(Revue Énergie Vitale. No 8. Novembre-Décembre 1981)
De tous temps se sont à la fois opposées et complétées deux médecines:
— La médecine commune, que nous appellerions aujourd’hui scientifique ou rationnelle, s’exprime en référence aux concepts d’une époque. Cette vision dite objective considère le malade précisément comme son objet. Sa reproductibilité, ses preuves expérimentales en font un outil non négligeable en particulier dans les cas graves quand le patient incapable de réagir ne peut plus assumer sa maladie. Cependant, sa grande tentation est de considérer la maladie et non le malade qui en est porteur. Celui-ci peut devenir très vite un simple numéro de dossier, de chambre d’hôpital ou une liste de bilans, souvent systématiques et onéreux voire inutiles. La porte est ouverte à la déshumanisation qui se ressent malheureusement tous les jours davantage dans une société de quantité et non de qualité.
— La médecine traditionnelle, c’est-à-dire initiatique, considère les faits matériels, les symptômes, non pas isolément, mais reliés, au travers et au-delà de la subjectivité de l’observateur, à l’unité cosmique. Elle ouvre les portes de l’inconnu en entrant au plus profond de l’homme. Dans ce monde où la science rationaliste est à l’avant-garde de notre société, une étude sincère de la science traditionnelle nous montre que l’observation de la nature, l’intuition, peuvent parvenir à des résultats supérieurs à ceux de la recherche contemporaine. Avoir trop privilégié la science rationaliste a creusé un fossé en l’homme, entre son âme et les sphères de sa vie quotidienne. La vie matérielle, privilégiant l’éphémère face à l’éternel accentue une déchirure interne se retrouvant dans l’angoisse, la dépression, les divorces et tout le « mal à vivre » de notre société.
Nous avons besoin de savoir la signification de l’Univers, sa source et son but afin de guider harmonieusement notre existence.
Cherchons la connaissance de tout phénomène constaté ou éprouvé en nous-même, et non en référence à une culture, des mots vides de sens ou des raisons mécaniques qui expliquent le comment, mais jamais le pourquoi. Alors nous comprendrons que l’extérieur est en nous, le cosmos y réside. L’homme est le Temple ou s’accomplit le mystère de tous les jours, le lieu du combat des antagonismes essentiels, et par cela aussi, le lieu de la Révélation de la Lumière sans ombre.
Que devrait être la médecine ?
Pour retrouver les origines et la signification de cet art, une brève étude des symboles est nécessaire.
Notons tout d’abord que le Dieu protecteur des médecins est Thot-Hermès-Mercure… Sans entrer dans une étude approfondie, disons seulement que se trouvent associés au Dieu, la magie, l’hermétisme, les clés de la vie et de la mort, la liaison entre le monde des dieux et celui des hommes. (Dès à présent cela nous ouvre à l’alchimie sur laquelle nous reviendrons). Il apporte aussi la musique, c’est-à-dire la vibration.
Autre symbole : celui du caducée. Asclépios-Esculape, le père de la médecine, est fils d’Apollon. Son éducation est confiée au centaure Chiron. Par leur nature mi-animale, mi-divine les centaures détenaient les secrets de la vie. C’est ainsi que Chiron apprend à Esculape la connaissance des simples. Grâce à la Centaurée, plante qui guérit les plaies infectées et les morsures de serpent, Esculape fait la connaissance du Serpent. Devenu Maître des maux et de leurs contraires il peut tenir dans sa main le bâton où s’enroule la bête maîtrisée.
C’est au travers d’un rite initiatique rappelant cet événement qu’était remis au postulant, après de longues études, le bâton sur lequel s’enroulait le serpent symbolique.
Ce rite concrétisait le fait que le thérapeute était digne d’entrer dans l’assemblée de ses pairs. L’acquisition de cet état d’initié, vacuité nécessaire à la croissance, commandait de mourir aux conceptions habituelles de l’existence. L’acquisition effective de la Connaissance intérieure passait par une maîtrise progressive et croissante de la vie quotidienne, se manifestant par un changement dans la façon de percevoir la vie.
Alors, la remise du bâton pouvait s’effectuer. Celui-ci, tenu par la main gauche, symbole d’intuition, de sensibilité, d’amour et de réceptivité, est le bâton du pouvoir, du commandement, du cœur, mais pouvoir sans contrainte, par l’amour et le don de soi, (le bâton était de cyprès, arbre saturnien, symbolisant la mort du vieil homme, la libération du plan existentiel). Le serpent est un animal terrestre, horizontal. Maîtrisé il se verticalise. Ceci représente l’accès du plan existentiel horizontal au plan essentiel vertical. Être maître du Serpent c’est aussi être maître du fluide, c’est-à-dire des énergies, car dans toutes les traditions le serpent représente le fluide vital. La main détient ce pouvoir en tenant le bâton. Le serpent c’est aussi la mue, le changement de peau, la transformation, le cycle de vie et de mort, comme le venin qui tue ou le vaccin qui sauve (déesse Hygiéna). Le bâton autour duquel s’enroule le serpent devient dès lors en même temps que le pouvoir sur les fluides, le pouvoir sur la transformation des êtres, sans laquelle il ne saurait y avoir de véritable thérapie. Soigner n’est pas guérir.
