Traduction libre
18/06/2023
Le révérend Joshua Farris soutient que, dès lors que nous acceptons que les qualités expérientielles soient irréductibles à la physicalité, nous nous engageons logiquement à considérer la subjectivité elle-même comme la substance fondamentale à la base de la réalité, distincte de la physicalité, et en fonction de laquelle nous pouvons rendre compte de la physicalité. Remarquons que le révérend Farris utilise le terme « naturalisme » d’une manière différente de la nôtre. Pour nous, le « naturalisme » signifie simplement que la nature se comporte spontanément, selon ses propres régularités intrinsèques, par opposition à une planification délibérée ou à une intervention extérieure. En ce sens, le naturalisme et l’idéalisme sont tout à fait compatibles. Dans l’usage qu’en fait le révérend Farris, cependant, le « naturalisme » se réfère à la phase physique, ou matérielle, de la réalité comme déterminant sa structure intrinsèque. Aucune des deux définitions n’est incorrecte ; elles sont simplement différentes. Mais il est important de comprendre ce que l’on entend par là dans chaque cas.
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Accepter les qualités expérientielles comme des aspects fondamentaux d’une réalité par ailleurs physique, comme le propose le philosophe panpsychiste Philip Goff, n’est pas suffisant. Il nous faut plus. Nous avons besoin de sujets de qualités, et il est douteux que le panpsychisme puisse remplir cette fonction.
À un endroit, Goff affirme de manière plutôt étrange que « la principale objection faite au panpsychisme est qu’il est “fou” et “manifestement faux” » [1] Il poursuit en affirmant que nous savons quelque chose de la nature intrinsèque de la matière : « En fait, la seule chose que nous sachions sur la nature intrinsèque de la matière, c’est qu’une partie d’entre elles — celle qui se trouve dans les cerveaux — implique l’expérience [2]. Goff est convaincu que sa version du panpsychisme conduit à un compromis entre le physicalisme et le dualisme de substance. Elle prend au sérieux la nature de l’expérience consciente comme le fait le dualisme de substance, mais sans y ajouter l’espèce de bifurcation entre l’esprit et le corps, comme le fait ce dernier. Elle considère les qualités comme la nature intrinsèque de la matière et cette dernière, à son tour, comme l’explication de tout le reste. Cependant, Goff affirme également que son point de vue est distinct de toute version d’idéalisme (qu’il soit théiste ou qu’il implique un esprit cosmique sous-tendant la nature) [3].
C’est vers le sujet des qualités que je crois que nous devons nous tourner lorsque nous réfléchissons à la nature du monde ; pas seulement les qualités de la vie, mais le sujet de ces qualités — ce qui, selon moi et d’autres, constitue un défi pour les panpsychistes.
La progression historique du panpsychisme
Les avocats du panpsychisme font souvent remonter leur point de vue à Bertrand Russell, qui affirme une forme de monisme concernant le physique et le phénoménal. Avant Russell, nous trouvons également des traces de panpsychisme chez Leibniz, bien que le panpsychisme de Leibniz soit une forme d’idéalisme, impliquant que les esprits fournissent un rôle structurel fondamental au physique. En effet, Leibniz s’écarte de manière importante du panpsychisme contemporain.
Le point de vue défendu par Russell diffère sensiblement de l’idéalisme de Leibniz en ce sens qu’il ne postule pas que quelque chose sous-tend la matière, mais que la matière elle-même est imprégnée de qualités, de particules d’esprit (mind-lets) ou de propriétés semblables à celles de l’esprit au niveau fondamental. Cette position sur la matière et la conscience ne s’est toutefois imposée que depuis une vingtaine d’années. Il a fallu attendre David Chalmers et Thomas Nagel pour qu’elle revienne dans les discussions académiques contemporaines.
Le chevauchement historique entre le panpsychisme et le naturalisme
Ce n’est sans doute pas une coïncidence si l’essor historique du panpsychisme coïncide avec le désir conceptuel de maintenir le naturalisme comme cadre de compréhension du monde. Les naturalistes qui considèrent l’esprit sérieusement le font parce qu’ils se rendent compte qu’une ontologie physicaliste est incapable de rendre compte des qualités, ou « qualia », comme le disent les philosophes. Une qualité est l’expérience ressentie de ce qu’est, par exemple, le goût d’une glace à la fraise, l’odeur de l’océan ou la beauté d’un ciel rose au moment où le soir se transforme en nuit. L’expérience ressentie est perdue dans un monde naturaliste qui, comme l’affirme Goff, est le résultat de la vision du monde de Galilée, qui tentait de comprendre le monde en termes de quantités sans qualités. C’est ici que le panpsychisme a un avantage sur le naturalisme physicaliste : nous sommes au moins en mesure de réintroduire des qualités là où elles sont autrement supprimées et inexpliquées. Pour le naturaliste, c’est peut-être son dernier espoir.
