Joscelyn Godwin
À la recherche de Paul Brunton

Traduction libre de l’article paru dans New Dawn 191 (mars-avril 2022) Il fut un temps où Paul Brunton (1898-1981) n’avait pas besoin d’être présenté. Des années 1930 aux années 1950, ses onze livres ont été des best-sellers dans le domaine de la spiritualité alternative. A Search in Secret India (L’inde secrète) et A Search in Secret Egypt (L’Égypte […]

Traduction libre de l’article paru dans New Dawn 191 (mars-avril 2022)

Il fut un temps où Paul Brunton (1898-1981) n’avait pas besoin d’être présenté. Des années 1930 aux années 1950, ses onze livres ont été des best-sellers dans le domaine de la spiritualité alternative. A Search in Secret India (L’inde secrète) et A Search in Secret Egypt (L’Égypte secrète) jouaient sur la fascination populaire pour l’Orient.

Paul Brunton (1898-1981)

En Égypte, Brunton a conclu ses rencontres avec des magiciens, des manipulateurs de serpents, de saints hommes et des imposteurs en passant une nuit dans la Grande Pyramide, qu’il attribue aux Atlantes. Sa quête indienne a culminé avec la rencontre avec Sri Ramana Maharshi, un exemple vivant de la plus haute philosophie de l’hindouisme, l’Advaita ou non-dualité. (Voir « The Life and Teachings of Ramana Maharshi » par Jason Gregory dans New Dawn 190). Ces événements ont défini l’étendue de l’appel de Brunton, conduisant ses lecteurs, comme il l’avait lui-même été, du psychisme et des aventures mystiques à l’identité suprême.


Paul Brunton avec Ramana Maharshi, début des années 1930.

Les livres qu’il publia par la suite constituaient un manuel progressif de formation à ce qu’il appelait simplement la « philosophie », depuis The Secret Path (Le sentier caché) jusqu’au traité en deux volumes intitulé The Hidden Teaching Beyond Yoga (L’enseignement caché au-delà du yoga) et The Wisdom of the Overself (La sagesse du Moi suprême). Il n’a jamais cherché à avoir des disciples ou à diriger un mouvement dans le monde extérieur. Ses écrits étaient un cadeau pour le chercheur solitaire qui, par circonstance ou par inclination, n’a pas le soutien d’un groupe ou d’une secte. Mais il a accepté le fardeau de répondre en personne à des correspondants sincères et de donner son temps et sa patience à d’innombrables entretiens privés.

Après son dernier livre, The Spiritual Crisis of Man (1952 ; La crise spirituelle de l’homme), Brunton est devenu silencieux et apparemment incommunicable. Cependant, l’écriture est restée son habitude quotidienne. Au cours de ses dernières décennies, il a rédigé plus de 30 000 notes, allant d’une seule phrase à des essais, dans lesquelles il a développé une philosophie universelle pour une vie saine et spirituelle, au-delà de tout ce qui figure dans ses livres. Au cours de ses dernières années, il a permis à quelques assistants de les transcrire et de les classer. Ils ont été publiés en 1984-89 sous le titre The Notebooks of Paul Brunton, en seize volumes reliés dans la toile orange vif du moine bouddhiste, puis en livre de poche. Dans l’une des dernières notes, Brunton se demande comment, dans une incarnation future, il découvrira ces carnets et sera ravi par quelque chose de si conforme à ses goûts.

Il considérait que sa mission, au moins dans une de ses dimensions, était de rendre la sagesse et les méthodes de l’Orient ancien accessibles aux Occidentaux. La Société théosophique, qu’il avait rejointe en 1920, avait démontré la valeur des philosophies orientales et la réalité des phénomènes occultes, mais avait donné peu de conseils sur la manière de les appliquer dans sa propre vie. C’est ce qui explique le succès d’ordres magiques et occultes comme la Golden Dawn, l’A.M.O.R.C. ou le Gruppo di Ur, qui dispensaient une formation pratique ou des rituels, tout en ramenant l’Occident à son propre héritage ésotérique.