Des secrets de guérison, Asclépios n’en connaissait que trois : sa voix par laquelle il communiquait confiance, espoir et changement salutaires, sa main, ou certains artifices qui permettaient aux forces naturelles recelées dans les minéraux, les plantes, les chairs, les eaux, les sols, les rayons, de rétablir l’harmonie. Esculape était alchimiste. Mais qu’est-ce que l’alchimie ?
L’alchimie conduit à la connaissance profonde des mécanismes fondamentaux de la Nature, mais, à la différence des sciences profanes, qui n’envisagent que l’aspect matériel de ces mécanismes, l’alchimie tient également compte de l’aspect spirituel généralement invisible à la perception sensorielle de l’observateur. C’est par cette recherche que l’opérateur est conduit à des progrès graduels de son niveau de conscience.
La confrontation à l’expérience du laboratoire, intimement associée à la méditation de l’oratoire, permet un avancement spirituel qui conduit à avoir la « tête dans le ciel » mais à garder « les pieds sur terre ».
La faculté de transmutation est une récompense du progrès spirituel personnel.
A la différence de la chimie qui travaille sur des corps morts l’alchimie est un système biodynamique qui utilise dans ses opérations les forces de la vie. Elles effectuent un triple travail sur le corps, et leurs effets sont purification, régénération et évolution.
En ce sens l’alchimie propose le même but que la pratique des yogas, mais par une approche différente.
C’est par la connaissance des simples (la centaurée) qu’Asclépios devient le maître du serpent. L’alchimie nous apprend qu’il existe des élixirs en relation avec les plantes. Sept élixirs de base, en relation avec les sept signatures planétaires sont la clé de purification et de régénération des sept chakras. Leur fabrication est en elle-même un élément de connaissance de la Nature et un moyen de développement spirituel.
C’est ce progrès spirituel que l’on doit d’abord chercher. Comment peut-on songer à aider les autres si l’on est incapable de s’aider soi-même, et si l’on ne possède pas un certain degré de maîtrise.
Le thérapeute est celui qui accompagne. Mais il ne peut accompagner sur le chemin que s’il l’a déjà parcouru.
La pratique médicale actuelle
Que cela soit l’allopathie (médecine moderne) ou les médecines douces (phytothérapie, acupuncture, homéopathie, magnétisme, ostéopathie…) la pratique médicale est le plus souvent symptomatique.
Cette vision est un peu caricaturale, mais nous ne sommes pas si loin, en ces beaux jours de 1981, des médecines de Molière. L’allopathie n’est pas la seule médecine contestable. Une erreur des médecines douces, telle l’acupuncture, l’homéopathie … vécues de façon pragmatique (ce qui n’est heureusement pas toujours le cas) consiste à vouloir à toute force se comparer à la médecine contemporaine. Or, leur base repose sur des principes différents.
L’homéopathie est l’enfant de la médecine alchimique, en un temps où, volontairement, l’alchimie est entrée dans l’ombre. L’acupuncture repose sur le Tao.
Vouloir à tous prix confirmer les résultats de ces pratiques par des expériences, des appareillages et une pensée moderne est une lourde erreur. Ces thérapies ne peuvent que perdre leur essence dans cette tentative de réintégration à la pensée contemporaine, matérialiste et objective. De plus, nombre de ces thérapeutes traitent au seul niveau symptomatique, ce qui ne présente qu’un avantage par rapport à l’allopathie, celui d’être moins agressif ou toxique.
La médecine initiatique
Initiatique vient de initiare : ouvrir la porte à ce qui est secret. Ce qui est secret, c’est le Cosmos, ou, ce qui revient au même, l’homme dans son essence.
L’initiation est le chemin qui va vers ce mystère. Dès lors, il ne s’agit pas de techniques.
Un médecin allopathe, à l’extrême, pourrait vivre une médecine initiatique à la condition d’utiliser des moyens simples, de ne pas agresser le malade pour traiter la maladie, de réaliser en lui un cheminement intérieur.
La médecine initiatique est une voie de transformation de l’être allant à la cause, malgré la multitude de symptômes apparents. Elle est cependant limitée tant par l’évolution du thérapeute lui-même, que par le patient.
Il ne s’agit pas d’imposer une idée, un traitement, mais de proposer et d’évoquer une direction. Le patient prendra alors ce qui lui est nécessaire pour son propre cheminement.
