Alfred Herrmann
Les lois « superposées » au hasard

Dans notre univers, il n’existe pas deux ou plusieurs objets, particules, événements, facteurs, etc., rigoureusement IDENTIQUES. Par convention, on a inventé les NOMBRES qui s’appliquent à des objets, des faits, des actions, etc., qui ont beaucoup de ressemblances, certaines caractéristiques communes, mais ces nombres ne s’appliquent pas à des facteurs identiques, qui sont inexistants. Ainsi, on parlera de deux pommes, deux verres, deux animaux qui ont beaucoup de ressemblances, toujours conventionnelles. Toutes les lois de la Nature sont basées sur les principes énoncés. En réalité, ces pommes, verres, etc., n’ont de commun que quelques ressemblances, toujours subjectives, imaginées par notre seul esprit (« mind »).

(Revue Etre Libre. Numéro : 281, Octobre-Décembre 1979)

Dans notre univers, il n’existe pas deux ou plusieurs objets, particules, événements, facteurs, etc., rigoureusement IDENTIQUES.

Par convention, on a inventé les NOMBRES qui s’appliquent à des objets, des faits, des actions, etc., qui ont beaucoup de ressemblances, certaines caractéristiques communes, mais ces nombres ne s’appliquent pas à des facteurs identiques, qui sont inexistants.

Ainsi, on parlera de deux pommes, deux verres, deux animaux qui ont beaucoup de ressemblances, toujours conventionnelles. Toutes les lois de la Nature sont basées sur les principes énoncés. En réalité, ces pommes, verres, etc., n’ont de commun que quelques ressemblances, toujours subjectives, imaginées par notre seul esprit (« mind »). Tous les concepts cités plus haut n’obéissent qu’à un seul facteur : LE HASARD.

En voici quelques exemples : le jet d’une boule dans une roulette de casino, le jet d’un dé sur une surface plane et solide, l’émission de radiations par une substance radioactive, la désintégration d’un corps radioactif. Toutes ces actions peuvent être considérées individuellement ou collectivement, en les supposant être les mêmes. On parlera de dix jets de boules dans une roulette de Monte-Carlo, de vingt jets de dés sur une table, d’une émission par « x » grammes de radium, d’une désintégration de « y » grammes de sodium 24.

Aucun de ces éléments n’obéit à des lois naturelles EXACTES.

Si, par exemple, la boule finira par se loger dans l’un des trous de la roulette, c’est évidemment à la suite d’un ensemble de lois et de circonstances fixes, mais qui ne se répéteront jamais deux fois de suite. Le logement de la boule dans l’un des trous de la roulette ne dépend que d’un seul et même élément : LE HASARD, qui n’est que le fruit de l’imagination par le « mind » humain et n’a aucune existence objective.

Lorsqu’un corps radioactif se désintègre, chaque atome ou chaque groupe d’atomes qui composent ce corps, s’envolent dans l’espace à des intervalles de temps qui nous sont inconnus et qui sont irréguliers mais dont la moyenne est calculable.

Etant donné que le nombre d’atomes qui composent le corps est immense, de l’ordre de grandeur de 10 multiplié 21 fois par lui-même, chiffre à peine imaginable par le « mind » humain, il n’y a aucun motif pour que l’un ou l’autre atome ou groupe d’atomes prenne à ce moment sa fuite vers l’infini.

Nous nous trouvons, une fois de plus, en présence d’un phénomène collectif qui dépend de facteurs qui existent mais qui nous sont totalement inconnus. On ne peut faire intervenir, dans ce cas encore, qu’un seul élément, imaginé par l’esprit humain : LE HASARD.

A première vue, le hasard est un élément imaginaire, inconsistant, vagabond et indomptable et nul ne pourrait le concevoir comme étant soumis à une règle ou une loi. Pour que le hasard puisse être soumis à une loi, il faut que ses composants individuels et semblables, à certains points de vue, puissent être répétés des nombres de fois dépassant l’imagination humaine et plus le nombre de répétitions est élevé et plus la loi, hypothétique au début, se précise et prend corps.

Ce n’est qu’après avoir, par exemple, jeté une boule un nombre de fois à peine représentable par des chiffres : des milliards de milliards de fois, que l’on constatera que la boule aura été se placer un nombre à peu près égal de fois dans chacun des trous de la roulette.

