Éric Marié
Les planètes en astrologie médicale

(Revue Le chant de la licorne. No 15. 1986) Alors que les signes et les maisons manifestent respectivement les 12 archétypes cosmiques et telluriques au sein desquels évolue l’Être humain et tandis qu’ils indiquent sur le plan médical des localisations anatomiques pour les uns et des fonctions physiologiques pour les autres, les planètes expriment des […]

(Revue Le chant de la licorne. No 15. 1986)

Alors que les signes et les maisons manifestent respectivement les 12 archétypes cosmiques et telluriques au sein desquels évolue l’Être humain et tandis qu’ils indiquent sur le plan médical des localisations anatomiques pour les uns et des fonctions physiologiques pour les autres, les planètes expriment des spécificités énergétiques, s’exprimant à différents niveaux, comme nous allons le voir.

Tout d’abord, l’étude des planètes doit comporter plusieurs phases complémentaires et indispensables à une véritable pratique de l’Astrologie.

1 – Méditation sur leur essence spirituelle, ce qui induit une compréhension, une contemplation et une connaissance de l’organisation de l’Univers. C’est la démarche de l’Astrologue mystique et du Thaumaturge évoluant vers la Théurgie.

2 – Observation et réflexion sur leur symbolisme, ce qui déduit une dialectique de leurs manifestations ou correspondance sur le plan humain, et notamment médical. C’est la démarche de l’étudiant qui intègre les théories et les lois du fonctionnement analogique de l’Astrologie.

3 – Application et utilisation de leurs correspondances, ce qui produit une technique, thérapeutique notamment, visant à harmoniser concrètement les différentes énergies planétaires dans l’Être humain afin de l’équilibrer par rapport à l’Univers, du plan spirituel au plan physique. C’est la démarche opérationnelle du praticien.

Nous allons aborder respectivement ces trois étapes dans trois paragraphes distincts.

ESSENCE SPIRITUELLE DES PLANÈTES :

Il existe une analogie entre la constitution des corps célestes et celle de l’être humain. Il ne saurait être question de se limiter, en médecine ésotérique, à la structure matérielle du corps ; de même, si l’on considère les corps célestes comme de simples agrégats de solides, liquides et gaz, l’Astrologie perd son sens le plus profond. En effet, les corps célestes sont le siège d’une essence spirituelle qui individualise à travers une forme – sphérique, dans ce cas – un rayon ou une facette de l’énergie spirituelle d’un univers : cette particule divine émane de l’intérieur vers l’extérieur, agglomérant différents corps, de plus en plus subtils au fur et à mesure qu’on s’éloigne du centre. Le plus dense de ces corps est la structure physique observée par les astronomes. Chaque planète agit par l’intermédiaire de ses différentes émanations sur les véhicules de l’être humain, en vertu du principe d’analogie entre le microcosme et le macrocosme. Cette correspondance ne concerne pas seulement l’être humain, mais tous les éléments de la nature (minéraux, végétaux, etc.). C’est ce qui a donné naissance à la science des signatures, très contestée du fait de certaines erreurs de compréhension. A ce stade, il est nécessaire de préciser au moins deux points afin d’éviter toute confusion.