Cette médecine est faite d’amour, de respect, de liberté, de tolérance et de non jugement. C’est percevoir l’autre dans une relation d’être à être, dans une transparence toujours plus grande où toute erreur et tout échec nous renvoient avant tout à nous-même, à l’ombre qui agit en nous. Cette ombre est étroitement liée à notre degré d’évolution et au plan existentiel de la vie. La maladie c’est le malade mais aussi le malin, le mal. En d’autres temps nous aurions appelé cela le diable, c’est-à-dire les énergies de chute qui nous enchaînent au rocher de l’existence. Guérir, c’est comprendre dans ce mouvement ce qui nous lie et nous empêche d’être libre et en harmonie. Ce combat de l’Ombre et de la Lumière s’effectue dans nos trois corps, physique (dense et éthérique), astral et mental. Le chemin de la transformation amène à se libérer des attaches sans pour autant renier notre double origine, céleste et terrestre.
Ces entraves conduisent à la maladie en fragilisant le terrain. Et à l’occasion d’un facteur déclenchant la manifeste : erreurs dans l’hygiène de vie, influence atmosphérique, microbe ou virus, vaccin… Si l’organisme répond bien, la maladie est aiguë, ponctuelle, mais si le terrain est sensibilisé, c’est la porte ouverte à la pathologie chronique. Dans ce dernier cas un barrage énergétique se produit, certes il sera possible de le faire « sauter » par des moyens appropriés. Toutefois ceci n’est pas suffisant si l’on ne remonte pas à la cause.
Prenons un exemple : une personne présente un eczéma persistant, avec en même temps quelques troubles digestifs et un problème d’endormissement et des douleurs à « l’estomac ». Ce sont apparemment des symptômes très différents les uns des autres. Mais ces troubles sont apparus trois ans après une vaccination antivariolique, c’est donc ce vaccin (il est possible de le tester) qui a bloqué (facteur déclenchant) le système. Il faudra faire sauter ce blocage. En remontant plus loin, on s’aperçoit que la multitude des symptômes est liée à la sphère du foie-vésicule biliaire qu’il sera nécessaire de drainer et réharmoniser. Plus loin encore on comprend que cette sphère est sous le gouvernement du plexus solaire, étroitement lié à la sphère émotionnelle et du fameux chakra ombilical Manipoura. C’est donc ici que commence véritablement la médecine initiatique, amenant l’individu à prendre conscience de son problème pour se transformer. Par une attitude intérieure juste, impliquant un lâcher prise progressif, il est possible d’aller à la rencontre de la tension qui est désharmonisation. Par la reconnaissance de l’ombre et son acceptation la lumière peut être faite. Cette purification s’effectue par différents moyens, techniques corporelles, telles taï chi chuan, za zen, yoga… spagyriques en alchimie, ou bien encore thérapie corporelle, tous ayant en commun la nécessité d’une attitude intérieure particulière.
Le corps est le Temple et le lieu de combat des antagonismes du plan existentiel et du plan essentiel. Il peut devenir pour qui sait le lire, une véritable carte routière donnant les indications nécessaires au cheminement thérapeutique. Le médecin, en état de méditation, de vacuité, d’écoute, peut percevoir chez l’autre des tensions ou blocages et remonter à leur cause sous-jacente. Une simple épaule un peu haute et tendue est un message que l’on peut déchiffrer. Il y a là une énergie, un ordre inconscient qui fait garder l’épaule dans cette position. Quelque chose s’exprime ainsi. Évoquer cette tension par une attitude correcte, laisser monter son message, sa charge émotionnelle, permet la purification. Au fur et à mesure, le thérapeute va pouvoir réharmoniser, régénérer. Cette possibilité dépend à la fois de la réalisation de sa propre harmonie interne, et du degré d’ouverture, d’acceptation du patient. (« Va, ta foi t’as sauvé » dit le Christ à chaque guérison). Ceci fait la grandeur et la faiblesse de cette approche. Le miracle peut se manifester. Ou l’échec total. Le plus souvent c’est une lente et progressive transformation qui amène à l’évolution, en relation avec le karma.
Ainsi le traitement offre-t-il des possibilités multiples :
— prévention (régulations énergétiques liées aux saisons, diététique, hygiène de vie, sexualité…) dans une prise de conscience du quotidien, méditation, pratiques corporelles.
— thérapeutique par les contraires (contraria contrarus curantur) = allopathie, phytothérapie qui consiste à combattre le mal par son contraire.
— thérapeutique par le semblable (similia similibur curantur) qui ordonne de combattre le mal par son semblable. C’est ici l’un des plus grands mystères de la nature, et pourtant l’une de ses lois les plus normales. Il faut connaître les correspondances et analogies qui lient les mondes supérieurs aux divers sujets de la création.
Toutes les affections humaines ont pour origine des influences astrales passées ou présentes. Toute maladie est issue d’un déséquilibre, déséquilibre ou rupture de la nature élémentaire trouvant son analogie dans le monde planétaire autant que dans les règnes minéral, végétal ou animal. En présence d’un déséquilibre il faut déterminer la nature astrale du mal et chercher ses analogies dans le monde terrestre.
