Clara Truchot
Do-In & Shiatsu

Le Do-In et le Shiatsu sont des techniques qui visent à prévenir les maladies en renforçant la santé et l’équilibre par une bonne balance de nos énergies. Le Do-In est une voie d’évolution sous une apparence enfantine. Il est une technique de base d’une voie spirituelle qui s’appelle le Sendo, c’est-à-dire « la voie de l’homme de la montagne » ce qui signifie, de l’élévation du plan de conscience. Il est un assemblage de tous les gestes familiaux qui ont été codifiés. Au Japon, de même que le Shiatsu, il est pratiqué couramment.

Le titre est de 3e Millénaire

(Revue Panharmonie. No 185. Janvier 1981)

Compte rendu de la rencontre du 7.10.1980

Le Shiatsu et le Do-In sont des techniques basées sur une très vieille science qui est l’acupuncture, dont ils ont pris des éléments lesquels, associés à un massage japonais appelé Ama, opèrent principalement par friction. Le Do-In s’adresse à soi-même, le Shiatsu aux autres.

L’acupuncture est basée sur les lois d’harmonie de l’univers. Actuellement les gens sont plus ou moins déphasés, nous vivons à un rythme diabolique, mais, paradoxalement ce rythme diabolique est aussi un rythme sédentaire. D’où déséquilibre aux niveaux physique, psychique, provoquant fatigues nerveuses, migraines, insomnies, troubles et symptômes pouvant n’être au début que fonctionnels mais qui, très vite, dégénèrent en véritables maladies, voire en lésions organiques, en intoxications psychologiques avec névroses, angoisses, aliénation, déracinement et insécurité envers soi-même. Cependant le remède étant toujours à côté du mal, cet état de chose a provoqué une réaction salutaire et une recherche de nouvelles thérapeutiques visant à aider les hommes à retrouver le bien-être et l’harmonie à travers une prise de conscience des possibilités qu’ils portent en eux. Celles-ci sont énormes puisque nous n’utilisons encore à peu près que le cinquième de notre corps et les trois dixièmes de notre cerveau.

Dans le Yoga on situe sept principaux chakras ou foyers d’énergies dans le corps humain, correspondant chacun à un plan de conscience. Lorsqu’on se recueille sur certains de ces niveaux il s’établit une correspondance avec le cerveau qui produit un déclic. Quelque chose se passe et un jour, par exemple, on a une intuition plus développée, une vision plus lucide, etc… Le jour où l’homme aura développé ses dix cases du cerveau, il aura développé toutes ses facultés.

Le Yoga qui nous vient de l’Inde est une chose extraordinaire. Mais en fait, tout est yoga. Le mot yoga chez nous est très mal compris lorsqu’on dit : « Je fais du yoga ». Ce n’est pas possible, le yoga n’est pas une chose que l’on fait, mais un état d’être. On est en état de yoga comme on est en état de méditation. Bien des techniques permettent à l’homme de se retrouver : Le Hatha-Yoga, s’adressant au corps et à la respiration, préconise une discipline de vie permettant par la suite d’avoir accès au Raja-Yoga qui est abstraction des sens, concentration, méditation et état de supra-conscience.

Le Do-In et le Shiatsu sont des techniques qui visent à prévenir les maladies en renforçant la santé et l’équilibre par une bonne balance de nos énergies. Le Do-In est une voie d’évolution sous une apparence enfantine. Il est une technique de base d’une voie spirituelle qui s’appelle le Sendo, c’est-à-dire « la voie de l’homme de la montagne » ce qui signifie, de l’élévation du plan de conscience. Il est un assemblage de tous les gestes familiaux qui ont été codifiés. Au Japon, de même que le Shiatsu, il est pratiqué couramment.

Le résultat immédiat de ces techniques, c’est la libre circulation des énergies dans le corps. Cette notion d’une énergie subtile qui nous traverse et nous sous-tend, est puissante en Orient. En Occident nous avons dédaigné notre corps, nous avons perdu la compréhension de son langage et davantage encore celui de l’énergie. Nous avons tué notre sens de l’intuition et toutes ces petites pilules médicales que nous prenons, nous éloignent des lois de notre nature et empêchent notre corps de s’auto-guérir. Ces techniques japonaises, vont nous aider à réapprendre l’harmonie en nous-mêmes pour être en paix avec tout ce qui nous entoure.

La culture chinoise avec l’acupuncture s’est infiltrée au Japon au VIe siècle et a connu un développement extraordinaire. On ne sait à quand remontent le Do-In et le Shiatsu. Dans tous ces arts de perfectionnement, tous ces arts martiaux qui sont des voies de l’Absolu, on retrouve la syllabe Do : l’Aïkido, la voie qui unit l’énergie à l’esprit pour mener à la réalisation ; le Judo, la voie de la non-résistance qui mène à la réalisation ; le Kiyado, la voie de tir à l’arc ; le Shiatsu, la voie par pression des doigts sur l’autre ; Le Dojo où se pratiquent toutes ces techniques, c’est l’école de la voie. Or, ce terme do est déjà une déformation du vieux japonais Dao, du Tao chinois. Qu’est-ce que le Tao ? C’est la Voie et c’est aussi la réalisation suprême : « Le Tao est le Principe suprême dont est issu tout ce qui existe », que ce soit quelque chose de visible et de manifesté ou d’invisible et de non-manifesté.