Tout d’abord, ce ne sont pas les planètes qui animent le fonctionnement de la nature, comme pourrait le laisser entendre une Astrologie naïve. On ne peut pas dire, si l’on est un tant soit peu rigoureux que les astres influencent notre comportement ou notre santé d’une manière directe et selon une fonction linéaire. Cette assertion, formulée ainsi, ne ferait que caricaturer l’Astrologie. Il me semble plus sain de défendre le point de vue suivant : L’analogie entre le macrocosme et le microcosme est due à un phénomène de « résonance« , ne faisant pratiquement pas intervenir la masse et la distance. Ceci n’exclut pas une influence mécanique ou magnétique venant d’un corps céleste très proche (action de la Lune sur les marées, par exemple), mais l’essentiel du processus astrologique est lié au fait que tout objet perceptible dans la Nature n’est que la manifestation d’une énergie archétypale inaccessible du plan physique. Cette énergie initiale s’exprime sous la forme d’une planète, d’une plante, d’un métal, d’un organe, etc. De cela découle naturellement une certaine analogie entre les différents objets cités. Par exemple, le Soleil physique, en tant que corps céleste est la manifestation d’une énergie que l’on pourrait appeler « archétype solaire primordial » s’il était nécessaire de lui donner un nom, sachant qu’en le nommant, on le cristallise dans un concept qui ne peut le contenir que partiellement. Cet archétype, au sein de notre monde impermanent et relatif se « concrétise » dans différentes formes dont l’une, macrocosmique, est le Soleil physique, et dont les autres, microscomiques, sont l’or, la fleur de chélidoine, le cœur, etc. Bien qu’il existe des analogies entre ces différents éléments, aucun d’entre eux ne crée les autres, chacun évoluant dans sa catégorie. Ainsi, les alchimistes savent que l’or correspond à un certain degré de maturation des métaux, tout comme le Soleil est à un certain stade de développement en tant que corps céleste, mais l’or ne peut pas plus naître du Soleil que le Soleil de l’or, car ils ont chacun leur semence propre. Ceci est d’ailleurs fort bien expliqué par le Maître en la matière que fut Paracelse que bien des prétendus astrologues gagneraient à étudier avec application. A titre de complément à cette explication, voici quelques extraits de son traité DE ENTE ASTRORUM (de l’Entité des Astres) tel qu’il est inclu dans les éditions de 1575 et 1603 du LIBER PARAMIRUM :

P. 33 : « Puisque nous devons décrire l’ENTITÉ astrale, la première chose qui s’impose à nous est de considérer très exactement l’essence, la forme et la propriété des astres. Ceci fait, nous rechercherons ensuite par quelle voie l’ENTITÉ astrale est attirée (eliciatur, heraus gezogen). Vous avez donné à celle-ci une base tirée de la doctrine astronomique, en prêtant fort peu attention au véritable enseignement et en négligeant complètement de l’étudier, ce que vous eussiez dû faire, cependant. Car vous enseignez ouvertement que c’est le ciel lui-même ou l’astre qui a formé (constituere, macht) le corps. Mais ceci est faux. Car l’homme, une fois constitué corporellement, n’est formé ensuite par nulle autre chose que par l’ENTITÉ de la semence (Ens seminis), à l’exclusion de toute participation des astres. A ceci vous répondez que les astres eux-mêmes modèlent les corps, les disposent, les façonnent et les pénètrent selon leur nature. Cette opinion est toute à fait mauvaise. Et la raison pour laquelle il n’en est pas ainsi vous est donnée par l’ENTITÉ de la semence. Nous vous prouverons par la suite que ce que vous enseignez là-dessus est nul, puisque ceci tombe et s’évanouit par sa solution même. Cependant nous vous donnons pour fondement de notre Parenthèse cette déclaration : Adam et Ève ont pris leurs corps par création, et l’ont continué et le continueront par l’ENTITÉ de la semence jusqu’à la fin du monde. Et si aucune étoile ni aucune autre planète n’eut existé dans la nature, néanmoins les enfants fussent nés également, et eussent reçu de même des complexions différentes par la génération des parents comme ils l’ont fait autrement. Ainsi l’un eut été mélancolique, l’autre colérique. Celui-ci fût né fidèle ; celui-là infidèle ; un autre eut été probe, un autre improbe, parce que ces natures d’hommes consistent dans l’ENTITÉ de la propriété et ne découlent pas des astres. Car ceux-ci ne remplissent aucune partie du corps, c’est-à-dire ne lui infusent aucune complexion, aucune couleur, aucune nature, aucune substance (…)