De préférence à ces groupes, Brunton avait l’avantage de disposer de deux guides personnels exceptionnels. L’un était Allan Bennett (1872-1923), un ancien membre de la Golden Dawn qui avait voyagé en Orient en compagnie d’Aleister Crowley et y était resté pour devenir un bhikku bouddhiste. Sous le nom d’« Ananda Mettaya », il revint à Londres avec pour mission de proclamer le Noble Sentier Octuple, et Brunton lui servit pendant un temps comme secrétaire. L’œuvre de Brunton conserva un certain caractère bouddhiste, avec son absence de formalisme et de simple croyance, et sa confiance dans la possibilité de se libérer de l’ego. Mais la vision de Gautama selon laquelle toute existence est une souffrance ne lui semblait pas un principe utile pour les Occidentaux modernes.

L’autre mentor de Brunton était un personnage obscur connu uniquement sous le nom de « Frère M » ou par son nom de famille de Thurston. Il était d’ascendance partiellement amérindienne, s’était installé à Londres et travaillait comme peintre dans le domaine des arts et de l’artisanat. Avant la Première Guerre mondiale, il avait dirigé un groupe appelé « The Brothers (Les Frères) », et ses quelques publications en portent l’empreinte. Dans les années 1920, « M » a servi à un petit cercle de chercheurs spirituels de conseiller et de guide paternel dans les entreprises occultes dans lesquelles ils étaient impliqués. L’un d’entre eux a évoqué cette période dans une « autobiographie occulte » de 1927 [The White Brother (Le Frère Blanc) par Michael Juste], dans laquelle le jeune Brunton apparaît sous la forme semi-fictionnelle de « David ».

La biographie de Brunton elle-même comporte des mystères qu’il n’avait aucun intérêt à révéler. Pour éviter une utilisation abusive de son horoscope par des astrologues curieux ou hostiles, il avait l’habitude de donner une fausse date de naissance. Lorsqu’en 2019, ses archives sont entrées dans la bibliothèque de l’université Cornell à Ithaca, dans l’État de New York, certains de ces mystères ont été résolus — de toute évidence avec son consentement, car avant sa mort, il avait soigneusement passé au crible ses papiers et en avait détruit un grand nombre. Nous savons maintenant qu’il est né le 21 octobre 1898 et qu’il s’appelle Hyman Abraham Isaacs, enfant unique d’un maître bottier de l’est de Londres. Il a fréquenté la Central Foundation School, appelée à l’origine « Middle Class School », fondée pour les fils d’ouvriers qualifiés et de commerçants qui, sans être pauvres, ne pouvaient pas se payer des écoles comme Westminster, Eton, St. Paul’s, etc. En avril 1914, il est inscrit comme « garçon commis temporaire » à un emploi gouvernemental et travaille ensuite au Bureau des brevets.

À un moment donné, les Isaac ont adopté le nom de famille Hurst, et Hyman le prénom de Raphael. De 1917 à 1918, il sert dans un régiment de chars d’assaut, peut-être choisi pour sa petite taille afin de s’adapter à l’espace exigu des véhicules. Après la guerre, il dirigea un service de vente de livres par correspondance avec son ami Michael Hurwitz (oncle de l’éminent violoniste Emanuel Hurwitz, qui écrivait sous le nom de « Michael Juste » et vendait des livres sous le nom de « Michael Houghton »), qui créa la librairie Atlantis, toujours florissante près du British Museum. Au cours des années 1920, Brunton a travaillé pour la librairie Foyle, dans le journalisme, comme assistant personnel d’un entrepreneur en bâtiment, et comme auteur et éditeur, d’abord de publications sur la motivation et les affaires, puis comme contributeur prolifique à l’Occult Review. À la fin de la décennie, Raphael Hurst est un nom familier de la subculture ésotérique londonienne.

Les membres de ce monde, à l’époque comme aujourd’hui, couvraient toute l’échelle sociale, des bohémiens appauvris dépeints dans Le Frère blanc aux personnes titrées et célèbres. Brunton rejoint la loge astrologique de la Société théosophique le même jour que Mme Eugene Goossens, épouse du chef d’orchestre Sir Eugene Goossens, et Lady Smith Dodsworth, épouse d’un baronnet. Grâce à ces relations, il a pu étudier dans la bibliothèque de la Royal Asiatic Society et a eu des rencontres propices avec Sir Francis Younghusband, qui avait commandé l’invasion du Tibet en 1904 et était maintenant président de la Royal Geographical Society.