Alors on pourrait dire que dans des temps immémoriaux il n’y avait rien. De ce rien, un jour, par le miracle de Dieu, d’une force suprême, sont issues deux énergies, deux forces opposées qui ont engendré la vie. Le dualisme a pris naissance. Pour qu’il y ait vie il faut une énergie positive et une énergie négative. Dans un fil électrique, pour qu’il y ait lumière, il faut qu’un pôle négatif entre en contact avec un pôle positif. On pourrait dire que ce sont là des manifestations du Tao. Mais le Tao, il faut le ressentir, il ne se manifeste pas directement, mais à travers certains aspects.

Toute la création relève de ces deux énergies opposées qui sont à la base de la vie et de l’équilibre de l’univers manifesté. Les Chinois les appellent le « Yin » et le « Yang ». Le yin est l’énergie négative, le yang l’énergie positive. Ils sont représentés symboliquement par un diagramme constitué par un cercle représentant l’infini, dans lequel figurent deux grosses virgules accolées, l’une blanche qui est le yang, l’autre noire, le yin. A l’intérieur de chacune de ces virgules se trouve un petit point de couleur opposée, noire pour le yang, blanche pour le yin, parce que, dans la création rien n’est jamais complètement yang ou yin, sinon il n’y aurait pas de vie possible. Pour qu’il y ait vie, il faut que ces deux principes premiers s’interpénètrent, se mettent en action, s’épousent. Les virgules sont rigoureusement égales, mais les petits points varient de volume et c’est ce pourcentage de yang dans le yin et de yin dans yang qui fait que nous sommes, chacun de nous, et qui constitue notre tempérament. Il en est de même pour toutes les choses de la vie, dans la nature. Ainsi pour qu’il y ait activité (yang) il fallait qu’avant, il y ait eu inertie (yin). Autrement dit, pour que vous vous mettiez au travail, il faut d’abord que vous n’ayez rien fait. Si vous ne faites rien vous êtes yin, mais à l’intérieur de ce yin il y a déjà le potentiel du travail qui est là tout prêt à sortir. Dans le yin il y a le germe du yang.

Clara Truchot nous donne d’autres exemples encore. Tout au long du jour, dit-elle, nous avons des phases yang et des phases yin qui se succèdent toutes les deux heures, nous verrons cela avec l’horloge chinoise.

Doublant notre vie, il y a la croissance qui est yang et peu à peu la sénescence qui est yin, cette courbe de vie recouvre toutes nos petites courbes intérieures, celle du cœur dont la systole est yang et la diastole est yin, celle de l’estomac qui est yin quand il se repose et yang lorsqu’il reçoit de la nourriture. Ce rythme se retrouve dans tous les organes.

Poursuivant l’énoncé de différents exemples, Clara Truchot nous dit que le mâle est yang et que la femme est yin. Ils représentent les deux principes que l’on retrouve en Inde dans Shiva et sa Shakti.

Il y a donc des règles dans le cosmos, l’homme devrait vivre selon ces lois. Si le ciel est yang et la terre yin, l’homme participe des deux, étant yang par sa tête qui est ronde comme la voûte céleste, et yin par ses pieds qui sont carrés et plats comme la terre.

Les Chinois le symbolisent même dans leur monnaie qui est ronde (le ciel) avec un trou carré au milieu (la terre) et le métal de la pièce, c’est l’homme.

La loi du Tao est la loi de l’harmonie, « du juste équilibre entre l’homme et ses fonctions, du juste équilibre de l’univers et du juste équilibre entre l’homme et l’univers ».

Mais il n’y a pas seulement la terre, l’homme et le ciel. Il y a encore une autre triade qui est celle de la terre, de l’air dans lequel se situe l’homme et du ciel. Nous la retrouvons également partout, dans toutes les fonctions de notre corps. Chez l’homme, le ventre et les jambes sont en relation avec la terre, la poitrine avec l’air et la tête et les bras avec le ciel. Et si l’on veut pousser cet exemple plus loin, on peut dire que chacune de ces trois parties contient à son tour trois divisions. Ainsi, en ce qui concerne la tête, le front et les yeux correspondent au ciel, car les yeux ne touchent rien, ils voient. Ils sont donc subtils. Le nez et les pommettes correspondent à l’air. Le nez est à la fois matériel puisque les narines absorbent l’air, élément matériel, et subtil parce que dans l’élément air il prend aussi l’énergie subtile, absorbant par exemple les odeurs qui ne sont pas de l’air, mais qui sont dans l’air. La bouche est reliée à l’élément terrestre matériel, par la nourriture qu’elle absorbe.

Nous parlerons beaucoup la prochaine fois de ce qui est dans l’air, tout en n’étant pas l’air, précisément l’énergie vitale.

Avec le Do-In et le Shiatsu vous trouverez des moyens vous permettant d’appréhender les lois du Tao, de les comprendre. Ils vous aideront à vous mettre en accord avec vous-même, avec vos rythmes, avec ceux de l’univers et de devenir à la fois votre ami et celui de tous.

