Traduction libre
28/10/2023
Bien que nous considérions généralement l’hystérie liée au changement climatique comme un phénomène typiquement moderne, ce n’est pas vraiment le cas. Des élites politiques arrogantes, dictatoriales et totalitaires ont déjà été éprises de la même idée de base bien avant — le parti nazi, par exemple.
On l’a largement oublié aujourd’hui, mais, comme je l’ai découvert en écrivant mon nouveau livre Hitler’s & Stalin’s Misuse of Science : When Science Fiction Was Turned Into Science Fact by the Nazis and the Soviets (L’Utilisation Erronée de la Science par Hitler et Staline : Quand la Science-Fiction Devenait Réalité Scientifique chez les Nazis et les Soviétiques), le parti nazi allemand des années 1930 et 1940 croyait lui aussi au changement climatique, mais il pensait que le monde se refroidissait inexorablement, et non qu’il se réchauffait. En outre, contrairement aux élites politiques d’aujourd’hui, ils avaient tendance à considérer le changement climatique comme quelque chose de positif, et non de négatif : faire face aux rigueurs du gel et de la glace aiderait la race aryenne à devenir forte et résistante au milieu des étendues glacées grandissantes de notre future planète de glace. Cela leur serait certainement utile s’ils essayaient à nouveau d’envahir la Russie pendant l’hiver.
La vraie « science » [sic] derrière la version nazie du changement climatique est complètement différente de celle de notre époque — mais, étrangement, les effets sociaux et politiques de la croyance quasi forcée du public en ce phénomène étaient souvent étrangement similaires au genre de choses que l’on peut observer aujourd’hui avec notre propre prétendue crise climatique. Personnellement, je ne conteste pas nécessairement l’idée de base que notre climat change aujourd’hui (il a toujours changé), mais plutôt la superstructure politique douteuse construite par la suite sur cette notion initiale.
L’itération nazie de la même escroquerie scientifique de base — à laquelle Hitler lui-même croyait fermement — a été baptisée Welteislehre (WEL), ou « théorie de la glace cosmique ». De manière significative, la WEL a été présentée non pas comme une simple proposition scientifique, mais comme une véritable Kosmotechnische Weltanschauung, ou « vision cosmotechnique du monde — une méthode complète pour observer le monde naturel à travers une lentille idéologique fortement déformée qui fusionnait la pseudoscience, la philosophie, l’archéologie, la religion, la mythologie, la politique et le racisme en une potion enivrante d’« histoire culturelle cosmique » contenant de pures « vitamines de l’âme ».
La WEL a été développée par un ingénieur autrichien devenu prophète et portant une barbe épique, Hanns Hörbiger (1860-1931), qui refusait obstinément d’accepter l’existence des étoiles. Selon lui, les étoiles apparentes, telles que celles qui brillent dans notre « soi-disant Voie lactée », étaient en fait une illusion d’optique causée par la lumière provenant de quelques soleils authentiques très éloignés, se reflétant sur un gigantesque mur de blocs de glace de la taille d’une planète entourant l’ensemble de notre système solaire, tels des icebergs flottant sur l’océan de l’espace-temps.
D’où viennent ces icebergs ? Il y a des milliards d’années, dans la Constellation de la colombe, se trouvait un gigantesque super soleil, des millions de fois plus grand que le nôtre, autour duquel gravitait une super planète tout aussi gigantesque, recouverte d’une couche de glace de plusieurs centaines de kilomètres d’épaisseur. Lorsque son orbite s’est dégradée, cette planète de glace est tombée dans le super soleil et a fondu, émettant des jets de vapeur surpuissante. Le soleil a ensuite explosé, vomissant des masses colossales de magma surchauffé qui ont refroidi et se sont solidifiées pour former les planètes bien-aimées de notre système solaire actuel. Mars, qui n’est guère plus qu’un gigantesque bloc de glace, passera un jour si près de la Terre qu’elle absorbera notre atmosphère, la transformant en une boule de neige sans vie.
Parfaitement positionnée entre le feu et la glace, la Terre était actuellement le seul monde non gelé existant, une planète idéale. À l’origine, notre système solaire comptait une trentaine de planètes, mais les plus petites s’étaient insérées dans l’orbite des plus grandes, devenant des lunes de glace ; les anneaux de Saturne étaient les restes brisés d’un de ces corps lunaires. Finalement, les orbites de toutes les planètes se désintégreront jusqu’à ce qu’elles entrent en spirale dans le Soleil, le faisant exploser, et tout le cycle du feu et de la glace recommencera.