Sur le plan personnel, Brunton épouse en 1922 une jeune femme danoise, Karen Tottrup, et engendre un fils, Kenneth Thurston Hurst. Quelques années plus tard, Karen et Kenneth s’installent chez Leonard Gill, propriétaire de la librairie Rudolf Steiner, également située près du British Museum. Ils divorcent à l’amiable en 1928 et, à mesure que Kenneth grandit, son père devient son ami intime et son conseiller, l’orientant vers une carrière d’éditeur à succès aux États-Unis. Les mémoires de Kenneth, Paul Brunton : A Personal View reste la seule tentative de biographie en livre.

La première intention de la quête indienne de Brunton en 1930-1931 était de rencontrer Meher Baba. L’Iranien silencieux jouissait alors de sa première période de célébrité internationale, et le voyage a peut-être été financé par ses disciples anglais. Lorsque paraît L’inde secrète, avec sa préface de Younghusband et son ascension instantanée sur la liste des best-sellers, ils sont cruellement déçus par le verdict de l’auteur sur leur maître. Le contraste n’était que trop évident avec l’épisode culminant du livre, la rencontre avec Sri Ramana Maharshi, dont la réputation comme un authentique jivan mukti (libéré vivant) allait attirer de nombreux pèlerins sur la montagne sainte d’Arunachala.

Les maladies tropicales que Brunton avait attrapées en Inde l’affectèrent périodiquement pendant des années. Afin de se rétablir et d’écrire son carnet de voyage, il quitta Londres pour Jordans, un village quaker du Buckinghamshire où il se fit construire un cottage et fréquenta la vénérable maison de réunion. Depuis 1932, il utilisait « Paul Brunton » parmi ses divers noms de plume, et en 1935, deux livres ayant été publiés sous ce nom, il l’avait enregistré auparavant par acte notarié. Plus tard, il préféra toujours qu’on l’appelle « PB ».

Bien qu’il se soit éloigné des théosophes, son deuxième livre bénéficie à nouveau d’un soutien exceptionnel : la préface est signée Alice A. Bailey, l’auteur des ouvrages néo-théosophiques attribués au « Tibétain ». Le sentier caché était un manuel pratique sur le comment et le pourquoi de la méditation, inspiré des pratiques indiennes, mais dépourvu de sanskrit ou d’autres termes étrangers. Cela restera le principe de Brunton : tout exprimer en anglais simple, en incluant une terminologie qui lui est propre lorsque cela est nécessaire. Ses concepts essentiels sont l’Overself (le Moi suprême ou le Surmoi), le World Mind (L’Esprit du monde) et le Mind in Itself (L’Esprit en soi), dont on trouve des équivalents dans les religions ésotériques et dans des philosophies supérieures comme le néoplatonisme. La hiérarchie ascendante de la religion, du mysticisme et de la philosophie, le sage comme but ultime de l’entreprise humaine et la doctrine centrale du Mentalisme sont également essentiels à l’enseignement de la voie par Brunton.

Brunton reconnaît que la simple observance d’une religion, de sa morale, de ses rituels et de ses croyances a sa valeur pour la majorité de l’humanité. Chez quelques-uns, elle suscite l’aspiration à une expérience personnelle du divin, à une véritable rencontre avec son propre Dieu. Cela conduit au degré supérieur du mysticisme, avec ses pratiques particulières et ses grands exemples. Mais pour réaliser le plus haut potentiel humain, le mystique ne doit pas se contenter de son expérience, aussi sublime soit-elle. La question de savoir qui ou quoi fait cette expérience doit être posée, et c’est là que la philosophie commence. Ramana Maharshi a proposé la pratique exemplaire de la question « Qui (ou quoi) suis-je ? », dont les réponses deviennent de plus en plus subtiles, jusqu’à l’état de certitude absolue du sage où le Surmoi et l’Esprit du monde ne font qu’un.

