Martin Heidegger (1889 - 1976)

Pour Martin Heidegger, toute la métaphysique occidentale a oublié « l’expérience originaire ». Ce constat l’amènera à une relecture herméneutique des grands auteurs de la tradition philosophique, plus particulièrement Héraclite, Parménide, Platon, Aristote, Kant, Hegel, Nietzsche, à travers la pensée desquels il reconnaîtra une orientation ontothéologique.

Il entreprit de relire presque tous les philosophes, et de reprendre, à nouveau, l’histoire de la philosophie sous l’angle de l’ontologie fondamentale. Pour lui, l’histoire de la philosophie est l’histoire de « l’oubli de l’Être par le fait de privilégier la connaissance de l’étant en adoptant le point de vue de l’étant ». Ainsi plongée dans l’oubli de sa provenance et livrée à l’étude de l’étant, la philosophie cède devant la science et s’y réduit – la science dont le trait qui la caractérise est qu’elle « ne pense pas ». En effet, le philosophe constate que notre existence quotidienne se caractérise par des « conduites inauthentiques qui occultent l’être en le précipitant dans une vacuité ontologique » dont la technique est la plus parfaite expression.

Heidegger s’intéresse également aux « fondements philosophiques du mysticisme médiéval » et se consacre, dès 1918, à une phénoménologie de la vie religieuse

A partir des années 1930 et jusqu’à la fin de sa vie, il s’adonnera à l’étude de la poésie.

Ayant adhéré au parti nazi, en 1933, comme on lui a très souvent reproché, il rappelle s’être retiré, dès 1934, de toute action politique et de toute implication dans le parti national socialiste, ayant récusé les « fondements intellectuels et métaphysiques sur lesquels reposait le biologisme de la doctrine du Parti ».

L’ouvrage le plus simple reste sans doute Qu’est-ce que la métaphysique, dans une collection adaptée à la classe de philo, c’est-à-dire avec commentaires du traducteur. Il est ensuite possible d’aborder la lecture méditative d’ouvrages parus chez les éditions Gallimard, collection Tel.