Hubert Benoit (1904-1992)

« En fait, lorsque s’éveille dans sa spontanéité l’expérience réelle, la psyché capitule d’elle-même et se résout en conscience. Aucun effort n’est intervenu. La conscience règne à l’état pur. ».

Hubert Benoit (1904-1992), médecin chirurgien et psychiatre français, a consacré ses ouvrages au bouddhisme zen. Grièvement blessé en 1944 lors du bombardement de Saint-Lô par l’aviation américaine, il découvre, pendant sa longue convalescence, le “travail” de l’enseignement de G. I. Gurdjieff, puis étudie le védanta, le taoïsme et le zen. Dès 1949, il tente d’élaborer une synthèse entre les théories psychologiques occidentales et la métaphysique orientale. Puis, en 1952, il s’installe à Paris comme psychiatre.
Par ses trois derniers ouvrages, parus en 1952 et 1979, il élabore, dans les termes du bouddhisme zen, une exploration de la réalisation intérieure. Ses livres, influents en Europe, seront traduits en anglais, entre autres par Aldous Huxley et Wei Wu Wei. C’est à travers l’œuvre du Dr Benoit, que nous retrouvons la perspective non-dualiste, trop méconnue, de l’enseignement de G. I. Gurdjieff.
La pensée du Dr Benoit est inséparable des ouvrages sur le bouddhisme zen de D. T. Suzuki, mais aussi de la métaphysique de Wei Wu Wei. Voir de D. T. Suzuki, Le non-mental selon la pensée zen, traduit par Hubert Benoit ; et de Wei Wu Wei, Les doigts pointés vers la lune. Réflexion d’un pèlerin sur la voie (Almora, 2007).
Deux livres sont ici à retenir du Dr Benoit : Lâcher prise. Théorie et pratique du détachement selon le zen (ouvrage malheureusement indisponible chez les éditeurs) et La doctrine suprême selon la pensée zen (Le Courrier du Livre, 1995) ; tous deux préfacé par le Swami Siddheswarananda spécialiste de l’advaïta vedanta. Notons que Siddheswarananda dirigea en France le centre de Gretz dans la lignée de Ramakrishna, connu par la biographie de Romain Rolland et l’œuvre de Vivekananda, son élève.