(Revue Panharmonie. No 209. Décembre 1986)
Dans le système nerveux il y a deux grandes catégories :
Le système nerveux moteur, partie consciente, nerfs qui commandent les muscles. Les nerfs moteurs vont du centre nerveux cérébrospinal vers la périphérie par les commandes, et les nerfs sensitifs de la périphérie vers le centre par les sensibles.
Le système neuro-végétatif : le sympathique et le parasympathique. Ce sont les commandes inconscientes de notre organisme : cœur, poumons, intestins, glandes. Nous ne pouvons pas les commander volontairement.
Mais il y a des rapports entre les deux systèmes, la chaîne sympathique est formée d’une série de petits ganglions qui sont le long de la colonne vertébrale et se ramifient en formant les plexus nerveux (le plexus solaire est le plus important d’entre eux). Ils font partie du système parasympathique. Mais les chocs émotifs réagissent par l’intermédiaire des nerfs et provoquent des réactions hormonales sur le système végétatif. Sous l’effet d’un choc ou d’une émotion on devient tout blanc ou tout rouge, car on déclenche ces ramifications sympathiques ou parasympathiques qui viennent commander les surrénales par exemple, qui secrètent l’adrénaline qui a une action sur la circulation et la tension.
Ainsi des gens sont sympathiquement-toniques ou parasympathiquement-toniques selon qu’il y a une prédominance du sympathique ou du parasympathique qui accélère ou ralentit, tonifie ou calme. Il faut donc parler du système neurovégétatif qui comprend les deux. Le plus sollicité, c’est le sympathique, c’est lui qui correspond aux « explications ». Cela fait remonter l’adrénaline, tandis que si vous êtes parasympathico-tonique, vous obtenez le résultat inverse. Les gens ont les jambes coupées, ils perdent leurs moyens. Il y a plus de gens sympathico-toniques que l’inverse. Il y a des gens qui ont une poussée de tension lors des « explications » (ce qui entraîne des ulcères d’estomac à la longue, par exemple chez les gens qui ont des chutes de tension).
Les gens qui ont des pupilles qui sont dilatées ou trop fermées, témoignent d’un déséquilibre de base de la tension sympathique ou parasympathique. Cela peut aussi être dû à la myopie, mais en général les grandes pupilles appartiennent aux nerveux. Le sympathique commande la contraction des pupilles et le parasympathique la dilatation.
Le problème est donc de savoir comment agir sur le sympathique et le parasympathique. L’acupuncture est un mode d’action, bien qu’on n’en connaisse pas tout à fait le mécanisme. La sympathicothérapie a pour but d’atteindre le sympathique au niveau de la muqueuse nasale, car il y a là beaucoup de ramifications. Et on a établi une topographie. Cependant chez l’homme l’odorat, donc la muqueuse nasale, est moins développée que chez les animaux, mais les zones des sens sont en général très innervées (yeux, nez, bouche). Dans le nez il y a une assez grande surface, car il y a des cornets qui sont accessibles par les narines. Mais c’est très délicat.
Les méthodes ont été mises au point par différentes personnes et chacun a trouvé quelque chose à propos de circonstances fortuites. Un patient avait une ulcération dans la muqueuse nasale et on avait demandé à un médecin de cautériser. Or le patient qui était paralysé, s’est mis à marcher. Ceci a permis de mettre en évidence certaines relations. D’autre part, il semble qu’il y ait un rapport important entre les muqueuses nasales, les odeurs et les zones génitales. En effet, les animaux sont excités par les odeurs de musc et les gens aussi par certaines odeurs. Il est certain que dans le monde actuel on est devenu assez insensibles aux odeurs, mais il y a des affections, yeux, muqueuses génitales, urinaires, qui sont en relations. En tout cas, le traitement par sympathicothérapie semble très efficace pour les cas de frigidité, impuissance. Il y a des zones réflexes qui sont peut-être bloquées et qui se débloquent par ces manipulations.
Le traitement par sympathicothérapie consiste à prendre un petit stylet avec une extrémité arrondie, soit lisse, soit striée. Mais je n’ai pas réussi à savoir dans quels cas il fallait utiliser l’un ou l’autre. Il faut aller masser la muqueuse, une région de la muqueuse, avec cet instrument.
Ce sont donc les circonstances qui ont amené les gens à penser qu’il y avait une topographie intéressante dans les muqueuses nasales. Mais bien entendu, il y a des variations de l’un à l’autre, tout le monde n’a pas le même nez, il est plus grand ou plus petit et de plus on y voit mal. Il y a des gens qui se dégagent le nez avec de l’eau salée, d’autres avec des mèches, d’autres avec des caoutchoucs. Cela revient au même, l’important, paraît-il, c’est de le faire tous les jours. Je suppose que cela excite les muqueuses et que cela fait à peu près les mêmes effets que le massage avec le stylet du sympathicothérapeute. C’est une manière de stimuler le sympathique.
