Traduction libre de https://grahamhancock.com/sobhanim1/
Mona Sobhani, PhD, neuroscientifique et auteure du livre Proof of Spiritual Phenomena : A Neuroscientist’s Discovery of the Ineffable Mysteries of the Universe (La preuve des phénomènes spirituels : la découverte par un neuroscientifique des mystères ineffables de l’univers). Le livre retrace l’enquête qui a changé sa vie et l’a fait passer d’une « matérialiste pure et dure à une chercheuse spirituelle à l’esprit ouvert ». Son livre plonge profondément dans la psychologie, la physique quantique, les neurosciences, la philosophie et la littérature ésotérique, explorant la relation entre les phénomènes anormaux, la transcendance de l’espace et du temps et la spiritualité. Dans son article, Mona donne au lecteur un aperçu de son parcours de transformation et remet en question le paradigme matérialiste. Elle soutient que les mystères de l’expérience humaine vont bien au-delà de ce que le paradigme scientifique matérialiste actuel peut comprendre et qu’il est temps de dépasser cette approche si nous voulons nous engager de manière significative dans l’univers inexplicable que nous habitons.
Je ne voulais vraiment pas écrire un livre sur la spiritualité ou les phénomènes inexpliqués (ou ce que j’appelle aujourd’hui le transpersonnel). En fait, j’ai eu beaucoup de mal à m’asseoir pour écrire ce livre — un livre qui allait irrévocablement changer ma vie. Au début, je me suis dit que je pouvais accepter tranquillement et en privé tout ce que j’avais appris. Je pensais pouvoir accepter à la fois que j’eusse profondément changé sur le plan personnel et que ma vision du monde eût changé. Mais plus j’apprenais et réfléchissais à ce que j’avais appris, plus cela devenait impossible.
Et voici pourquoi : Au début de ce voyage, j’aurais été la personne la moins susceptible de raconter cette histoire. J’étais farouchement opposée à la religion et à la spiritualité parce que la science était ma religion. En tant que neuroscientifique, je vivais et respirais les merveilles du cerveau humain. Puis une série d’événements de la vie m’ont conduit sur un chemin de recherche qui m’a fait passer d’une matérialiste agressivement antireligieuse, anti-spirituelle et strictement scientifique (c’est-à-dire croyant que seules la matière et l’énergie composent le monde) et d’une neuroscientifique agnostique à une neuroscientifique qui croit que l’interaction entre l’esprit et la matière est plus compliquée que ce que nous comprenons actuellement, et que nous sommes probablement tous connectés par une conscience plus large. Je suis maintenant quelqu’un d’ouvert à l’idée des vies antérieures et du karma, qui croit qu’il se passe constamment des choses bizarres que notre cadre scientifique ne peut pas expliquer, et qui se surprend généralement à dire des choses directement tirées d’anciens textes spirituels — non pas parce que j’avais besoin de réconfort, mais parce que c’est là que les preuves m’ont conduit. J’ai suivi un fil invisible de preuves dans le monde merveilleux du mystère et du mysticisme, et avec le livre Proof of Spiritual Phenomena : A Neuroscientist’s Discovery of the Ineffable Mysteries of the Universe, j’espère inspirer d’autres personnes à faire de même.
Bien que tout cela semble agréable aujourd’hui, le chemin vers le « nouveau moi » a été brutal. Il a commencé par une crise existentielle personnelle. Alors que, de l’avis général, j’aurais dû être heureuse, j’éprouvais au contraire un sentiment d’insatisfaction global. Lorsque tout perd son sens pour une personne, il est rare qu’elle se précipite au rayon sciences d’une librairie pour trouver du réconfort. Non, pas la science. Nous nous tournons vers l’art, la fiction, la spiritualité, la musique ou toute autre chose qui peut nous soutenir dans notre douleur. Et même si j’étais une matérialiste scientifique, une rationaliste et une physicaliste, je n’étais pas différente. La science, ma religion et mon seul véritable amour, m’a soudain semblé très froide. C’est à ce moment précis, lorsque ma carapace s’est fissurée sous l’effet des souffrances de la vie, que la vraie curiosité s’est manifestée.
