont faites qui tendent prouver le contraire et Raymond Ruyer montre dans un grand nombre d’études que dans l’organisation de l’embryon, précédant celle du système nerveux, il n’y avait rien qui ait pu le former et que, par conséquent le système nerveux est organisé par autre chose.

La théorie de l’ADN apporte des éclaircissements intéressants sur un phénomène de reproduction fidèle au passé par le présent et par le futur, mais quand on arrive aux conclusions de Monod que l’évolution est due à des accidents dans la transmission de la propriété ADN, on est obligé de penser que sans les accidents, c’est toujours la même cellule, le petit globule gélatineux primitif qui se serait reproduit intégralement. Cela veut dire qu’on a découvert un certain mécanisme, mais, comme cela se passe dans la nature, il y a des mécanismes contradictoires, complémentaires ou contraires.

A mon avis, ce qui transforme, c’est l’élément psychique. C’est lui qui invente, qui crée, qui modifie les éléments et là nous trouvons tout le problème du mimétisme, l’étude des mutations, le problème de l’énergie de la vie, de son développement coordonné qui fait que les mutations dont on a dit qu’elles étaient la cause de l’évolution, ne se font jamais toutes seules.

Dans les phénomènes d’ectoplasmie, Geley a aussi mis en valeur l’influence de la pensée sur la matière, serait-ce celle extériorisée par le médium. Il l’avait comparée à l’histolyse de l’insecte, dont la larve se résout en une bouillie informe, à partir de laquelle se forme un nouvel être.

Cette image peut être retenue comme définition de l’ectoplasme, à savoir d’une substance qui perd ses caractères anatomiques au moment où elle sort du corps du médium, et qui se reconstitue avec des caractéristiques différentes, parfois avec une légère ressemblance avec le médium.

Au sujet du dédoublement : Il y a des degrés différents, des phénomènes dans lesquels l’observateur se voit, la conscience étant toujours dans le corps, et le phénomène inverse où la conscience se déplace en même temps que le double (le double serait-il la vraie personne ?).

Question : La conscience se dédouble-t-elle aussi ?

Réponse : Elle ne se dédouble pas, elle se déplace.

C’est, je crois Saint Antoine de Padoue qui assistait à la mort du Pape à Rome, tout en disant sa messe à Grenade ou à Madrid. La conscience semble se déplacer en certains cas ; dans d’autres elle s’élargit en se déplaçant.

(Revue Panharmonie. No 168. Septembre 1977)

Compte rendu de la réunion du 19.4.1977

Cette rencontre fut une sorte de récapitulation et de conversation à bâtons rompus. M. Dumas invita les participants à lui poser des questions sur les différents phénomènes parapsychologiques qu’il avait, dans les réunions précédentes, présentés avec tant de clarté, et sur leurs implications métaphysiques, pratiques, morales et spirituelles. « Une connaissance plus vaste, dit-il, doit toujours être source d’équilibre plus grand, apporter une sérénité et une sécurité de jugement sur, les différents problèmes que pose cette connaissance fondamentale qui concerne notre nature et, en quelque sorte, notre finalité ».

Étant donné cette unité dont nous faisons partie, dit une participante, nous sommes responsables de tout ce qui se passe dans l’humanité, rien ne se perd. Par nos actes, par nos pensées, nous entraînons avec nous les restes de l’humanité. La parapsychologie nous le montre bien.

Un participant demande comment, à la lumière de la parapsychologie et de ses découvertes actuelles, nous pourrions envisager le problème du conscient et de l’inconscient, celui de nos deux natures. Nous sommes, dit-il motivés par notre partie consciente sur laquelle nous avons une certaine maîtrise, mais nous n’appréhendons pas du tout notre partie inconsciente, celle de nos instincts primitifs.

Il est aussi question des activités médicales des Philippins, taxées par les uns de magie et faisant partie du domaine de l’ésotérisme.

M. Dumas : Il semblerait que les gens extrêmement simples, sans culture, disposent de forces et de possibilité dont nous sommes privés. Car on a beau connaître certains pouvoirs qui par exemple agissent sur l’aiguille d’une boussole jusqu’à même faire se déplacer la boîte de la boussole ; lorsqu’on entend certains récits de moyens qui nous semblent aberrants employés par des êtres ou des peuplades doués de facultés de ce genre, nous avons du mal à les raccorder à la parapsychologie telle qu’elle s’est développée avec sa discipline scientifique.

Il y aurait un grand pas de fait si on pouvait relier les phénomènes de la parapsychologie expérimentée, avec tous les phénomènes spontanés qui ont lieu dans des milieux culturels extrêmement différents, Chrétiens, Hindous, Tibétains, Soufis. C’est difficile, ces milieux étant très fermés et n’éprouvant pas le besoin de se justifier scientifiquement. La foi peut constituer un milieu qui leur est favorable, tandis que les observateurs rationalistes, malgré leur désir, ne réussissent pas à être témoins de ces phénomènes, leur esprit étant encore trop imperméable à cela.

Une participante : Croyez-vous que la science pourra tout expliquer ?

M. Dumas : Non, mais elle pourra élargir son domaine. On parle de plus en plus des effets de la méditation profonde sur le cœur, sui la respiration, sur la consommation d’oxygène, etc. Si, dans des pays comme la Bulgarie toutes les Associations touchant au domaine spirituel sont interdites, ils ont à Sofia un Institut de Suggestologie. Un film a été projeté à Paris dans lequel on voyait un opéré sourire et parler à son entourage, tandis qu’on lui ouvrait le ventre et qu’on fouillait à l’intérieur. On lui avait tout simplement suggéré une sorte d’anesthésie locale, car il était parfaitement éveillé.

Un participant qui s’intéresse particulièrement à la survie, aux différents corps qui nous enveloppent, demande si ce sujet relève de la parapsychologie.

M. Dumas : Oui, dans une certaine mesure, puisque des phénomènes qu’on peut appeler parapsychologiques touchent à cela. Il y a des ouvrages qui citent les cas de personnes opérées sous chloroforme, quittant leur corps pendant qu’ils étaient dans le coma, atteints de troubles cardiaques. Ils sont revenus à la vie et ont raconté qu’ils voyaient comme dans un spectacle leur infirmière leur faire du bouche-à-bouche.

Des faits de ce genre appartiennent à la parapsychologie considérée d’une manière large et non « universitaire », car ils rejoignent l’étude de tout ce qui est paranormal, que ce soient des phénomènes expérimentaux ou spontanés. Ils nous révèlent des choses sur notre nature, sur ce que nous sommes. Il est certain que le fait de personnes dans le coma, capables de regarder leur corps pendant qu’on les opère ou qu’on leur fait du bouche à bouche, permet d’en déduire qu’à la destruction du corps celui qui en était le possesseur, ait la possibilité de regarder son cadavre.

La réincarnation est la fabrication d’un autre corps à partir du psychisme qui survit. Les Indiens disent que rien de ce qui vit ne peut mourir. Il n’y a ni commencement, ni fin.