Compte rendu de la rencontre du 4.11.1980

Clara Truchot fait un résumé succinct de ce qui précède, des nouveaux venus s’étant joints à nous. Elle insiste particulièrement sur la question essentielle : Qu’est-ce que c’est que cette énergie qui circule en nous, autour de nous et qui est aussi à la base de la pratique de l’acupuncture ? Nous allons d’ailleurs parler un peu de celle-ci qui fut introduite en France par des missionnaires jésuites au XVIIe siècle.

L’acupuncture repose sur l’idée que l’être humain est sous-tendu par un réseau de lignes de force dans lesquelles circule une énergie vitale, appelée Chi par les Chinois, Ki par les Japonais et Prana par les Indiens. Cette énergie qu’on ne peut pas montrer, qu’on ne peut que sentir, qui circule dans l’univers entier, qui est en quelque sorte la sagesse du corps, qui fait que ce corps fonctionne, qu’est-elle ? Le Tao la définit ainsi : C’est l’esprit cosmique qui anime toute chose, qui donne à l’homme son énergie, à la nature sa vie, à l’eau son mouvement et aux plantes leur croissance. Mais cette définition ne dépeint en réalité que ses effets et non ce qu’elle est. Cette énergie impondérable, invisible, impalpable, se manifeste en tout. On peut la capter, voyez la radio, la télévision, les ondes absolument invisibles qui sillonnent l’espace, elle est aussi l’énergie sexuelle (ne pas confondre avec l’acte sexuel) car, bien conditionnée, elle est aussi le Tao, l’énergie masculine étant yang et l’énergie féminine yin.

Donc à un niveau plus bas, lorsqu’il y a union sexuelle, il y a union du ciel (yang) et de la terre (yin).

A l’instar des lignes de force de la terre, Soulié de Morant qui introduisit l’acupuncture en Occident, a appelé méridiens les lignes de forces en nous et que parcourt cette énergie indéfinissable qui est dans l’air sans être l’air, dans l’eau sans être l’eau, qui est dans les rayons solaires, dans les aliments, sans entrer dans leur composition. Pour les Indiens qui sont des artistes en matière de respiration, il y a une énergie cosmique qui se spécialise à l’entrée dans le corps en cinq énergies secondaires, l’une qui préside à la respiration, l’autre à l’acte respiratoire, les autres à l’absorption, à l’élimination, à la circulation. Donc cinq pranas qui nous gouvernent et lorsque ceux-ci se sont échappés, la vie est terminée.

Pour nous rendre compte de cette énergie, Clara Truchot nous fait faire quelques exercices et tout d’abord, magnétiser nos mains, ces merveilleux outils. Il y a trois champs vibratoires, l’un correspond à la terre, et chez l’homme au ventre et aux jambes ; un champ qui correspond à l’air qui est notre partie médiane et un champ qui correspond au ciel qui est la tête et les bras. Pour nous montrer que cette énergie vitale circule le long de nos bras, Clara Truchot nous montre des photos prises avec un appareil mis au point par Kirlian, un savant russe, et qui photographie les auras, en l’occurrence l’aura extériorisée par le bout des doigts.

Nous élevons donc nos bras à la hauteur du champ vibratoire le plus élevé et, en nous concentrant, nous frottons nos paumes l’une contre l’autre jusqu’à ressentir de la chaleur. Puis, en gardant les yeux fermés, nous éloignons nos mains l’une de l’autre jusqu’à ce que la chaleur qu’elles dégagent ne soit plus perceptible.

D’autres exercices se font à deux et consistent à poser les deux mains côte à côte, l’un des participants les tenant au-dessus de celles de son partenaire. Celui qui à les mains au-dessus, en expirant dirige son énergie dans les mains au-dessous des siennes, tandis que l’autre, qui reçoit cette énergie, inspire en essayant de la faire remonter jusqu’à ses épaules.

On peut aussi faire une chaîne pendant dix minutes, un quart d’heure, à trois ou quatre, et faire circuler l’énergie l’un expirant, l’autre inspirant. Ou encore peut-on s’exercer à diriger sa pensée dans une seule main.

Le contact humain est très important. En Amérique on a isolé des bébés, les tenant à l’écart de tout dans des entourages stériles. On ne les embrassait jamais. Leur mortalité, à la suite de ce traitement est passée de 10 à 30 %.

Il en est de même pour les animaux. Des chercheurs ont remarqué que les chats léchaient leurs petits un certain nombre de fois, selon l’endroit visé. Puis on a séparé les petits chats de leur mère. Ils sont tous morts. Cela veut dire que lorsqu’un animal lèche son petit, c’est pour que ses fonctions vitales se développent par l’énergie transmise par le magnétisme de la mère.

(Revue Panharmonie. No 186. Avril 1981)

Compte rendu de la rencontre du 09-12-1980

Après avoir succinctement récapitulé les dernières réunions, Clara Truchot insiste sur le fait que rien n’est statique, sans quoi il n’y aurait pas de vie. Même un rocher se transforme, les montagnes bougent, la terre bouge, chaque chose ayant son rythme propre. C’est ainsi que les deux grandes lois du Tao qui sont celles du Yin et du Yang, donnent la vie du fait qu’ils contiennent chacun un peu de leur énergie opposée ou du moins complémentaire.