J’ai commencé à me poser des questions : Le sort ou le destin existe-t-il ? L’avenir est-il prédéterminé ou peut-on le changer ? Quel est le sens de la vie ? La science dominante, et plus largement la vision occidentale du monde, affirment que l’Univers est un lieu mort et dépourvu de sens. Mais est-ce le cas ? J’ai longtemps adhéré à cette vision du monde, mais lors de ma crise existentielle, elle n’a soudain plus fonctionné pour moi. En fait, la cruauté de cette vision du monde m’est apparue pour la première fois.
Ne trouvant aucune réponse acceptable dans la science, je me suis tournée vers un outil qui m’avait, en partie, amenée à cette crise : la divination par le marc de café. La divination est une pratique qui fait partie de mon héritage culturel persan, et même si elle est considérée comme un pur non-sens dans la culture occidentale, j’ai découvert, grâce à mon héritage familial, qu’elle fonctionnait vraiment. C’est la prédiction par ma mère de deux événements personnels de ma vie grâce au marc de café qui m’a poussée à me poser des questions existentielles, car si l’on peut prédire l’avenir, qu’est-ce que cela nous apprend sur la nature de l’univers ? La divination n’était qu’un début. Cherchant à sortir de la crise en cherchant des réponses, je me suis lancée dans une exploration de deux ans des mystères de notre Univers.
Le voyage a commencé par des lectures intuitives ludiques pour acquérir une compréhension de base de la divination. En explorant la divination, ou les arts intuitifs, j’ai découvert un cadre spirituel qui incluait les leçons de l’âme et la réincarnation. Au début, j’ai ignoré ce cadre spirituel parce que la spiritualité ne m’intéressait pas du tout. Même si j’étais prête à envisager l’idée qu’une meilleure compréhension de la physique puisse expliquer la divination, ma formation académique ne me permettait pas de m’ouvrir à l’idée d’une composante non physique de l’univers.
Ensuite, ce cadre spirituel a continué à descendre de manière synchronisée dans ma conscience par le biais de diverses sources en l’espace de quelques mois. En fait, il y a une jolie histoire sur la façon dont la comédienne Chelsea Handler joue involontairement un rôle dans mon éveil spirituel, mais je la garderai pour une autre fois. Soudain curieuse de spiritualité, pour la première fois de ma vie, je me suis plongée dans des livres sur la régression dans les vies antérieures, la métaphysique et les phénomènes psychiques — toutes choses que je croyais totalement absurdes.
Ce fut un long chemin de découverte (c’est pourquoi j’ai écrit un livre), mais permettez-moi de vous présenter quelques découvertes clés qui ont commencé à ouvrir mon esprit.
Tout d’abord, des centaines d’études scientifiques ont prouvé la réalité des phénomènes psychiques (intuitifs), y compris dans le cadre de programmes de recherche gouvernementaux secrets, à tel point qu’un compte rendu a récemment été publié dans une revue à comité de lecture [1]. Il y avait donc une bonne recherche scientifique pour étayer l’expérience personnelle selon laquelle les lectures intuitives peuvent être exactes.
Ensuite, la littérature a révélé qu’il pouvait se passer des choses assez extraordinaires pendant les états modifiés de conscience [2], qui sont des états autres que la conscience ordinaire pouvant être induits par diverses méthodes, telles que l’hypnose, les psychédéliques, la relaxation profonde, le chant, le tambour, la danse et bien d’autres encore. La régression dans des vies antérieures est l’une de ces méthodes et, bien qu’il s’agisse d’un traitement thérapeutique plutôt que d’une méthode rigoureuse de recherche scientifique, j’ai été stupéfaite par le nombre de praticiens de la santé comportementale qui sont spontanément tombés sur cette méthode dans leur pratique et l’ont trouvée non seulement utile à la guérison de leurs patients, mais aussi pleine de synchronicités, de coïncidences, de phénomènes transpersonnels/paranormaux et de descriptions remarquablement similaires d’une réalité spirituelle présente en coulisse [3].