Même la naturaliste Annaka Harris (épouse du célèbre nouvel athée Sam Harris) reconnaît le chevauchement conceptuel entre le panpsychisme et ses origines historiques avec les physicalistes. Vers la fin de son livre, Consciousness, elle n’offre guère plus que la promesse habituelle qu’il y a peut-être encore de l’espoir pour le physicalisme de donner un sens à la conscience. Mais elle réalise également qu’il est possible que quelque chose comme le panpsychisme de Nagel ou de Goff puisse sauver le naturaliste en sauvant la conscience. Elle déclare : « Alors que les physiciens théoriciens peuvent heureusement proposer des idées telles que les prédictions de la théorie des cordes — des dix dimensions (ou plus) de l’espace au vaste paysage des univers possibles — et que leur travail est toujours entendu, il est considéré comme un risque pour sa réputation de suggérer que la conscience pourrait exister en dehors du cerveau » [4] Il s’agit d’une concession fascinante de la part de Harris, qui indique de manière suggestive la voie à suivre pour le naturaliste. Néanmoins, est-ce suffisant ?
Le panpsychisme naturaliste
Qu’est-ce que le panpsychisme naturaliste ? En bref, c’est un naturalisme avec des qualités, un naturalisme avec ce que Nagel appelle des « apparences subjectives » [5] Nagel réfléchit à cette démarche lorsqu’il considère l’insuffisance du physicalisme, selon lequel la physique est le seul — ou le meilleur — moyen de connaître le monde. Il déclare :
L’existence de la conscience semble impliquer que la description physique de l’univers, malgré sa richesse et son pouvoir explicatif, n’est qu’une partie de la vérité, et que l’ordre naturel est beaucoup moins austère qu’il ne le serait si la physique et la chimie rendaient compte de tout.
Mais pour obtenir des qualités, la question se pose de savoir si les qualités peuvent exister comme des particules physiques, en tant que partie du socle d’un monde naturaliste. En d’autres termes, les qualités de ce type existeraient en tant que caractéristiques ou propriétés fondamentales du monde naturel, sans qu’aucune réalité supplémentaire ne les sous-tende [6]. Ce qui semble problématique : les qualités ont besoin de ce que les philosophes appellent une « substance » (c’est-à-dire un substrat doté d’une existence autonome), comme un esprit ou un sujet d’expérience. En effet, il semble incohérent de parler d’expériences qualitatives sans un sujet qui expérimente ces qualités comme des modes de son esprit.
Nous avons besoin d’une substance totalement distincte
Une substance est traditionnellement définie comme une chose dénombrable ou capable d’exister indépendamment d’autre chose. Pour reprendre les termes du philosophe Ralph Weir, « elles existent par elles-mêmes ». Comme les qualités n’existent pas par elles-mêmes, elles ont besoin d’une substance dont elles peuvent être les qualités. C’est là que les avocats du dualisme de substance ont un avantage sur le panpsychisme naturaliste de Goff. Le dualisme de substance est le point de vue selon lequel il existe deux facettes distinctes de l’être, comme le dit le dualiste Uwe Meixner. Ces deux facettes sont des propriétés — avec des porteurs de propriétés — y compris le phénoménal et le physique. Selon l’avocat du dualisme des substances, il existe un type distinct de particulier nécessaire pour donner un sens, et exemplifier le fait, des qualités phénoménales. Bien que Goff, à sa manière post-galiléenne, soit désireux de préserver les qualités, la manière dont il peut le faire n’est pas claire. Les qualités elles-mêmes ne suffisent pas. Elles doivent exister dans quelque chose qui les possède, les porte et les connaît.
Cela ne nécessite pas nécessairement un dualisme cartésien de la substance, bien que ce soit une option. Comme l’a si bien dit E. J. Lowe, la chose possédant des qualités phénoménales suppose un fait concernant la substance dans ces états qualitatifs qui est tout à fait distinct des parties physiques. Lowe souligne la particularité nécessaire pour donner un sens à l’identité personnelle :
Une partie de ce qui rend une de mes expériences numériquement distinctes d’une expérience qualitativement indiscernable de la vôtre est le fait même qu’elle est la mienne par opposition à la vôtre [7].
