Gary Snyder
« Sesshin » de printemps à Shokoku-ji

Le temple de Shokoku se trouve au nord de Kyoto. C’est l’un des principaux temples de la secte zen Rinzai. En fait, Shokoku-ji est plu­tôt un ensemble : derrière sa grande porte de bois et ses vieux murs de boue couverts de tuiles se trouvent plusieurs temples avec, chacun, ses jardins et son bosquet de […]

Le temple de Shokoku se trouve au nord de Kyoto. C’est l’un des principaux temples de la secte zen Rinzai. En fait, Shokoku-ji est plu­tôt un ensemble : derrière sa grande porte de bois et ses vieux murs de boue couverts de tuiles se trouvent plusieurs temples avec, chacun, ses jardins et son bosquet de bambou, ses propres murs et sa propre entrée. Au centre de cet ensemble se dresse la haute salle de conférence à double pignon, silencieuse et aérée, au plafond de laquelle est peint un énorme dragon dont l’œil ardent se trouve au centre même dudit plafond. La Selle est peu utilisée, sinon pour de rares cérémonies rituelles et le Bouddha doré qui y trône n’est guère dérangé par les chants ou les tambours. Devant la Salle de conférence se trouve un bosquet de jeunes pins et un grand bassin carré de lotus. À l’est, une tour de bois et la modeste porte du Sodo, l’école des moines zen ou Unsui [1], qui deviendront prêtres des temples de Shokoku-ji. Quelques-uns, après des années de zazen (méditation), d’étude des koans et de la philosophie de l’Avatamsaka (ou Kegon), deviennent des Roshi (Maîtres du Zen), habilités à diriger à leur tour des Sodos ou à ins­truire des groupes laïcs. Des laïcs sont également autorisés à se joindre aux Unsui au cours des réunions vespérales dans le Zendo (salle de méditation) et à participer comme eux, sous la conduite du Roshi, à l’exercice du koan ou au sanzen, ce féroce dialogue en tête à tête au cours duquel il faut « cracher la vérité » ou périr.

Dans la vie du Sodo, au cours de certaines semaines de l’année, les occupations ordinaires (jardinage, menuiserie, lecture, etc.) sont inter­rompues et le temps est presque entièrement consacré au zazen. Ces semaines-là sont appelées sesshin, ce qui signifie littéralement « concen­tration de l’esprit ». Les laïcs qui veulent y participer en observateurs — et qui sont capables de rester assis, silencieux, pendant de longues heures… — y sont accueillis. À Shokoku-ji, la sesshin de printemps a lieu au cours de la première semaine de mai.

La sesshin commence dans la soirée. Les participants se réunissent en cercle dans la salle centrale du Sodo et s’asseyent sur deux rangs dans la pénombre. Le Roshi entre silencieusement, s’assied à la tête de la double rangée des Unsui, et tous boivent du thé. Puis le Jikijitsu, qui est en quelque sorte le « principal » des Unsui du Zendo (il change tous les six mois et est choisi parmi les aînés), lit solennellement les règles du Zendo et de la sesshin, rédigées en japonais médiéval. Le Roshi prononce quelques mots, tout le monde s’incline et gagne le Zendo pour une courte méditation avant de se coucher.