Bien que je sois une véritable passionnée de livres, lire des livres ne me suffisait pas. J’ai décidé de contenir mon scepticisme, de faire preuve de curiosité et d’explorer davantage. J’ai commencé à interviewer des intuitifs et des médiums. Je voulais comprendre leurs expériences et la façon dont ils décrivaient la perception de l’énergie et de l’avenir. J’ai interrogé mes collègues scientifiques pour mieux comprendre leur position sur la spiritualité et les phénomènes inexpliqués — et ils avaient tous des histoires personnelles ! J’ai ensuite discuté avec des chercheurs sur les phénomènes inexpliqués.
Et c’est à ce moment-là que mon monde a vraiment basculé. Les chercheurs ont rempli mon cerveau d’histoires incroyables sur des événements improbables et pourtant vrais. Quelques entretiens informels pour mon propre compte ont fait boule de neige et ont fini par représenter les conversations les plus extraordinaires de ma vie. Une personne m’a présenté à la suivante, et ainsi de suite, jusqu’à ce que je me retrouve dans la situation ahurissante de parler avec des chercheurs gouvernementaux de haut niveau, actuels et anciens, des liens entre la science, la spiritualité, la conscience et la nature de la réalité.
Les preuves s’accumulaient (et j’en expose la plupart dans mon livre). Mais à chaque preuve, je me sentais de plus en plus instable parce que mon fondement de la réalité était en train de s’effondrer. Mais voilà. En science, nous ne pouvons pas simplement effacer les données qui ne correspondent pas à notre modèle. À la fin de mes recherches et de mes entretiens, il n’aurait pas été scientifique d’ignorer les faits. Il y avait trop de preuves que notre réalité allait au-delà de ce que le matérialisme scientifique pouvait expliquer.
En m’intéressant à d’autres domaines de connaissance, tels que la physique et la philosophie, j’ai découvert que la vision scientifique matérialiste/physicaliste du monde — selon laquelle tout dans l’univers est composé de matière physique — que la culture occidentale a adoptée et que la communauté scientifique utilise pour modéliser l’univers n’est qu’un modèle de la réalité parmi beaucoup d’autres. Pour défendre la vision matérialiste du monde scientifique, nous devons cependant ignorer un grand nombre de données que nous ne pouvons pas expliquer. Le choix du modèle qui décrit le mieux notre réalité reste bien sûr à débattre. Mais peut-être que la conscience est l’élément fondamental de l’univers plutôt que la matière ? Ou bien existe-t-il une composante non physique de l’univers ? Ou encore, l’Univers est un Cosmos conscient, intentionnel et profondément significatif ? Toutes ces questions sont à prendre en considération.
Un modèle de l’univers qui inclut une connexion à une conscience plus large explique, à mon avis, beaucoup plus de choses dans l’expérience humaine. Ce que la société occidentale considère comme « impossible » est en fait non seulement possible, mais courant, se produit tout le temps pour une majorité de personnes et constitue une partie fondamentale de l’expérience humaine. Croire que nous sommes imbriqués dans le cosmos et qu’il n’y a pas de véritable distinction entre l’esprit et la matière, l’extérieur et l’intérieur, ou entre vous et moi, a été le fondement de la réalité plus longtemps qu’il ne l’est aujourd’hui.
Mais laissez-moi revenir en arrière. Ce n’était pas aussi simple qu’il y paraît. Les sciences, et en particulier les neurosciences, considèrent les humains et le cerveau humain comme naïfs et faillibles. Le cerveau n’est pas digne de confiance. C’est un illusionniste, qui déforme les perceptions pour en faire des croyances indémontrables. C’est un détecteur de coïncidences, c’est-à-dire qu’il recherche les coïncidences dans notre environnement et tente de donner un sens à ce qu’il perçoit. Nous utilisons les erreurs flagrantes commises par l’humanité dans le passé en nous appuyant sur des superstitions pour guider notre vie comme preuve que nous ne devrions pas nous fier uniquement aux croyances.
