Traduction libre
25 janv. 2024
De nombreuses pratiques de méditation s’attachent à cultiver une position de témoin ou d’observateur de la pensée. Ces pratiques peuvent sans aucun doute être utiles pour trouver une plus grande liberté et moins d’enchevêtrements avec le flot de la pensée. Cela dit, j’aimerais vous inviter à adopter une autre approche, tout à fait différente, pour vous libérer de la pensée. Plutôt que d’essayer de vous positionner en tant qu’observateur conscient de la pensée, considérez simplement la pensée comme une expression inséparable de vous. Dans cette approche, nous ne considérons plus la pensée (ou toute autre expérience) comme nous arrivant de l’extérieur, mais plutôt comme faisant partie de nous-mêmes, une expression de la vie elle-même.
Pour un instant, accordez-vous simplement au sens de votre propre existence, à la simple sensation d’être. Bien sûr, c’est ce que nous ressentons toujours, mais remarquez simplement cela, la sensation d’être, la sensation de la vie elle-même.
Maintenant, alors que vous ressentez cette sensation d’être, même si vous pensez qu’elle est en quelque sorte localisée, séparée ou coupée de tout ce qui est supposément autre que l’être, ressentez la manière dont la sensation d’exister est absolument grande ouverte, sans limite. Voyez comment elle n’a pas de point final, aucune finalité ou limite.
Sentez comment dans l’être, il n’y a pas de murs, pas de défenses, pas de résistance contre quoi que ce soit, mais simplement cette vaste étendue ouverte, un continuum d’expérience sans frontière ni limite, qui englobe tout. Sentez-vous comme cette vaste étendue ouverte, et ressentez maintenant la façon dont cette étendue de l’être est inséparable de tout ce qui apparaît. Voyez comment tout cela, chaque pensée, chaque sentiment, chaque perception, est une expression de l’être, une expression de vous.
Remarquez comment le sentiment d’être vous est, dans un sens très réel, indiscernable du sentiment de tout le reste, de chaque vue, de chaque son, de chaque personne, de chaque lieu et chose, de tout cela, le sentiment d’être.
Bien sûr, d’un certain point de vue, il semble que les phénomènes nous arrivent. « Je suis le sujet de mes expériences, j’ai ces pensées, ces sentiments, ces sensations ». Mais dans la perspective que je vous invite à explorer ici, les pensées (et tout autre phénomène) n’arrivent à personne, mais sont simplement des expressions de la vie, des apparences de l’être. En d’autres termes, l’expérience ne vous arrive pas, elle est vous !
Ressentez le profond repos de cela, le sentiment palpable qu’il n’y a que l’être, que la vie et toutes les formes et saveurs diverses et variées qu’elle peut prendre. C’est reposant parce qu’il n’y a pas de phénomènes séparés, pas de choses qui luttent contre d’autres, qui les poussent ou qui essaient de leur donner un sens. Il y a simplement l’immensité de l’être, apparaissant comme tout, y compris, bien sûr, vous.
Remarquez que, que nous le ressentions comme étant vaste, ouvert et non contracté, ou plus localisé et contracté, il s’agit du même être, n’est-ce pas ? Ressentez cela. Si mon poing était l’être, ce serait le même poing, qu’il soit ouvert ou fermé, n’est-ce pas ? En d’autres termes, c’est le même être, quelle que soit son apparence. Contracté ? Ouvert ? Des saveurs différentes, certes, mais égales dans ce qu’elles sont le plus fondamentalement. L’être pur…
Nous pouvons considérer la vague qui surgit de la mer comme une sorte de contraction de l’océan lorsqu’elle prend forme. Mais en même temps, l’océan demeure lui-même, non contracté, localisé sous forme de vagues tout en étant complètement non localisable, répandu partout. C’est fou, n’est-ce pas ? La vie danse à la fois comme ce qui n’est pas attaché et comme ce qui semble l’être, même si elle est finalement au-delà de toute tentative que nous pourrions faire pour la caractériser.
Maintenant, si je peux dire, comme je le fais ici, que tout est être, la question se pose de savoir ce qu’est exactement l’être. Ressentez ce à quoi le mot « être » fait référence et laissez-vous pénétrer par la nature infinie et insondable de cette chose que nous appelons l’être. Voyez que la question de savoir ce qu’est l’être n’a pas de conclusion finale.
Bien qu’il semble que nous vivions dans un monde fait de mots et de concepts, nous vivons également dans et en tant que cette complète indicibilité, le monde sans mots de l’être…
Texte original : https://johnastin.substack.com/p/the-mystery-of-being