À trois heures du matin le Fusu (un autre moine, âgé, chargé de la nourriture, des finances et des contacts avec les Unsui) apparaît dans le Zendo et agite une clochette. Les lumières s’allument — des ampoules, de dix watts, fixées aux poutres d’un bâtiment qui, pendant des siècles, a été éclairé par des lampes à huit — et chacun, rapide­ment, sans un mot, roule son unique couvre-pied, le range dans une petite armoire à la tête de sa natte, descend de la banquette circulaire qui entoure la salle et, les pieds nus dans des sandales de pailles, va se laver le visage à l’eau glacée. On revient en hâte pour s’asseoir, les jambes croisées, sur les coussins du zazen, à l’endroit même où l’on a dormi. Le Jikijitsu fait de même, allume un bâton d’encens et annonce le début de la journée en faisant claquer l’un contre l’autre deux blocs de bois dur et en frappant un seul coup sur une petite cloche de bronze. Après plusieurs minutes de silence, on entend un autre claquement dans la salle centrale. Tout le monde se lève et suit en file indienne le Jikijitsu, armé de sa cloche, le long du sentier de pierre de cin­quante mètres qui relie le Zendo à la salle centrale. Là, assis sur deux rangs, les Unsui commencent à réciter des sutras en sino-japonais, au rythme d’un tambour de bois en forme de poisson et d’une cloche au son grave. Le Roshi entre, s’avance entre les deux rangées d’Unsui, salue à plusieurs reprises l’image du Bouddha, fait brûler de l’encens, et se retire. La récitation des sutras dure une heure, après quoi tous regagnent le Zendo. On récite debout le Prajnaparamitahridaya Sutra, avant de se hisser sur sa natte pour méditer. Au bout d’une demi-heure, le Jikijitsu rugit : « Sortez ! » et les Unsui se précipitent dehors pour aller s’agenouiller l’un derrière l’autre devant la chambre du sanzen où les attend le Roshi. Ils y entreront à tour de rôle, chaque entrée étant marquée par un coup de cloche. Tout ce qu’on entend de l’extérieur est un occasionnel grognement ou parfois le bruit d’un coup de baguette. Les hommes regagnent ensuite leur place un à un et d’un air soumis.

Certains pourtant se rendent aux cuisines pour faire cuire du riz, dans d’énormes terrines noires, sur les fourneaux de briques où brûle un feu de bois. Lorsqu’ils en ont fini, ils apportent le riz dans de petits bols où plongent des baguettes. À ce moment, il fait jour et, à cette époque de l’année, les camélias sont en fleur. C’est dehors qu’on prendra ce « petit déjeuner » qui, bien qu’il se compose uniquement de radis au vinaigre et de gruau de riz cuit au maigre, commence et s’achève par la récitation de quelques versets. Ensuite, les moines se dispersent : les uns vont laver la vaisselle, d’autres balayer les longues vérandas de bois de la salle centrale, faire le ménage dans les chambres du Roshi ou ratisser les sentiers du jardin. Les plus jeunes et les étran­gers au temple se chargent de l’entretien du Zendo.

Le Zendo de Shokoku-ji est l’un des plus vastes et des plus beaux du Japon. Il se dresse sur une terrasse de pierre surélevée et entourée d’un chemin de pierre. Sa façade est de bois brut avec un toit surplom­bant. A l’intérieur, la fraîcheur, la pénombre et le silence règnent entre les hautes colonnes de bois fichées dans le granit. La haute banquette de bois qui suit les murs peut recevoir quarante nattes. Au centre, dans une niche de bois à trois parois suspendue au plafond, se trouve une statue de bois grandeur nature de Kasyapa, le disciple du Bouddha, tournée vers l’entrée principale. Dans une seconde pièce se dresse sur un autel la statue de bois du fondateur de Shokoku-ji.

Vers sept heures du matin, les corvées matinales sont terminées et le Jikijitsu invite ceux qui ont nettoyé le Zendo à prendre le thé dans sa chambre. Le Jikijitsu et le Fusu ont chacun un « appartement » privé, le premier dans un petit bâtiment attenant au Zendo et le second dans le bâtiment central. Assis sur des nattes, les Unsui se détendent, fument, plaisantent un peu. Le Jikijitsu, redoutable pen­dant les séances de zazen, se montre très aimable.

Un de ces jours vous serez Roshi, lui dit un étudiant en méde­cine qui participe à la sesshin.

Sûrement pas ! Je n’entends rien aux koans…, répond-il en riant et en frottant sa tête rasée à l’endroit où le Roshi l’a frappé la veille.