Le Ciel est yang, la Terre est yin et, un jour, sont apparus les hommes, réalisant le lien entre Ciel et Terre, puisque par leur tête ils participent au Ciel et que, par leurs pieds, ils participent de la Terre. En l’homme sont présentes les deux énergies et c’est le pourcentage de leur présence l’une par rapport à l’autre qui détermine le tempérament de chacun de nous. L’homme naît avec un tempérament, puis la vie se charge de le modifier en bien ou en mal. Mais s’il prend conscience de cela et qu’il se rende compte que quelque chose ne « tourne pas rond », il va chercher à remédier à cet état de choses. D’expérience en expérience, il s’ouvre à des possibilités nouvelles, il commence à faire du yoga ou un art martial, les deux sources d’équilibre.

Pourquoi ces deux techniques sont-elles sources d’équilibre ? Parce qu’elles sont basées sur les lois de l’énergie, sur les lois de l’Univers et qu’elles permettent à l’homme de s’harmoniser avec les autres, avec lui-même, avec les normes universelles. Et un jour il devient capable de se prendre en charge lui-même et d’avoir de moins en moins recours à la chimiothérapie. Il modifie son alimentation et essaye de se soigner par des techniques naturelles.

Une des façons de se mettre d’aplomb est l’acupuncture. Elle équilibre les énergies yin et yang. Elle considère que l’être est animé par une force vitale qui sous-tend son corps physique, comme si nous avions une doublure faite d’énergie, qui nous donne notre force et notre santé.

Pour rendre cela plus clair nous avons, la dernière fois, procédé à quelques exercices de magnétisme pour essayer de vous faire sentir le passage de cette énergie, nommée prana dans le yoga, chi en Chine, ki au Japon, pneuma chez les anciens Grecs et bioénergie chez nous.

Comment définir cette énergie ? On ne parle plus que d’elle de nos jours. « Chauffez-vous par l’énergie solaire », on parle de « fusion de l’atome et de l’énergie que l’on tire des éléments », etc., etc. C’est donc devenu une notion assez courante dans son expression, mais pas tellement dans sa compréhension. Imaginez de prendre tous les éléments qui constituent une plante — cela a été fait — et reconstruisez la. Possède-t-elle la vie pour autant ? Non, parce que justement il lui manque cette chose impalpable, invisible qui fait qu’il y a vie.

L’énergie, c’est ce qui anime l’Univers, qui nous anime, qui est impalpable, impondérable, invisible, insaisissable, mais sans elle on n’existerait pas. Un couple de savants, les Kirilian, ont trouvé un appareil photographique capable de photographier l’aura. Et on peut voir sur certaines photos par exemple, la mort d’une feuille. L’aura qui l’entoure est comme une petite flamme et au fur et à mesure qu’elle se dessèche, on voit son aura se rétrécir. Puis on ne voit plus la feuille, mais il y a encore comme une boule qui reste. Si on coupe la feuille en deux, elle reste encore vivante, la forme de la feuille existe encore en entier sur la photo sous forme d’aura, alors qu’il ne reste que la moitié de la feuille. C’est le même phénomène que celui d’une personne à laquelle on a amputé un membre et qui continue à éprouver des souffrances comme si elle le possédait encore. C’est parce que les lignes de force et l’énergie qui forment ce qu’on appelle en yoga un « corps pranique », autrement dit le corps de l’énergie, continue à exister. Mais le jour où cette énergie s’évanouit dans l’espace pour aller sur un autre plan, ce jour là, le corps physique est vraiment mort.

Dans les églises, sur les images de Saints, sur les Icônes, cette aura est représentée. Certaines personnes ont la faculté de la voir. Elle est plus ou moins lumineuse selon le degré de développement de l’individu et elle change de couleur selon l’état dans lequel il se trouve. Chez une personne en colère, cela se traduit comme des éclairs dans le ciel. Actuellement certains hôpitaux travaillent d’après les photos d’auras. Certains le contestent, la science ne fait que se contredire au fur et à mesure !

Mais cette énergie qu’on ne peut pas voir, on peut la sentir. Nous allons refaire quelques exercices…

Cette énergie n’est pas une chose miraculeuse, car on ne vivrait pas sans elle. Elle passe par des canaux qui sont plus ou moins bons, certains sont plus réceptifs et transmettent mieux, d’autres encore la retiennent. Il est certain que ceux qui pratiquent le yoga sont de très bons canaux. Le Hatha-Yoga n’a qu’un seul but, celui d’équilibrer l’énergie positive et négative, il n’a rien à voir avec de la gymnastique.

Les exercices que je vous fais faire se présentent différemment selon les personnes qui les font, les uns ressentent des picotements, d’autres de la chaleur, de la lourdeur, etc. Votre pensée est une onde d’énergie sur laquelle vous pouvez faire passer ce que vous voulez.