Dans cette perspective, l’homéopathie est la thérapie la plus connue actuellement. Elle n’est cependant que le pâle reflet de la médecine alchimique (ce qui n’enlève rien à ses qualités) car elle ne tient plus compte des 3 composants : soufre, mercure, sel, ni des signatures astrologiques de chaque produit. Choisir les minerais, cueillir en leur temps les plantes dont la nature planétaire soit analogue à celle de la maladie, en tirer par l’Art la quintessence, et l’administrer au malade sous des influences favorables dans le véhicule approprié, permet une guérison durable selon la loi d’harmonie universelle.
— thérapeutique énergétique : elle s’inclue dans la médecine alchimique: C’est la thérapie par le corps mais le corps que l’on est, par la prise de conscience du chemin intérieur, du monde des vibrations, du pouvoir du Verbe et de la pensée créatrice ou du pouvoir de la main qui guérit ; mais dans tous les cas, c’est le chemin de transformation de l’être.
Si la thérapie par les contraires n’aborde que le plan horizontal de la vie, la thérapeutique par les semblables et la médecine initiatique abordent aussi l’axe vertical. En cela, les trois règnes de la nature, les mains, la parole peuvent être utilisés. Mais seul l’alchimiste, à la fois astrologue, médecin, kabbaliste, musicien, paysan, homme de laboratoire et d’oratoire, confronté à la réalité, pourra les maîtriser. Lui seul en effet peut utiliser dans ses opérations la totalité des forces de vie. En ce sens la médecine alchimique est bien la médecine totale. Cette voie est évidemment longue et difficile mais pleine de joies. Elle existe depuis l’aube des temps, tant en Orient qu’Occident. Elle ouvre les portes de la transformation et de la transmutation, l’entrée dans le Temple de l’Éternel Présent.
(à suivre)
(Revue Énergie Vitale. No 10. Mars-Avril 1982)
(suite)
Chacun d’entre nous est un chercheur. Cette queste va nous enseigner peu à peu l’ordre de l’Univers qui s’oppose au désordre intérieur. C’est ainsi que, par la voie de la transformation, nous maîtriserons de plus en plus le cosmos pour être de plus en plus libres.
Cette recherche est basée sur des évidences. Mais qu’il est difficile d’être simple ! Chacun croit comprendre et reste au niveau intellectuel qui est parole morte. Sachons donc nous abandonner afin que la Parole vive en nous. Laissons germer la graine sans à priori.
« On n’est jamais à la hauteur de sa tâche, on s’élève avec elle » disait R. Steiner.
La connaissance du Cosmos et de ses lois est essentielle pour celui qui tente de mieux connaître l’homme et l’univers dans lequel il est intégré, et auquel il appartient. Nous ne sommes faits de rien d’autre : Si certains sujets abordés semblent dépasser la simple démarche thérapeutique et paraître spéculatifs, ou même hypothétiques, sachons qu’une pierre est toujours une pierre. La vérité est sans discussion. Différents aspects peuvent lui donner des appellations différentes. Ces apparences déroutantes sont pour ceux qui ne sont pas prêts, les curieux, les intéressés, les profiteurs, ceux qui portent en eux une volonté de puissance. La vérité est une, mais pour ceux-là, leur propre réalisation intérieure les éloigne de la compréhension des travaux de la pierre.
Nettoyons-nous de nos scories et, au travers de cette transformation, la lumière brillera qui est Vie.
Médecin de l’âme et de l’esprit
Au niveau médical, le patient comme le thérapeute doivent apprendre tous deux à connaître la différence entre, d’une part, libérer l’homme, le réharmoniser pour lui permettre de répondre aux exigences du monde dans lequel il vit, ou d’autre part, le libérer pour lui permettre de trouver sa liberté, l’unité avec son être essentiel, son essence profonde, c’est-à-dire de devenir lui-même. Le plan essentiel est en cela opposé au plan ou à l’être existentiel, physico-psychique.
Il va de soi que, seul est en mesure de venir en aide à ses patients, dans cette deuxième optique, le thérapeute qui est lui-même à la recherche de l’union avec son être essentiel ; seul ce contact à l’être, consolidé par une pratique quotidienne, confère ce rayonnement qui renforce la confiance fondamentale du patient, qui l’aide à trouver sa voie, sans qu’il ne soit forcément besoin de paroles ou de médicaments. Seul ce contact à l’être essentiel, situé au-delà de notre notion d’espace-temps, permettra de trouver l’attitude ou le geste juste là où nombre d’autres thérapeutes ont échoué, afin d’aider le malade à mieux vivre ou à mieux mourir. Le geste implique d’être centré, équilibré, en relation avec notre centre de gravité, le « Hara » des Japonais, et de savoir utiliser la force, le « Ki ». Ceci s’exprimera parmi de nombreux autres exemples chez le thérapeute par l’intuition du médicament ou du point à traiter.