Sur quoi, armé d’une pioche, il va jusqu’au bosquet de bambou pour y couper quelques pousses destinées à la cuisine. Personne ne travaille beaucoup, en période de sesshin, et en dehors d’un peu de jardinage chacun trouve le temps, au cours de la matinée, de s’asseoir au soleil pour fumer.

A dix heures et demie, c’est le déjeuner, le principal repas de la jour­née, composé de miso (potage de légumes), de riz et de plusieurs sortes de conserves au vinaigre. Ensuite, les laïcs et les plus jeunes Unsui regagnent le Zendo, tandis que leurs aînés s’occupent des affaires du Sodo, mettent les comptes à jour, vont faire des achats ou s’enquérir des désirs du Roshi. L’après-déjeuner se passe sans contrainte. On reste assis dans le Zendo, on se promène un peu, on fume. Il n’est pas interdit de bavarder, mais personne n’y semble très enclin.

Vers trois heures de l’après-midi, le Jikijitsu rentre en scène. Lorsque tout le monde est rassemblé et qu’a résonné la cloche de la salle centrale, on s’y rend pour réciter de nouveaux sutras (ceux-ci changent chaque jour). On revient ensuite au Zendo pour réciter derechef le Prajnaparamitahridaya Sutra, puis le Jikijitsu entonne seul un sutra, debout sous la statue de Kasyana, les mains en porte-voix autour de la bouche comme s’il voulait être entendu à des kilomètres.

Après une courte séance de méditation assise, c’est le repas du soir, aussi sommaire que le petit déjeuner et pris, comme lui, rapidement et silencieusement.

Le soir tombe. Tous les Zenbos [2] commencent à se rassembler. Cer­tains ont leur coussin sous le bras et tous s’inclinent devant Kasyapa en entrant dans le Zendo. Chacun, la main droite levée devant la poitrine, gagne sa place, salue à nouveau et s’assied dans la posture de « demi-lotus », les jambes croisées. D’autres visiteurs arrivent — des professeurs, une demi-douzaine d’étudiants d’universités vêtus de noir. Certains sont un peu hésitants, craignant de commettre des erreurs, curieux de participer au zazen et impressionnés par le décor. Un étudiant, apparemment de condition modeste, a la tête rasée comme un Unsui. Chaque soir, il entre avec décision, s’assied silen­cieusement sur son coussin et ne semble reconnaître personne. A dix-neuf heures trente la salle est à demi remplie et l’on entend la grande cloche de la tour. Les modestes ampoules s’allument. Le zazen du soir est commencé.

Le Jikijitsu s’assied à son tour. Toutes les demi-heures il fera cla­quer ses morceaux de bois et sonner sa clochette. A côté de lui, un bâton d’encens brûle au-dessus d’une petite boîte de bois sur laquelle est inscrit le caractère chinois signifiant : Pas encore. A la fin de la pre­mière demi-heure il annonce : « Kinhin » (méditer en marchant). Les Unsui se lèvent, retroussant leurs manches et relevant leur robe, et à un autre signal se mettent à marcher l’un derrière l’autre autour de la salle. Ils marchent vite et du même pas, conduits par le Jikijitsu et s’inclinant chaque fois qu’ils passent devant la niche de Kasyapa. Le Jikijitsu crie « Sortez ! », le cercle se brise et tous se précipitent dehors, pour le sanzen nocturne. Au cours des vingt minutes qui suivent, ils reviennent l’un après l’autre pour reprendre leur méditation, qui porte sans doute cette fois sur la réponse du Roshi.