Parlons un peu de l’acupuncture à présent, puisque le Do-In et le Shiatsu sont basés sur ses lois. L’acupuncture postule que l’être humain n’est fait que d’énergies. Je donne souvent l’exemple suivant : imaginez que notre apparence physique soit entourée d’une cotte de mailles faite de fumée, mais d’une fumée suffisamment résistante pour supporter le corps physique. Cette cotte de maille est mouvante, visible par endroits, invisible par d’autres. Mais, pour être elle-même résistante elle a besoin d’être soutenue par ce qu’on appelle des « lignes de forces », semblables aux lignes de forces de la terre. En acupuncture on les appelle des « méridiens ». Ces méridiens sont formés par une multitude de petits points, de petits centres d’énergies reliés les uns aux autres et qui forment une ligne. Les Chinois appellent ces lignes « Tsing », ce qui veut dire « fil, trame ». Il y a douze méridiens en surface, le plus près possible du corps. Ils forment ce qu’on appelle « un réseau de surface ». Il y a douze pouls (parfois quatorze) qui correspondent à ces lignes de forces et composés à chaque poignet de trois pouls superficiels et trois pouls profonds. Le pouls peut être « dur », « battant », « sonnant », « éclatant », etc. Donc, l’acupuncteur, après avoir pris les pouls, met une aiguille en surface sur un point, deux points, trois points. Ainsi s’il met une aiguille du côté extérieur de l’ongle de l’auriculaire, il agit sur le cœur, parce qu’un méridien particulier arrive jusqu’à l’organe dont il porte le nom, et que le méridien du cœur aboutit au petit doigt. Il y a un méridien du poumon, un méridien du foie, un méridien du gros intestin, de la rate, de la vésicule biliaire, du cœur, de l’intestin grêle, de la vessie, de l’estomac, du rein.

Si le médecin prend le pouls, cela ne suffit pas. Pour établir un diagnostique il doit considérer le jour, l’heure, le temps qu’il fait, la saison. Les principaux organes sont censés être en relation avec la saison, par exemple le foie est en relation avec le printemps, le cœur avec l’été, etc. C’est à ce moment là qu’on obtient les meilleurs résultats si on les soigne. Cela s’appelle « la loi des cinq éléments ». Nous en parlerons au fur et à mesure, parce que tout cela est très complexe. L’acupuncture tient aussi compte de votre apparence. Le praticien devrait regarder la couleur des yeux, le teint, la morphologie, la largeur des épaules, du bassin. Il regarde si votre nez est proportionné au reste du visage, etc., et puis il palpe, non pas à la manière des occidentaux, mais il palpe le méridien qu’il « sent » sous ses doigts, quoiqu’il soit invisible, impalpable, non-existant. Il trouve le point qu’il faut piquer, car il y a une relation de pôle positif et négatif qui provoque une espèce d’attraction. Il y a comme un appel du corps, et le doigt se pose là où il faut. Cela s’acquiert avec l’expérience. L’acupuncteur peut aussi vous dire : « Je ne peux rien pour vous aujourd’hui, revenez tel jour à telle heure, le point que je piquerai n’est pas valable aujourd’hui ! ». Vous voyez, cela va très loin.

Il est important de savoir qu’en acupuncture, comme en énergie, il y a des lois, non seulement celle de l’équilibré entre le yin et le yang. Car, en effet, cette énergie passe à travers le corps selon un rythme très précis et selon des lois précises. Elle traverse tout le corps, tous les organes qu’elle alimente successivement de deux heures en deux heures. En vingt-quatre heures tous les organes sont visités. C’est ce qu’on appelle « l’horloge chinoise », elle est en relations avec les signes du zodiaque – douze méridiens, douze signes du zodiaque, douze mois de l’année, douze salutations au Soleil, etc., etc. On trouve toujours une concordance. Mais cela ne veut pas dire que, lorsque cette énergie n’est plus pleinement dans un méridien, les autres en sont dépourvus. Il en reste suffisamment pour qu’ils continuent à vivre, car lorsqu’un méridien est particulièrement alimenté par elle, il accumule assez de cette énergie pour pouvoir vivre toute la journée. Si tout se passe bien, l’énergie coule convenablement et vous n’avez aucun problème, pas de troubles. Mais quand elle se bloque, cela crée un déséquilibre dans le corps physique. L’organe correspondant est atteint. Ou alors c’est parce que l’organe est atteint que l’énergie se bloque. Quand, par exemple, dans le méridien du poumon, chargé de capter l’énergie neuve qui se renouvelle en nous de vingt-quatre heures en vingt-quatre heures, qui le recharge entre trois et cinq heures du matin, puis ensuite passe dans le méridien du gros intestin, se bloque à cet endroit, deux choses peuvent se passer : ou bien on s’enrhume, ou bien on a mal au ventre; parce que le gros intestin ne fonctionne pas bien, l’énergie ne passant plus. Si vous êtes fragile du poumon, vous pouvez alors avoir une crise d’asthme. Il est connu que celles-ci se produisent vers quatre heures du matin.

Dans le méridien du cœur l’énergie est en pleine charge à midi, entre onze et treize heures. S’il y a blocage, vous risquez par exemple l’infarctus. La crise cardiaque a lieu vers midi. Les gens qui souffrent de la vésicule biliaire, savent très bien qu’ils commencent à avoir des ennuis vers minuit. Quand on regarde l’horloge chinoise, on se rend compte que tout est lié ; que le méridien du gros intestin est en pleine action entre cinq heures et sept heures du matin et si vous ê tes bien réglé, ce sera l’heure de ce qu’on appelle « la défécation matinale ». Ensuite ce sera le méridien de l’estomac qui entrera en action et c’est pourquoi il faudrait manger le matin entre sept et neuf heures.

Question : Commence-t-on le cycle vers trois heures du matin avec le poumon ou peut-on commencer ailleurs ?

Réponse : On le prend à trois heures du matin.

Il y a encore un méridien qui n’a pas de nom d’organe, mais de fonction, c’est le « Triple réchauffeur ». Il commande nos actions respiratoires, digestives, génito-urinaires. Il est donc très lié à notre système nerveux.