Le fait d’exister en tant que chose qui ressent est nécessaire, semble-t-il, pour les qualités. En d’autres termes, vous ne pouvez pas simplement ajouter des qualités à votre système et en rester là, précisément parce que cela implique un type de substance distinct pour ces qualités. Mais si c’est le cas, Goff ne propose pas vraiment de compromis entre le physicalisme et le dualisme de substance ; soit son point de vue conduit au dualisme de substance, soit à une forme d’idéalisme.
Nous ne pouvons pas simplement ajouter des qualités à notre système
Goff affirme que sa version du panpsychisme se distingue, par exemple, de l’idéalisme analytique : « La principale différence est que, tandis que les panpsychistes pensent que le monde physique est fondamental, les idéalistes pensent qu’il existe une réalité plus fondamentale sous-jacente au monde physique ». Mais au moins dans le cadre de l’idéalisme analytique, les consciences individuelles des personnes — qui sont évidemment possibles, puisque les consciences individuelles naissent à des moments particuliers — sont expliquées par un type distinct de substance et sont fondées sur une réalité nécessaire et ultime. Comme Ralph Weir l’a clairement montré, cette conception de la nature n’implique pas le milieu boueux du panpsychisme.
L’un des arguments cruciaux utilisés par Goff pour défendre son panpsychisme repose sur la possibilité de concevoir ce que l’on appelle des « jumeaux zombies ». Un « jumeau zombie » est considéré comme un double physique complet d’une personne, mais sans être un double phénoménal ; c’est-à-dire que votre jumeau zombie est inconscient de l’intérieur, bien qu’il soit physiquement impossible de le distinguer de vous de l’extérieur. Couramment utilisée comme objection à l’idée que les humains sont uniquement physiques, la concevabilité des jumeaux zombies — et, par conséquent, leur possibilité métaphysique — semble mettre en échec le physicalisme : si votre jumeau zombie purement physique est métaphysiquement possible, alors il y a quelque chose d’extra, distinct de la physicalité, qui vous rend conscient. Pour Goff, cet « extra » est constitué par les qualités qui constituent la nature intrinsèque de la matière.
Pourtant, un argument tout à fait analogue peut être utilisé pour défendre le dualisme de substance, car nous pouvons également concevoir de manière cohérente un « jumeau fantôme » : une entité identique à vous en ce qui concerne votre vie intérieure consciente, mais dépourvue de toute propriété physique. Dans la mesure où la concevabilité d’un jumeau fantôme implique sa possibilité métaphysique, il peut y avoir dans la nature une substance distincte de la physicalité, et donc le dualisme de substance peut être vrai. Néanmoins, Goff rejette le dualisme.
Le rejet de Goff, malgré l’équivalence entre les arguments du « jumeau fantôme » et du « jumeau zombie » (ce dernier accepté par Goff), est basé sur une esquive plutôt technique et discutable : la notion que la simple identité individuelle peut conduire à des différences non logiques entre les duplicatas qualitatifs. Ralph Weir examine les problèmes posés par cette notion :
Il n’est pas plausible que la simple identité puisse faire des différences non logiques avec ce qui est possible pour des duplicatas qualitatifs. S’il est possible pour votre jumeau zombie d’exister avec seulement ses propriétés physiques et sans conscience, alors il en va de même pour la partie ou l’aspect de la réalité que votre jumeau zombie duplique. Et s’il est possible pour votre jumeau fantôme d’exister avec seulement ses propriétés phénoménales et sans corps, alors il en va de même pour la partie ou l’aspect de la réalité que votre jumeau fantôme duplique. L’argument du zombie est donc à l’abri des objections qui exigent que la simple identité puisse faire des différences non logiques par rapport à ce qui est possible pour des duplicatas qualitatifs. Mais il en va de même pour l’argument de la désincarnation des substances mentales [8].
Le défi important pour Goff est que, s’il existe une possibilité métaphysique pour les jumeaux zombies — c’est-à-dire votre double physique sans conscience phénoménale — alors votre jumeau fantôme analogue est également une possibilité métaphysique. L’attachement de Goff aux qualités l’oblige à adhérer au dualisme des substances ou, au minimum, à une substance entièrement distincte de nature phénoménale qui rend compte des corps physiques en termes de qualités phénoménales ; en d’autres termes, à une certaine version de l’idéalisme qui, causalement ou structurellement, enveloppe la réalité des corps physiques dans un esprit ou des esprits.