Pour être juste, les neurosciences et la psychologie sont pleines de preuves que le cerveau humain n’est pas une machine parfaite. Nous ne voyons pas le monde tel qu’il est. Nous voyons le monde tel que nous sommes. Votre perception réelle (c’est-à-dire les informations provenant de vos sens qui parviennent à votre conscience) est basée sur vos expériences passées, vos croyances et les prédictions de l’avenir que votre cerveau fait en permanence. Lorsqu’il ne dispose pas de suffisamment d’informations pour créer une image ou un récit, il comble les lacunes avec ce qu’il sait ou ce qu’il croit. Notre cerveau privilégie la perception d’informations qui confirment ce que nous croyons déjà (biais de confirmation), la découverte de schémas qui n’existent pas vraiment (apophénie) et l’élimination d’informations non pertinentes (cécité perceptuelle). Il ne faut pas lui faire confiance !
Les scientifiques ont donc tendance à considérer que les lectures psychiques sont absurdes et que les coïncidences sont le fruit du hasard. Toute signification dérivée de ces expériences provient du cerveau de la personne. Selon la science, le temps s’écoule vers l’avant et il n’est donc pas possible de connaître l’avenir avant qu’il ne se produise. Ce type d’expériences mystiques est considéré comme irrationnel.
Cette formation approfondie a eu un effet sur moi. Je lisais certaines preuves — et il y avait tant de preuves à lire — et je mettais à jour ma pensée, mais je lisais ensuite quelque chose d’autre et je changeais d’avis. Il m’a fallu d’innombrables livres, études scientifiques et conversations avec des collègues et des experts pour mettre à jour mes convictions. En bref, il est difficile de changer d’avis.
En fin de compte, je me suis ouvert à l’idée qu’il pouvait y avoir plus dans le cosmos à travers une combinaison de preuves scientifiques, d’expériences personnelles et de la reconnaissance que certaines choses de l’expérience humaine ne peuvent tout simplement pas être mesurées ou quantifiées.
Pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité, le cosmos a été considéré comme imprégné de sens, et de nombreuses cultures ont cru qu’il existait une composante spirituelle ou mystique dans l’univers. Cette dimension spirituelle ou mystique est (prétendument) accessible par le biais d’états modifiés de conscience, qui peuvent donner lieu à des synchronicités absolument remarquables, à des informations véridiques (ou vérifiables) par des moyens mystérieux, et à des guérisons spontanées.
De nombreuses cultures ont intentionnellement utilisé des états de conscience modifiés pour accéder au transpersonnel, par exemple pour deviner l’avenir, parler avec les esprits, guérir ou influencer les probabilités de l’avenir dans un sens favorable à la personne.
En fait, les plantes psychédéliques ont été utilisées pour des expériences psychiques ou transpersonnelles sur les cinq continents [4], y compris chez les Aztèques, qui utilisaient les champignons psilocybine pour voir l’avenir et se préparer à la guerre.
La culture occidentale a tendance à ne pas prendre ces histoires au sérieux, car elles sont en contradiction avec sa vision du monde, qui qualifie souvent par dérision les pratiques et les cultures, dont elles sont issues, de « primitives », de « pensée magique » et de « sous-développées ». Cependant, il est essentiel de souligner que ces techniques sont appliquées depuis des millénaires, avec succès. Rejeter ces histoires, les qualifier d’« anecdotes » et espérer qu’elles disparaissent pour se noyer dans les profondeurs de toutes les autres preuves « impossibles » devient un défi, compte tenu de leur volume. (Par ailleurs, en tant que scientifique, je peux vous dire que les recherches les plus intéressantes commencent par des anecdotes, et que nous ne devrions donc pas nous empresser de les rejeter). Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons pas nous contenter de balayer les choses du revers de la main lorsqu’elles contredisent notre vision du monde. Pendant les états modifiés de conscience, des choses bizarres qui ne devraient pas se produire (selon la vision occidentale du monde) se produisent. Pourquoi l’ignorons-nous au lieu d’essayer de l’expliquer ?
Mais surtout, les personnes qui subissent des états modifiés peuvent faire l’expérience personnelle directe de ces aspects transpersonnels de l’univers, ce qui les amène à modifier leurs croyances personnelles.
