À propos de l’étude : « La capture idéologique du monde universitaire : La censure scientifique motivée par des préoccupations prosociales » par Charles Rotter

Traduction libre Un article publié en novembre 2023 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), intitulé « Prosocial Motives Underline Scientific Censorship by Scientists: A Perspective and Research Agenda » expose un problème profond au sein de la communauté scientifique : la censure motivée par des raisons idéologiques sous couvert de préoccupations prosociales. Ce phénomène […]

Traduction libre

Un article publié en novembre 2023 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), intitulé « Prosocial Motives Underline Scientific Censorship by Scientists: A Perspective and Research Agenda » expose un problème profond au sein de la communauté scientifique : la censure motivée par des raisons idéologiques sous couvert de préoccupations prosociales. Ce phénomène a des implications considérables, suggérant que le monde universitaire et les institutions scientifiques pourraient être de plus en plus influencés par des idéologies gauchistes ou marxistes [1], conduisant à une représentation biaisée de la connaissance scientifique qui s’aligne sur les récits approuvés par le régime.

Vue d’ensemble de la censure scientifique

La censure scientifique, telle que définie par les auteurs, implique des actions visant à empêcher des idées scientifiques particulières d’atteindre un public pour des raisons autres que la mauvaise qualité scientifique. Historiquement, la censure a été associée aux régimes autoritaires et aux institutions dogmatiques. Toutefois, cet article postule que la censure contemporaine est souvent propagée par les scientifiques eux-mêmes, motivés par l’autoprotection, la bienveillance envers leurs pairs et le souci du bien-être de la société.

La science est l’une des plus grandes réalisations de l’humanité, mais la censure scientifique est rarement étudiée de manière empirique. Nous explorons les causes et les conséquences sociales, psychologiques et institutionnelles de la censure scientifique (définie comme des actions visant à empêcher des idées scientifiques particulières d’atteindre un public pour des raisons autres que la mauvaise qualité scientifique).

L’article remet également en question les récits populaires, en affirmant que,

Les récits populaires suggèrent que la censure scientifique est le fait de fonctionnaires autoritaires aux motivations obscures, telles que le dogmatisme et l’intolérance. Notre analyse suggère que la censure scientifique est souvent le fait de scientifiques, qui sont principalement motivés par l’autoprotection, la bienveillance à l’égard de leurs pairs et des préoccupations prosociales pour le bien-être des groupes sociaux humains.

Le rôle des préjugés idéologiques

L’un des points critiques soulevés dans l’article est le rôle des préjugés idéologiques dans la censure scientifique. Les auteurs soulignent que la plupart des universitaires modernes penchent politiquement à gauche, ce qui les prédispose à censurer les perspectives de droite. Cette homogénéité idéologique crée un environnement où certains points de vue, en particulier ceux qui remettent en cause les idéologies de gauche dominantes, sont systématiquement supprimés.

Le document note,

La plupart des universitaires modernes penchent politiquement à gauche, et donc certaines perspectives de droite sont des cibles probables de censure.

Ce parti pris n’étouffe pas seulement le débat scientifique, mais déforme également les données scientifiques, ce qui conduit à un faux consensus sur diverses questions.

Contexte historique et parallèles modernes

Le document établit des parallèles entre les exemples historiques de censure et les pratiques modernes. Il fait référence à la persécution de Galilée par des professeurs aristotéliciens, qui ont utilisé l’autorité de l’Église pour le punir de ses vues héliocentriques. De même, les universitaires d’aujourd’hui utilisent souvent le pouvoir institutionnel pour supprimer les voix dissidentes, que ce soit par des rejets formels ou des formes plus subtiles de punition sociale.

Bien que l’Église ait finalement condamné Galilée, sa persécution a été menée principalement par des professeurs aristotéliciens qui ont fait appel à l’autorité de l’Église pour le punir. Du XVIe au XVIIIe siècle, les censeurs d’État (souvent des universitaires eux-mêmes) révisaient et rejetaient les manuscrits selon un système similaire à l’évaluation par les pairs.

Les auteurs proposent une taxonomie de la censure, en distinguant la censure « dure » (exercée par des autorités telles que les gouvernements et les universités) et la censure « douce » (punitions sociales telles que l’ostracisme et l’atteinte à la réputation). Ces deux formes de censure sont répandues dans le monde universitaire moderne et sont souvent justifiées sous le prétexte de protéger les groupes vulnérables ou de prévenir les préjudices.