P. 35 : (…) Et le mouvement de Saturne n’atteint la vie d’aucun homme, ne la prolonge ni ne l’abrège. Car si Saturne n’eût jamais opéré son ascension dans le ciel ou firmament, des hommes de ce caractère fussent nés cependant. Et si jamais aucune Lune n’eût été formée, des hommes portant des signes dits lunariens eussent cependant fait leur apparition. Soyez persuadés que si Mars est féroce et cruel, ce n’est pas pour cette raison que la descendance de Néron a existé. Et bien que pour l’un et l’autre les natures soient conformes, l’un cependant n’emprunte rien à l’autre. Par exemple : Hélène et Vénus furent certainement d’une même nature et cependant Hélène eût été adultère même si Vénus n’eût jamais existé. (…)

P. 36 : (…) Vous devez cependant être d’avis que le firmament et les astres ont été formés de telle sorte que les hommes ni les créatures animales ne pourraient vivre (vigere) sans eux. Néanmoins, ils n’accomplissent rien par eux-mêmes. L’exemple suivant vous fera comprendre. La semence jetée en terre produit d’elle-même son fruit, car elle porte, cachée en elle, l’ENTITÉ de la semence. Si toutefois, pendant ce temps, le Soleil n’avait pas réchauffé la semence, celle-ci n’eût pas germé. (…)

Gardons-nous bien des raisonnements simplistes. L’archétype solaire est présent dans le corps de l’homme comme dans celui de l’Astre. Car les planètes visibles ne sont que les signatures des planètes invisibles. Si en Astrologie, nous nous servons des planètes visibles et de leur mouvement, c’est seulement parce que nos sens ne nous permettent pas, dans un premier temps, de saisir la présence des archétypes que nous apprenons cependant à distinguer lorsque s’éveille notre conscience astrologique.

SYMBOLISME ET CORRESPONDANCE DES PLANÈTES :

Voici, sous forme de mots clés, les qualités fondamentales des planètes.

Soleil :

Chaud et sec, mais plus chaud que sec.

Volonté, Vitalité. Rayonnement. Chaleur. Ouverture. Individualité. Fécondation. Vivification. Exaltation. Unification. Synthèse. Création.

Lune :

Froide et humide, mais plus froide qu’humide.

Encapsulement. Fécondité. Nutrition. Collectivisation. Intériorisation. Attachement. Inertie. Atténuation. Formation. Gestation. Humidification. Réflexion (comme un miroir, pas dans le sens intellectuel du terme.

Vénus :

Humide et chaude, mais plus humide que chaude.

Équilibre. Ralentissement. Lubrification. Glissement. Paresse (dans le sens de ralentissement : paresse intestinale, par exemple). Détente. Douceur. Sensibilité. Attraction. Fluidité. Harmonie. Homogénéité.

Mars :

Chaud et sec, mais plus sec que chaud.

Inflammation. Brûlure. Rupture. Action. Activité. Éréthisme. Déchirure. Tension. Rugosité. Violence. Spontanéité. Irritabilité.

Jupiter :

Chaud et humide, mais plus chaud qu’humide.

Maturation. Croissance. Hypertrophie. Expansion. Dilatation. Protection. Évolution. Régularisation. Compensation. Développement. Augmentation. Direction.

Saturne :

Froid et sec mais plus froid que sec.

Obstruction. Destruction. Cristallisation. Concentration. Rétrécissement. Induration. Vieillissement. Fixation. Réduction. Rétention. Rigidité. Refroidissement.

Mercure :

Synthèse des trois aspects Corps/Âme/Esprit (représentés dans le symbolisme planétaire par la croix, le demi-cercle et le cercle), Mercure est la seule des sept planètes à posséder ces trois attributs. Du point de vue des qualités élémentaires. Mercure a deux polarités, fait bien connu des alchimistes : 1 – Sec et froid, mais plus sec que froid. 2 – Froid et humide, mais plus humide que froid.

Mouvement. Transmission. Alternance. Adaptation. Variabilité. Perception. Échange. Vivacité. Souplesse.

Ces sept planètes sont les plus anciennes, amplement utilisées dans la tradition. On peut résumer leur spécificité énergétique par rapport aux qualités élémentaires dans le schéma suivant :

En plus des sept planètes de la Tradition, on utilise le plus souvent Uranus, Neptune et Pluton.