Ces expériences (comme le voyage psychédélique, l’expérience de mort imminente, etc.) peuvent inclure [5] :
– Des expériences de sens profond ou caché
– La présence vivante de toutes choses
– La communication télépathique
– La rencontre avec des entités et des esprits
– Le dédoublement
– La mort et renaissance
Ces expériences transpersonnelles (ou transformatives ou autotranscendantes) sont souvent décrites comme étant authentiquement vraies, « plus réelles que réelles » ou « exceptionnellement convaincantes », et elles peuvent entraîner des changements fondamentaux dans la conception de la réalité de la personne, laissant derrière elles des croyances non physicalistes durables telles que le dualisme corps-esprit (l’idée que l’esprit et le corps sont deux substances distinctes), la réincarnation, la communication avec les morts, l’existence d’une conscience après la mort et la télépathie [6]. Ces changements de croyances qui découlent de l’expérience personnelle ressemblent étonnamment aux croyances de nombreuses cultures à travers le monde qui ont des systèmes de croyances qui vont au-delà de la matière physique, comme la croyance en la vie après la mort [7], l’existence d’esprits et de divinités [8] et le fait que l’esprit est quelque chose de non physique [9]. La culture occidentale rejette ces systèmes de croyances comme des rationalisations primitives qui ont été transmises de culture en culture. Mais les recherches montrent que ces croyances non physiques peuvent émerger spontanément après des expériences transformatrices et transcendantes chez les Occidentaux. Il est donc probable que ces changements de croyances soient le résultat de facteurs autres que le contexte culturel ou l’attente.
En d’autres termes, les personnes qui ont vécu des expériences d’autotranscendance ou de transformation sont plus susceptibles de croire que la réalité ne se limite pas à la matière physique.
Toutes ces preuves — et bien d’autres encore — m’ont amené à reconsidérer ma vision scientifique matérialiste du monde. Il ne suffit pas d’invoquer des corrélats neuronaux pour expliquer ces expériences profondément significatives. Les états modifiés de conscience nous invitent à réévaluer notre relation avec ce que nous considérons comme réel, important et curatif. Ce que nous considérons comme spirituel. Ce que nous considérons comme digne d’intérêt.
Le transpersonnel, ou l’inexpliqué, fait partie de ce bilan. Si nous abordons le transpersonnel avec curiosité plutôt qu’avec crainte et arrogance, nous pourrons peut-être entendre ce qu’il essaie de nous dire. Que vous le considériez comme une « réalité » ou non, ces explorations peuvent nous aider à remettre en question ce que nous savons, pour le meilleur.
De nombreuses personnes, y compris des scientifiques (comme moi), se tournent vers des textes sur la spiritualité, l’histoire des cultures mondiales et diverses philosophies pour tenter de donner un sens à leurs expériences, car le matérialisme et le physicalisme scientifiques ne peuvent pas (encore) fournir une histoire raisonnable. Notre communauté scientifique a tendance à rejeter ces événements comme des anomalies, à les déclarer « non réels » ou à les ignorer complètement, en dépit du fait que de nombreux scientifiques — sans parler de la majorité de l’humanité — ont fait l’expérience de ces phénomènes.
En fait, j’ai récemment organisé une réunion sociale sur les neurosciences et la spiritualité lors de la plus grande conférence sur les neurosciences, pensant que personne n’y participerait. J’ai été stupéfaite lorsque plus de 50 scientifiques se sont présentés. C’est ce dont nous avons besoin : des scientifiques curieux qui n’ont pas peur de poser des questions difficiles sur la nature de notre réalité, y compris à l’intersection de la science et de la spiritualité. Et cela confirme qu’il ne s’agit pas d’expériences anormales, mais plutôt d’expériences humaines typiques que nous ignorons et stigmatisons — mais pourquoi ?
