(Revue Panharmonie. No 176. Mars 1979)
Le titre est de 3e Millénaire
Compte rendu de la rencontre du 14.1.1979
Thème : « quête et besoin de la félicité ».
Trois termes de sens voisin à définir… + 1 :
Joie – bonheur – félicité… (euphorie ?)
Joie : Etat affectif intense – jaillissement spontané dû à un événement
état passager du MOI… aucune rationalité.
(Euphorie : Etat agréable, plaisir permanent, éclipse partielle de la rationalité (alcool… neuroleptiques… Méditation transcendantale).
Bonheur :
Etat affectif calme – peut provenir d’un (concours de) circonstances
– peut être détruit par d’autres circonstances, mais susceptible de durer.
(L’euphorie est une caricature du bonheur)
• peut résulter d’une démarche rationnelle orientée vers son obtention
• état individuel de plénitude, tend à isoler, comme les précédents, celui qui le ressent par rapport au reste du monde (satisfaction du Moi)
• n’affecte pas la rationalité, mais au contraire est favorable à ce qu’elle s’exerce.
et puis
Félicité :
Etat calme aussi mais le calme est plus profond que lorsqu’il y a bonheur
• « état céleste », peu intense
• ce n’est pas un état coloré affectivement
• plutôt une sécurité – le moi n’a plus d’exigence : il n’a plus peur
• « innocence »
contrasté avec le bonheur :
le bonheur
dépend de possessions, de circonstances, il est alimenté en impressions
il est strictement individuel (même si on le dit « partagé »)
il a un objet
la félicité
est indépendante des circonstances. Elle est indépendante des impressions, elle est la même pour tous les humains
elle n’a pas d’objet
la félicité est
• une possibilité inhérente à l’espèce humaine
• « l’état naturel » selon l’expression de Ramana Maharshi
• l’état mental qui se démasque quand les préoccupations possessives
(c’est-à-dire quasiment la totalité de notre vie affective)… ont disparu.
Le besoin de félicité : = besoins de
« sommeil éveillé »
non-dépendance
calme
sécurité
état agréable qui ne soit pas néant mais non de gratification individuelle.
Le besoin n’est pas très répandu : notre éducation nous pousse à rechercher
des compensations
des satisfactions du moi
des plaisirs
à fuir l’ennui, la peur.
(l’ennui = la mort du désir. S’ennuyer paraît être une préfiguration de mourir
— mais la « mort du moi » serait celle de nos obstructions
— il y aurait « état naturel »)
mais certaines personnes ressentent ce besoin qui ne s’analyse pas.
Recherche de la félicité
elle se déclenche
• quand on se trouve désabusé
(quelque chose nous pousse au-delà d’un état de plaisir p.e.)
• quand on a perdu confiance dans les compensations que l’on peut organiser
• alors on est disposé à accepter en soi « la mort de quelque chose »
…certaines personnalités (assez rares) sont directement attirées vers la félicité
(et non poussées dans cette recherche).
Moyens d’obtention ?
innombrables ! — « spirituels » comportent un certain oubli de soi-même)
…des méthodes (pour mettre en œuvre son énergie, affirmer son détachement)
(pour se transformer à grand’peine)
mais pas de recettes !
à la limite il y a une voie par individu
mais en fait les voies possibles sont en nombre limité ex. ascèse méditative
prière
Probabilité d’obtention ?
— très faible pour la félicité totale. « L’état naturel » semble être celui qui nous soit le plus étranger !
mais le travail sur la voie diminue le malaise
plus de félicité
après tout elle est en vous.