Uranus :

Désagrégation. Extériorisation. Anarchie. Éclatement. Marginalité. Désintégration. Intermittence.

Neptune :

Dilution. Subtilisation. Sublimation. Absorption. Dissolution. Relâchement. Illusion.

Pluton :

Putréfaction. Mort. Dégénérescence. Régénération. Richesse. Transformation. Occultation.

CORRESPONDANCES PLANÉTAIRES. APPLICATIONS MÉDICALES :

Bien entendu, on ne peut étudier les fonctions des planètes en les analysant indépendamment les unes des autres. En effet, chaque planète joue un rôle par rapport à l’ensemble. Ainsi, certaines planètes se complètent mutuellement (Soleil/Lune, par exemple) ou s’opposent dans leur action (Saturne/Mars, par exemple). Il est impossible de développer tout cela ici. La réflexion et la méditation fourniront les réponses à bien des questions.

Chaque planète ayant une spécificité énergétique, il est possible de les exploiter en physiologie énergétique. Par exemple, dans le Traité fondamental d’Astrologie médicale, j’ai donné certaines correspondances planétaires des différents corps et de certains centres du corps éthérique.

A partir de cela, mes étudiants peuvent appréhender plus facilement certaines subtilités de l’Astrologie médicale, en constituant deux schémas dont j’explique plus loin le fonctionnement. Ces schémas sont, bien sûr, des supports qu’on abandonne lorsqu’ils ne sont plus nécessaires.

J’ai déjà mentionné que les planètes pouvaient régir des organes spécifiques, en tant que centres énergétiques et non en fonction de leur localisation (ce qui est indiqué par les signes, comme nous l’avons vu).

Or, il faut pouvoir discerner les différents mots clés attribués à chaque élément astrologique. En effet, chacun de ces éléments donne un grand nombre d’informations. Par exemple, chaque planète a plusieurs correspondances, même si l’on en reste au niveau strictement médical. En fait, connaître la planète concernée ne suffit pas ; il faut savoir à quel niveau énergétique elle agit, sur quel corps elle s’appuie. Dans un premier temps, on peut dire que chaque planète a un foyer énergétique par corps, ce qui donne cinq organes ou tissus par planète, si l’on tient compte des cinq niveaux de l’Homme. A partir de cela, il est possible de faire un tableau de cinquante cases avec, en abscisse les dix planètes et en ordonnées les cinq niveaux de l’Homme. Bien entendu, ce tableau n’est pas limitatif, il sert seulement d’exemple et de support à l’étude. En fait, on pourrait classer selon ce principe toutes les structures et substances du corps et chaque case pourrait constituer à elle seule un tableau de cinquante parties, et cela jusqu’à l’infini ; selon l’axiome d’Hermès : TOUT EST DANS TOUT.

Planètes

Niveaux énergétiques CORPS

PHYSIQUE

CORPS ÉTHÉRIQUE

CORPS ÉMOTIONNEL

INTELLECT

EGO

Soleil

Pointe du Velum médullaire

Pancréas (Rate)

Cœur

Alvéoles

pulmonaires

Sang

Lune

Bulbe

Utérus, Glandes mammaires

Estomac

Système nerveux « sympathique »

Lymphe

Mercure

Hémisphère droit

du cerveau

Thyroïde

Larynx

Poumon

Capillaires

Vénus

Cervelet

Thymus

Rein

Pharynx

Veines

Mars

Hémisphère gauche du cerveau

Verge

Clitoris

Nez

Nerfs

moteurs

Hématies

Jupiter

Méninges

Surrénales

Foie

Plèvre

Artères

Saturne

Crâne

Parathyroïdes

Vésicule biliaire Genoux

Système nerveux

« parasympathique »

Tissus Osseux

Uranus

Hypothalamus

Hypophyse

Glandes

lacrymales

Œil

Nerf optique

Glandes

sudoripares

Neptune

Moelle épinière

Épiphyse

Glandes

salivaires

Synovie

Liquide

céphalo-rachidien

Pluton

Organe sous-

commissural

Gonades

Colon

Prostate

Trompes

Leucocytes