Le panpsychisme théiste
Il existe un plus petit groupe de panpsychistes qui défend le théisme, ce qui sous-tend le panpsychisme avec un système de valeurs. Il s’agit cependant d’un écart par rapport à la logique historique qui a conduit quelqu’un comme Goff à poser des qualités dans un système par ailleurs naturaliste. Il s’agit d’un écart étrange compte tenu des raisons historiques récentes qui ont donné naissance au panpsychisme. Mais encore une fois, si le panpsychisme n’est qu’une reprise d’une certaine version du dualisme de substance ou de l’idéalisme (par exemple, l’idéalisme de Leibniz), alors il ne devrait pas être considéré comme une excroissance historique du physicalisme naturaliste.
Théisme : les qualités ne sont pas brutes, mais fondées sur une raison suffisante
Dans la littérature théiste analytique récente, on constate une prévalence croissante de l’idée que les consciences individuelles contingentes sont fondées sur une réalité ultime et nécessaire. En effet, de plus en plus d’ouvrages soutiennent que non seulement le naturalisme est insuffisant pour expliquer la conscience, mais que le théisme fournit le terrain manquant. Il s’agit certainement d’un pas dans la bonne direction, car comme l’affirme Joshua Rasmussen,
Au lieu de postuler des unités sans conscience au-delà de toute expérience, je propose qu’une première personne, une réalité personnelle, soit fondamentale pour toutes les autres réalités. Cette image de l’esprit en premier est plus simple et a un plus grand pouvoir explicatif que l’image de l’absence d’esprit en premier, c’est du moins ce que je soutiens. Elle fournit également des ressources pour résoudre les nombreux problèmes de construction, expliquer la nature et les formations de la matière, et expliquer comment il peut y avoir un être comme nous. Pour ces raisons, j’en suis arrivé à cette théorie de notre origine ultime : notre origine n’est pas basée sur une matière impersonnelle et sans esprit, mais sur la « matière » d’un fondement personnel [9].
Geoffrey Madell présente un argument en faveur d’une substance qui défie toute analyse conditionnée pouvant être empruntée à un cadre naturaliste ou physicaliste, et nous oriente vers une cause d’ordre supérieur ou une explication ultime tout à fait indépendante de la contingence de la physique et des consciences émergentes :
Il est cependant indéniable que de nombreuses personnes trouveront des raisons de rejeter catégoriquement la description du soi qui semble émerger de ce que j’ai dit, et ce pour une raison fondamentale. Suggérer, comme je semble l’avoir fait, qu’il n’y a pas de critères d’identité du moi dans le temps, ni de critères à satisfaire pour qu’un état de conscience soit le mien à un moment donné, laisse une sorte de « Je » flottant librement. D’une part, toute tentative d’établir des critères d’identité du moi, de le lier logiquement à une condition telle que la continuité du corps ou la continuité psychologique, ou son identité à la notion d’origine, semble s’effondrer. Mais accepter cela revient à accréditer l’idée que le moi est une entité qui, par pur hasard, se pose sur un certain ensemble de propriétés dans l’histoire, mais qui aurait également pu se poser sur n’importe quel autre ensemble. Il s’agit là d’un dilemme aux proportions impressionnantes, auquel nous devrons finalement faire face [10].
Comme le souligne Michel Bitbol :
Pourquoi est-ce que je vis maintenant, dans cette période particulière de l’histoire ? Pourquoi suis-je moi, né dans cette famille, à cet endroit du monde ? On m’a appris qu’il y avait beaucoup d’autres possibilités : être n’importe qui, à n’importe quelle époque, ou même ne pas être du tout. Et pourtant, je suis là, devant vous. Moi, pas toi, ici, pas là-bas, maintenant, pas alors… Quelle est la raison, s’il y en a une, de cette singularité inéluctable ? Le fait que nous vivions tous ce mystère l’atténue-t-il d’une manière ou d’une autre ? [11].
Le problème le plus profond semble être le naturalisme, comme le souligne Farris :
Cette vérité est tellement évidente que nous pourrons croire qu’il n’est pas nécessaire de la dire. Ce que nous désirons, c’est la personne. Les personnes ont de la valeur à nos yeux. En fait, les personnes sont plus chères que toutes les autres choses que nous considérons comme précieuses. Bien sûr, il y a des animaux de compagnie que nous aimons et que nous considérons comme précieux. Nous attachons de l’importance à la nourriture, à notre travail, à notre maison et à notre voiture. Nous aimons avoir des choses, mais si nous sommes honnêtes, ce sont les personnes que nous estimons plus que tout au monde [12].