Tout dépend en définitive de l’esprit avec lequel le thérapeute agit, c’est-à-dire de sa vision de l’homme. Aussi, peut-on dire que le corps humain ne saurait se comprendre, s’examiner, se traiter indépendamment de l’âme et de l’esprit. C’est cette vision synthétique qui est le but de notre étude.
En acupuncture par exemple, les méridiens ne sont pas visibles. Ce n’est pas à proprement parler le corps que nous possédons, celui que nous voyons chaque jour. Il en est de même en homéopathie : il n’existe plus théoriquement à partir de 12 CH (dilution) de molécules physiques au niveau des dilutions successives (N = 6,02 x 1023 et 10 CH = 1020 molécules). Il n’y a donc théoriquement plus de produit.
Peut-on en conclure pour autant que l’acupuncture ou l’homéopathie ne « marchent pas » ? Certes non, puisque la pratique quotidienne nous confirme le contraire :
C’est donc qu’il existe autre chose que les simples apparences, autre chose que le corps que l’on a. C’est l’être dans sa totalité qui sera le but de notre étude. Pour cela, un moyen et une fin : le moyen servant de guide sera la science tant traditionnelle que contemporaine, surtout si cette dernière est perçue sous un jour un peu différent de ce que l’on a l’habitude d’entendre. La fin ou plutôt la démarche, car il n’y a jamais de fin, sera la compréhension de nous-mêmes, de nos énergies, de ce qui nous entoure qui est, d’une certaine façon, nous-mêmes. Il s’agit d’un véritable chemin initiatique grâce auquel, par sa compréhension, le thérapeute pourra devenir un guide, une aide pour le patient. Mieux le thérapeute perçoit l’être dans sa totalité, mieux il peut le traiter.
Nous avons vu qu’il existait deux sortes d’hommes : ceux qui recherchent la santé pour mieux vivre dans le monde, et ceux qui cherchent à devenir eux-mêmes. Il existera, dès lors, deux sortes de thérapeutiques. Toutes deux ont pour but de guérir l’homme de sa souffrance, mais elles n’agissent pas au même niveau. Selon que celui qui souffre et veut guérir est un homme qui recherche satisfaction dans le monde ou un homme qui vise à la réalisation de son être ; la thérapeutique a un autre but. Il y a la thérapeutique pragmatique et la thérapeutique initiatique ouvrant la porte qui mène à ce qui est secret. Or, ce qui est secret, c’est l’homme dans son essence, c’est-à-dire l’être essentiel. Cette thérapeutique visera à laisser se manifester cette présence en nous dont dépendent fondamentalement le bonheur et la guérison.
La thérapeutique pragmatique se préoccupe de redonner à l’homme ses capacités pour agir, s’adapter, se battre, comprendre. En un mot, elle parle de capacité et d’efficacité. La thérapeutique initiatique s’adresse à l’homme indépendamment de son rendement ou de son rendement ou de son efficacité dans le monde. Elle demande à ce que l’on suive la voix intérieure qui mène à notre être essentiel, mûrissant sur le chemin de l’âme afin de réaliser son vrai soi, d’être en accord avec le sentiment intérieur.
La totalité de l’homme exigera l’intégration de ces deux polarités apparemment contradictoires.
Pour ce faire, nous nous appuierons dans notre queste sur deux piliers, celui de la Connaissance et celui de l’Amour. Le premier met en œuvre des moyens rationnels, des bases pratiques et des données rigoureuses, même s’il porte sur le fond irrationnel de l’homme. C’est précisément ici qu’apparaît le véritable sens de toute action rationnelle. Elle n’est légitime que dans la mesure où elle n’empêche pas le contact avec l’être essentiel. Elle ne se justifie que dans la mesure où elle favorise l’ouverture sur un monde non rationnel, lui donnant la possibilité de s’exprimer. Il faut donc avoir à l’esprit que nous apprenons des techniques pour ensuite les maîtriser, et finalement, les dépasser.
Le deuxième pilier, celui de l’Amour, va permettre de prendre, dans un premier temps, conscience de nos limitations, de notre moi, de notre égocentrisme. Celui-ci craint la souffrance, se préoccupe de sa position, de sa valeur, de sa sécurité, n’a pas confiance dans les forces dont l’homme dispose sans le savoir et qui lui sont offertes, croit devoir tout appréhender, tout comprendre, tout faire rationnellement. Il est tellement orienté sur l’extérieur, le monde, qu’il méconnaît ses capacités et fait obstacle à la maturation intérieure. Il faudra libérer les tensions, regarder notre ombre pour retrouver en nous notre capacité d’aimer dans une totale acceptation de notre être essentiel.
