Passant, étranger, rebelle, Jean Sulivan se qualifie lui-même aussi. On ne s’étonnera donc pas qu’il ait été considéré par beaucoup comme en marge. De par sa vie. De par son œuvre. Libéré de tout service d’Église, hors hiérarchie et hors institution, voyageur et nomade dans le monde, analyste de l’ordre grec (L’obsession de Delphes), observateur des mystiques de l’Inde (Le plus petit abime), citoyen des temps modernes (Joie errante), ce prêtre n’a jamais cessé d’être l’homme de foi préoccupé de l’essentiel, ce «drôle d’apôtre hors propagande, qui renvoie chacun à lui-même», celui qui affirmant pour conviction la primauté de la révélation refuse le prêchi-prêcha des orateurs de chaire pour s’afficher dans son choix d’être libre et sa singularité d’auteur…