Cette loi ne peut être attribuée à aucune cause naturelle ou logique. Elle peut tout au plus être attribuée à des effets PSYCHIQUES. De là à leur prêter un caractère parapsychique, il n’y a qu’un pas. Il est vrai qu’on a souvent l’habitude de nommer  « parapsychique » tout ce qui n’est simplement qu’inconnu. Les effets des lois précitées ne sont jamais rigoureusement exacts comme le sont, par exemple, les effets des lois mécaniques. Approximatifs, les effets, comme nous l’avons déjà écrit, sont d’autant plus exacts que le nombre des répétitions des actions individuelles est plus élevé.

Nous pouvons à présent dire un mot du « calcul des probabilités ». Ce calcul ne change rien à la nature du problème posé. Il remplace simplement une probabilité simple par une probabilité plus complexe et plus sophistiquée qui tient compte de différentes probabilités individuelles, solidaires de différentes actions.

Les lois « surimposées » sont sans doute des fonctions d’un certain psychisme que possède la Nature, mais qui, tout en étant totalement inconnu, ne possède aucun caractère paranormal.

Le psychisme humain, animal ou de caractère inconnu est-il capable d’influencer certains effets des lois « surimposées » ? En d’autres termes : le psychisme de la Nature peut-il être influencé par le psychisme humain, par exemple ?

Cette question représente, entre autres, la grande énigme qui fait l’objet des recherches du Docteur et de Madame RHINE.

Un des exemples les plus caractéristiques de l’existence des « lois superposées » est la formation, par accouplements, des êtres vivants et, en particuliers, des hommes.

Nous éliminerons de notre exposé toute expression technique ou médicale afin de ne pas l’alourdir ou la rendre difficile à comprendre, nous plaçant au seul point de vue des lois « superposées ».

Pendant l’acte de la conception, nous nous trouvons en présence de deux éléments principaux : les GENES masculins qui sont des cellules contenant à peu près la moitié des propriétés physiques et psychiques d’origine surtout ancestrale qui seront transmises à la créature qui va naitre. Parmi ces « gènes », un certain nombre est destiné à des créatures de sexe masculin, le restant à des créatures de sexe féminin.

Les « ovules » sont des cellules contenant également une moitié, complémentaire, des caractéristiques physiques et psychiques de l’être qui naîtra.

Les cellules des gènes et des ovules sont en nombres qui dépassent notre imagination.

L’assemblement d’une cellule masculine contenant environ la moitié des propriétés de l’être futur et d’une cellule féminine contenant l’autre moitié ne peut être attribué à première vue, qu’à un seul facteur : LE HASARD. Or, ces accouplements, tout comme la plupart des processus nucléaires, sont » survolés » par des lois bien établies dont une première à citer, est la naissance, en nombre à peu près égaux, en tous cas proportionnés, de créatures de sexe masculin et de créatures de sexe féminin.

Une autre loi « superposée » est la proportion approximative, à la fois, des gènes masculins et des ovules féminins, en possession des différentes espèces humaines, animales et même végétales. Il s’agit de relations, non seulement de caractère physique mais aussi de caractère psychique et inconnu, entre éléments qui paraissent n’avoir aucun contact matériel entre eux. Le nombre de gènes et d’ovules, par exemple, que possède un couple de loups, semble n’avoir aucune relation matérielle possible avec le nombre de ces mêmes éléments que possède un couple de lièvres, et cependant il y a toujours une relation entre ces deux couples de facteurs relatifs qui appartiennent à la base de l’équilibre écologique de la Nature. Ces relations ne peuvent être que de nature PSYCHIQUE et inconnue.

Les lois « superposées » sont très rarement aussi souples et maniables que les lois fixes et si elles se combinent d’aventure, la combinaison sera toujours de nature PSYCHIQUE.

Par ailleurs, l’homme est capable d’influencer matériellement certaines lois superposées comme par exemple en exterminant certaines espèces animales nuisibles, en pratiquant l’élevage ou l’insémination artificielle, mais en l’absence d’hommes, dans la nature vierge, les lois « superposées » restent intangibles, inchangeables, inattaquables. Dès l’apparition de l’homme, la question s’est posée de savoir si ce dernier était en état d’avoir une certaine emprise sur les lois superposées ? Grâce au fait que l’homme jouit d’un certain « libre arbitre », c’est-à-dire de la possibilité d’agir par lui-même et en dehors de la PROGRAMMATION NATURELLE, cette dernière étant le seul impératif auquel obéissent les animaux.

C’est le grand problème qui se pose au sujet de l’homme et qui forme l’objet de nombreuses recherches religieuses, scientifiques et surtout expérimentales et auquel s’efforcent de répondre de grands savants tels que le Docteur et Madame Rhine, Oppenheimer, Wheeler et j’en oublie un grand nombre.