Question sur l’acupuncture : De même que l’Univers nous sommes constitués par cinq éléments et les Chinois ont poussé leur science à un tel point qu’ils peuvent juger une personne selon le dosage de ces éléments dont elle est formée. Ce sont le feu, l’air, l’eau, la terre et le bois. L’astrologie, pour eux, est moins une question d’heure que de saison. Ils conçoivent cinq saisons, la cinquième étant la somme des temps intermédiaires, des jours de transition. A chaque changement de saison la terre s’humidifie de manière particulière, d’où les douleurs ressenties à ces époques-là. Cette cinquième saison correspond à la rate.

(Revue Panharmonie. No 188. Octobre 1981)

Compte rendu de la rencontre du 17.02.1981

Le Do-In est basé sur les lois de l’acupuncture et l’acupuncture est basée sur les lois fondamentales de l’Univers, c’est-à-dire que celui-ci est régi par deux grandes énergies, une énergie positive et une énergie négative, qui sont le Yin et le Yang et qui se retrouvent dans tout ce qui existe et même dans ce qui n’existe pas à nos yeux. Il y a des tas de mondes que nous ne voyons pas et dans lesquels on baigne.

Donc, pour que tout aille bien dans votre corps physique (puisque ici c’est de lui qu’il est question) ces deux énergies doivent être harmonieusement équilibrées, non pas qu’elles soient chacune à 50 %, mais qu’elles le soient à notre pourcentage personnel. La maladie se déclare s’il y a déperdition ou trop plein d’une de ces énergies. Le but du Do-In est précisément de rétablir votre propre équilibre à travers une technique très simple, faite de gestes familiers et instinctifs.

Par analogie avec les lignes de force qui sous-tendent la terre, nous avons dans notre corps également des lignes de force subtiles qui sous-tendent notre corps physique et que nous appelons méridiens. L’ensemble des méridiens et de leurs dérivés constituent ce qu’on appelle « le corps de l’énergie ». C’est sur ces énergies que vous allez agir avec le Do-In d’abord et avec le Shiatsu ensuite.

Il y a sur le corps des zones qu’on appelle zones de projection du corps, ce qui signifie que nos organes, certaines régions de notre corps se projettent en miniature dans certains endroits, par exemple dans nos pieds. Si on regarde un pied, on voit qu’il a une partie large qui correspond au buste, une partie étroite qui correspond à la taille et une partie plus ou moins large qui correspond à la hanche. Une autre partie correspond à la tête et si on regarde un pied de profil, on a exactement la colonne vertébrale avec la nuque, le dos, la taille, etc. Sous la plante des pieds, tous nos organes sont projetés en miniature, le cœur, les poumons, le foie, le pancréas, le gros intestin. Vous trouverez aussi ce qui correspond aux yeux, au nez, etc.

Cette même projection se trouve aussi sur le visage. L’oreille est également une zone de projection du corps inversée, la tête étant signifiée au niveau du lobe. L’oreille étant l’image et la position du fœtus, tous les organes y sont représentés. Cela a donné naissance à une branche de l’acupuncture appelée l’auriculothérapie, qui soigne le patient en mettant des aiguilles dans les différentes zones des oreilles. Ces projections se trouvent aussi dans d’autres parties du corps.

Le Do-In a une action sur les méridiens et une action directement sur les organes.

Clara Truchot nous fait alors faire des exercices pratiques qu’il est difficile de résumer ici. Nous renvoyons ceux qui s’y intéressent à son livre paru au Courrier du Livre : Do-In et Shiatsu, techniques de revitalisation.

En même temps que se déroulent les exercices, Clara Truchot nous indique quels sont les méridiens qui correspondent aux différents exercices.

Compte rendu de la rencontre du 10-03-1981

Contrairement à ce que l’on avait pensé la dernière fois, nous abandonnons un peu la pratique du Do-In. En effet, Clara Truchot nous a apporté une vraie colonne vertébrale et elle nous donna un véritable cours d’anatomie tout à fait passionnant. Elle nous énuméra les trente-trois vertèbres, les sept vertèbres cervicales qui ont pour mission de supporter la tête qui pèse cinq kilos, les douze vertèbres dorsales qui commandent les bras et douze paires côtes et qui sont plus fortes que les vertèbres cervicales, mais moins puissantes que les sept vertèbres lombaires qui supportent le buste, les cinq vertèbres sacrées qui sont soudées et qui, chez l’animal, forment la queue. Quant au sacrum, il est très fort, recevant le poids qui se répartit sur l’os iliaque, c’est-à-dire notre bassin, et sur les deux jambes.

Tout au long de la soirée nous sommes allés d’émerveillement en émerveillement devant l’intelligence des rouages de notre corps et à la perfection qu’il atteint quant à sa capacité de fonctionnement.

Symboliquement, nous dit Clara Truchot, les sept vertèbres cervicales correspondent aux sept planètes, aux sept voiles qu’il faut écarter pour arriver à « la porte des Dieux ». Les douze vertèbres dorsales correspondent aux douze signes du zodiaque, aux douze étapes franchies avant d’atteindre « la porte des Hommes », et les cinq vertèbres lombaires représentent les cinq éléments et sont régies par le signe de la Balance, le sacrum étant régi par le Scorpion qui correspond à la fertilité. Pour les Indiens, il est le signe de la Kundalini.