Lors de l’événement que j’ai organisé, on nous a dit (à plusieurs reprises) que nous étions courageux d’organiser un tel événement. Au cours de mon projet d’entretien, j’ai appris que les scientifiques et autres experts vous diront ce qu’ils pensent et croient vraiment lorsque les conversations se déroulent en toute confiance, mais voyons ! Il est trop peu sincère de faire une série de déclarations publiques et une série de déclarations totalement différentes, plus honnêtes et plus ouvertes d’esprit lors de cocktails privés. Davantage de scientifiques doivent ouvrir leur esprit publiquement. Nous devons examiner honnêtement les données qui ne correspondent pas à nos théories modernes actuelles de la réalité, car il y en a beaucoup. En écrivant mon livre, j’ai donc pris position, publiquement, et j’ai demandé aux scientifiques de combler le fossé avec d’autres domaines, en particulier les sciences humaines, afin de replacer le matérialisme scientifique dans le contexte de l’histoire universelle. Nous devons faire face aux insuffisances de la vision occidentale du monde et, en fin de compte, la dépasser. Il est crucial et nécessaire d’être plus ouvert aux autres visions du monde, alors que l’humanité fait face à la multitude de crises mondiales actuelles.
Si nous ne pouvons même pas parler de ces expériences de peur d’être qualifiés de fous, nous ne pouvons pas collaborer, théoriser ou comprendre pleinement notre réalité. Il est temps de déstigmatiser nos expériences communes et extrêmement normales afin que nous puissions commencer à les comprendre.
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1 Cardeña E. The experimental evidence for parapsychological phenomena: A review. Am Psycho 2018; 73:663–677.
2 Grof S. Varieties of transpersonal experiences: Observations from LSD psychotherapy. In: Dean S. (ed) Psychiatry and Mysticism. Chicago: Nelson-Hall, 1975, pp. 311–345.
Grof S, Grof C. Holotropic breathwork. Albany, NY : State University of New York Press, 2010. (Tr fr Théorie et pratique de la respiration holotropique — Une nouvelle approche de l’exploration de soi)
Grof S. The adventure of self-discovery: Dimensions of consciousness and new perspectives in psychotherapy and inner exploration. Albany, NY: State University of New York Press, 1988. (Tr fr Les nouvelles dimensions de la conscience)
3 Woolger RJ. Other Lives, Other Selves: A Jungian Psychotherapist Discovers Past Lives. Bantam, 1988.
Weiss B. L. Many Lives, Many Masters. Fireside Books, 1988. (Tr fr De nombreuses vies, de nombreux maîtres : L’histoire véritable d’un éminent psychiatre, de sa jeune patiente et de leur découverte de l’au-delà)
Newton M. Journey of Souls: Case Studies of Life Between Lives. Llewellyn Publications, 1994. (Tr fr Journées dans l’Au-Delà)
4 Luke D. Anthropology and Parapsychology: Still Hostile Sisters in Science? http://dx.doi.org/102752/175169610X12754030955850 2013; 3 : 245–265.
5 Davis AK, Clifton JM, Weaver EG, et al. Survey of entity encounter experiences occasioned by inhaled N, N-dimethyltryptamine: Phenomenology, interpretation, and enduring effects. J Psychopharmacol 2020; 34:1008–1020.
Griffiths RR, Hurwitz ES, Davis AK, et al. Survey of subjective “God encounter experiences”: Comparisonsamong naturally occurring experiences and those occasioned by the classic psychedelics psilocybin, LSD, ayahuasca, or DMT. PLoS One 2019; 14: e0214377
6 Nayak SM, Singh M, Yaden DB, et al. Belief changes associated with psychedelic use. https://doi.org/10.1177/02698811221131989. Epub ahead of print 1 November 2022. DOI:10.1177/02698811221131989.
Hood RW. The Construction and Preliminary Validation of a Measure of Reported Mystical Experience. JSci Study Relig 1975; 14: 29.
7 Thalbourne MA. Belief in life after death: psychological origins and influences. Pers Individ Dif 1996; 21:1043–1045.
8 Luhrmann T. When God talks back: Understanding the American evangelical relationship with God. Knopf,2012.
9 Weisman K, Legare CH, Smith RE, et al. Similarities and differences in concepts of mental life among adults and children in five cultures. Nat Hum Behav 2021 510 2021; 5: 1358–1368.