Le zazen est une chose très stricte, et tous le sentent. Le Jikijitsu, une longue baguette plate sur l’épaule, marche lentement entre les deux rangées d’hommes assis, immobiles, les yeux mi-clos, le regard dirigé fixement vers le sol. Si un « nouveau » est mal assis, le Jikijitsu lui touchera légèrement l’épaule pour le lui faire remarquer mais si c’est un Unsui, il le bousculera sans ménagement. Sans un mot, l’homme se lèvera et se rassoira comme il convient. Un autre donne des signes d’assoupissement : le Jikijitsu le frappe légèrement sur l’épaule avec sa baguette. L’homme se lève à son tour, le Jikijitsu et lui se saluent l’un l’autre, puis le premier se penche en avant, pour recevoir quatre coups de baguette sur chaque côté du dos. Ces coups ne sont pas particulièrement douloureux, bien que le bruit du bâton ait de quoi terrifier un profane : ils ont pour but de réveiller l’impétrant. Si, au cours de cette longue station assise, un membre s’engourdit douloureusement, il n’est pas question de changer de position avant que le Jikijitsu fasse sonner sa clochette : dans ce cas, il faut se conten­ter de porter ailleurs son esprit. Au bout d’une heure, c’est le second kinhin — vingt minutes de marche rythmée et silencieuse, généra­lement bienvenue. Celui qui n’a pas repris sa place et la position qui convient lorsque le Jikijitsu fait à nouveau résonner sa clochette est bousculé assez brutalement. Le Zen a pour but la liberté, mais sa pra­tique est très stricte.

Plusieurs Unsui se sont éclipsés pendant le kinhin. Ils reviennent à dix heures, portant de grands plateaux de bols de laque contenant des nouilles bouillantes. Chacun se voit présenter un bol, deux ou trois même s’il le désire, et se met à manger rapidement avec des baguettes : les Zenbos ont la réputation d’être les plus rapides mangeurs de nouilles du monde et aucun ne veut être le dernier. On reprend la méditation. A dix heures et demie, nouvelle pause : les hommes fument et bavardent un peu.

Y a-t-il vraiment des Américains qui s’intéressent au Zen ? me demande-t-on avec étonnement (car les propres compatriotes des Zenbos leur prêtent peu d’attention).

À onze heures, nouveau signal du Jikijitsu, récitation des derniers sutras. Puis les visiteurs se retirent, après avoir salué profondément la statue de Kasyapa et le Jikijitsu. Les autres se glissent immédiate­ment sous leur couverture et ne bougent plus. Le Jikijitsu fait une fois encore le tour de la salle, dit : « Prenez conseil de votre oreiller », et s’en va à son tour. Les lumières s’éteignent — mais aussitôt chacun se relève et, emportant son coussin de méditation, va pratiquer le zazen individuel, dehors, où il lui plaît, pendant deux autres heures. La jour­née suivante commencera pourtant à trois heures du matin.

Tel est l’emploi du temps quotidien durant la sesshin. À plusieurs reprises au cours de cette semaine, le matin, le Roshi donne une cause­rie (teisho) basée sur quelque anecdote de la littérature zen, généra­lement empruntée au Mumonkan ou au Hekiganroku. Le groupe se réunit alors dans la Salle Centrale. Le Roshi prend place, les jambes croisées, sur un très haut siège, accepte une tasse de thé et prend la parole. Ses propos sont plutôt déroutants pour les pauvres Zenbos, qui passent leurs nuits à se torturer l’esprit, car il leur explique que « le chemin de la Perfection est facile », et il le pense, et eux savent qu’il a raison…

Au milieu de la semaine chacun a droit à un bain et à avoir la tête rasée de frais. « Quand tu étudies les koans, tu ne dois pas relâcher ton attention, même au bain », dit un axiome zen — mais cette fois il est oublié. La maison de bain contient deux grands tubes de fer, chauffés par des feux de broussailles attisés de l’extérieur. La fumée bleue et la douce odeur du bois qui brûle incitent les hommes à prendre leur temps et à faire soigneusement leur toilette. C’est le Jikijitsu qui rase les têtes des autres, puis la sienne propre, sans miroir et sans jamais se couper. Le jour du bain, les Zenbos sortent en ville pour mendier. On voit à peine leur visage sous le grand chapeau de paille tressée. Ils par­courent ainsi plusieurs kilomètres dans les petites avenues et les rues de Kyoto, sans jamais s’arrêter, en marchant lentement, loin les uns des autres, en émettant un étrange cri plaintif.

