Traduction libre
janvier 2014
Le terme « illumination » est utilisé très librement dans les cercles spirituels et sa signification est mal comprise dans la spiritualité contemporaine. Sa signification originelle a été modifiée, ce qui est source de confusion pour de nombreuses personnes engagées dans une démarche spirituelle.
L’illumination marque un point spécifique sur le chemin spirituel d’une personne, à partir duquel il est impossible de revenir en arrière sur le plan physiologique. Si vous avez eu des éveils spirituels profonds et des changements significatifs dans votre perception, ce sont des marqueurs sur le chemin. L’illumination, cependant, est le moment où un recâblage neurologique se produit dans le cerveau.
L’illumination modifie de façon permanente le fonctionnement de votre cerveau. Pour certains, cela se produit instantanément, mais pour la plupart, un chemin spirituel est suivi jusqu’à ce que cette percée physiologique se produise. Comment sait-on que cela s’est produit ? La capacité à s’identifier à ses pensées et à son corps disparaît totalement. On sait que l’on n’est pas son corps et que l’on n’est pas un produit de son esprit pensant. Il y a un savoir non conceptuel que ce que vous êtes est antérieur à tout ce qui peut être perçu. Nombreux sont ceux qui se souviennent d’avoir su cela dans leur petite enfance.
Voyons comment l’esprit fonctionne d’un point de vue spirituel. Pendant les sept premières années de notre vie, nous développons notre ego. L’ego nous donne un sens personnel de qui nous sommes. Nous mûrissons en suivant une voie générale pour devenir autonomes et autosuffisants. En d’autres termes, l’ego se développe et mûrit lorsque nous sommes d’accord avec qui nous sommes. Malheureusement, cet objectif est rarement atteint à l’âge de sept ans et nous continuons à amener l’ego à la plénitude pendant de nombreuses années supplémentaires.
Lorsqu’il y a amour et acceptation de soi, nous sommes plus à l’aise avec le monde. C’est la première étape d’un chemin spirituel — amener l’ego à la plénitude. Pourquoi ? Parce que lorsque l’ego n’est pas au repos dans l’acceptation de soi, il y aura toujours un besoin et une demande d’amour et d’attention de la part des autres. Un ego qui n’est pas entier cherchera toujours l’acceptation, l’amour et la confirmation de l’extérieur. C’est ce qui perpétue l’industrie de la guérison. Si nos premières années étaient riches en amour et en attention, nous n’aurions pas du tout besoin de guérison, mais ce style d’éducation idyllique est vraiment rare.
Si vous pouvez dire « Je suis aimable et je suis capable » et que vous savez que cette phrase est vraie, alors la phase de guérison est en grande partie terminée et vous serez capable de voir le fonctionnement interne de votre esprit. Lorsque l’ego n’est pas entier, il croit que l’amour et l’attention extérieurs le guériront — mais ce n’est pas le cas ! L’amour de soi est en fait le moyen de sortir du sens brisé de qui vous êtes dans le monde. Le mental vous dira que les choses extérieures (amour, acceptation, succès, notoriété, etc.) vous apporteront un certain calme intérieur, mais avez-vous vu que cette pause dans le besoin ne dure que peu de temps ? L’ego ne recevra jamais assez de choses extérieures pour se sentir entier et complètement bien dans sa peau. Vous seul pouvez vous offrir ce cadeau.
Bien que ce travail émotionnel soit un moyen direct de propulser votre chemin spirituel, il existe un mécanisme corrélatif qui se produit dans votre cerveau. Lorsque l’ego n’est pas mûr et ne demande pas d’attention, le mécanisme d’autoréférence dans votre cerveau est le plus actif. L’autoréférence, c’est quand vous vous placez au centre de votre monde et que vos pensées portent invariablement sur vous. Lorsqu’il s’agit d’une histoire concernant une autre personne, vous déterminez rapidement son impact sur vous. Le point de départ de chaque journée est le rôle principal et les croyances autour de « moi et le mien » qui motivent la plupart de vos actions.
Une fois que vous en êtes conscient, le passage à l’impersonnel réduit considérablement les souffrances émotionnelle, physique, mentale et spirituelle. L’impersonnel est un point de vue d’observation où le mental n’est pas votre maître, mais vous pouvez maintenant voir vos pensées et choisir de ne pas y adhérer. Prenez du recul et choisissez de ne pas être l’esclave de votre esprit. Le mental est un outil que vous pouvez prendre et déposer. Il vous aide à fonctionner dans le monde. Croire au flux constant de pensées est une souffrance. Les voir comme des pensées vous oblige à revenir en mode observateur. L’observation ne comporte aucun commentaire ni jugement sur ce qui est vu, car il n’y a pas de « vous » personnel qui soit menacé ou approuvé par ce qui se passe à chaque instant. Cette pratique apporte un grand soulagement. Devenez l’observateur de vos pensées et, lorsqu’il y a un moment dramatique « tout sur moi », vous pourrez constater qu’au cœur de la souffrance, l’ego cherche quelque chose — généralement l’attention, l’amour, la guérison et le désir d’avoir raison.
Habituellement, lorsque l’observateur devient votre état d’esprit naturel, vous pouvez pointer l’esprit avant ce point de vue. Vous avez l’impression que l’esprit ou votre attention est dirigé derrière l’observateur. Cela vous amène à un état vide qui est en quelque sorte riche et complet. Rien ne manque, tout va bien et il y a une paix intérieure non perturbée. Lorsque cet état de conscience pure devient permanent et que la capacité à croire ses pensées disparaît, il se produit un changement neurologique correspondant. C’est l’illumination. Si ce changement n’est pas encore permanent, il n’y a pas d’illumination. Beaucoup confondent la lumière du soleil avec le soleil lui-même et commencent à enseigner prématurément. Un enseignant spirituel peut amener son auditoire au niveau qu’il a atteint, mais pas au-delà. Traditionnellement, on dit qu’une transmission directe de la part de celui qui a eu le changement est nécessaire et c’est là que le modèle oriental du gourou a sa place. La grâce et un ou plusieurs enseignants sont nécessaires pour provoquer ce changement final. En fin de compte, si ce changement fait partie de notre destinée, il se produira inévitablement. C’est le chemin direct vers la liberté.