Les lois surimposées, par ailleurs, constituent l’une des énigmes à la fois des plus imposantes et des plus mystérieuses de la Nature.

De quelle manière, par exemple, s’opère, au cours de la méiose, l’« imbibition » des gènes, de caractéristiques qui seront transmises au futur être vivant ? Ces caractéristiques sont à la fois en nombre presque infini et chaque caractéristique, à son tour, existe en nombre presque infini ; elle est composée d’un nombre pratiquement infini de propriétés à la fois matérielles, mécaniques, physiques, chimiques, géométriques, etc.

Prenons un exemple simple : la feuille d’un arbre. Les caractéristiques en sont : la fréquence des feuilles sur la branche, leur formes, leur couleur, la composition chimique des sèves qui conditionnent cette couleur, l’odeur, les propriétés chimiques et comportant encore une fois un nombre pratiquement infini d’informations de toutes les espèces possibles, la matière qui constitue les feuilles, conditionnées par les propriétés de résistance, d’écran antisolaire, la résistance à la chaleur, l’humidité, le froid, l’attirance des oiseaux, les matières engendrées après leur chute, la périodicité et la durée des chutes, le nombre des feuilles le plus opportun par rapport à la matière, la nature de l’arbre, le climat, les terres sur lesquelles a poussé l’arbre, etc. Chacun de ces facteurs obéit à une loi « surimposée » et les groupements et combinaisons de lois constitueront de nouvelles lois « surimposées » donnant naissance à des processus dont chacun comprend un nombre presque infini de processus unitaires ou paraissant l’être. La gnose de Princeton a répondu partiellement à ces questions en attribuant d’autres temps, espaces, dimensions, énergies, etc. aux particules infiniment petites, mais ce n’est là qu’un début de la conception d’un monde qui, selon toute évidence, est très différent du monde dans lequel nous semblons « vivre ».

Si l’on agrandissait, en le multipliant par exemple par un facteur 1025 le monde microscopique de la molécule et de l’atome, on reconstituerait probablement un monde aussi plausible, vivant et cohérent que celui dans lequel nous vivons ou paraissons vivre. Un atome, simple ou composé, aurait un rôle semblable à jouer à celui d’une brique, un virus serait un être humain géant, etc.

Cependant, tous les rapports, toutes les lois directes, toutes les probabilités, toutes les forces, tous les temps seraient différents de ceux qui existent ou paraissent exister sur notre terre et constituer le monde inerte ou vivant.

Si, maintenant, nous parcourions les mondes en sens inverse et si nous agrandissions tout ce qui existe sur notre terre par un chiffre énorme, proche de l’infini, nous arriverions à un troisième monde où règnent encore une fois d’autres lois directes, d’autres énergies et d’autres temps.

Les trois mondes ci-dessus décrits ont néanmoins quelques points communs, par exemple l’existence de facteurs individuels, du hasard et la présence de lois « surimposées » au hasard.

C’est le monde macroscopique ou le grand univers et rien ne dit qu’il n’y a pas d’autres mondes encore plus grands et que nous ne connaissons pas.

S’il y a quelques points communs entre ces mondes, y compris le nôtre, tout n’est pas identique ni relatif et presque tout reste encore à découvrir concernant ces changements d’échelle.

Le prochain pas à effectuer est l’étude scientifique détaillée et mathématique des lois « surimposées ».
Puisqu’elles existent dans tous les mondes, le chercheur, grâce à ces lois, trouvera des relations de toutes les espèces entre les différents mondes.

Dans toutes nos études, nous devons faire intervenir les facteurs mystérieux du psychisme et, sans éliminer par principe toute intervention du paranormal et du parapsychisme, ne jamais confondre les deux notions de l’inconnu et de la parapsychologie.

Une question très importante qui se pose au sujet de la division de l’univers en mondes de différentes dimensions est l’impression de l’écoulement du temps qu’éprouvent les créatures qui habitent ces mondes. Rien que sur notre terre, un éléphant éprouve-t-il les mêmes sensations de l’écoulement du temps qu’une fourmi ou un infusoire ?

Par ailleurs, on pourra remarquer que plus une créature est petite et plus ses mouvements sont rapides. Ainsi, les battements des ailes d’une mouche ressemblent-ils davantage à une vibration qu’à un mouvement ordonné. Et pourtant, les battements des ailes d’une mouche sont des mouvements bien contrôlés par des nerfs et des muscles, localisés d’une manière précise par des laboratoires. Des expériences précises, en ce qui concerne la « durée de vie » qu’éprouve un insecte, un microbe ou un virus, n’ont jamais été effectuées et l’on ignore absolument si ces derniers éprouvent l’écoulement du temps et aussi la douleur de la même manière que l’homme.