L’ascension philosophique confirme la vérité du Mentalisme, en utilisant ce terme en opposition au matérialisme. Alors que ce dernier prend la matière comme premier principe, le mentalisme soutient que la matière n’a pas d’existence indépendante, mais est une forme apparente prise par les processus mentaux, tant individuels que cosmiques. Les philosophes modernes classent cela comme un « idéalisme subjectif », mais le fait de le classer implique une distance. Adopter activement la philosophie mentaliste affecte la psychologie, la cosmologie, la théologie, et même les sciences physiques. Celles-ci ne perdent rien de leur valeur pratique, mais elles traitent de formes dans l’esprit, et non d’une réalité matérielle distincte. Le vrai philosophe aspire à s’exclamer, avec un sage hindou légendaire, « Le monde n’est que notre pensée ! ». Brunton avait prédit que les meilleurs penseurs occidentaux se rallieraient à la position mentaliste à la fin du vingtième siècle. Peut-être l’ont-ils fait, mais où sont-ils ?

Un second séjour en Inde (1935-37) mit Brunton en contact et en amitié avec le Maharaja de Mysore, par l’intermédiaire du philosophe de sa cour V. Subrahmanya Iyer, et avec Mussorie Shamsher, prince du Népal, qui facilita la retraite relatée dans A Hermit in the Himalayas (Un ermite dans l’Himalaya). Sur le chemin du retour en Angleterre, Brunton donne des interviews en Autriche, en Hongrie et en Tchécoslovaquie, où un groupe d’étudiants dévoués persiste pendant les périodes nazie et communiste. En août 1937, il accompagne Iyer à la Conférence internationale de philosophie à Paris, puis en Suisse pour une rencontre avec Carl Gustav Jung, qui débouchera sur le propre voyage indien de Jung au tournant de l’année.

Avec de telles relations, on peut se demander pourquoi, en 1938, Brunton a obtenu un diplôme de doctorat du McKinley Roosevelt Graduate College de Chicago. Il ne s’agissait pas d’une institution accréditée, mais d’une usine à diplômes qui fournissait des documents d’apparence impressionnante moyennant finance. Brunton a soumis une thèse qui a servi de base à son petit livre Indian Philosophy and Modern Culture (Philosophie indienne et culture moderne). L’opus magnum écrit pendant les premières années de la guerre, publié sous le titre L’enseignement caché au-delà du yoga et La sagesse du Moi suprême, est plus digne de ce titre. Le premier volume passe en revue les travaux de Brunton à ce jour et établit la philosophie mentaliste de manière plutôt laborieuse. Le second prend son envol, expliquant comment l’univers naît, comment les individus apparaissent, ce qui se passe après la mort, le sens de la guerre actuelle, et se termine par une série d’exercices pratiques pour transformer cette connaissance en réalisation.

La Seconde Guerre mondiale amène Brunton en Inde, où il compte rester quelques mois, d’abord avec Ramana Maharshi, puis à Mysore. En fait, il y est resté coincé pendant sept ans avant de pouvoir obtenir un passage pour rentrer en Europe. Le Maharaja lui a donné un foyer. Les autorités britanniques ont refusé sa demande d’appel et l’ont encouragé à poursuivre son travail pour la cause des Alliés. On peut imaginer la diplomatie discrète qu’il a dû déployer pour parcourir le sous-continent de long en large.

Les futurs biographes de Brunton poursuivront l’histoire des 35 années suivantes, en puisant dans ses archives pour le suivre à travers l’Amérique, l’Angleterre, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le continent européen, jusqu’à ses dernières résidences sur les lacs suisses. Ils tomberont bientôt sur le nom d’Anthony Damiani, qui a rencontré Brunton à New York en 1946 et a fondé le Centre Philosophique Goldenrod de Sagesse, non loin de l’université Cornell. À partir de la fin des années 1960, Damiani a dirigé un petit groupe d’étude de la philosophie de Brunton, ainsi que du néoplatonisme, du bouddhisme, du Vedanta, de l’astrologie et, sur le plan psychologique, de Jung.

Pour les étudiants de Damiani qui rendirent visite à Brunton en Suisse, ce fut une expérience inoubliable, comme ce fut le cas pour Brunton lorsqu’il rencontra Ramana, de se trouver en présence d’un homme qui avait livré la bataille contre l’ego et l’avait gagnée. C’était l’invitation finale de son œuvre : surmonter les obstacles à la réalisation de sa véritable identité en tant que Surmoi impersonnel et, par conséquent, en tant que rayon inobstrué de l’Esprit du Monde. En juillet 1977, Brunton a passé un mois au Centre Philosophique Goldenrod de Sagesse, donnant des interviews personnelles, dont beaucoup sont résumées dans les archives de Cornell. Deux ans plus tard, le Dalaï-Lama a pris le temps d’interrompre sa tournée américaine pour consacrer le nouveau bâtiment de la bibliothèque.