Dans un monde où la science rationnelle est à l’avant-garde de la société, nous nous efforcerons de revenir à des données plus rationnelles, de souligner que l’observation de la nature, le bon sens, l’intuition peuvent parvenir aux mêmes résultats que la recherche contemporaine. « Être » est différent de « Savoir ». Le fait d’avoir trop privilégié la science rationnelle a creusé un fossé en l’homme entre son âme, la sphère de ses désirs, de ses pensées et le monde dans lequel il vit. Celui-ci butant sur la matérialité, privilégie l’éphémère face à l’éternel, accentuant la déchirure interne.
Or, l’homme fait partie intégrante de l’Univers et ne doit, en aucun cas, l’ignorer ni s’en éloigner, mais se conformer à ses lois. Nous devons avant tout, reconnaître des évidences, les accepter, puis apprendre à porter notre regard au-delà de ces apparences, afin de vivre en nous l’être, donc le cosmos.
Cette vision signifie pour certains une remise en question fondamentale. Elle exigera un certain courage, de la volonté et de la persévérance tant ses implications sont importantes.
Ne désespérez pas ; chaque chose vient en son temps pour qui a le cœur pur.
Thérapeutes de demain
De tout temps se sont à la fois opposées et complétées deux sciences : la science rationnelle, s’exprimant en référence aux concepts temporo-spaciaux de l’époque, à notre perception sensitive ; la science traditionnelle dans laquelle les faits matériels n’apparaissent pas comme isolés mais reliés au travers et au-delà de la subjectivité de l’observateur, à l’unité cosmique.
Tels sont le jour et la nuit, la science objective et la science subjective. Mais comme telles, elles ne sont pas fondamentalement dissociables l’une de l’autre. Ce n’est plus au travers de luttes et discussions stériles qu’il faut les envisager, mais dans leurs interrelations et leur complémentarité.
L’une n’aura jamais le dessus sur l’autre. Leurs fluctuations s’effectuent dans le temps comme les alternances de jour et de nuit, de chaleur et de froid. Elles sont nécessaires l’une à l’autre :
— La science traditionnelle en ouvrant les portes de l’inconnu, en entrant au plus profond de l’homme, lui apporte paix et illumination.
— La science rationnelle, au-delà de cette illumination, va, par sa preuve expérimentale, sa reproductibilité, faire passer la science de l’individu à la multitude, ceci en relation avec l’évolution de l’humanité. C’est dans cette complémentarité qu’il est, dès à présent, nécessaire d’œuvrer. La science rationnelle est allée très loin, suffisamment pour ne plus maîtriser ses propres enfants. L’heure est grave : il ne dépend que du libre arbitre de l’homme conscient ou du déséquilibré, d’apporter bonheur ou désolation. Heureusement, les premiers dominent sur les seconds. Nombre de cris d’alarme ont déjà été lancés, opportunément ou pas. Notre propos n’est pas d’entrer dans la polémique quelle qu’elle soit, mais de proposer une vision synthétique de la vie. La meilleure façon de vivre n’est-elle pas de regarder ce qui nous unit plutôt que ce qui nous sépare ?
Dans ce monde où la science rationaliste est à l’avant-garde de notre société, il faut s’efforcer de revenir aux données traditionnelles, de montrer que l’observation de la nature, l’intuition peuvent parvenir aux mêmes résultats que la recherche contemporaine. C’est l’aventure humaine aidée de l’aventure intellectuelle, car il ne faut pas oublier qu’un ordinateur, aussi perfectionné soit-il, n’a jamais été le maître. L’homme n’a pas attendu d’être intelligent pour « être ». « Etre » est différent de « Savoir ».
Notre intellect, outil merveilleux, doit comme tout outil, se soumettre à l’homme. Cette sphère du mental, de la réflexion, n’est pas la seule à devoir se soumettre. L’homme est aussi animé par ses instincts, ses émotions. Ces trois plans, matériel, émotionnel, mental, peuvent être la meilleure ou la pire des choses selon ce que nous en faisons. C’est pourquoi l’être conscient et responsable doit les contrôler. Il peut alors de plain pied passer de l’autre côté du miroir, de l’image au sujet.
Le temps est venu pour que, bon gré mal gré, nous soyons conduits à reprendre les antiques chemins de la connaissance. Avoir trop privilégié la science rationaliste a creusé un fossé en l’homme, entre son âme et la sphère de ses désirs et de ses pensées. La vie matérielle, privilégiant l’éphémère face à l’éternel, a accentué la déchirure interne. La perte de cette harmonie s’accentuant depuis des siècles trouve à présent son point culminant.
Que cherchons-nous ?
Nous avons besoin de savoir la signification de l’univers, sa source et son but, afin de guider sainement notre existence, savoir d’où l’homme vient, où il va.