Des expériences effectuées à l’aide d’un « détecteur de mensonges » par l’Américain HOOVER semblent bien prouver que des créatures inférieures comme des crevettes que l’on ébouillante et même des plantes éprouvent effectivement la douleur. Leur douloureuse agonie est-elle aussi horrible que celle des hommes que l’Inquisition jetait dans l’huile bouillante ? Des vétérinaires et des hommes de science des laboratoires zoologiques que j’ai interrogés à ce sujet m’ont répondu que les créatures inférieures ne possédaient que des systèmes nerveux très primitifs et n’éprouvaient la souffrance et la mort que d’une manière très atténuée. Est-ce vrai ? Aucune expérience démonstrative n’a encore été effectuée dans ce domaine.

Quant au monde macroscopique, on ne possède aucune indication au sujet d’hypothétiques créatures qui l’habiteraient ; pourtant, certains savants prétendent que les corps sidéraux eux-mêmes posséderaient une certaine forme de vie et, de toute manière, subiraient les processus de la naissance, de la mort ainsi que des transformations qui s’en suivraient. Tout, dans le monde macroscopique, s’effectuerait avec une extrême lenteur et c’est le million d’années qui devient comparable à notre jour ou notre heure.

Dans les mondes microscopiques comme dans les mondes macroscopiques, les lois « surimposées » au hasard jouent un rôle très important et encore beaucoup plus important que jouent sur notre terre les lois normales. Leur approche ou du moins l’approche de leur connaissance est en état de nous apprendre bien des choses au sujet des mécanismes de ces mondes, si éloignés des mécanismes qui régissent notre monde « humain » ainsi que des relations physiques et psychiques qui relient ces mondes avec le nôtre et entre eux.

Alfred Herrmann

RESUME

Les physiciens, spécialisés dans l’étude de la mécanique quantique, se divisent en deux écoles.
Une école dite « intégriste ». Ce sont les physiciens qui s’occupent seulement du comportement des particules (électrons, protons, etc.) sans se soucier de la nature exacte de ces particules. Pour étudier et prédire ce comportement, ils utilisent le calcul des probabilités basé sur la loi des grands nombres. Comme ce calcul est prédictif, c’est-à-dire qu’il permet de prévoir le comportement des particules, il est valable expérimentalement. C’est son avantage. Sa faiblesse réside dans le fait qu’il ne met aucunement en lumière la nature exacte des constituants ultimes de la matière. Or, des points de vue philosophiques, psychologiques et spirituels, la découverte de cette nature ultime pourrait être de première importance.

Une seconde école de physiciens, dite « réaliste », s’efforce davantage d’étudier la nature exacte des constituants ultimes de la matière. Elle estime inacceptable l’imprécision ou même l’ignorance totale de cette nature de la part des « intégristes ». Les « réalistes » ont postulé l’existence d’une réalité cachée mais ils ont commis l’erreur de donner à cette réalité cachée des valeurs empruntées à l’espace-temps de notre univers physique familier. Leurs hypothèses n’ont pas résolu le problème.

Plusieurs groupes de physiciens ont expérimenté les « inégalités de Bell », au cours desquelles deux protons se plaçant en opposition de « spin » donnent des réactions opposées. Le comportement des protons a été étudié par de nombreux groupes de physiciens et les conséquences de ces expériences ont été considérables. Elles obligent les physiciens à renoncer aux principes habituels de causalité, à la réalité intrinsèque totalement différente des valeurs de notre univers physique familier. Il s’agit bien de la mise en évidence obligatoire d’un espace-temps psychique ou spirituel évoqué par le Groupe de Princeton ou de « l’Ailleurs » auquel fait allusion O. Costa de Beauregard, ou encore l’« Espace-temps spirituel » présenté par Jean Charon. Le couronnement de toutes les découvertes de physique du XXème siècle et leurs rapports avec les doctrines orientales de l’Eveil intérieur vient de se matérialiser dans un livre émanant d’un physicien célèbre : Fr. Capra, professeur aux Universités de Stanford et de Londres : le Tao de la Physique.

L’auteur nous montre comment la physique nous oblige à considérer l’Univers comme une totalité organique, formant une sorte de « corps cosmique » qui n’est autre que « notre corps » dont la réalité la plus essentielle est de nature spirituelle.

R. L.