Aussi bien le Hatha-Yoga que le Aïkido solidifient la colonne vertébrale, l’assouplissent et laissent libres tous les nerfs qui sortent des « canaux de conjugaison » et qui commandent tout le corps.

(Revue Panharmonie. No 189. Janvier 1982)

Compte rendu de la rencontre du 12-05-1981

Clara Truchot propose qu’on lui pose des questions. Voici la première : A quoi correspondent les méridiens ?

Réponse : Chaque méridien est relié à un organe dont il porte le nom. Ainsi par exemple, le méridien du poumon qui passe tout le long du bras est relié au poumon par un trajet intérieur. Il en est de même pour tous les méridiens. Lorsque l’organe est malade, le méridien est sensible et il y a une douleur qui se propage. Vous savez peut-être que les gens qui ont le cœur malade, ont souvent mal au bras. La raison en est que le méridien du cœur est en rapport avec le bras. L’organe étant malade, le méridien est en déséquilibre. Mais un méridien peut aussi être sensibilisé soit parce que l’organe correspondant est malade, soit parce que le long de son trajet il y a quelque chose qui se produit et qui n’a aucun rapport avec l’organe qu’il représente.

Question : Comment la pression exercée sur un endroit du corps peut-elle toucher le méridien ?

Réponse : Parce que, lorsqu’on appuie, en acupuncture par exemple, sur des points particuliers qui sont tout le long du méridien, on agit en profondeur sur certains organes, à la suite de calculs assez savants.

En acupuncture on pose des aiguilles sur des points particuliers qui sont tout au long d’un méridien. Ce n’est pas tout à fait juste, ce que je vous dis là, parce que, en fait, ce sont les points réunis qui forment le méridien. Il est fait de plusieurs points qui se suivent et qui donnent le tracé d’une ligne. On ne sait pas exactement comment tout cela a été trouvé, c’est assez mystérieux. On sait qu’une série de points forment une ligne qui s’appelle un méridien. En touchant certains points d’un méridien on agit aussi sur tout son trajet.

Il peut se produite un déséquilibre d’énergie dans un méridien, soit par insuffisance, soit par surcroît d’énergie. Alors selon des calculs, des déductions, des lois, on sait que tel point va ramener de l’énergie dans un méridien et que tel autre point va la disperser. Il y a tellement de règles, tellement de lois, qu’il est difficile de vous expliquer tout cela.

Lorsqu’on agit en Do-In ou en Shiatsu, on remplace les aiguilles par des pressions du doigt qui agit autrement qu’une aiguille. L’aiguille demande une précision absolue, alors qu’avec le doigt on a quand même des chances d’être au bon endroit et de plus le doigt fait passer une énergie, un magnétisme, qui ne passe pas par l’aiguille.

Clara Truchot nous fait ensuite répéter les exercices des dernières fois. Nous revoyons la tête, la base du crâne avec ses « fenêtres », le cou, les épaules et le deltoïde, le muscle appelé trapèze, les bras, la saignée du coude qui est une zone psychique, c’est-à-dire qu’elle contient les points qui ne sont pas des points d’organes : le point des éternuements, le point des pleurs, le point de la joie de vivre. Puis on arrive au poignet, à la main et aux doigts.

Tous ces exercices, outre la possibilité qu’ils donnent d’agir tous les jours sur le corps, permettent à un équilibre de s’installer.

Compte rendu de la rencontre du 16-06-1981

La réunion débute par un résumé de ce qui a été dit les fois précédentes, de nouveaux participants étant venus.

Question : Comment ces techniques conduisent-elles à une « Voie » ?

Réponse : Ces techniques sont basées sur la loi du Tao, c’est-à-dire sur la loi du juste équilibre, juste équilibre en soi et juste équilibre de l’homme par rapport à l’Univers. Le Tao, c’est très succinctement, la loi d’harmonie et comme on considère que l’homme est à l’image de l’Univers, microcosme par rapport au macrocosme, il y a des techniques qui ont pour but d’équilibrer les énergies dans l’être humain de façon à ce qu’il puisse comprendre les lois de l’Univers. Une des façons d’appréhender ces lois a été en Chine l’acupuncture.

L’acupuncture a été créée d’après la notion que l’être humain est sous-tendu, animé, par une force vitale qui s’appelle en chinois, le CHI, en japonais, le Ki. Cette force vitale imprègne tout le corps, et lui donne la vie. Elle circule selon des trajets très précis qu’on appelle « les méridiens », les méridiens de l’acupuncture. Ils constituent donc les vecteurs d’une énergie qui nous anime et cette énergie a des lois, entre autres celles de circuler de méridien en méridien de deux heures en deux heures. Cela veut dire que les méridiens sont des lignes de force qui soutiennent le corps, par analogie avec les méridiens de la terre qui sont des lignes de force de la terre. Mais ces lignes de force ne sont ni visibles, ni palpables, ni pondérables, ce sont des lignes qui n’ont aucune réalité anatomique, mais qui ont été mises en évidence grâce à l’électronique.