D’énormes nuages d’oxygène ont également été expulsés de l’explosion solaire originelle, réagissant avec les couches éthériques d’hydrogène latent, créant des océans entiers d’eau spatiale qui ont ensuite gelé pour former ces rochers spatiaux dans le vide glacial de l’univers. De temps en temps, un de ces glaciers spatiaux se détache, flottant dans le champ gravitationnel de notre soleil, provoquant des averses de grêle sur Terre avant d’éclabousser le soleil, créant une tache solaire, a déclaré Hanns.
En attendant, notre lune actuelle — le sixième satellite de la Terre, apparemment — accumule continuellement à sa surface de plus en plus de matériaux gelés, rejetés par les espaces-bergs, au point qu’elle finira par s’enfoncer violemment sur Terre. D’autres lunes de glace plus petites se sont précipitées vers la Terre il y a des milliers d’années, dont la dernière, la lune « tertiaire » ou « cénozoïque », a détruit l’Atlantide, provoquant également le grand déluge biblique et le crépuscule des dieux de l’ancien mythe nordique. Les marées très hautes provoquées par l’approche et la chute de la lune tertiaire ont façonné les gisements de sel et de charbon de la planète, et toutes les théories antérieures expliquant la formation de ces substances n’étaient que de nouveaux mensonges produits par l’université.
L’idée de Hörbiger, exposée en 1913 dans un livre décousu et non structuré de quelque 790 pages, Glacial Cosmology, a d’abord échoué, malgré l’engagement d’un cartographe lunaire allemand amateur, Philipp Fauth (1867-1941), en tant que co-auteur, afin de l’agrémenter d’un langage technique à consonance plausible. Aigri, Hörbiger pensait que les astronomes jaloux qui ne croyaient pas à la WEL étaient engagés dans une conspiration judéo-bolchevique antipatriotique contre l’âme poétique austro-allemande. En 1918, observant comment les citoyens avaient été convaincus de la nécessité de la Première Guerre mondiale par la propagande, ce « génie allemand » autoproclamé (qui, comme Hitler, n’était même pas allemand) décida d’utiliser la fortune qu’il avait accumulée grâce à un type spécial de valve qu’il avait breveté à l’époque où il était ingénieur, pour s’adresser directement aux membres du public scientifiquement analphabètes. En bref, au lieu de persuader les gens de la vérité de ses idées de manière logique, il a cherché à les persuader de manière émotionnelle.
« Ce qui est d’accord avec elle est juste, ce qui ne peut pas l’être est faux », a déclaré Hörbiger à propos de son idée, comme tout bon idéologue pseudo-scientifique. « Soit vous apprenez à croire en moi, soit je dois vous traiter en ennemi », a-t-il averti un sceptique qui affirmait que les mesures de la surface lunaire prouvaient qu’elle était bien trop chaude pour être recouverte de kilomètres de glace. Ces preuves étant irréfutables, il était plus facile de les ignorer et de salir les opposants en les qualifiant de traîtres, d’adhérents politiques à la physique juive, les données instrumentales n’étant que des « armes dirigées contre l’esprit de Parsifal », le légendaire chevalier-héros wagnérien.
« Un Autrichien, Hitler, a chassé les politiciens juifs », peut-on lire dans un tract de propagande de la WEL. « Un autre Autrichien, Hörbiger, chassera les scientifiques juifs ». Les opposants scientifiques à la WEL n’étaient plus seulement dans l’erreur, ils étaient diaboliques, tout comme le sont aujourd’hui les sceptiques du changement climatique aux yeux de nombre de leurs opposants les plus déséquilibrés.
Bien qu’il n’ait pas été lui-même un nazi convaincu, Hörbiger était un nationaliste pangermaniste convaincu et il a exploité un sentiment public similaire et croissant pour vendre sa théorie par le biais d’un déluge constant de livres, de pamphlets, de magazines, de films, d’émissions de radio et même d’un journal spécial, La clé des événements mondiaux, qui interprétait de manière douteuse les grands événements récents comme des expressions de l’influence de la glace cosmique sur l’humanité. Lorsque le prince Charles affirme aujourd’hui que la guerre civile syrienne est le résultat direct du changement climatique, il suit sans le savoir les traces de Hörbiger.