Le lendemain de ce jour-là, lorsque j’étais à Shokokuji, alors que nous prenions le thé avec le Jikijitsu, un professeur de faculté se joignit à nous et se mit à parler des koans.

Une fois que vous comprenez le Zen, dit-il, vous savez que l’arbre est vraiment là.

Ce fut la seule fois de toute la semaine que j’entendis quelqu’un faire allusion à la philosophie ou à la pratique du Zen : les Zenbos ne dis­cutent jamais entre eux de tels sujets.

La sesshin s’achève à l’aube du huitième jour. Tous ceux qui y ont participé se réunissent alors chez le Jikijitsu pour boire du thé vert et manger des gâteaux. La conversation est détendue, car tout est ter­miné, et le Jikijitsu, qui a passé la semaine à houspiller, à bousculer et à frapper les Zenbos, est à présent leur meilleur ami : nombreuses sont les formes de la compassion…

(Extrait de l’anthologie : Le monde du zen par Nancy Wilson Ross, Stock 1968)

Gary Sherman Snyder est un poète, traducteur, penseur et militant anarchiste1 américain né le 8 mai 1930 à San Francisco. Héritier de la pensée de Thoreau, c’est une figure importante au sein des mouvements de la Beat Generation, des hippies, de l’écologie profonde, du biorégionalisme et un acteur reconnu dans la propagation du bouddhisme zen aux États-Unis. Il a publié plus de 25 livres entre 1959 et 2007 (poésie, essais, récits de voyage) et est traduit en plus de 20 langues. Il a obtenu le prix Pulitzer en 1975 pour son recueil poétique Turtle Island.

En 1952, il rencontre Alan Watts, Kenneth Rexroth et Allen Ginsberg, et participe à la San Francisco Renaissance. En 1956, il émigre au Japon, où il réside dans des temples bouddhistes de la secte Rinzai Zen et traduit des textes religieux anciens pour le compte du First Zen Institute of America. En 1967 il participe au Human Be-In de San Francisco (naissance du mouvement hippie) et fonde un ashram avec Nanao Sakaki sur l’île volcanique de Suwanose au sud du Japon. En 1969, il revient aux États-Unis et achète des terres avec Allen Ginsberg à North San Juan dans la Sierra Nevada, où il s’intéresse aux cultures amérindiennes. C’est dans cette communauté rurale qu’il bâtit sa maison Kitkitdizze et le zendo Ring of Bone. Dès lors, il développe et met en pratique ses concepts de « ré-habitation » du territoire et de « biorégionalisme »…

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1 Unsui : terme purement zen, signifiant « nuage et eau » et emprunté à un vieux poème chinois dont un vers dit : Flotter comme les nuages et couler comme l’eau. Le mot japonais pour désigner les moines bouddhistes et les prêtres de toutes les sectes est bozu (bonze). On ne prononce pas de vœux rituels pour devenir un Unsui, mais on se rase la tête et, à l’intérieur des murs du Sodo, on porte une longue robe de style chinois, appelée koromo. Les Unsui sont libres de quitter quand ils veulent la communauté zen. Pendant les six mois de l’année que dure la session du Sodo (au printemps et à l’automne), les Unsui ne mangent pas de viande, mais en été et en hiver ils mangent et boivent ce qu’ils veulent et s’habillent comme ils l’entendent. Une fois devenus prêtres de temple (Osho, du chinois Ho-shang), la majorité des moines zen se marient et ont des enfants. La génération actuelle des jeunes Unsui est en grande partie composée de ces enfants.

2 Adeptes du Zen.