Tout phénomène constaté ou éprouvé, cherchons-en la connaissance en nous-mêmes, et non pas les raisons mécaniques en-dehors de nous. Alors, nous nous apercevrons que l’extérieur est en nous et que nous sommes l’extérieur.
L’homme est le temple où s’accomplit le mystère de tous les jours, le lieu du combat des antagonismes essentiels, et par cela, il est aussi le lieu de la révélation de la Lumière Sans Ombre.
Les insignes de l’initiation
Actuellement, ce qui caractérise le médecin, c’est tout d’abord le passage d’une thèse confirmant qu’il est digne d’entrer dans l’assemblée de ses pairs. Thèse à la fin de laquelle il prête serment. C’est ensuite un symbole pratique, le fameux caducée, lui évitant avant tout quelques procès-verbaux sur la voie publique…
Ces deux « insignes », la thèse-serment et le caducée dont nous ne connaissons plus le sens, sont intéressants sur plus d’un point pour retrouver les origines et la signification de cet art. Le premier est un véritable rite initiatique, rite ayant perdu au fil des âges toute sa signification. Pour en comprendre le sens, il faut avoir perçu la lumière comme l’obscurité. Au milieu de cette dernière, alors qu’en dernier lieu la mort l’emporte absurdement toujours sur la vie, le médecin ne peut que se poser cette angoissante question : Quel est ce mystère qui ne réside pas tant dans l’inconnu ou le surnaturel que dans notre incapacité à comprendre ? Beaucoup considèrent que l’explication religieuse commence où s’achève l’explication scientifique et n’en font plus alors qu’une simple question de croyance. La croyance est extérieure à nous-mêmes ; nous croyons en un dogme, en une personne, en une parole. Luttant contre la croyance, l’essor irrésistible de la science réduit tous les jours davantage le monde extérieur de la pensée religieuse. Mais, peu à peu, la foi ne peut que naître au centre même de la réflexion scientifique sincère. La foi n’est pas croyance mais certitude. L’observation du savant le pousse à la découverte des lois mathématiques, l’observation du réel à un accomplissement, à une idée. Pour répudier le rôle du hasard de la création, il suffit de lever son regard vers l’ordre cosmique. « Dieu ne joue pas aux dés » disait Einstein. L’Univers obéit à des lois, mais ces lois nous sont bien souvent cachées.
Le thérapeute en tant qu’homme du bio-logique ne pourra se dispenser de mener sa quête jusqu’aux sources les plus cachées de la vie. Il est de plain-pied dans le mystère. Comment appréhender celui-ci ?
Toutes les découvertes de la science ont fait avancer le tapis des connaissances. Plus le voyageur avance et plus l’horizon fuit devant lui. Il lui faut donc trouver un autre chemin complémentaire. Nos ancêtres l’avaient découvert, et il fut perpétué aux premiers âges de la médecine moderne, en particulier dans la médecine hippocratique. Ce chemin est intérieur et répond à notre aspiration au mystère et à la transcendance. Lui seul peut amener les réponses aux questions que le thérapeute est en droit de se poser.
L’histoire de la médecine nous apprend que le médecin était instruit par degré au sein de collèges initiatiques. Le rite initiatique, lointain ancêtre de la thèse de doctorat, n’atteignait son but que sur un esprit préparé à le recevoir. Ce rite ne peut rien apporter d’effectif (c’est le cas à présent) si nous y voyons une cérémonie plus ou moins folklorique ou, à l’inverse, si sont mêlées superstitions et extrapolations.
Ainsi, l’initiation par le rite ouvrait la porte des petits mystères. Ouvrir ne signifie pas pénétrer. L’accès à l’invisible est certes fascinant, mais la route longue et difficile, est semée d’embûches. Il y a d’abord le doute et scepticisme ou, à son opposé, l’excès de crédulité et de superstition. Il y a surtout l’erreur consistant à vouloir séparer spirituel et matériel, science traditionnelle et science rationnelle comme s’il avait été dans les desseins de Dieu de séparer corps et esprit. Il y a enfin la nécessité d’acquérir plus de souplesse et de malléabilité par rapport à la structure mentale. La vie ne s’inclut pas dans des schémas, aussi élaborés soient-ils. Il faut laisser à l’âme, source de vie, la possibilité de s’exprimer. Une graine ne pousse que si on lui en laisse la liberté. Pour acquérir cette vacuité nécessaire à la croissance, il faut mourir à de nombreuses choses. Telle est l’une des réalités du rituel initiatique qui, par une plongée dans les ténèbres et la mort symbolique amène à la révélation d’une parcelle de la lumière. Son symbole parle le langage du monde invisible. Le rituel, nous l’avons vu, ne correspond qu’à une ouverture de porte. L’acquisition effective de la connaissance intérieure ne peut passer que par une maîtrise progressive et croissante de la vie quotidienne se manifestant par un changement dans la façon de percevoir la vie. Créant une dissolution progressive du « vieil homme » et une reconnaissance intérieure, elle parachevé sans cesse sa propre création. C’est le sens profond du baptême et des trois immersions symbolisant la mort des corps physique, émotionnel et mental.