Vous voyez ici un schéma du nez, voici les cornets. Vous avez des connexions nerveuses avec les différents points, avec les plexus nerveux par le sympathique. Et le parasympathique qui est essentiellement représenté par les nerfs qui sont à l’œil, par le pneumosympathique (grand nerf qui part du bulbe et qui a des ramifications dans les plexus et les organes) et, enfin, le nerf sacré qui est pour la zone génitale. On peut donc concevoir que l’on peut agir sur le parasympathique et le sympathique à d’autres endroits. Le réflexe oculocardiaque par exemple, met en rôle le sympathique et le parasympathique. Quand on appuie sur les yeux cela agit sur les pouls, selon qu’on soit sympathico-tonique ou parasympathico-tonique, cela ralentit ou cela accélère le pouls. C’est assez délicat à bien faire.
La boisson : Du temps des Romains les adductions d’eau se faisaient par des ouvrages en pierre. C’était sain, il n’y avait pas d’additions de cuivre, de plomb, de fer dans l’eau. C’est à partir du jour où on a mis des canalisations métalliques que les cancers sont apparus, l’eau n’était pas si pure. En effet, l’eau c’est la boisson, mais c’est aussi l’alimentation à travers la cuisson.
Question : Faut-il boire beaucoup ou peu.
Réponse : Moi je suis pour suivre son instinct. Si on a soif il faut boire, mais si cela lève le cœur, il faut s’en abstenir. On peut cependant choisir le moment où on boit. Les gens qui ont tendance à faire de la rétention d’eau ont intérêt à boire en dehors des repas, parce que pendant les repas, l’eau a tendance à rester, mais en dehors des repas c’est plutôt dépuratif. Par contre si vous voulez grossir, buvez pendant les repas.
La boisson va de la voie digestive à la circulation avant de s’éliminer par les reins. C’est donc un travail supplémentaire pour la circulation. Cela fatigue. Les gens qui ont des veines pas très solides n’ont pas intérêt à trop boire, de même ceux qui ont le cœur qui fatigue. Les cardiologues le disent, il faut faire une restriction des liquides. Par contre les gens qui font des calculs, il leur faut boire un litre à un litre et demi. Cela dilue toutes les urines. En un mot, quand on a soif il faut boire et quand on n’a pas soif il ne faut pas boire. Cela dépend aussi de votre alimentation : si vous mangez beaucoup de fruits et de légumes, ils sont pleins d’eau, vous n’avez plus autant besoin de boire. Il y a même des gens qui, avec un régime normal ont déjà trop d’eau. Et l’eau qui est dans les fruits a été filtrée par la plante qui n’a pas de microbes, qui est pure, on n’a plus besoin de boire autant.
Les gens qui ont un tempérament arthritique, qui ont tendance à garder trop de choses, peuvent boire un peu plus pour tâcher d’éliminer le surplus, mais ceux qui ont tendance à se déminéraliser, à maigrir, à être fatigués le soir, n’ont pas intérêt à trop boire, parce que l’eau ne contient pas beaucoup de sels minéraux, tandis que l’urine en contient pas mal. Alors ils se déminéralisent.
Le régime macrobiotique fait brûler, il ne faut donc pas boire. Cela empêcherait de brûler. Tandis que les régimes avec eau, crudités, etc., lavent, ce sont des manières de désintoxiquer l’organisme en brûlant sur place (sans eau) ou en drainant les tissus (avec de l’eau).
En plus les gens ont des habitudes alimentaires. Pour nous, notre céréale de base est le blé et pas le riz. Quand on n’a pas l’habitude d’un aliment, la digestion se fait moins facilement. Dans la macrobiotique on parle toujours du riz. C’est normal en Orient, mais chez nous cela devrait être le blé. Le riz n’est pas adapté à notre tempérament. Et comme il est mal adapté, les gens ne le suivent pas bien. En Chine les gens sont plus yin qu’ici, alors le riz leur convient. Finalement on ne sait pas si c’est la céréale qui est adaptée au tempérament ou le contraire…
Nous sommes plus yang et c’est le blé qui nous convient. Le régime macrobiotique aurait donc intérêt à changer la céréale de base. Si vous avez des reins qui fonctionnent bien, vous pouvez ne pas boire et suivre ce régime (Rappelons qu’il faut faire 5 litres de sang dans les reins tous les jours).
La faim : C’est comme la soif, on doit suivre son instinct. Bien souvent nous mangeons par habitude, pour faire comme tout le monde. On mange beaucoup trop. Mais les hépatiques, par exemple, n’éliminent pas suffisamment, ils perdent l’appétit. Ils ont intérêt à moins manger. En général, on élimine le surplus.