Au cours des dernières années de sa vie, Brunton trouve de plus en plus pesante la routine du ménage, des courses, de la préparation de son régime végétalien, de la bureaucratie suisse et d’un flot constant de correspondance. Plusieurs membres du centre philosophique sont partis pendant des semaines ou des mois pour l’aider dans ses affaires courantes. Après sa mort, à la suite d’une deuxième attaque, Kenneth Hurst a donné le patrimoine littéraire de son père à la Fondation philosophique Paul Brunton. Les travaux de production des Notebooks ont commencé immédiatement, avec le soutien de l’éditeur suédois de Brunton, avec le tri, le scannage et la numérisation de ses formidables archives. Il a fallu attendre près de quarante ans avant de pouvoir leur trouver une place convenable, lorsque la bibliothèque de l’université Cornell a reconnu, pour le moins, une contribution unique à l’histoire moderne de l’Inde.

Il n’y a pas beaucoup d’archives accessibles de maîtres spirituels du vingtième siècle et aucun qui puisse être étudié dans son intégralité, où que ce soit dans le monde. Parmi les 87 boîtes de classement, on trouve des ébauches de ses livres, des essais non publiés, des enregistrements d’interviews et les « notes » originales, y compris celles qui ont été omises dans les Notebooks publiés, ainsi que des détails personnels qu’une personne plus égocentrique aurait pu supprimer. Les coupures de journaux et de magazines vont de la métaphysique aux sciences occultes en passant par l’alimentation, la santé et la conduite de la vie. Brunton s’intéresse de près aux événements mondiaux, qu’il voit à travers le prisme non pas de la politique, mais du destin et du karma. Une curieuse relique de l’ère pré-Xerox est sa bibliothèque de voyage bien usée, constituée par des assistants indiens qui tapaient des articles, des extraits et des livres entiers. Une collection de photographies relate des scènes d’Égypte et d’Inde qui n’existent plus. Il y a une vaste collection de lettres dans lesquelles des lecteurs et des amis de tous les milieux, de la royauté jusqu’au plus bas niveau, lui confiaient leur âme. Ses réponses sont encore plus inspirantes, car elles disent exactement ce que le destinataire a besoin d’entendre. Pourtant, plus il vieillissait et devenait sage, plus il reniait le rôle de maître ou de gourou, se décrivant lui-même comme « un étudiant de ces questions ». Ce à quoi on ne peut que s’exclamer : « Quel étudiant ! Quelles questions ! »

Remerciements et crédits à la Paul Brunton Philosophic Foundation (www.paulbrunton.org) pour les photos de cet article et la numérisation des archives à l’adresse www.pbarchives.org, ainsi qu’à la Division of Rare and Manuscript Collections de la Cornell University Library, rmc.library.cornell.edu/EAD/htmldocs/RMM08692.html.

Les carnets de Paul Brunton (seize volumes indépendants, mais liés) sont disponibles sur www.larsonpublications.com/shop/product-detail.php?id=19.

À propos de l’auteur : JOSCELYN GODWIN, professeur émérite de musique à l’université Colgate, dans l’État de New York, publie, édite et traduit des documents ésotériques depuis les années 1970. Il s’agit notamment d’ouvrages sur la musique spéculative (Harmonies of Heaven and Earth, Music, Mysticism and Magic, Harmony of the Spheres, Cosmic Music, The Mystery of the Seven Vowels, Music and the Occult), sur la Renaissance et les premières études modernes (Robert Fludd, The Pagan Dream of the Renaissance, The Real Rule of Four, Theatre of the World d’Athanasius Kircher, traductions de l’Hypnerotomachia Poliphili et des Noces chimiques de Christian Rosenkreuz), et des histoires de mouvements et de thèmes ésotériques (The Theosophical Enlightenment, Arktos, The Hermetic Brotherhood of Luxor, Atlantis and the Cycles of Time, Upstate Cauldron).