La censure dure se produit lorsque des personnes exercent leur pouvoir pour empêcher la diffusion d’idées. Les gouvernements et les institutions religieuses ont longtemps censuré la science. Cependant, les revues, les organisations professionnelles, les universités et les éditeurs — souvent dirigés par des universitaires — censurent également la recherche, soit en empêchant sa diffusion, soit en la rétractant après sa publication. La censure douce recourt à des sanctions sociales ou à des menaces de sanctions (ostracisme, humiliation publique, double standard en matière d’embauche, de licenciement, de publication, de rétractation et de financement) pour empêcher la diffusion de la recherche.

Les conséquences de la censure

L’article met en garde contre les conséquences importantes de la censure scientifique. Lorsque certaines idées sont systématiquement supprimées, la littérature publiée devient biaisée, ce qui conduit à une compréhension déformée de la réalité. Cela affecte à son tour l’élaboration des politiques et les normes sociétales, car les décisions sont basées sur des informations incomplètes ou biaisées.

Une censure systématique, et donc des malentendus systématiques, pourraient apparaître si une majorité de scientifiques partagent des préférences ou des préjugés particuliers qui influencent leurs évaluations scientifiques.

Les auteurs illustrent leur propos par un scénario hypothétique :

La conséquence épistémique potentielle de la censure scientifique. Les étoiles vertes sont des preuves que X est vrai. Les étoiles rouges sont des preuves que X n’est pas vrai. Supposons que chaque élément de preuve ait le même poids. La censure qui entrave les preuves contre X produira une littérature évaluée par des pairs qui conclura que X est vrai alors qu’il est très probable qu’il ne le soit pas.

Recommandations en matière de transparence et de responsabilité

Pour remédier à ces problèmes, les auteurs appellent à une plus grande transparence et à une plus grande responsabilité dans la prise de décision scientifique. Ils suggèrent des études empiriques pour examiner les coûts et les avantages de la censure et plaident pour des critères clairs et transparents pour l’évaluation de la recherche. Cela permettrait d’atténuer l’influence des préjugés individuels et de garantir que le discours scientifique reste ouvert et solide.

Nous discutons des inconnues entourant les conséquences de la censure et fournissons des recommandations pour améliorer la transparence et la responsabilité dans la prise de décision scientifique afin de permettre l’exploration de ces inconnues

La capture idéologique et ses implications

La mainmise idéologique sur le monde universitaire et les institutions scientifiques n’est pas un phénomène nouveau, mais ses implications deviennent de plus en plus évidentes. Lorsque le discours scientifique est dominé par une idéologie particulière, il sape les principes fondamentaux de la science, à savoir l’objectivité, la recherche critique et le raisonnement fondé sur des preuves.

L’alignement des institutions universitaires sur des idéologies gauchistes ou marxistes exacerbe ce problème. Ces idéologies donnent souvent la priorité aux objectifs sociaux et politiques sur la vérité objective, ce qui conduit à la suppression des recherches qui contredisent leurs récits. Comme le souligne l’article,

La science existe en tension avec d’autres institutions, provoquant parfois l’hostilité et la censure.

Cette emprise idéologique est évidente dans divers domaines, en particulier la science du climat, où les opinions divergentes sur des questions telles que le changement climatique et les réponses politiques sont presque toujours marginalisées. Il en résulte une perspective monolithique qui décourage le véritable débat scientifique et l’innovation.

Conclusion

L’article du PNAS met en lumière un problème crucial au sein de la communauté scientifique : la censure motivée par des raisons prosociales et des préjugés idéologiques. Ce phénomène menace l’intégrité de la recherche scientifique et sape la confiance du public dans les institutions scientifiques. Pour préserver la crédibilité et l’objectivité de la science, il est essentiel de reconnaître et de traiter les influences idéologiques qui motivent la censure et de promouvoir un discours scientifique plus ouvert et plus équilibré.

En encourageant la transparence, la responsabilité et la diversité idéologique, nous pouvons garantir que la science reste un véritable reflet de la réalité, plutôt qu’un outil permettant de faire avancer des programmes politiques spécifiques. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons respecter le principe fondamental selon lequel ce sont les preuves, et non l’idéologie, qui doivent guider notre compréhension du monde.

Lire l’article complet du PNAS ici.

Texte original : https://wattsupwiththat.com/2024/05/28/the-ideological-capture-of-academia-scientific-censorship-motivated-by-prosocial-concerns/

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1 Note de 3M : Il serait de même pour des idéologies de droite !