Alors que personne ne prétendrait que la technologie ou la science puisse entraver ce qui est le plus cher, nous voyons et entendons des développements qui promettent la possibilité de répondre à tous nos besoins et désirs par des moyens artificiels. La perspective de construire des individus avec lesquels nous pouvons interagir et qui semblent être des personnes en chair et en os n’échappe certainement pas à l’imagination de la conscience sociale de la société contemporaine… Bien que cela puisse sembler un peu tiré par les cheveux pour certains, cela touche au cœur de ce qui nous préoccupe le plus et de ce qui est en jeu dans les conversations théologiques engagées par la science aujourd’hui [13].
Ce que ces auteurs montrent clairement, c’est qu’une vision naturaliste des sujets est insuffisante pour rendre compte des qualités du monde. Ce qu’il faut, c’est à la fois un type distinct de substance et une base nécessaire pour expliquer les sujets conscients. Le panpsychisme théiste est mieux équipé pour traiter ces faits que le type de panpsychisme avancé par Goff, mais il n’est pas une alternative aux options traditionnelles (idéalisme et dualisme de substance) ; au lieu de cela, le panpsychisme théiste n’est qu’une forme d’idéalisme. En fin de compte, nous avons besoin d’une substance pour les qualités, ce qui nous oriente vers une explication ultime des consciences contingentes. Une certaine version du théisme fournit cette explication d’une manière que le panpsychisme de Goff ne fournit pas.
Joshua R. Farris est chercheur expérimenté Humboldt à l’université de Bochum. Auparavant, il a été professeur Chester et Margaret Paluch au séminaire de Mundelein, à l’université de Sainte-Marie-du-Lac et au Creation Project, ainsi qu’au Heythrop College. Il a enseigné la philosophie, la théologie et les Grands Livres dans plusieurs universités. Il a récemment achevé le livre « The Creation of Self » (https://www.johnhuntpublishing.com/iff-books/our-books/creation-self-case-for-soul).
Texte original : https://www.essentiafoundation.org/the-missing-subject-a-critique-of-philip-goffs-panpsychism/reading/
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3 Il n’adhère ni au panpsychisme réducteur ni au panpsychisme non réducteur (ce dernier étant le point de vue selon lequel il existe différents niveaux d’esprit régis par des couches de lois naturelles). Bien qu’il penche en faveur du panpsychisme non réducteur, il n’est pas convaincu que nous avons une connaissance suffisante de la nature pour déterminer que les esprits hiérarchisés ne peuvent pas être réduits aux qualités sous-jacentes ou aux éléments de l’esprit.
4 Annaka Harris, Conscious : A Brief Guide to the Fundamental Mystery of the Mind (New York: Harper, 2019), 81.
5 Thomas Nagel, Mind and Cosmos (Oxford: Oxford University Press, 2008).
6 Philip Goff, “A Conscious Universe: Panpsychism vs. Idealism,” Institute of Art and Ideas. https://iai.tv/articles/conscious-universe-panpsychism-idealism-goff-kastrup-auid-1584 (2020) ; C’est précisément la version que Goff soutient lorsqu’il la distingue de l’« idéalisme analytique » de Bernardo Kastrup. Goff tente d’éviter le théisme ainsi qu’un idéalisme ontologique qui sous-tend le monde naturel. Le monde naturel est simplement conscient au niveau ontologique le plus fondamental, au même titre que les particules physiques.
7 E. J. Lowe, “The Probable Simplicity of Personal Identity”. Dans Personal Identity: Complex or Simple? Édité par Georg Gasser et Matthias Stefan, 137-155 (Cambridge : Cambridge University Press, 2012), 149.
8 Ralph S. Weir, “Can a Post-Galilean Science of Consciousness Avoid Substance Dualism?” Journal of Consciousness Studies, 28, No. 9–10, 2021, pp. 212-28, voir p. 221. [DOI: 10.53765/20512201.28.9.212]
9 Joshua Rasmussen, Who Are You, Really (Downers Grove: IVP, 2023), 268–269).
10 Madell, Essence of the Self, 10–11.
11 Michel Bitbol, cité dans Nicholas Humphrey, Soul Dust (Londres : Quercus, 2011), 151-152.
12 Ibid. 7.
13 Ibid. 8.