Le long de ces lignes de force circule une énergie que l’on peut appeler « énergie vitale ». Elle traverse en 24 heures les douze méridiens qui soutiennent le corps, alimentant chaque méridien pendant deux heures. Cela veut dire que, pendant deux heures, le méridien du poumon est alimenté, ensuite c’est le méridien du gros intestin, puis le méridien de l’estomac, de la rate, du cœur, etc. L’acupuncture au départ, a eu le but d’équilibrer cette énergie dans le corps de façon à ce qu’elle circule bien dans tous les méridiens. D’autres techniques, découlant de l’acupuncture, se sont créées, qui sont appelées Do-In et Shiatsu. Il y a aussi des techniques qui ne viennent pas de l’acupuncture, mais qui sont également basées sur ces mêmes lois d’équilibre. Ce sont tous les arts martiaux. Ils sont aussi des voies spirituelles. Le Judo par exemple qui, ici, est considéré comme une compétition, est en fait une voie spirituelle à travers laquelle l’homme doit apprendre à se structurer selon les lois de l’Univers.

Ces techniques permettent une approche, une compréhension, et c’est pourquoi elles sont des « Voies », qu’elles peuvent être des « Voies ». A l’intérieur même des mots, par exemple du Do-In ou du Shiatsu-Do, du Judo, AI Ki Do, Kyu Do, vous avez ce terme « Do » qui est la traduction en japonais du mot Tao. L’AI Ki Do est la voie qui unit l’énergie à l’esprit. Le Ju Do est la voie de la non-résistance, le Kyu Do est la voie du tir à l’arc, le Do In, ce sont des gestes qui conduisent à la voie, le Shi Atsu Do la voie par pression des doigts, le Do Jo est l’école du Do, l’école où l’homme apprend à se structurer.

Donc, ce mot « Do », signifie « Tao » ; signifie à la fois le but et le chemin.

En ce qui concerne le Do In, c’est une technique de revitalisation qui se fait très simplement sur soi-même par pression des doigts, par frictions, ou petites frappes. Le but est d’équilibrer l’énergie dans le corps. Lorsqu’on le pratique jour après jour, le corps non seulement arrive à se rééquilibrer, mais aussi à retrouver un pouvoir d’auto-guérison. Il se reconstitue lui-même.

Réparties sur tout le corps il y a des zones-réflexes qui sont plutôt le miroir de tous nos organes, ce qui veut dire que par exemple au niveau des pieds on retrouve en miniature tous les organes du corps, de même qu’au niveau de la tête, au niveau de la main, au niveau du buste, au niveau de l’oreille. Alors lorsqu’on touche toutes ces régions, on a une réaction en profondeur sur les organes qui leur correspondent. On a non seulement une action par le trajet de l’acupuncture dont on se sert partiellement, mais, en plus, on a une action parce que, par ce miroir, on arrive à atteindre les organes profonds.

Voilà comment le Do-In agit préventivement.

Nous avons donc tout ce qu’il faut pour prévenir certaines maladies, je ne dis pas pour les guérir, car quand le mal est là, il faut faire autre chose. Les points d’acupuncture sont parfois un avertissement de ce qui va se produire le lendemain.

Après ce préambule, nous continuons à nous occuper des parties du corps n’ayant pas encore été vues la fois dernière :

Le buste, à ce propos, Clara Truchot nous parle du « Merveilleux Vaisseau » qui est en quelque sorte un canal qui unit les méridiens entre eux et qui se charge de régulariser l’énergie qui y circule, soit qu’il prenne la surcharge, soit qu’il envoie de l’énergie là où il n’y en a pas assez. Un autre fameux méridien au nom de « Vaisseau-Ceinture », il entoure tout, il passe partout. Lorsqu’on le stimule, on a une action sur tous les méridiens du bas du corps, sans compter l’action en profondeur sur le trajet même.

Puis nous arrivons à l’abdomen, aux jambes avec le point entre autres de « Divine indifférence » qui permet de parcourir sans se fatiguer de longues distances à pied. Nous sommes maintenant à la cheville et aux orteils. Clara Truchot nous fait remarquer que du côté du pouce, le point du « paiement cruel » a trait au méridien de l’estomac et qu’il soulage en cas d’excès alimentaire.

Nous avons ainsi prospecté tout le corps. C’est la fin du Do-In. On prend maintenant, à genoux, le temps de fermer les yeux et de faire mentalement un rapide tour du corps en sentant la chaleur diffuse dans le visage, dans les épaules, et on prend conscience que tout est en place. On prend conscience de son souffle, de sa respiration, on peut porter son attention sur la pointe du nez et sentir passer l’air frais qu’on inspire et l’air chaud qu’on expire. Mieux encore, il faut avoir constamment à l’esprit que chaque respiration est un échange entre l’espace intérieur et l’espace cosmique. On s’harmonise donc à travers le souffle, on se met bien avec ce qui nous entoure.

Les orientaux disent que c’est à ce moment qu’il faut envisager, avec optimiste, la journée à venir, avec l’idée d’accepter les événements qui se présentent en pensant que c’est ainsi, que tout est pour le mieux, et qu’il faut agir sans avidité. En fait, c’est le moment de prendre une bonne résolution et de répéter une devise, un mantra, en pensant qu’on communie avec les forces de l’Univers.

Et l’on termine comme on a commencé, par une salutation, un geste de gratitude et de déférence, on s’incline simplement avec reconnaissance. Ces quelques minutes d’intériorisation sont très très importantes.