Le deuxième insigne du médecin est le fameux caducée. Quelle en est l’histoire ?
La mythologie grecque nous apprend que Coronis, la corneille blanche, éveilla les désirs d’Apollon. Du fruit de cette passion naquit Asclépios. Son père confia son éducation au centaure Chiron qui l’instruisit des arcanes de son art. De leur nature mi-animale mi-divine, les centaures détenaient les nombreux secrets de la vie. Cette congrégation d’enseignants était souvent désignée pour veiller sur les enfances prédestinées. Chiron lui apprit à cueillir sur les pentes du Mont Télion les simples et, tout particulièrement, la centaurée qui guérit les plaies infectées et les morsures de reptiles. C’est ainsi qu’Asclépios fit la connaissance du serpent et que, devenu maître à la fois des maux et de leurs contraires, il pu tenir dans sa main le bâton où s’enroulait la bête maîtrisée.
Le bâton est tenu dans la main gauche, symbole d’intuition, de sensibilité, d’amour et don de soi. C’est le bâton du pouvoir, du commandement, du cœur.
Le serpent enroulé est un animal terrestre horizontal. Apprivoisé, maîtrisé, il va se verticaliser en montant sur le bâton, représentant la maîtrise du plan existentiel horizontal, qui donne accès au plan essentiel vertical. Être maître du serpent, qu’est-ce que cela signifie ? Le serpent, dans toutes les traditions, représente le fluide vital.
C’est donc le maître du fluide, c’est-à-dire des énergies. C’est la main qui détient ce pouvoir, tenant le bâton. Le thérapeute devait avoir et de nombreux textes le confirment, la connaissance de l’émission fluidique des mains. Par ailleurs, le serpent est la mue, le changement de peau, la transformation, le cycle de vie et de mort, comme le venin qui tue ou le vaccin qui sauve (déesse Hygia). Le bâton autour duquel s’enroule le serpent maîtrisé devient alors le pouvoir sur les fluides en même temps que le pouvoir sur la transformation des êtres, sans laquelle il ne saurait y avoir de véritable thérapie et la science des mystères de la vie et de la mort, c’est-à-dire du Karma. Mais chose intéressante à noter et sur laquelle nous reviendrons, c’est par la connaissance des simples (la centaurée) qu’Asclépios devient le maître du serpent.
La prise du bâton était, en souvenir de cet événement, un véritable rituel initiatique qui conduisait les jeunes asclépiades jugés aptes au ministère médical. On les menait en cérémonie au bois sacré et, là, leur était remise une branche de cyprès, insigne du nouvel office.
Des secrets de guérisons, Asclépios n’en connaissait, comme à présent, que trois : il usait de sa voix, de sa main ou de certains artifices qui permettaient aux forces naturelles recélées dans les minéraux, les plantes, les chairs, les eaux, les sols ou les rayons, de rétablir l’harmonie. Mais, c’est de la parole que le fils d’Apollon usait préférentiellement, parole communiquant confiance, espoir et changement salutaire. La médecine contemporaine doit tenir compte des leçons du passé. Le psychanalyste peut parler, le médecin prescrire ses médicaments ou le chirurgien utiliser ses mains ; mais, chacun accuse ses propres lacunes au travers de sa spécialisation. Même si celle-ci paraît nécessaire, il est essentiel de retrouver une vision plus large de la médecine, faite d’amour et de connaissance : amour dans les relations, la médecine, véritable charisme demandant un don total de soi, connaissance dans les lois qui nous gouvernent afin, au travers des déséquilibres constatés chez les patients, de les conseiller et de les orienter à mieux vivre ou à les aider à mieux mourir.
Si le rôle du thérapeute est essentiel, la participation active du malade ne l’est pas moins. Nul, même le Christ, ne peut guérir quelqu’un contre lui-même (Va, ta foi t’a sauvé). Asclépios, pour sa part, ne dispensait pas sa grâce au premier venu. Une inscription avisait le pèlerin : « Il faut être pur quand on pénètre dans le temple parfumé d’encens, et la pureté c’est de n’être animé que par des sentiments pieux ». Il faut, en effet, dans cette optique, que le malade soit prêt à recevoir un autre message et à en tenir compte. Pour ceux qui n’y sont pas préparés, la seule médecine des corps est possible, avec ses réussites, mais aussi ses limites, car séparer l’esprit du corps est religion de mort. Séparer et scinder, c’est descendre en la matière passagère ; c’est s’éloigner de la source animatrice du tout.
Ne pas séparer est Amour pur ; c’est la voie suivie par ceux qui ont su éviter la voie d’Occident des eaux osiriennes des renaissances. La récompense est de sortir vivant du temple après y être rentré en mourant à l’illusion.