Au fil du temps, Hörbiger a essentiellement formé son propre groupe de pression politique ; il a même eu recours à des voyous de rue privés, issus des rangs des Chemises brunes nazis, qui lui ont valu un véritable culte. Il n’a pas appelé cette armée privée Extinction Rebellion ou Just Stop Oil, mais ces adeptes ont rempli une fonction similaire de perturbation de la vie publique et de persécution des dissidents, bien que de manière beaucoup plus violente que ce qui s’est passé jusqu’à présent avec leurs descendants activistes inconscients d’aujourd’hui.
Hörbiger a courtisé les politiciens nazis, voyant en eux un moyen d’exercer une influence future. Après sa mort en 1931, les disciples de Hanns ont agressivement promu la Welteislehre auprès d’éléments sympathisants de la SS, estimant à juste titre que, si les nazis parvenaient à prendre le pouvoir, comme ce fut finalement le cas en 1933, ils pourraient imposer l’acceptation de la théorie par des moyens politiques douteux plutôt que par la force rationnelle de l’argumentation. Cela vous rappelle quelque chose ?
Le fait d’être croyant en la WEL est rapidement devenu un test de substitution pour déterminer si vous étiez un bon Allemand ou un fasciste loyal, des liens étant établis entre la notion « saine » de glace cosmique et la ligne nazie tout aussi « saine » selon laquelle le peuple aryen était originaire des terres gelées et revigorantes du pôle Nord. « Nos ancêtres nordiques ont grandi dans la glace et la neige ; la croyance en la WEL est donc l’héritage naturel de l’homme nordique », a-t-on déclaré. La théorie de la glace mondiale était présentée comme une preuve scientifique supplémentaire que les Allemands étaient vraiment la race maîtresse cosmique ; la supériorité des Blancs était littéralement inscrite dans les étoiles blanches comme la glace (ou les espaces-bergs de l’espace, si vous préférez).
Hitler, séduit, envisageait de construire un gigantesque musée d’astronomie à Linz une fois la guerre gagnée, dont le dernier étage serait entièrement consacré à Hörbiger, « le Copernic du XXe siècle », symbolisant ainsi le point final de l’évolution de toute la science, tandis que les SS signaient un document reconnaissant officiellement la WEL, le « Protocole de Pyrmont ». Le météorologue SS Hans Robert Scultetus a essayé d’utiliser l’idée pour des prévisions météorologiques à long terme dans son unité spéciale Pflegestätte für Wetterkunde, mais sans grand succès.
De même qu’aujourd’hui, vous n’obtiendrez pas un poste de haut niveau au sein du conseil d’administration d’une entreprise « socialement responsable » si vous ne reconnaissez pas ostensiblement que l’humanité est sur le point de disparaître en raison des effets pernicieux du réchauffement climatique alimenté par le capitalisme, de même, dans les années 1930, il était impossible d’obtenir un emploi dans de nombreuses entreprises allemandes si vous n’acceptiez pas de signer un engagement reconnaissant que la glace cosmique existait bel et bien. Après avoir suscité une certaine inquiétude, les nazis ont fini par émettre un avis officiel expliquant que la croyance en la WEL n’était pas légalement nécessaire pour participer à la vie publique — c’était simplement un avantage majeur.
L’attrait de la Welteislehre ne reposait donc pas principalement sur des concepts dépassés tels que la logique, le réalisme ou les preuves ; il s’agissait plutôt d’un désir politique et idéologique de la voir vraie. En d’autres termes, comme une grande partie de l’hystérie du changement climatique aujourd’hui, il s’agissait de la plus pure religion politique déguisée en science.
Il n’est pas étonnant que l’histoire de la débâcle de la WEL ne soit pas très bien connue aujourd’hui. Si elle l’était, alors nos propres fanatiques contemporains du changement climatique devraient admettre qu’ils sont en bien piètre compagnie. Peut-être qu’après tout, les petits Hitlers qui harceleurs comme George Monbiot et Greta Thunberg sont vraiment des « nazis du climat », comme certains aiment à les appeler ?
Steven Tucker est journaliste et auteur de plus de 10 livres, le dernier étant Hitler’s & Stalin’s Misuse of Science : When Science Fiction Was Turned Into Science Fact by the Nazis and the Soviets (Pen & Sword/Frontline).
Texte original : https://dailysceptic.org/2023/10/28/the-bizarre-history-of-nazi-climate-change-propaganda/